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 Une danse incognito

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MessageSujet: Une danse incognito   Une danse incognito Icon_minitimeJeu 5 Mar - 17:16

Cela faisait plus d'une semaine qu'Izolda n'a pas été donneuse. Une très longue semaine où elle n'avait même pas le temps à faire sa débauche habituelle. Il fallait qu'elle porte une écharpe autour du cou, tellement cette marque ''invisible'' la démangeait, elle avait déjà gratté assez pour saigner et elle ne voulait en aucun cas avoir affaire à une infection.
Cette horrible semaine chargé en patients, master-classes et quelques cours à l'université, elle n'avait pas de temps pour soi-même. Danser était encore une autre histoire; la danse classique lui manquait énormément et avant d'aller offrir son corps aux morts-vivants, elle décida de revenir dans ce studio de danse dans le Quartier Sanglant; en plus à cette heure-ci elle allait danser seule sans qu'on la dérange.

D'abord il fallait qu'elle fasse sa transformation: une douche rapide, son long fleuve doré qu'étaient ses cheveux étaient attachés en chignon (qu'elle plaça sur le côté pour une raison précise) et puis le maquillage... mais avant tout une lentille de contact verte qu'elle mit sur son œil de couleur noisette pour rendre ses yeux uniformes, le fard à paupière vert sombre et noir sur les yeux, le mascara, les faux cils, le rouge à lèvre noir... bref, elle s'était refaite comme une poupée gothique. Elle enfila une robe noir et vert sapin à des endroits qui était en high-low, le devant était très court et le reste descendait telle une cascade ce qui avait tendance à embellir toute la partie basse qui aurait pu être faite pratiquement en granit. Le haut était décoré par cette sorte de bustier en vert sapin couvert par une dentelle noire qui découvrait à peine sa poitrine qui n'était jamais spécialement un atout (elle était fière de ses belles jambes, Dieu avait bon gout!). Les bras et les mains étaient recouvertes par des longs gants en dentelle noire et pour finir le tout, ses chaussures à talon hauts lui donnaient aux moins 6cm de plus que d'habitude.
Avant de sortir elle mit un mini chapeau noir avec un filet à perles noires, ce chapeau placé stratégiquement sur ce chignon qui a fait qu'il ne tomberait pas. Un dernier coup d’œil et que pensait-elle?

Je suis pathétique...

Elle passait d'une addiction à l'autre, la morphine était si loin, mais la morsure vampirique était bien mieux que ce qu'elle avait.
Mademoiselle Sokołowska avant de sortir n'avait pas besoin d'enfiler quoi que ça soit car l'anticipation de la morsure la réchauffait énormément. En sortant elle attrapa son sac dans lequel se trouvait un CD, elle ferma sa porte à double tour et prit un taxi pour arriver au studio. Celui-ci stratégiquement placé sur une grande rue avec de grandes fenêtres ce qui provoquait chez certaines danseuses une gêne minime, mais pas chez Izolda. La lumière du studio était comme dans tout les studios de danse: bien trop claire et qui pouvait pratiquement bruler la peau d'un vampire; pour cela elle utilisait les bougies. Izolda se sentait motivée jusqu'au moment où elle sortit son téléphone qui vibrait dans son sac. C'était sa mère et cela faisait depuis presque un an qu'elle ne l'avait pas eu au téléphone, il fallait qu'elle réponde, elle se préparait au pire...

- Mamo, jest u was pierwsza nad ranem, co...


