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 Aujourd'hui, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne..

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Aujourd'hui, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne.. Vide
MessageSujet: Aujourd'hui, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne..   Aujourd'hui, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne.. Icon_minitimeMer 19 Aoû - 11:26

Le printemps s'étire et s'allonge.  C'est comme un soupire. Beltaine est passé, comme une brise dans une forêt, un murmure que Madëlinörva a entendu mais n'a pas saisi. C'est comme une drôle de mélancolie qui l'habite ce matin-là. Les rayons sont présents, l'aube dessine au crayon rose, mais tout est froid. Les couleurs lui semblent glaciales, comme le monde qui l'enlace. Alors, elle regrette de ne pas s'être balader plus longtemps sous la lune timide. Elle regrette de ne pas s'être perdue dans les plaines. Elle sort, et elle a envie de marcher, elle a mis une grosse veste, d'un rose pâle, comme le ciel. Ça l'a fait sourire d'assortir sa tenue à l'habit du ciel. La langueur emprisonne son être, comme des ronces autour d'un bras qu'elle voudrait tendre. La langueur qui l'endort comme dans un cocon de chloroforme ouaté.
Mais elle est déjà devant sa petite boutique, elle ne paie pas de mine mais elle est jolie. Elle ouvre le rideau de plastique blanc et sale qui est maintenant tout tagué. Lorsque sa boutique a fait apparition, elle lavait elle-même les traces de peintures multicolores chaque matin. Mais ça ne sert à rien, de nouveaux apparaissaient toujours. Les tagueurs sont comme des chiens qui pissent pour marquer leur territoire... Elle soupire et se dit que, peut-être, la meilleure solution est de faire appel à l'un d'eux pour lui décorer son rideau de plastique blanc et moche. Tout ça, parce qu'elle a refusait le rideau de fer, elle a horreur du fer, comme la plupart des Faë, ça l'angoisse de savoir que ce métal peut tout annuler. Elle a fait  faire toutes les clefs de sa boutique en plastique d'ailleurs, comme ça, elle ne s'embête pas.
Et elle pose un premier pied dans l'antre encore tout plongé dans l'obscurité. Mais déjà l'air est embaumé, déjà un peu d'angoisse s'en va. La mélancolie et sa mine grise se font discrètes. Elle réveille les plantes, leur offrant les rayons du soleil qui passent par la vitrine. Elle leur dit discrètement bonjour. Les arroses, les ravives un peu, leur demande de se tenir droites -elles auront l'air bien plus polies allons ! Bref, Madëlinörva s'amuse. Elle respire enfin à plein poumon ce pantomime de nature et de liberté.
La boutique est ouverte très tôt pendant les beaux-jours, pour que les fleurs profitent de la fraicheur matinale et ne se fassent pas brûler toute l'après-midi. Elle attend le livreur qui n'arrive pas, elle a fait une commande de saison dans une plantation. D'habitude elle y va elle-même, là, elle n'avait eut ni le temps, ni l'envie. Elle espère que les modèles en seront jolis. Il arrive enfin.
Un merci, elle déballe, elle galère, elle installe, elle compose...

Il manque les Hibiscus.

Ce jour-là, en entrant dans la boutique, vous serez accompagné, à votre droite, par les  Guzmanias, les Arums, la Gaillardes... Des grandes fleurs aux grand pétales, colorés, ouverts comme pour vous accueillir. Derrière sommeillent encore les plantes vivaces, comme les Delphinium, beaucoup de bleus, de blanc, elles sont calmes, plus discrètes que tout ce qui se trouve là. A gauche en rentrant, il y a les classiques, Azalées, Bégonias,  Cyclamens, Amarillys, Hortensia. Madëliörva, même si cela est un nom humain, s'est toujours dit que si elle avait un enfant elle l'appellerait ainsi, ou Hortense, ou quelque chose de la sorte... On peut croire que la boutique est immense, pas du tout. Les fleurs sont alignées avec goûts, formant des pelotons comme dans cette description, et dans votre avancée vous font une haie d'honneur aux senteurs charmantes. Vous avez dépassés, l'épais fouillis de grosses fleurs et les vivaces timides, vous vous êtes attardé sur les classiques, toujours une valeur sûre, et d'une beauté qui ne s'épuise jamais. Ces choses que l'on voit régulièrement mais dont on ne se lasse pas. Enfin, au comptoir, il y a un ou deux paniers qui donnent une idée des compositions que peut vous faire la jeune femme. Anémones, Campanules,  Agapanthes, rehaussées de Cheveux d'ange et de Gauras.  Mais plus important, comme un Graal, comme dans toutes les histoires, celles qui trônent devant le comptoir, dans toute la perfection du monde, au milieu contre toutes ces autres fleurs en haie d'honneur... Les Roses.
Madëlinörva n'aime pas trop les roses, elle leur trouve quelque chose d'hautain... Elle sont belles, les plus belles, mais elles le savent, ça en est désagréablement triste. Elles en jouent, et Madël joue avec elles : elle les met au centre. Puisque c'est ce qu'on lui achète le plus souvent.
Elle passe son coup de balais, le soleil et les fleurs sont tout à fait éveillés, elle regarde les Geraniums qui font grise mine. S'ils ne reprennent pas du poil de la bête ou que personne ne les achètent pour les planter aujourd'hui, elle les amènera chez elle, au bord de sa fenêtre.
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Aujourd'hui, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne.. Vide
MessageSujet: Re: Aujourd'hui, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne..   Aujourd'hui, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne.. Icon_minitimeJeu 27 Aoû - 13:21

Le soleil brille bien trop fort pour une heure aussi matinale, Maébh est de mauvaise humeur. Il va faire chaud. Voilà une pensée qui ne la réjouie pas, mais alors pas du tout. La chaleur est synonyme de mauvaise journée pour elle et tous ceux de son espèce. Sur le trajet qui la sépare de sa boutique, elle pense à la multitude de fontaines qu’elle y a installée. C’est bien beau de faire semblant d’être une humaine, mais pas question de renoncer à ce qu’elle est en réalité. Cette boutique est une porte ouverte sur le passé et ses souvenirs plus que lointain de l’endroit où elle a grandi. De l’eau qui coule partout sur des cailloux et des coquillages faits de ses mains (ça elle n’a pas oublié comment on les fait), des plates grimpantes avec de grandes feuilles et des grappes de fruits qui fait plier les branches sous leurs poids. Il fait humide dans  ce lieu, si seulement l’air était un peut plus frais, ça serait parfait. Mais plus personne n’y entrerait et puis, il est hors de question que la faë utilise une climatisation.  D’un c’est de  la technologie et de deux la kelpie a rarement vue une invention humaine faite pour agrémenter la vie qui pollue autant.

Tout en avançant, la faë porte à ses lèvres la flaque en argent sur laquelle n’importe qui verrait un cheval mais qui en fait s’avère être un kelpie. Pas n’importe lequel, mais ça c’est une autre histoire. Le liquide lui brûle agréablement la gorge et son fantastique organisme absorbe instantanément l’eau qui s’y cache, l’alcool lui est mis de côté, on ne sait jamais, elle peut en avoir besoin… Les humains et même les autres, qu’ils soient sorciers, réanimateurs, vampires ou métamorphes. Ils sont tous si fiers de leurs armes, de leurs pouvoirs, mais que peuvent-ils bien faire quand leur sang se retrouve saturé d’alcool ? La faë en est convaincue, elle possède la meilleure des armes. Et si ça ne suffit pas, elle est dotée d’armes naturelles que lui a offertes la Nature. Pas besoin d’artifices créé ou d’arme à feu.

Sa trace comme toujours se comporte comme l’opale. Plus elle est humide et plus les couleurs sont changeantes et irisés, profonds et chatoyants qui restituent toutes les nuances du prisme. Pour le moment, elle garde touts ses reflets mystérieux, même si la chaleur qui commence à s’installer les font vaciller.

Elle s’arrête net. Elle a oublié les fleurs ! Mais quelle idiote ! Maébh sans des fleurs dans les cheveux, ce n’est plus la aegir des Shoopiltees. L’armature est toujours dans sa crinière mais les fleurs ont fanées depuis hier et elles sont restées dans l’eau à son réveille. Les cheveux dorés de son illusion sont donc nue et ça, elle ne peut pas le supporter, il lui faut un petit bout de nature avec elle. Il est bien trop tard pour aller dans le Bayou. En désespoir de cause, la faë se rabattra sur un fleuriste. Cela ne l’enchante pas beaucoup. Elle déteste passer par les humains quand elle a un besoin autre qu’un repas. Mais bon, pour une fois elle mettra sa fierté de côté et fera une exception.

Au file de ses déambulations, car oui la kelpie, n’a encore jamais fait attention aux fleuristes dans cette ville, elle tombe enfin sur une petite boutique. Vraiment petite… D’expérience une grande surface n’est pas synonyme de qualité. Dans le monde des humains c’est même l’inverse. Une grande inspiration plus tard (et pour les poumons d’un kelpie ça fait une sacrée quantité d’air) et la faë se dirige vers l’entrée de la boutique.