*Twój brat umiera. Ja i twój ojciec jesteśmy w szpitalu. Przeszczep szpiku kostnego musi się stać jak najprędzej...*

Cette fois Izolda écoutait à peine le reste du monologue de sa mère qui parlait pendant 5 longues minutes. Ce qui au départ était une annonce plus que tranchante était devenu un reproche. La colonne vertébrale de la psychiatre était toujours absente en face de sa famille, elle encaissa tout ce que cette femme frustrée lui avait à reprocher. Même son absence pendant des instants aussi durs. Après avoir finit, maman ne lui dit même pas au revoir et la polonaise était resté figé sur place à regarder dans le vide, s'empêchant de hurler et de s'écrouler. Elle qui ne levait jamais sa voix.
Sans plus attendre elle ouvrit la porte du studio de danse avec un peu plus d'énergie, même si au fond elle voulait pratiquement en finir avec la vie. Dieu aimait tout ses enfants, qui sait, peut-être que son frère allait survivre? Si elle priait plus... Mais qu'importe!
Elle enleva ses talons et ouvrit son casier remplit de bougies. Elle les prit toutes et laissa ses ballerines; elle n'en aura pas besoin pour le choix qu'elle allait faire. Izolda prit son temps avec les bougies, en méditant sur ce qui allait se passer chez sa famille. Des pensées traversaient par sa tête pour sauver son frère: il a 25 ans et allait mourir d'un moment à l'autre, la vampirisation serait une méthode à considérer, mais si Dieu voulait la mort de son frère, qui était-elle pour l'en empêcher? Plus elle y pensait, moins ça allait, il fallait arrêter.

Les bougies en place, il lui fallait juste sortir le CD de son. Son envie de danser du Tchaikovsky était emporté avec le vent, ou plutôt l'appel de sa mère. Elle choisit la piste 3 de ce CD. La "Danse sacrale" du Sacre du Printemps de Stravinsky.
Elle se mit à virevolter et danser sauvagement au beau milieu de la salle, mais avec une grande grâce et harmonie qui allait avec. Inspiré par la chorégraphie de Béjart et en ajoutant beaucoup de ses propres mouvements classiques, c'est avec cette danse qu'elle avait gagné un des concours les plus prestigieux à Saint-Pétersbourg. Un choix risqué, n'étant pas une chorégraphie conventionnelle avec une histoire très glauque. Une jeune femme est choisie comme sacrifice pour faire revivre le printemps, celle-ci doit danser jusqu'à ce qu'elle meurt. Izolda ne prit même pas un instant de répit, elle dansait sans s'arrêter, pendant 5 longues et douloureuses minutes elle bougeait jusqu'à être à bout de souffle pour après s'écrouler sur le sol. Allongé sur son dos, elle fixait le plafond, ne pensant qu'à ce qu'elle venait d'achever une fois de plus. Elle prit une minute à se relever, tout ranger et remettre ses chaussures.

Dehors, elle vit au loin le Danse Macabre. Son maquillage étant de bonne qualité ne coula pas sur son visage après cette sauvagerie et elle pouvait y aller si elle voulait, mais avec les évènements récents, elle hésitait énormément.
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Ailin Dyce
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MessageSujet: Re: Une danse incognito   Une danse incognito Icon_minitimeSam 7 Mar - 0:11

Ailin leva les yeux en direction du ciel. Il était clair. Les nuages étaient rares, et les étoiles bien visibles. Dans une campagne et sans rien autour, en se couchant sur le dos, on aurait pu ressentir une intense impression de liberté... Comme si l'âme se décollait du corps un bref instant. Juste le temps de nager dans le vent fort qui balayait les hauteurs... Juste le temps de se perdre dans les étendues infinies du Cosmos. De tourner deux fois autour de la lune, puis de jouer à relier entre elles les étoiles à la vitesse des yeux, que même la lumière n'atteignait pas. Juste le temps d'oublier qui on était, et quelles obligations nous attendaient le lendemain et tous les jours suivant. Elle n'était pas prompte au sentimentalisme, mais elle aurait vraiment souhaité voir le paysage disparaître autour d'elle. Elle aurait alors pu se plonger à corps perdu dans cette fuite, qu'elle sentait sur le bout de son cœur pourri depuis longtemps - si il ne l'avait pas été dès sa naissance. A défaut, elle soupira et revint à la réalité : le Quartier Sanglant. Un beau début de nuit frais, exaltant. L'heure de se nourrir qui approchait à grand pas. Ce qu'elle pouvait n'avoir pas la tête à ça... Elle avait l'impression de ressentir ce que devait ressentir un norme lorsqu'il n'avait plus rien dans ses placards qui se mange sans préparation : la paresse lui donnait envie de sauter un repas. Néanmoins, elle était venue jusqu'ici, et ce n'était certainement pas pour repartir les bras ballants.

La vie était devenue fade. Rêche. Déplaisante. Evidemment, elle n'aurait pas pu s'attendre à passer des semaines, mois, années ou décennies agréables après avoir reçu l'ultimatum du Conseil qui avait déjà hésité à lui laisser la vie sauve, alors qu'elle avait été condamnée à être exécutée. Ce qu'elle vivait était une punition. Une punition, seulement, qui avait été relevée à un niveau de cruauté digne des pires tortures psychologiques qu'elle avait pu réaliser par le passé. Le Conseil n'avait pas su ce qu'il faisait, puisque à l'époque, le décalage entre son genre et son sexe physique avait été un secret hermétiquement gardé. Ils avaient choisi de ne pas modifier les termes de sa sanction une fois qu'ils avaient découvert la vérité : malgré l’infamie de la chose, ils s'étaient accordés pour dire qu'en vue des méfaits qu'Ailin avait réalisé, cette horreur qu'elle vivait était dûment méritée. Précieuse n'avait rien arrangé : aussi mauvaise que pouvait l'être l'écossaise dans ses meilleurs instants, elle avait au contraire mis les deux pieds dans le plat et abusé avec un enthousiasme pervers du pouvoir que les vampires avaient mis entre ses mains.

L'une des façons dont elle l'avait fait, c'était en interdisant à Ailin de continuer à porter des vêtements féminins. Même en dehors du travail. Comprenons par là que la blonde avait été obligée de ranger toute sa garde robe dans une malle vraisemblablement destinée à rester fermée tant que Précieuse aurait de l'ascendant sur elle. A la place, il avait fallu qu'elle fasse se volatiliser son déjà maigre salaire dans l'achat de tout un tas d'habits dont la seule vue la déprimait. Le mois durant lequel elle avait passé son temps à faire les magasins avait été particulièrement déprimant. Bien sûr, elle avait tenté de faire contre mauvaise fortune bon cœur, notamment en adoptant un style décalé, aussi androgyne que possible, qui par ailleurs convenait très bien à l'image que Précieuse  tentait de donner d'elle sur scène... Ça n'avait pas été suffisant pour masquer la tristesse, la frustration que ce coming-out forcé avait engendré chez elle. Peu importe ses efforts pour alléger cette impression... L'image qu'elle se renvoyait dorénavant dans le miroir n'était plus elle, et elle se dégoûtait. Ce jour là, ses longs cheveux blond pâle couraient sur ses épaules dans un flot lisse et abondant. Leur extrémité s'échouait contre le tissu d'une chemise sans manche sombre, le col ouvert dans un style moderne, élégant et décontracté. Elle avait troqué ses habituels bijoux contre un pendentif dont la chaîne uniquement était visible. Ses jambes étaient engoncées dans un pantalon de simili cuir emprunté à sa garde robe "de travail". Il était orné de laçages par cordon du plus bel effet. Ses ongles longs étaient peints en noir. Elle portait un gant de résille déchiqueté sur la main. Son long manteau était resté ouvert et ne cachait rien de son accoutrement. Elle s'était permis un trait de noir sous les yeux car c'était l'avantage de ce genre de styles : en adoptant volontairement cette tendance là, elle pouvait se le permettre sans pour autant aller à l'encontre des contraintes imposées par Précieuse.