A l’intérieur, oh surprise. Les plantes ici ont l’air…heureuses.  L’exposition à l’air parfaite à première vue pour qu’elles profitent du soleil le matin et de l’ombrage en journée. Elles forcent pour offrir leurs plus belles couleurs. La personne qui s’occupe d’elles, aussi incongrue que cela puisse paraitre, mérite que les plantes soient aussi reconnaissantes.  Les amaryllis sont accueillantes et les campanules d’ordinaire tristes et feignantes sont grandes ouvertes et fortes. La faê commence déjà à imaginer une composition dans ses cheveux.

Son regard est attiré par quelque chose.  Une présence. Quoi de plus normal dans une boutique, qu’il y est la présence d’un vendeur. Ou plutôt d’une vendeuse dans le cas précis. Une petite vendeuse même. Du haut de son mètre quatre-vingt, la kelpie à tendance à dominer le plus grand nombre. Mais ce n’est pas la petite vendeuse effacée comme une petite fleur se cachant derrière les buissons imposants, que la grande faë regarde, non c’est ce qu’il y a au-delà  de la jeune femme d’apparence qui est important. Ce fin halo lumineux à l’image de sa maîtresse, et qui recouvre entièrement son corps, en dit bien plus qu’une longue conversation parfaitement inutile.

En voila une belle surprise en plus d’être agréable. Cela explique l’état des plantes dans cette modeste boutique.  La kelpie s’approche de la frêle femme avec un sourire avenant. Elle est à peut près certaine qu’elle ne l’a encore jamais vue. Une nouvelle arrivante ? Peut être pas, puisqu’elle a choisie de vivre à l’écart de la communauté faë pour préserver la harde dans un premier temps. Alors oui le premier temps dure en longueur. Ils ont du mal à quitter le mode de vie qui est le leur depuis des décennies. Un jour peut être seront-ils moins méfiant, mais la question ne se pose pas aujourd’hui.

Arrivée devant la fille de la Lune et sa tenue claire et sobre, Maébh et sa tunique à bretelles rose avec des taches mente à l’eau font contrastes.

« Bien le bonjour jeune fille de la Lune. Je suis Maébh Gwenhwyfar, l’esprit blanc, aégir de la harde Shoopiltee. C’est un véritable plaisir de rencontrer une sœur de la Nature. »

La curiosité de la faë commence à pointer le bout de son nez. Qui est-elle, d’où vient-elle, quelle est son histoire ? Tout un tas de question s qu’elle veut poser, mais elle s’abstient, tout les faës ne partagent pas la grande curiosité des kelpies.

« Vaux fleurs sont sublimes. »

Elle embrasse du regard la pièce et pause un regard amoureux et maternelle à certaines des fleurs.
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MessageSujet: Re: Aujourd'hui, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne..   Aujourd'hui, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne.. Icon_minitimeVen 4 Sep - 22:21

Elle avait de l'espoir ce matin là, même si elle avait été lasse, mais elle avait bien fait, une cliente était apparue sur le seuil. Elle venait à l'instant de reposer le balais, et elle posa ses yeux grands ouverts sur la silhouette entrante. Elle dû les lever bien haut, cette dame était belle mais d'une longue stature.
Elle semblait heureuse de déouvrir la boutique, ce qui fit esquisser un sourire pâle à Madel.
La grande et belle demoiselle se planta devant la vendeuse. Face à elle, Madel semblait décuouvrir l'océan. Il y avait quelque chose entre l'aquatique et la voltige, comme le grè des vagues. La Lorialet, absorbée, ne bouge pas, elle n'avait encore jamais rien vu de tel. Pas même remarqué, et comment ne pas remarquer un tel arc-en-ciel.
C'est de toute sa présence magique que cette jeune femme s'imposait, belle, vive... Souveraine. Le terme qui l'incarnait était souveraine.

Et elle possédait la connaissance, elle avait reconnu en elle une fille de la Lune, une Lorialet, mais Madel, elle, ne reconnaissait pas. Ils étaient sectaires, ils parlaient peu des autres et aux autres. Elle-même avait surtout était passionnée par des contes... Et non par une quelconque sociologie ou  éthnologie. Elle essayait de fouiller dans ses souvenirs, elle imaginait des personnages incroyables, puis la harde. La harde... Une harde, oh ! Une Kelpie !
Madel n'avait pas l'habitude d'une telle amicalité.

"Oh, oui, je m'évertue à ce qu'elle flamboie. Je... Ca... C'est important pour moi."

D'un coup, elle ne se sentait plus du tout morose.

"Je suis Madëlinörva, je suis ravie que les fleurs vous plaisent !"

Elle avait un peu envie de se terrer, timide qu'elle était, pourtant elle ne demeurait pas moins ravie qu'on s'adresse à elle avec cet enthousiasme.

"Vous... Vous cherchez une composition ?"S'enquit-elle.
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MessageSujet: Re: Aujourd'hui, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne..   Aujourd'hui, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne.. Icon_minitimeMer 30 Sep - 17:44

La faë est timide, Maébh le sent bien. Sa présence écrase celle de la lorialet. Etonnante attitude. Non pas qu’elle est fréquentée une centaine d’enfants de la Lune, mais ceux qu’elle a rencontré s’étaient comportés de façon extravagante. Des chanteurs, des musiciens, surtout des êtres bruyants habitués à occuper l’espace de par leur niveau sonore. La kelpie suppose de fait que le caractère dépend de l’individu, comme dans toutes les communautés. Pourtant, il y a souvent un  trait qui est commun à tous les membres d’une population. Comme la curiosité chez les kelpis. Visiblement elle s’était trompée sur celui des Lorialets.

« Ravie de te rencontrer. »

Contrairement à beaucoup de personne, chez Maébh le tutoiement est une marque de respect. Elle réserve le vouvoiement aux êtres avec qui elle garde une distance. Jamais elle ne vouvoiera un autre faë, sauf pour lui manquer de respect, ou alors qu’il s’agisse d’un gobelin. De la même façon, elle tutoiera plus facilement un outre plutôt qu’un humain. Il est compliqué de tisser des liens avec la nourriture. Pour ce qui est des outres, elle a quand même ses préférences. Le plus important, reste qu’il soit intéressant et / ou divertissant.

D’un geste gracieux, presque de ballerine, la grande rousse retire de ses cheveux de feu, le support qui sert à placer les fleurs et le tend à Madëlinörva. C’est un savant mélange de cuivre et d’or qui forme une plateforme rectangulaire, pourvue d’accroches sous formes de pointes dorées, le tout fixé sur une pince à cheveux. Elle porte toujours des fleurs dans les cheveux, elle tien à avoir un peu de Nature avec elle.

« C’est un peu plus compliqué que ça. Vois-tu, je porte toujours des fleurs dans mes cheveux. Mais ce matin, j’ai oublié de préparer une composition. Pourrais-tu t’en charger ? »

Au départ, elle voulait choisir elle-même les plantes et les poser directement sur la barrette. Mais maintenant qu’elle voie à quel point les fleurs sont heureuses du traitement qu’on leur offre dans ce lieu, elle a changé d’avis, et voudrait que cette même personne s’occupe de ça.
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MessageSujet: Re: Aujourd'hui, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne..   Aujourd'hui, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne.. Icon_minitimeDim 18 Oct - 9:14

Madelinörva avait employer le verbe"flamboyer" pour désigner ses propres fleurs, se terme lui revint très exactement en mémoire à l'instant où cette belle femme décrocha l'ornement de ses cheveux.
Elle était d'une grâce qui s'étirait dans le temps, des mouvements fins, comme des rondes, ces notes de rond de blanc. Comme la Lune.
D'ailleurs, en parlant de Lune, une balade s'imposait cette nuit. Il est difficile de garder toute son énergie : malgré le contact de la nature, elle évitait de bien trop se restaurer. Elle optait donc d'offrir la blancheur de son corps à la Lune cette nuit-là.

Mais cela devait être de sa cliente qu'elle devait s'occuper. Elle leva les yeux vers cette femme si grande et avec tant de superbe pour pouvoir bien la cerner, bien l'examiner. Elle avait parler mais Madel laissa un temps de latence. Il n'était pas volontaire, bien sûr, mais elle fut songeuse.
Tentant difficilement de s'intégrer dans le monde des Normes, elle avait calqué leur vouvoiement et s'y tenait vivement. Elle avait compris que c'était une marque de respect et d'honneur, d'une certaine manière. Elle s'imaginait ainsi, que c'était très exactement ce qui s'appliquerait aux anciens. Elle, Lorialet qui respecte ainsi tant la hiérarchie, ce vouvoiement persistant et que la jeunesse délaissaient pourtant lui rappelait l'instinct dit "archaïque" de son peuple.
Et ce temps de latence, admirant la jeune femme, son esprit divaguant gentiment, elle visualisait les cheveux de la jeune femme. Et quels cheveux ! Et quel visage ! Et quelle aura...
Dire que celle de Madel était si maigre...

Elle se ressaisit.

"Ce serait un immense plaisir, ou, un vrai honneur. J'espère faire à vos convenances." Répondit-elle.

Elle passa derrière son comptoir, fit miroiter sous ses yeux la plateforme pour se faire une idée plus précise. Et, enfin, le posa bien devant elle :

"Je pense à du rouge, du jaune et un anémone, qu'en dîtes-vous ?"
Elle releva les yeux vers la demoiselle et lui sourit.
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MessageSujet: Re: Aujourd'hui, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne..   Aujourd'hui, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne.. Icon_minitimeDim 1 Nov - 22:56

On l'a convaincue de sortir. Ou plutôt, on l'a forcée à le faire. Autant qu'on puisse forcer une ombre à faire quoi que ce soit. Car, depuis ce jour funeste, l'enjouée et ravissante Olivia Luz-Descalzo avait laissé place à une femme inerte et rongée par la détresse, malgré tous les bons soins auxquels elle avait eu droit.