Dans les premiers temps, elle avait changé ses habitudes de repas. Comprenons par là qu'Ailin avait ses préférences : elle n'aimait pas boire autrement qu'à même la veine d'un donneur consentant. La séduction était son domaine, son terrain de jeu... Rien ne l'avait jamais plus amusée que de jouer de ses charmes et de ses arguments pour mettre à ses pieds humains, métamorphes... Tout type de donneur potentiel, auprès de certains desquels elle aimait devenir indispensable, et parfois se laisser désirer... Parfois disparaître sans crier gare. Parfois, encore, simplement se jouer d'eux de la plus perfide des manières et selon ses envies du moment. Bref : elle aimait faire de l'acte de boire le sang un moment social, au cours duquel elle affûtait ses armes verbales et se divertissait intellectuellement via l'art de la manipulation. Lorsqu'elle avait cessé de passer pour femme auprès des inconnus qu'elle rencontrait, cependant, elle avait perdu le goût du jeu et de la tromperie. Rendue malade par le nouveau regard que le monde lui accordait, elle s'était enfermée dans un mode de vie silencieux qui ne lui était pas habituel : elle s'était faite fournir en sacs de sang, froids et impersonnels, pendant de longues semaines. Elle avait perdu le goût de se nourrir, car pour elle il était intrinsèquement lié à la façon dont elle avait attiré son repas dans ses filets. Ce fluide froid, médical, elle ne l'avait avalé que pour éviter toute inconfortable situation de manque. Et autant dire qu'elle n'avait alors bu plus que le strict minimum, tant cette méthode lui avait paru ignoble en plus d'être ennuyeuse. Comment faisaient ces vampires qui ne se nourrissaient presque qu'à base de sang prélevé ? C'était quelque chose dont elle n'avait aucune idée.

En tous les cas, elle en avait eu très vite marre. Les shows aux Plaisirs Coupables s'étaient enchaînés, tous plus scandaleux, tous plus destructeurs les uns que les autres pour son esprit. Précieuse avait décidé de s'approprier ce qu'il restait de son corps qu'elle avait encore réussi à garder sauf. Les raisons pour lesquelles elle avait cessé de "chasser" s'étaient évanouies dans un océan de douleur et de déchirements bien pires que tout ce de quoi elle avait tenté de se prémunir... Et finalement, elle était retournée dans ces rues ou les groupies se réunissaient par dizaines et où il suffisait de tendre une main pour cueillir une jugulaire consentante. Avec la révélation et ce phénomène social autour de la fascination à la limite (?) de l'adoration qu'exerçait le vampire sur certains normes, c'était devenu presque trop facile. Les regards ne provoquaient plus chez elle qu'un vague sentiment de dédain désapprobateur désagréable. Ils n'étaient qu'une pâle copie de ceux qu'elle attirait lorsqu'elle dansait sur l'estrade de Précieuse. Elle s'éloigna des groupes d'adolescent(e )s en chaleur qui lui jetaient des regards si doux qu'elle en serait devenue diabétique si elle l'avait encore pu. Ce soir, elle n'avait pas envie de se contenter de prendre le sang d'une de ces brebis égarées auxquelles il suffisait de faire une œillade en coin pour qu'elles se pâment et dévoilent leurs gorges déjà déchiquetées. Elle avait envie du niveau au dessus. Pour cette raison, lorsqu'elle entendit de la musique, elle s'arrêta. Dans ce quartier que la mode gothique semblait avoir envahi, entendre des accents d'une autre époque n'était pas si courant, étonnamment et ironiquement. Les esprits qui s'égaraient dans ces quartiers semblaient vouloir se perdre dans une décadence plus rythmée, plus violente, entre deux éclats de lumière et un caisson de basse aux résonances thoraciques, bestiales. Ailin n'avait rien contre : il y avait de la beauté à cette mode hurlante, mais elle appréciait parfois retrouver le calme de ses amours passés. Elle s'appuya contre un réverbère de l'autre côté de la rue. D'ici, elle avait une vue magnifique sur le club de danse duquel sortait la mélodie. Une danseuse se battait contre le vent dans une ambiance tamisée, qui lui rappelait le temps révolu où l'électricité n'avait pas encore envahi le paysage urbain. Ses gestes élégamment désarticulés, sauvages, déterminés, prouvaient un talent indéniable. Elle eut une pensée pour une vieille connaissance... Une petite danseuse qu'elle avait aidé à se faire connaître dans le milieu du spectacle vampirique, à l'époque où elle avait encore ses entrées partout. En regardant cette humaine déchaîner sa passion, sa frustration, par le biais de cette tornade musicale, elle ne pouvait s'empêcher de se sentir nostalgique. Elle resta jusqu'au bout. C'était fascinant, très beau, très sombre. Elle eut brièvement l'impression de sentir l'ombre de Sigmund à ses côtés. Le décor d'une salle de spectacle apparut presque dans les yeux de son esprit. La réminiscence lui monta jusqu'au nez. Les odeurs de poudre... Les chuintements des spectateurs, tout très bien habillés. Le sourire légèrement supérieur des vampires à une époque où ces salles remplies de mortels n'avaient aucune idée de ce qui se cachait dans le fond de leurs opéras, de leurs théâtres, de leurs cinémas.