Sergio, Gaël, Maria et Guiseppe répondaient au moindre de ses changements d'humeur. Elle ne pouvait faire un pas dans la villa sans que l'un d'eux n'apparaisse, lui proposant une balade, un morceau à grignoter, quelque chose à boire. Le fait était que la riche héritière n'avait envie de rien. Elle tournait en rond dans le bâtiment, esseulée comme une âme en peine, allant parfois jusqu'au jardin. Ace et Argos, les braves bêtes de son compagnon, ne parvenaient pas non plus à l'engager dans leurs jeux. La seule forme de vie qui s'échappait d'Olivia venait avec la nuit, et ce n'était pas des plus plaisants : la Mexicaine avait développé une peur bleue de l'astre du soir. Dès que le crépuscule se montrait, elle se réfugiait dans sa chambre, et y tremblait jusqu'au matin, fermant à peine l'oeil. Déjà présente depuis l'attaque vampirique qu'elle avait essuyée un peu plus tôt (dont elle avait finalement été obligée de parler... du moins Gaël en avait parlé), son appréhension s'était muée en une véritable phobie, dont personne n'ignorait la raison : elle redoutait de tomber sur son fils.

Du moins, sur la chose qu'était devenue son fils. La nouvelle de la transformation d'Esteban avait été rapidement éventée, malgré toutes les précautions prises par Karl, Gaël et Sergio. Après tout, le jeune homme s'était enfui et n'importe qui avait pu le voir et en faire part à ces journalistes toujours friands de ce type de nouvelles croustillantes. La vampirisation du jeune héritier avait fait les gros titres de tous les canards de la Nouvelle-Orléans, et probablement des États-Unis et du Mexique, si ce n'était le monde entier. Réfugiée à la Casa del Sol, sous haute protection de ses propres gardiens, mais également de ceux du Sénateur de Louisiane, Olivia avait -pour une fois- échappé à la tempête médiatique qui s'était aussitôt déclenchée. Elle n'avait fait ni apparition, ni déclaration, et les journalistes qui avaient tenté de l'approcher avaient vite été dissuadés, par des méthodes plus ou moins drastiques.

Darian, au contraire, avait plongé avec délectation dans l'océan des médias, surfant sur ce nouveau rebondissement comme le requin qu'il se défendait d'être. Les dernières révélations avaient fortement boosté sa défense dans le procès qui l'opposait toujours à son héritier, et il en profitait assidûment, rendant la tâche de l'accusation de plus en plus ardue. Olivia l'avait aperçu une fois à la télé, donnant un discours sur la détresse qu'il ressentait face à la -nouvelle- trahison de son cher et aimé fils. Elle avait eu envie de vomir en voyant ce visage qu'elle avait pourtant longtemps adoré lancer des propos qu'elle savait si outrageusement faux. Mais elle n'en avait pas eu la force, ni le moindre élément solide dans l'estomac. Elle avait donc éteint le poste et s'était rendue sans un mot dans sa chambre avant la tombée du jour, pour pleurer des larmes qui ne coulaient plus depuis des jours.

Dès lors, il avait fallu longtemps pour que la mexicaine finisse par être au courant des circonstances de la transformation de son fils. Et, aussi étonnant que cela puisse paraître, c'était l'éclat de son garde du corps lui-même qui lui avait permis de retrouver un minimum de contact avec la réalité. Dans un autre contexte, un tel éclat de la part de l'argentin lui aurait certainement coûté son travail, mais les circonstances étaient particulières. Plusieurs jours (semaines?) plus tard, quand elle eut à nouveau trouvé la force d'ouvrir un journal ou d'allumer la télévision hors de prix de Sergio, les informations concernant l'attaque inattendue que son fils avait subie lui avaient sauté à la gorge aussi efficacement que la vampire rousse des soirées et des soirées plus tôt. Rien que d'y penser, Olivia sentait encore la douleur de la morsure dans le creux de son cou.

Secouant la tête pour éloigner les pensées parasites, madame Luz-Descalzo avait longuement fixé sur l'écran de télévision la silhouette de l'avocat de son fils, qui expliquait les circonstances de l'accident malencontreux que son client avait eu. Cherchant à se convaincre elle-même, Olivia ne parvenait tout de même pas à se satisfaire de cette explication. Quelque chose clochait, la dérangeait, sans qu'elle soit capable de mettre le doigt dessus. Bien que perturbée au moment des faits, il était fort possible que, de manière inconsciente, la mexicaine se rappelle de cet accoutrement tâché de sang qu'elle avait aperçu dans la salle de bains du studio ce fameux jour... Des vêtements qui n'avaient rien à voir avec ce que portait normalement l'Esteban qu'elle connaissait...

Pour cette raison, elle n'avait pas été étonnée quand une lettre adressée à son nom était arrivée à la villa. Elle en avait reconnu l'écriture serrée et élégante dès d'elle avait posé ses yeux noirs dessus. Cela ne l'avait pas empêché de trembler comme une feuille en prenant l'enveloppe. Sans l'appui de son amant, elle ne serait certainement même pas parvenue à l'ouvrir... Et sa lecture avait à nouveau fait couler des larmes sur ses joues sèches depuis de -trop- nombreuses journées. Olivia s'était enfermée dans la chambre, et même les murs les plus épais n'auraient pu contenir la douleur présente dans des sanglots trop aigus, retenus depuis trop longtemps.

La mexicaine était restée enfermée plusieurs jours après cela. Cela ne l'avait pas empêchée de passer un appel qu'elle aurait voulu plus colérique au médecin de son fils, qui lui avait tout raconté (il en avait vraisemblablement reçu l'autorisation). Avoir ces terribles informations confirmées par quelqu'un d'autre que les lignes écrites par Esteban l'avait anéantie. C'était comme si, soudain, tout était devenu plus réel. Inévitable. Une malédiction qui s'en prenait à ce qu'elle avait toujours eu de plus beau dans son existence : son enfant. Olivia aurait pu se demander ce qu'elle avait fait à Dieu pour que son fils mérite pareil traitement. Malheureusement, elle le savait déjà.

Aujourd'hui, cependant, après des jours de tentatives infructueuses, l'entourage de Madame Luz-Descalzo était parvenu à la sortir quelque peu de sa léthargie. Pour la première fois (peut-être pour leur faire plaisir, dans l'espoir qu'ils la laissent ensuite faire son deuil en paix -car c'était bien de cela qu'il s'agissait) la quarantenaire avait accepté une des innombrables propositions de balade. Les journalistes s'étaient provisoirement lassés, et si la première déclaration de la mère était toujours recherchée, il semblerait que faire le pied de grue à l'entrée de la propriété n'était plus à l'ordre du jour. Légèrement rassurée à cette idée, Olivia avait accepté une promenade en voiture, accompagnée de son fidèle chauffeur, garde du corps et ami qui pensait que c'était toujours mieux que rien et ne voulait pas rater l'opportunité de reconnecter la mexicaine à la réalité. Alors seulement parviendraient-ils à la convaincre que tout n'était pas aussi perdu qu'elle semblait le penser. Surtout que l'argentin avait son propre agenda, lié à ses manigances avec Karl et Esteban lui-même.

Vêtue entièrement de noir, comme chaque jour depuis le lendemain de l'événement (les plus grands couturiers du monde avaient été mis à contribution pour lui faire parvenir une garde-robe de deuil convenable, la brune ayant toujours -jusqu'à présent- favorisé l'harmonie des couleurs vives qui reflétaient sa personnalité enjouée), la mexicaine avait été jusqu'à ajouter à son bijou de créateur une mantille de tulle brodé, qui s'attachait dans ses cheveux noirs pour descendre le long de ses épaules et jusqu'à sa taille, symbole de deuil autrefois porté par les veuves de son pays natal, leur venant de l'Espagne conquérante. Une référence à l'Histoire, comme un tribut au fils qu'elle aimait tant et qui en était féru. Démodée tout en étant indémodable, Olivia dégageait cette élégance propre aux gens de son rang et ce, en toutes circonstances. Une ombre parfaite.


[...]

Il faisait durer. Il le faisait exprès, et elle le savait. Mais elle ne disait rien. Pas un mot n'était sorti de sa bouche depuis qu'ils étaient montés à bord. En temps normal, Gaël se serait inquiété : Olivia était rarement silencieuse. Mais cette situation devenait horriblement familière, comme la femme brune ne disait guère plus de quelques mots par jour à présent, quand elle se donnait la peine de parler. Gaël ne comptait plus ses propres soliloques, encore moins ceux de Sergio qui tentait désespérément de la faire réagir. En réalité, l'argentin devait avouer qu'il avait un peu de pitié pour le Sénateur, qui se trouvait -une fois de plus- dans une situation sur laquelle il n'avait aucun contrôle. Car il n'appartenait qu'à Olivia elle-même de sortir de son silence moribond.

« Para el carro, Gael. »

Surpris, les yeux noisette du conducteur se dirigèrent vers le rétroviseur, pour fixer son employeure. Cette dernière regardait par la fenêtre comme si de rien n'était, et pourtant il était certain de l'avoir entendue. Sans changer de posture, Olivia détourna ses yeux sombres de la vitre pour les plonger un quart de seconde dans ceux qu'elle voyait par reflet dans le miroir central. Gaël acquiesça imperceptiblement et trouva rapidement de quoi se poser en double-file. Impossible de rester plus que le temps de déposer la mexicaine, cependant. Cette dernière semblait l'avoir compris, car elle prit la peine de murmurer en direction de son chauffeur sorti pour lui ouvrir.

« Estaré en la floristería aca. »

Et Olivia s'en alla dans la direction qu'elle avait indiquée, sans chercher à savoir si son homme à tout faire l'avait entendue ou non. Elle pensait bien que oui, sinon il ne l'aurait jamais laissée partir. Sans un mot, elle poussa la porte du magasin, pour être aussitôt envahie par un ensemble de parfums qui pourraient faire tourner les têtes (dans le mauvais sens du terme) si ils n'étaient pas si bien agencés. La mexicaine ne savait pas ce qui l'avait poussée à vouloir rentrer dans cette boutique. Après tout, si elle aimait les fleurs, elles n'obtenaient pas tout à fait sa préférence face aux palmiers et aux bananiers de son enfance, et quand bien même, peu de choses trouvaient grâce à ses yeux, ces derniers jours. Mais, à présent qu'elle était là, autant faire le tour, du moins jusqu'à ce que Gaël puisse garer la voiture et la rejoindre.

Sans s'adresser à personne en particulier, son regard éteint rivé sur des roses au parfum léger, Olivia signala sa présence.


« Bonjour... »

Les vieilles habitudes et politesses avaient la vie dure, surtout quand on faisait partie de l'élite de l'aristocratie américano-mexicaine.
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MessageSujet: Re: Aujourd'hui, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne..   Aujourd'hui, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne.. Icon_minitimeMer 11 Nov - 11:19

« L’honneur serait pour moi. Tes fleurs te rendent l’amour que tu leur donnes, je le sens bien, et se serait un véritable plaisir a renouveler que de les porter dans mes cheveux. »

La kelpie écoute attentivement les propositions de la jeune Madëlinörva. On sent la passion de la faë, pour se quelle fait. En même temps, c’est une enfant de la Nature, il serait vraiment dommage qu’elle fasse quelque chose sans passion. C’est pareil pour Maébh, si elle confectionne des bijoux, c’est un lointain écho à l’époque où elle confectionnait des coquillages avec sa famille. La kelpie est très emballée pour l’enthousiasme de moins en moins timide de la lorialé.

« Fait donc à tes envies, je serais ravie de se que tu feras. Du moment que tu ne mes pas d’épines dans la crinière. Après j’ai un mal fou à les enlever et sa reste des jours et des jours avant de se décrocher d’elles-mêmes. »

Et puis, Maèbh aime particulièrement les fleurs que l’on trouve au bord des rivières, elles lui rappellent son lieu de vie. Ces fleurs ont toujours l’air fragiles, et délicates, comme elle, mais en faites elles sont forte et résistantes se sont des battantes !

L’instant de complicité qui commençait à naitre entre les deux faës est arrêté net quand la porte de la boutique s’ouvre. La kelpie retourne sur ces gardes, l’aura de bienveillance qu’elle irradiait, et qu’elle n’offre qu’aux faës qu’elle rencontre, se résorbe pour ne laisser que la prestance à la superbe qu’elle a l’habitude de faire adorer par son illusion.

Une femme vient d’entrer dans la boutique. Comme toujours Maébh regarde au-delà de la personne. Pas de trace c’est donc une humaine toute ce qu’il y a de plus banal…pas si banal que ça. Sa tenue est plutôt spéciale. De haute couture sa ne fait aucun doute. Elle ressemble à une de ces vierges noire que la kelpie a pue voir lorsqu’elle était à Cuba. Cette femme est en deuil. Comment on peut être en deuil par une si belle journée ? Non vraiment, la kelpie ne comprend pas. La matinée avait si mal commencé, mais elle a rencontré une faë qu’elle ne connaissait pas hier et avec qui elle a en commun un certain amour des fleurs. Le temps n’est pas au deuil.

En revanche il est certain que le voile qu’elle porte est très beau. Fait de motifs floraux. La faë laisse l’humaine déambuler. Elle semble ne pas avoir remarqué qu’il y a des gens autour d’elle. Elle s’arrête devant des roses.

Doucement, la faë sort sa flasque d’argent et bois un peut. Plus par reflex que par réel intention d’agir contre la mortelle. Elle a plus l’air qu’inoffensive.  Puis d’une démarche altière elle s’approche sans geste brusque.

« C’est une magnifique création que vous portez là. »
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MessageSujet: Re: Aujourd'hui, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne..   Aujourd'hui, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne.. Icon_minitimeDim 6 Déc - 19:28

Une arrivée dans la boutique, un bonjour lancé.
Un salut qui parut si lourd, dénué de vie. Ce bonjour était morbide. Il était froid comme un cadavre. Madëlinörva leva les yeux de sa composition. Cette composition aux signes d’amour, composition offrant le baume au cœur : rouge, et jaune et bleu. Ce bleu profond, ce bleu mauve. Ces couleurs de feu et de soleil. Ces couleurs qui siéraient à Maébh. Des teintes d’orage et d’arc-en-ciel. Comme la jeune femme si belle, qui se tenait là.
Mais ici. Nous avions désormais une ombre.

Masquée de voile noir. Enlacée de mort. Linceul. Une ombre debout. Une ombre d’elle-même, qui se mouvait alors que le « bonjour » glacé disparaissait lentement dans les airs. Alors que les fleurs tentaient d’absorber cette énergie bien négative qui émanait. Energie tant négative et puissante, et pourtant humaine.
Cette énergie de fantôme.

Madel qui ressemblait tant à un fantôme pourtant, ne s’amusa pas de cette comparaison. Non, maintenant elle avait les yeux rivés vers ce drôle de spectacle.
Comme un tableau ironique, un tableau moqueur et méchant. Plus personne ne semblait soi, pensait Madel, elle avait découvert une Faë avec une aura à faire pleurer les anges, et la voici effacée. Envolée. L’aura si agréable à laquelle elle s’habituait alors, n’était déjà plus. Alors que pesait désormais la nouvelle présence. Comme dépossédée d’elle-même.
Madëlinörva avait pêle-mêle toutes ces impressions plus ou moins fausses. Mais elle était démunie face à la splendeur flamboyante de Maébh et l’ombre cadavérique et discrète à côté d’elle.
Toute deux pour mieux refléter l’autre. Comme des miroirs qui vous montrerez ce que vous n’êtes pas.

Lorsque la vive Maébh entama la conversation avec l’exquise veuve, le cœur de Madel fit un bond inquiet. Sa timidité l’aurait pétrifié face à une telle femme.
Elle angoissait de voir une discussion entre ces deux figures tout à fait contradictoires.
Elle se remit alors au travail, comme se souvenant subitement, comme si le temps reprenait alors, sortant de la contemplation de ce tableau mouvant. Elle alla comme pour faire vite, agencer le tout rapidement, et faire passer ce temps désagréable. Faire passer plus vite ce moment de gêne. Distraite et essayant de cacher son état alarmé : le bruit du support, de cuivre et d’or, lorsqu’il atteint le sol.
Un tintement fort et violent.
Tranchant dans l’air.

Madel ne savait plus où se mettre et fixa leur réaction.
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MessageSujet: Re: Aujourd'hui, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne..   Aujourd'hui, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne.. Icon_minitimeJeu 10 Déc - 0:14

Elle ne savait pas pourquoi elle avait ressenti le besoin d'entrer dans cette boutique. Cela avait été comme ça, un besoin impérieux dicté par une conscience divine qu'elle pensait ne plus être à ses côtés depuis trop longtemps. Elle avait interrompu quelque chose, elle le voyait bien. Ne serait que parce qu'Olivia était elle-même maîtresse dans l'art de ces moments de silence laissés en suspens pour faire comprendre à l'intrus qu'il interrompait une conversation (pas si) importante (que cela). De toute façon, elle dérangeait toutes les conversations, ces derniers temps. Ce n'était pas parce qu'elle ne parlait plus beaucoup quelle ne les entendait pas, ces messes basses, ces discours inquiets, ces questionnements sur son état physique et mental. Au contraire, ils perçaient sa chair de façon si dense qu'elle avait envie de s'arracher la peau elle-même, parfois, pour qu'on la laisse tranquille. Pour qu'on cesse d'essayer de la faire parler, de lui faire dire ce qui n'allait pas. Tout le monde savait ce qui n'allait pas, elle ne voyait pas l'intérêt de se déchirer à nouveau le cœur en deux en mettant des mots dessus.

Ah, voilà pourquoi elle avait voulu rentrer dans cette boutique. Ce fleuriste qu'elle n'avait encore jamais vu. Cet endroit où elle pourrait n'être personne, simplement quelqu'un. Un passant parmi d'autres. Un passant triste, un passant décomposé, privé d'une partie de son être, mais un passant tout de même. Elle n'avait pas pensé que ce désespoir qu'elle portait sur elle serait aussi interrogateur ici que son silence l'était chez elle. A force d'habitude, on oublie qu'on attire les regards.