Tout s'effondra, comme le corps de la danseuse au sol. L'air sombre, recueilli, elle profita de ces instants de répit pour ranger dans son esprit tourmenté ces souvenirs douloureux qui s'en étaient accidentellement échappés. Lorsque la jeune femme sortit, Ailin s'approcha. Elle remarqua à son expression, à sa posture, à sa tension, qu'elle semblait n'aller pas beaucoup mieux qu'elle-même. Ça n'allait certainement pas dissuader le vampire de tenter une approche : elle n'avait aucune forme de scrupule ni de pitié. Au contraire... Une fragilité psychologique était une faille intéressante à exploiter. Elle rangea l'information dans un coin de son cerveau d'où elle pourrait la tirer rapidement à l'occasion.

"Excusez moi de vous déranger... Mais je vous ai vue danser, et je n'ai pas pu m'empêcher de rester jusqu'au bout. Vous avez beaucoup de talent."

Une approche somme toute classique et réservée, pour le moment. L'idée n'était pas de la faire fuir en lui imposant une présence agressive. Elle portait un maquillage épais, dans un style caractéristique des vampfans du quartier... Bonne pioche ?
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MessageSujet: Re: Une danse incognito   Une danse incognito Icon_minitimeMar 10 Mar - 0:08

Au moment où la danseuse sortait du studio de danse, elle repensa une dernière fois à ce qu'elle pouvait faire pour son frère. Ses parents avaient déjà les moyens de lui procurer le meilleur traitement au monde, elle se doutait qu'ils allaient l'envoyer en Norvége. Du moins elle l'espérait.
Izolda aimait son frère plus que tout, il était jeune quand elle passait par sa propre passe difficile avec son accouchement qui a failli la tuer, il était toujours là pour la soutenir et parfois même cacher son addiction à la morphine. Non pas qu'il devait le faire sans arrêt, il pensait surtout que c'était sporadique, pour le "fun"; il n'avait aucune idée que sa soeur aînée était une droguée de première. Elle regrettait ne pas avoir passé plus de temps avec lui, elle regrettait ne pas s'être rappelé de certains de ses anniversaires parce qu'elle était trop shooté et elle regrettait ces instants où les mots "je t'aime" restaient coincés dans sa gorge. Une pensée enchaînais l'autre et la polonaise s'est mise à penser à sa sœur incarcéré et elle regrettait ne pas l'avoir soutenue comme il le fallait, qu'elle aurait pu l'arrêter... Décidément chaque famille avait toujours ses propres problèmes et les Sokolowski étaient loin d'être parfaits comme les médias pensaient.