Elle ne s'était pourtant concentrée que sur les fleurs. S'était contentée d'un bonjour de politesse, avant de se tourner vers les roses, dont les épines cruelles n'ôtaient en rien la beauté. Pouvait-on être à la fois cruel et enivrant ? Darian l'avait été. L'était certainement toujours, mais pour d'autres qu'elle à présent. Dieu l'était sans aucun doute. Il n'y avait que la beauté des miracles divins pour compenser la cruauté de la peine que Madame Luz-Descalzo endurait chaque jour. Son fils... Esteban, l'était-il devenu ? Doté de ce charme surnaturel qui faisait qu'on ne pouvait pas leur échapper, et pourtant devenu l'engeance du démon...

La mexicaine pinça les lèvres. C'était dangereux, de penser ainsi. Très dangereux. Déjà, elle sentait les larmes lui monter aux yeux. Mais il fallait qu'elle les ravale, car l'autre cliente lui adressait la parole. Fermant brièvement les paupières, Olivia se tourna vers elle. Une femme splendide, plus jeune et assurément plus belle qu'elle, aux magnifiques cheveux roux. Elle devait paraître bien morne, à ses côtés. Mais cette tenue était le reflet de son âme : elle avait l'impression de ne plus avoir le goût de rien.


« ...Merci. »

La voix qui avait prononcé ce mot était aussi terne que son apparence. Elle ne savait pas vraiment de quoi elle parlait. En temps normal, ce genre de compliments s'adressait à sa garde-robe, mais elle parvenait à avoir un doute. Ceci dit, elle n'avait pas envie de demander de précisions. Elle n'avait pas envie qu'on la force encore à parler. Elle n'avait plus rien à dire, plus rien à vivre. Elle voulait qu'on la laisse s'oublier. Les yeux sombres de la quadragénaire s'étaient posés un instant sur son interlocutrice, avant de revenir sur les fleurs.

« Elles sont superbes. »

Détourner la conversation était certainement sa meilleure option. Elle n'avait pas envie qu'on lui demande des explications. Elle n'avait pas envie de parler de « tout ça ». Elle voulait parler d'autre chose, être autorisée à ne pas être là, à vider son esprit de cette souffrance dans laquelle il se complaisait depuis la disparition d'Esteban.

« Disparition », c'était le terme qu'elle utilisait à présent. Il n'était pas mort, puisqu'il lui avait parlé. Par écrit, certes, mais il faisait référence à des événements postérieurs à sa fuite, donc il ne pouvait pas lui avoir envoyé à titre posthume. Il était vivant, sans totalement l'être. Un peu comme elle, au fond. Il avait disparu. Tout comme elle.

Un bruit d'objet tombant résonna dans la boutique quasi-vide. Olivia sursauta. Elle n'avait plus l'habitude d'être surprise par le bruit. Par la nuit, oui, mais le bruit non. Le silence était de mise quand elle était dans les parages, quand elle était à la maison. On ne voulait pas la brusquer, on ne voulait pas lui faire peur... Un très, très léger sourire se dessina sur ses lèvres : elle n'était qu'un quelqu'un comme les autres. Son regard se tourna vers l'objet au sol, puis celle qui le tenait. Elle était aussi blanche que la mexicaine pouvait être noire, que l'on parle de la complexion de leurs peaux, de leurs cheveux ou de leurs tenues. Cela aurait pu l'amuser, dans un autre temps. Dans une autre époque.


« Qu'est-ce que vous créez ? »

Une fois de plus, elle ressentait ce besoin impérieux, qui en temps normal aurait déclenché une demande à laquelle on se serait empressé d'accéder, parce qu'on ne refusait rien à un membre de son illustre famille. Mais pas cette fois. Elle voulait attendre un peu, elle voulait des réponses à sa question. Peut-être était-ce un signe de curiosité retrouvé, peut-être commençait-elle à remonter la pente. Peut-être avait-elle une toute autre idée derrière la tête, mais un tel sens des convenances qu'il aurait été malpoli de ne pas s'intéresser à ce qu'il se passait à présent avant de faire part de son souhait. Peut-être n'était-ce absolument rien de tout cela. Elle voulait être un passant comme un autre, de ceux qui s'intéressent aux artisans des boutiques qu'ils visitent. Ceux qui écoutent les autres, sans rien raconter d'eux. Elle était lassée de raconter.
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MessageSujet: Re: Aujourd'hui, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne..   Aujourd'hui, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne.. Icon_minitimeJeu 17 Déc - 9:27

Quel contraste. Une humaine triste et morne à côté d'une faë joyeuse et pleine d’entrain. Maebh penche la tête de côté. C'est tout ? Juste un petit merci. Pas même le nom d'un artisans, ou une phrase sur l'histoire de l'étoffe. C'est bien décevant tout ça. Mais la kelpie ne se laissera pas gagner par le froid qui tourne autour de cette femme. Femme qu'elle nommera à partir de maintenant : « Brise-Fraiche » à défaut d'avoir un véritable nom à lui donner. Et qu'est-ce qu'un nom si ce n'est qu'un mot désignant ? Le siens montre bien qui elle est, celle qui enivre les hommes. Et un surnom alors? N'est-ce pas un autre mot fait pour mieux être désigner ? Celle qui danse des vagues. Alors oui cette femme est Brise-Fraîche. Heureusement, la kelpie n'est pas frileuse.

Elle suit le regard de l'humaine en direction des roses. Magnifique ? Moui, pour des roses peut être, mais Maebh a vue tellement de fleurs plus belles encore.

« Je les trouvent arrogantes avec leur épines. Si s'était pour se défendre, leurs feuilles émettraient du poison ou leur sève serré toxique, mais non. Elles ont juste des épines pour dire « ho regardez comme je suis dangereuse.» alors qu'en faite, même une bête chèvre peuvent les avaler sans ri... »

Lorsque le cuivre rencontre le carrelage dur et froid, la résonance est dysharmonie dans la boutique. Le temps est retenue dans ces trois notes qui tintent à l'infinie et résonnent dans les oreilles de la kelpie. Elle tourne la tête vers le sol, voie le bijou qu'elle accroche à ses cheveux depuis si longtemps qu'elle en a oublié quand est-ce qu'elle a fabriqué. Regarde le massacre. Des cadavres de fleurs qui restent désespérément accrochés comme les survivants sur le radeau de la méduse. Et pourtant...le sourire de quitte pas son visage. Elle n’éprouve aucunes colère. Sûre de son travail, elle sait que la barrette est indemne. Non elle ressent un pincement au cœur de tristesse devant le tableau de ces enfants de la Nature privés de leur terre et condamnés à mourir seules si elles ne trouvent personne pour les regarder agoniser.

Rien ne se lit sur elle qui ne perd de sa superbe qu'en présence de sa harde. Elle approche de la barrette à pas lent. Madëlinörva est comme tétanisée, en attente de sa réaction. Alors la grande rousse lui offre n sourire réconfortant, pour lui montrer qu'elle n'est pas fâchée. Non elle ne se fâcherait pas pour si peut. Peut être que s'il avait s'agit d'un mortel sa ne se passerait pas comme ça. Mais un faë c'est une autre histoire. La maladresse a rarement tuée personne. C'est elle-même qui s’accroupît pour ramasser le travail de la fille de la Lune. En se redressant elle pose le tout sur le plant de travail, et pour finir de la rassurer elle ajoute :

« Paix ma sœur. Ce sont des choses qui arrive...Petit clin d’œil. Il me tarde de voir le résultat final. »

Elle ne répond pas à Brise-Fraîche, d'une parce que la question ne lui était pas adressée et de deux parce qu'elle vient de voir une orchidée gonflée d'orgueil qui semble la défier de venir renifler son parfum si elle ose. Et bien oui elle l'ose ! S'éloignant de quelques pas de la scène, elle approche de la plante droite sur sa tige. Si fière d'elle-même. Elle ne serait pas si méprisante si seulement elle était en terre à la merci de la première botte qui passe. Mais là, elle est bien à l’abri dans son jolie beau avec juste la bonne dose de lumière. Choillié, cajolé, pourrie gâtée... la kelpie approche son visage de la fleur, s’enivre de son parfum en fermant les yeux et imagine un tout autre paysage. Où la Nature fait loi, où elle est reine. Puis elle ouvre les yeux et susurre à demi-mot.

« Assistée. »

Elle a gagné ! Fière de son petit duel elle se regagne un peut d’intérêt pour la scène qui se déroule derrière elle maintenant.
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MessageSujet: Re: Aujourd'hui, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne..   Aujourd'hui, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne.. Icon_minitimeDim 27 Déc - 15:54

L’onde s’est propagée. Comme si elle n’avait pas de fin. A-t-elle gênée la Kelpie ?
Madëlinörva ne sait pas. Cette idiote n’a pas bougé, tétanisée. Mais Maebh est déjà là, auprès d’elle. Toute proche tout d’un coup. Et la voilà qui a reposé la barrette sur le comptoir. Madel s’abîme dans sa contemplation alors que la sauveuse est déjà repartie. Elle a l’impression que tout s’est passé très vite, sous le voile de sa tétanie débile.
Elle a entrouvert les lèvres pour dire un « merci » soufflé mais sincère. Déjà c’est la nouvelle cliente, celle telle une ombre, qui s’adresse à elle. Un croque-mort. Subitement, par cette association d’idée, Madel pense qu’elle n’a pas de Chrysanthèmes. Ce sont les fleurs de la mort en France. La France, où elle eut séjourné. Elle eut une pensée émue pour ses rencontres avec Ougrandel et doppelgänger, des fantômes, des disparus, bien vivants pourtant, quelque part, dans le monde. Elle eut un soupir intérieur et leva un regard bienveillant à l’encontre du Croque-mort. Elle l’imaginait, cette veuve noire, avec ces fleurs de mousses, énormes, aux petites fleurs rondes. Et cela a empli le cœur de Madel d’imaginer cette femme avec de grosses fleurs dans les bras. Loin du noir, loin de la tristesse, avec les fleurs heureuses et colorées près de son visage. Quelle serait belle !
Absorbée dans la contemplation de son image mentale, elle oublie de répondre à sa question :
« Que puis-je faire pour vous, Madame ? »

Mais la fleuriste entendit le mot, à demie-voix de Maebh. Elle la fixa sans comprendre. Puis se souvint de la question de sa cliente, de noir richement vêtue.
« Oh. C’est pour la jeune femme qui est là. Une composition pour ses cheveux. »
Elle regarda à terre les pauvres fleurs, arc-en-ciel mort, arc-en-ciel démembré. Du jaune, du rouge, du bleu… A voir ce spectacle, elle s’en voulu, ses bras ballant.
« Excusez-moi. » dit-elle à l’ombre triste.
A petits pas rapides et discrets, faisant bien attention à ne pas écraser les fleurs malheureuses, comme fantomatique, elle recueillie une fleur rouge, une fleur jaune, une Anémone dans les différents pots, bouquets improvisés qui emplissaient l’habitacle. Et se pointa à nouveau et se remis au travail, tordant les tiges tendrement, les coupant avec douceur, pour les faire tenir sur la belle barrette.
Elle adressa un sourire chaleureux à ses clientes. Elle se sentait bien, dans la clarté diffuse du jour, avec la douce senteur de ses fleurs, l’intérêt rassurant qu’elle provoquait. Ce besoin de la nature, de la sérénité qu’elle apportait emplissant la modeste boutique.
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MessageSujet: Re: Aujourd'hui, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne..   Aujourd'hui, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne.. Icon_minitimeSam 16 Jan - 10:36

La belle rousse ne semblait pas captivée pas les roses, au contraire de bien des jeunes femmes. Cela aurait pu intriguer Olivia, qui lui aurait posé de nombreuses questions à une autre époque. Dans une autre temps. Dans une vie où son fils aurait été à ses côtés, où il aurait d'ailleurs certainement choisi les fleurs lui-même, parce qu'il avait un rendez-vous avec sa petite amie du moment et qu'il voulait lui faire plaisir. Mais il aurait également demander de composer un bouquet pour sa mère. Car il ne l'oubliait jamais, elle, la première femme de sa vie et celle qui n'en partirait jamais...

...du moins, c'est ce qu'ils avaient tous cru. Finalement, elle l'avait lâchement abandonné, aussi horriblement qu'il l'avait fait lui-même, comme ils s'étaient menti sans le vouloir. Olivia était peut-être tout comme ces roses que la belle décrivait. Elle n'était que leurre, présentation d'une mère modèle, mais au final elle n'était rien d'autre qu'un argument de vente. Une vitrine qu'on regardait et qui prenait plaisir à être regardée, mais qui n'avait rien de tangible, et dont tout pouvait s'écrouler d'un coup de crocs.

Le bruit de la création tombant au seul fit sursauter la mexicaine, mais cela eut le mérite de la sortir de ses sombres pensées. Une fois encore, elle s'était prise à fixer son interlocutrice, son regard sombre à la fois vide et emplie de cette douleur sourde qui lui mettait les larmes aux yeux. Cette distraction, soit-elle malheureuse pour la propriétaire de la boutique, était bienvenue pour l'héritière qui prit sur elle pour se remettre de ses émotions. Elle vit la rousse se diriger vers la pâle fleuriste, et attendit un peu avant de parler à son tour, même si elle avait rapidement compris que, quoique la jeune femme aux cheveux si blancs pouvait être en train de faire, c'était certainement pour l'autre occupante de la boutique. Elle les avait vraiment dérangées, en fin de compte. Dans son état normal, Olivia en aurait fait peu de cas : elle avait les moyens de déranger, elle était vraisemblablement capable de faire le plus gros chèque de l'assistance. Mais elle ne voulait être qu'une personne comme les autres. Alors, elle se tut, et attendit son tour pour poser sa propre question.

Le regard que l'artisane posa sur elle lui coupa le souffle. On lui avait lancé bien des regards ces derniers mois. Des regards inquiets, d'autres désespérés, certains un peu exaspérés, d'autres encore avides, comme ceux de ces journalistes qui attendaient le moment de fondre sur ses réponses comme des corbeaux porteurs d'un message morbide. Alors, cette bienveillance pure, sans jugement, lui fit un bien fou, et la brune se sentit sourire doucement en réponse. Son regard noir retrouva un peu de sa chaleur.

On répondit finalement à sa question, ce qui l'arrangeait. Olivia fut légèrement prise au dépourvu quand on lui demanda ce qu'elle voulait. Elle ne savait pas. Elle n'était pas sûre. Elle avait d'instinct une réponse à cette question, mais ce n'était pas le genre de choses que cette femme pouvait lui offrir, de cela elle était certaine. Elle détourna donc sas idées sur la réponse qu'on venait de lui offrir.


« Oh... Nous faisions souvent cela, avec ma sœur. Le jardin était plein de plantes cigarettes orangées, il nous arrivait d'en cueillir les fleurs... »

Souvent à l'issue d'une course-poursuite dans l'immense propriété de leurs parents, où l'une comme l'autre finissaient par rentrer les vêtements plein de terre, essuyant des réprimandes en règles de la part de leur mère (il est vrai qu'il n'est pas convenable de se promener ainsi... mais comme lui répondait Luisa, avec cette malice qui la caractérisait déjà à l'âge de cinq ans, elles étaient seules ici, alors qu'importait ce qu'elles faisaient tant que personne ne pouvait les voir?), mais les cheveux ornés de fleurs colorées et des sourires plus grands que jamais. Ah, la belle époque de l'innocence...

Alors que la fleuriste se tournait à nouveau vers ses plantes pour en choisir de nouvelles, Olivia se baissa élégamment pour ramasser les oubliées. Elle les garda dans ses mains un moment, les observant sans un mot. Elle leur ressemblait, au fond : elles avaient toutes subi un choc, une descente brutale, et on se demandait bien ce qu'on allait pouvoir faire d'elles. Elle-même se le demandait.


« Puis-je vous les prendre ? »

Elle ne parlait ni d'emprunt, ni de vol, évidemment. Olivia comptait bien payer pour ces pauvres plantes. Elles ne vivraient peut-être pas bien longtemps, mais elle leur trouverait un projet. Un autre.

« Avez-vous des hibiscus ? »

Ah, la voilà, la fameuse question qu'elle aurait aimé poser en entrant dans la boutique. Peut-être même celle qui l'avait poussée à passer la porte. Les fleurs préférées de son cher enfant... Le regard noir retomba sur les fleurs déchues qu'elle avait dans ses mains ouvertes. Qu'allait-elle faire de ces douces amies ?
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MessageSujet: Re: Aujourd'hui, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne..   Aujourd'hui, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne.. Icon_minitimeVen 22 Jan - 10:11

Il est des moment où la kelpie arrive à reprendre espoirs en l’espèce humaine. De rare et fugaces instants où elle croie, où l’espoir de voir à nouveau la splendeur des faë revenir à son apogée. Cette scène en fait partie. Aussi éphémère qu'un papillon, telle est la vie des humains face à la sienne. Pourtant un battement d'aile peut déclencher des tempêtes. Maebh regarde Brise-Fraiche se baisser pour ramasser doucement les fleurs restées au sol et les regarde un moment. Que se passe-t-il dans sa tête à ce moment précis ? La kelpie donnerait beaucoup pour le savoir. L'instant est comme suspendue pour elle. Elle a déjà assister à des scènes similaires, où un humain prend conscience de la fragilité et de la beauté infinie de la Nature.

Les quelques mots que l'humaine vient de prononcer déclenche un sourire maternel sur le visage de la faë. Elle se rapproche, pas trop de peur de briser se qui se déroule sous ses yeux. Elle ne voudrait pas faire fuir le petit lapin noir.

« Il est bon de savoir qu'elles ont trouvé quelque pour leur tenir compagnie dans leur dernier instant. »

Elle murmure plus pour elle que pour l'humaine, et ne se préoccupe pas d'avoir parler suffisamment fort pour être entendue. Elle s'approche encore un peut plus et s'arrête à la hauteur de la dame en noir. Sagement Maebh attend qu'elle finisse de parler à Madëlinörva pour capter son regard.

« Je serais ravie de confectionner une parure pour vous. Je vous en pris passez me voir à l'occasion. »

La grande rousse tend une petite carte de visite. Scotty avait finalement raison, une carte de visite ça peut être utile contrairement à se qu'elle pensait.

*Mélanie Abigail, orfèvre
XX Royal Street – Vieux Carré Français*


La boutique est rarement ouverte, et qu'elle l'est, c'est parce que Maebh est inspirée. Elle n'est vraiment pas du genre assise derrière un comptoir attendant que quelqu'un entre et choisisse quelque chose. Les créations qui sont exposées ne sont pas à vendre. C'est elle qui décide qui peut prendre quoi. Et elle n'accepte pas souvent qu'un humain reparte avec l'une de ses créations ; Alors qu'elle propose de but en blanc à cette femme de lui faire une parure, c'est que vraiment il y a quelque chose.