Elle était à deux doigts de s'effondrer en larmes quand elle entendit ce compliment venir d'un individu à côté d'elle. En tournant sa tête en direction de cette voix, elle vit un être très charmant. Il ne lui fallait pas faire du deux plus deux pour reconnaître un vampire directement. Un vampire qui en plus s'était intéressé à sa danse; en même temps c'étaient des créatures qui primordialement étaient intéressés par l'art en tout genre et elle ne vit pas pourquoi cette femme (ou cet homme) ne le serait pas.

Izolda avait affaire avec des outres auparavant qui ne s'associaient pas avec leur sexe, mais là à premier abord elle pensait avoir affaire à un être complètement asexué. Difficile à dire si c'était un homme ou une femme qui s'adressait à elle. Pourquoi pas les deux? Bref, elle avait beaucoup de mal à sourire vu qu'elle était à deux doigt de laisser couler des larmes, mais elle fit un effort car elle savait prendre des compliments correctement. En prenant un ton de voix inhabituel (c'est à dire un peu plus fort que son quasi-murmure habituel) elle s'exprima avec un peu plus de confiance en soi, mais toujours avec un accent de l'Europe de l'Est, qui faisait presque un peu Russe... Plus Polonais. On n'y pense pas: tous les accents de l'Est se ressemblent!

- Merci, il n'y a plus beaucoup d'êtres dans ce monde qui apprécient la danse classique contemporaine - elle fit une petite pause avant de se corriger - ou la danse classique tout court.

Il se pouvait qu'Ailin était un être ancien? De plus de 200 années? Izolda ne pouvait s'empêcher d'analyser les gens au premier contact. Cette fois il lui était difficile avec les nouvelles de Pologne, mais la posture de la vampire devant elle semblait trahir une once de "je suis perdue moi aussi". Était-ce une manière de s'associer avec elle pour s'en rapprocher ou était-ce quelque chose qui trahissait un malaise tout court? Assez avec les analyses, elle pouvait passer des heures à décortiquer la psychologie d'autrui; il fallait qu'elle fasse un choix, mais elle devait montrer un intérêt au personnage devant elle.

- C'est une forme d'art qui permet l'expression sans user de cordes vocales. Volatile et ouverte à interprétations. Pourquoi être resté jusqu'à la fin? Dansez-vous aussi?

Une question bien étrange, certes, mais cela lui permettrait d'évaluer à qui elle avait à faire, mais aussi se changer les idées.
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MessageSujet: Re: Une danse incognito   Une danse incognito Icon_minitimeMar 10 Mar - 17:51

Si Ailin n'était pas à l'aise avec son corps ni avec l'apparence qu'elle était obligée d'arborer, il aurait été impossible de le voir car elle avait adopté un personnage et donc, elle masquait sa gêne à la perfection. Elle était aussi passée maîtresse dans l'art de mêler vérité et mensonges afin de rendre son jeu plus crédible : laisser passer une once de tristesse ou d'égarement réels tout en leur affectant volontairement une autre signification dans la façon qu'elle avait de les mettre en scène... Cela aussi faisait partie de ses façons de faire. En l'occurrence elle avait gardé ses distances afin d'éviter d'effrayer Izolda, ou d'envahir son espace personnel sans autorisation. Ça n'était jamais une bonne façon d'aborder les gens, et surtout pas de leur donner envie de discuter. Mais la jeune humaine n'avait pas l'air réfractaire : elle s'était retournée. Elle l'observait avec un certain intérêt. L'écossaise lui adressa un sourire pâle mais chaleureux. Malgré son style gothique presque androgyne ainsi que son visage qui ne l'était pas moins, sa taille ainsi que sa minceur - et son absence généralisée de formes - avaient tendance à trahir l'absence de double chromosome X dans son génome. De plus, elle avait adopté une posture discrètement masculine. Depuis le temps qu'elle travaillait pour Précieuse, maintenant, elle avait eu le temps de se "dérouiller" et d'ajouter à son catalogue de mouvements et de poses ces gestes félins mais moins sucrés que ceux qu'elle avait exclusivement utilisés durant les deux derniers siècles.