Serait-elle devenue trop sentimentale ? Ou peut être que le geste de Brise-Fraiche-Papillon l'a vraiment touchée au point d'avoir une pointe d'inspiration. Et soyons honnête. Si elle est à l'origine d'une étincelle, il n'y a qu'elle qui puisse porter le résultat final.
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MessageSujet: Re: Aujourd'hui, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne..   Aujourd'hui, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne.. Icon_minitimeMar 2 Fév - 11:32

Elles émanaient, Madel ne saurait dire de quoi, mais elles étaient là, comme incandescentes ou déjà cendres. Elles émanaient, comme une aura. Même l’humaine avait une aura.
Elle semblait bien ii, un réconfort fleuri, un havre de paix en fleurs, et Madel en était soulagée, elle se félicitait, elle qui justement voulait que ce lieu parle aux humains autant qu’à elle. Leur transmettre l’amour de la nature. Transmettre l’amour.
Ainsi, cette femme tout de noir, déjà veuve, connaissait les fleurs, de belles orangées. Tant de couleur pour elle si sombre… Un couleur d’enfance qu’elle semble avoir perdu à tout jamais.
Et puis son geste. Je geste simplement. Toucha Madëlinörva en plein coeur.
Ramasser les fleurs éparses.
Tendrement.
Bercées et pansées, une dernière fois heureuse.
Le coeur gros devant tant de tendresse, Madel, de sa timide voix, de son souffle, des commissures de ses lèvres en sourire fragile.
„Oui, oui bien sûr. Prenez-les. Elles seront heureuses de revivre un peu. Une dernière fois plutôt qu’un bête gaspillage.“

Madel n’était pas habituée à dire une phrase aussi longue venant sincèrement de son coeur.
Mais déjà la belle rousse avait prononcé sa phrase, son murmure avant elle. Et la phrase de Madel tombait à plat, la Kelpie avait si bien résumé les choses. D’une façon si belle et si simple. Pertinente.
Rien de ce que Madel pouvait être.

Les hibiscus.
« Oui, bien sûr. » Répondit-elle avec son souffle doux.
Les fleurs pour la belle Kelpie dans la main, de l’orange, du bleu… Elle se retourne d’un geste suspendu vers les hibiscus. Vers leur place, celle qui leur est dédiée dans cette boutique organisée. Et la voilà face au manque.
Il n’y a pas d’hibiscus.
Elle a oublié les hibiscus.
Et elle a honte.
On le lui demande, on lui demande une chose simple, une simple fleure, une seule. Et elle ne l’a pas. Quelle honte. Et elle ose à peine se retourner, comme imaginant le regard braqué sur son dos.
Elle ne se retourne pas et dit de sa petite voix, les lèvres légèrement tremblantes.
« Je… Je suis désolée je n’en ai plus. »

Mais déjà la belle qui flamboie lui sauve à nouveau la situation. Et ça rassure Madel, et ça la soulage.

C’est donc ça, c’est vraiment donc ça, l’humaine a « quelque chose ». La Kelpie a une drôle de fascination pour elle aussi. Une Faë, si fière, si belle, dans toute sa splendeur, avec une telle trace magique, d’une merveille fabuleuse... Proposer ses services à une humaine. Que c’était drôle. Qu’avait-elle de si spéciale cette femme, douce amie de la mort ? Qu’est ce qui les obnubilait tant ?

Madel leva un regard plein d’espoir devant la grande Kelpie. Madel réalisait qu’elle n’était pas seule à s’accoutumer aux humains. Maebh pourrait l’aider, tant d’aisance, un pied dans cette nouvelle réalité…
Madel, retournée derrière son comptoir. S’apprêtait déjà à confectionner à nouveau ce qu’elle avait raté plus tôt. Elle regardait la Kelpie pleine d’espoir :
« Pourrais-je venir voir vos œuvre également ? C’est magnifique. »

Ces trois femmes debout, se regardant, liées par la beauté de l’art et des plantes. Puis Madel, ayant enfin terminer son oeuvre, sourit à la Kelpie et la regardant en cherchant son approbation.
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MessageSujet: Re: Aujourd'hui, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne..   Aujourd'hui, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne.. Icon_minitimeSam 4 Juin - 15:53

Les yeux baissés sur les fleurs colorées qu'elle avait dans les mains, Olivia ferma les yeux. D'un geste doux, presque absent, ses doigts fins glissaient le long d'un pétale, comme une caresse. On était en droit de se demander si c'était vraiment à ces fleurs que la mexicaine adressait sa douceur, ou à ce qu'elles représentaient. Les paroles des deux jeunes femmes vinrent à ses oreilles, mais elle fit comme si elle ne remarquait pas le message caché, qui la touchait en plein coeur, et se contenta d'un hochement de tête et d'un "Merci..." murmuré sans même lever le regard.

Les accompagner dans leurs derniers instants. Les faire revivre un peu. Y'avait-il quelque chose, quelqu'un, qui pourrait la faire revivre, elle ? Rien, elle en était convaincue. Enfin si, il y avait quelque chose... oserait-elle dire quelqu'un ?

Une larme coula sur la joue plus pâle qu'à l'accoutumée, qui disparut rapidement dans la mantille noire qui couvrait les côtés de son visage avec sa tête tombante. Respirant profondément, quelque chose au fond de la quarantenaire se réveilla. Un orgueil, reflet de son éducation, qui l'empêche de continuer à se morfondre en face de ces deux femmes. Oui, elle était contente de se trouver dans un endroit où personne ne la jugeait comme Madame Luz-Descalzo, où personne ne lui poserait de questions sur les événements plus ou moins récents et où elle pouvait laisser libre cours à sa peine et à sa détresse. Cependant, elle n'en restait pas moins Olivia Maria Alejandra Selva Moreno, mariée Luz-Descalzo. Et, en tant que telle, elle avait une réputation à garder, à montrer. Que se passerait-il si ces deux beautés faisaient soudainement le lien entre son apparence et son nom (qu'il était impossible qu'elles ne connaissent pas, évidemment) et allaient tout raconter de son comportement déplorable aux journalistes ? Elle ne pouvait pas permettre une telle chose.

Alors, respirant profondément, la mexicaine rouvrit les yeux et leva la tête pour poser une nouvelle question. Face au sourire doux de la jeune femme à la peau contrastant tant avec la sienne, Olivia sent l'étau qui lui compresse le coeur se desserrer légèrement. Elle a bien fait d'entrer dans cette boutique, se dit-elle.

Et puis, le manque. Il n'y a pas d'hibiscus. Il n'y en a plus. L'ironie, cruelle, ne manque pas de sauter au visage de l'héritière qui sent ses yeux noirs picoter. Ils papillonnent, tentant d'envoyer au loin les remarques acerbes qui se précipitent dans son esprit. Seul un murmure, minuscule filet de voix au fond de son deuil, passe la barrière de ses lèvres.


"...Il doit s'agir d'un message de Dieu..."

Pas d'hibiscus. La fleur préférée de son fils n'était pas là. Comme son fils n'était pas là. Elle aurait pu s'effondrer à cet instant. Elle sentait ses mains trembler, les fleurs naufragées prises dans la tempête, et une envie irrésistible de quitter les lieux au plus vite. Fallait-il tant de temps pour se garer dans cette ville en plein samedi après-midi ?! Que faisait son garde du corps ? Bien entendu, ce n'était pas de sa faute si Gael avait dû parcourir toutes les rues du quartier pour trouver une place convenable. Chacun son travail, après tout, elle le payait pour ça. Entre autres.

Enfin, elle avait déjà fait un mouvement de recul quand la voix de la rousse la coupa dans son élan. Son regard noir, plus brillant qu'à l'accoutumée, plongea dans le gris clair de la femme qui lui tendait une carte de visite. Elle la prit, plus par réflexe qu'autre chose, sans prendre le temps de la regarder. Déjà, la propriétaire des lieux demandait elle aussi à passer. Une artiste, semblait-il. Des parures ? Elle n'était pas d'humeur à porter quoi que ce soit d'autre que du noir, en ce moment. Et ses bijoux habituels. La main qui tenait la carte monta instinctivement pour toucher du bout des doigts la croix en argent qui ornait son cou. Le seul bijou qui ne la quittait plus, alors que sa présence lui faisait plus de mal que de bien. Mais s'en séparer était au-dessus de ses forces. Elle avait déjà dû abandonner trop de choses...

Avant qu'elle ne trouve quoi répondre, le bruit de la porte de la boutique qui s'ouvre la fit se retourner. Une vague de soulagement l'envahit en reconnaissant la silhouette de son ami et garde du corps, qui fronça les sourcils dès qu'il croisa son regard. Il y avait peu de choses qu'elle était capable de cacher à Gael. Sa détresse n'en était pas une. D'autant qu'elle était prise sur le fait, entre ces fleurs tombantes et cette croix d'argent. Sans un mot, elle tendit les fleurs à l'homme, qui le prit dans ses grandes mains après avoir adressé un signe de tête aux deux autres femmes présente dans la salle. Son regard noisette était perçant, mais il le posa bien vite sur son employeure, qui avait rangé la carte de visité et sorti un carnet de chèques. Elle était en train d'en remplir un, qu'elle tendit à la propriétaire de la boutique avec un très maigre sourire.


"Tenez, pour les fleurs. Et une avance pour les hibiscus. Gael passera les chercher la semaine prochaine."

Le susnommé haussa un sourcil. Il n'était pas sans savoir la préférence du jeune Luz-Descalzo pour les fleurs en question, et le fait qu'Olivia prenne ce genre de disposition était un progrès qu'il ne pouvait ignorer. Un bref sourire étira les lèvres de l'homme habituellement si peu démonstratif. Olivia se tourna ensuite vers la jeune femme rousse, qu'elle n'avait pas oublié.

"Je passerai."

De la part d'une Selva Moreno, c'était une promesse qui se vérifierait. Il faudrait maintenant que la boutique de la rousse soit ouverte, mais ce n'était pas le genre de choses dont Olivia se souciait. Une Selva Moreno et Luz-Descalzo n'avait pas ce genre de problème. Elle avait l'argent qui lui permettait que les professionnels s'adaptent à ses horaires plutôt que l'inverse. Le fait que ça puisse poser problème ne lui avait donc pas effleuré l'esprit. Et puis, sur cette carte de visite, il devait bien y avoir un numéro, non ?

"Au revoir, bonne journée."

Elle fit demi-tour, sa robe suivant le mouvement, et prit le bras de son garde du corps, récupérant au passage les fleurs dans sa main libre. Gael jeta un dernier regard aux deux femmes, sans cacher cette fois une certaine reconnaissance.

"Mesdames."

Il ne savait pas ce qu'elles avaient fait. Et elles ne le savaient probablement pas non plus. Mais cette visite avait été un progrès, et il ne pouvait que les en remercier. Même si, maintenant que le nom d'Olivia était laissé en toutes lettres sur un chèque au montant indécent pour de simples fleurs (...mais c'était d'une Luz-Descalzo dont on parlait), il y avait des chances pour que la Dame en Noir (à l'identité révélée) devienne le sujet principal de conversation. Gael espérait simplement qu'ils ne croiseraient pas de journaliste le temps de rejoindre la voiture.
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MessageSujet: Re: Aujourd'hui, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne..   Aujourd'hui, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne.. Icon_minitimeLun 8 Aoû - 23:32

Une légère odeur de sel, une perle humide roule sur le visage du lapin noir. La Mort s'accroche à elle et la retient. C'est peut être ça qui attire les deux faës. La dissonance entre le deuil de cette femme et elles. Si différent est pourtant...Les deux créatures magiques sont elles aussi en deuil. Un deuil qui dure depuis des siècles et des siècles. Mais chacun a sa façon de gérer la perte.

Visiblement, le lapin noir ne le gère pas très bien. Maebh ne serait pas surprise de la voir pleurer alors que Madël lui dit qu'elle n'a pas l'une des fleurs espérées.

Un regard chaleureux se pose sur la fille de la Lune. Une douce bienveillance. La kelpie aime montrer son art aux autres faës. Elle est fière d'exposer tout le tallant des kelpies dont elle est la digne héritière. Alors que la faë lui demande à voir ses créations d'elle-même lui procure beaucoup de satisfaction.

« Mais bien sûr, avec grand plaisir. J'ai un collier orné de pierres de lune et de feuilles d'argent qui serait parfait pour mettre en valeur tes yeux. »

Maebh regarde sa barrette. C'est exactement ce à quoi elle avait pensé. Parfaitement ce qu'elle voulait. Voilà de quoi mettre son cœur en joie et de bonne humeur pour toute la journée. Madëlinörva est vraiment douée pour assembler les fleurs à la perfection.

La kelpie s'approche et prend doucement le bijou comme s'il s'agissait de la chose la plus précieuse qui soit. Et c'est vraie, à cet instant, la composition florale qui va orner ses cheveux est la chose la plus précieuse qu'elle possède. C'est un petit bout de Nature qui ne la quitte jamais. Un peu de magie qu'elle emportera partout avec elle aujourd'hui. Avec beaucoup de délicatesse, elle relève ses cheveux sur le côté droit de sa tête et place le bijoux. Pas besoin de miroir, elle répète ce geste depuis tellement d'années qu'elle le fait machinalement.

La porte s'ouvre et un homme sinistre entre. Je genre de personne que la faë n'aime vraiment pas. Silencieux, terne et surtout ennuyeux au possible. Il approche du lapin noir et cela provoque un sentiment possessif chef la grande rousse. Comment cet homme ose-t-il approcher de « son » lapin noir pour se l’accaparer. Une pointe de jalousie la tiraille quand elle comprend qu'il accompagne le lapin noir. Voilà qui la contrarie beaucoup. Mais elle n'en laisse rien paraître.

Il y a bien un numéro sur la carte. Le numéro du Celtic Légend, le seul où il y a une chance que quelqu'un décroche lors d'un appel. La kelpie n'a pas de téléphone, et elle n'en veut pas. Ce rejeton de la technologie l'a toujours rebuté. Non c'est plus la tasse de thé de Yuli, le jeune mâle. C'est donc lui qui s'occupe de ce genre de chose.

Quand la femme en noir lui promet qu'elle passera la voir, la faë est heureuse d'avoir l'assurance qu'elle aura à nouveau l'occasion d'observer le lapin noir. Mais cette fois dans son environnement à elle.

Maebh regarde le duo quitter les lieux, elle ne les quitte des yeux que lorsque que la porte se ferme enfin. Elle se tourne vers la fille de la lune avec un sourire satisfait.

«  Grâce à toi cette journée commence de la meilleure des façon qui soit pour moi malgré les fortes chaleurs qui s'annonce. »

Elle pose une autre carte de visite sur le comptoir pour que Madël trouve facilement l'adresse de l'atelier en question.

« A l'occasion passes au Celtic Légend, c'est un établissement que la harde a ouvert en extérieur de la ville. Nous serions heureux de t'y accueillir. De nuit pour faire la fête ou de jour quand tous est plus calme.  »

Elle ne le sait pas encore, mais Madël vient de se faire une mettre toute la harde dans la poche. Et avoir six kelpies de son côté c'est un sacré avantage.

« Tu me diras se que je peux faire pour toi en échange de la composition. »

Elle est comme ça. L'argent ne lui convient pas, elle préfère le troc comme il était de rigueur il y a bien longtemps.
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MessageSujet: Re: Aujourd'hui, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne..   Aujourd'hui, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne.. Icon_minitimeJeu 11 Aoû - 10:06

Avec douceur et une légère stupéfaction, Madël pris le chèque que lui tendait l’ombre. Quelque part, Madël était impressionnée par cette femme fragilisée à l’extrême. Elle n’en eut même pas la présence d’esprit : vérifier le montant du chèque. Inexplicablement, elle lui faisait confiance. Et puis même, elle aurait très bien pu les lui offrir, tant l’ambiance qui se dégageant de cette sombre tenue était… Spéciale ; spectaculaire dans ce qu’on a de sensible.

Elle regarda ensuite la Kelpie, le geste figé dans la douceur qu’elle avait mis à s’emparer du chèque, les yeux légèrement écarquillés et remplis de questions. Non seulement notre beau fantôme noir s’exprimait seul, à elle-même, dans sa barbe. Telle une sorcière récite des formules magiques, mais en plus, un gorille arrive pour nous l’arracher. Et ça, ça ne plait pas à Maebh. Madëlinörva reste interdite alors que l’ombre s’en va accompagner. A peine leur murmure-t-elle un « Au revoir. A la semaine prochaine. »

Elle se demande alors si cette apparition était bien réelle, qu’était cette cicatrice grande ouverte et personnifiée qui se tenait là alors ?

Alors que la fleuriste contemple la porte désormais close, la Kelpie la sauve de ses songes. Reprenant ses esprits, Madël s'empresse de ranger le chèque dans sa caisse enregistreuse. Elle n'a toujours pas pensé à regarder son montant.

« Oh, c’est très aimable, c’est vrai qu’il y a beaucoup d’espoir en cette journée. Enfin, pas pour tout le monde. »
A cette phrase, elle fit un léger signe de tête en direction de la porte, elle a encore un goût amer sur les lèvres, une enveloppe d’irréel.

« Oui je viendrais. Sans doute... l’après-midi, j’apprécie le calme. »
Et c’était sincère, bien qu’elle essaya de se mêler aux autres, la nuit était toujours trop agitée pour elle, les Normes la faisait déborder, la déshonorait, alors que la Déesse Lune devait être respectée dans tout ce qu’il y avait de plus beau et de plus pur. Dans toute la vie qu’elle représentait et qu'elle avait créée.

Madël sortit de ses songes à nouveau, elle n’avait pas pensé au troc, c’était il y a si longtemps…
« J’apporterai des fleurs, il me tarde de voir ce que tu me proposeras. »
Elle serait sûrement quitte ainsi, nombre de bouquets et de compositions contre un travail d’orfèvre..

C’est avec un sourire de regret qu’elle regarda la Kelpie partir.

Elle avait été étonnement bien en baignant dans cette ambiance… Ces deux personnes avaient une aura tellement forte… Tellement réconfortante, qu’elle s’était sentie vivante ce matin.

Avant d’à nouveau sombrer dans la solitude des fleurs coupées.
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MessageSujet: Re: Aujourd'hui, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne..   Aujourd'hui, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne.. Icon_minitime

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