La jeune femme avait un accent délicieux. Un accent de l'est... Voilà qui plongeait le vampire dans d'autres souvenirs encore. Les échos de voyages de couleur et de musique d'un autre temps auquel il aurait été fort malvenu de penser maintenant, car l'heure n'était plus à la nostalgie.

"Par chance, il en reste encore suffisamment pour assurer la pérennité de cet art... Vous en êtes une preuve vivante."

Elle avait vécu à une époque où cette mode était encore  dominante. Elle l'avait vue décliner... Remonter quelques fois la pente, et d'autres fois la descendre, sans jamais disparaître. Peut-être les millénaires emporteraient-ils leur culture dans l'oubli, un jour... Mais pour les quelques siècles à venir, elle ne se faisait pas trop de souci. Elle fit quelque pas en direction de la jeune femme, les yeux détournés mais pensifs alors qu'elle lui faisait part d'une définition personnelle de la danse classique qui plaisait au vampire dans sa formulation. Parler de beauté en ce genre de termes poétiques et désuets lui était toujours agréable. C'était un de ses péchés mignons et, elle devait l'avouer, par le passé il lui était arrivé de repousser ses machinations de quelques minutes ou quelques heures juste pour le plaisir d'échanger avec ceux de ses interlocuteurs qui avaient ainsi su l'intéresser.

Mais l'humaine décida de prendre les devants avec une interrogation cruelle - quand bien même elle n'aurait pas pu le savoir. L'écossaise perdit l'envie d'extrapoler. Elle se recentra d'un coup sur son but premier. Elle avait le cœur serré et décida qu'il était pertinent de le montrer, même si ça n'avait été que dans un éclat de regard troublé, aussitôt balayé par un cillement de paupières. Elle eut un sourire triste, accompagné d'un rire qui l'était aussi, en plus d'être léger  et discret.

"J'ai connu beaucoup d'artistes, à une époque... Je sais reconnaître le talent pour l'avoir souvent vu à l'oeuvre. Tandis que vous offriez cette danse, partir aurait été regrettable. Vous savez ? Cette once d'attirance indescriptible qui vous pousse parfois à rester dans la rue, même alors que vous étiez pressé, juste pour continuer à entendre, à regarder, les spectacles qui s'y déroulent lorsqu'ils ont ce quelque chose en plus que la plupart n'ont pas ?"

Ses yeux magnétiques se tournèrent sur la danseuse, pleins d'un amusement pétillant, faussement sincère.

"... Mais j'ai dansé, oui. Un peu. Pas à votre niveau. Et surtout, j'ai arrêté depuis longtemps."

Il y avait un trait d'amertume dans sa voix, lorsqu'elle termina sa phrase, hésitante un peu comme si elle n'avait pas voulu terminer. Car elle était aussi danseuse à plein temps, maintenant. Mais pas exactement dans le même registre.
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MessageSujet: Re: Une danse incognito   Une danse incognito Icon_minitimeDim 15 Mar - 0:56

Izolda était curieuse quant à l'individu devant elle, elle savait reconnaitre la nature vampirique et son but était justement d'offrir son corps pour ces quelques instants de plaisir. La psy appréciait la distance initiale entre elles, c'était prudent et la meilleure manière de l'aborder au départ. Elle jouait son jeu, Ailin jouait le sien...
Son assomption était qu'Ailin était un homme, mais au fond cet homme se sentait plus femme. Il lui était difficile à dire si cet habit pratiquement androgyne était une manière de se détacher de tout sexe possible. Au compliment elle plissa des yeux et baissa sa tête avec un léger sourire qui reflétait sa voix pure et résonnante qu'elle a appris à maitriser pour sa mascarade:

- Je vous remercie, cela me fait plaisir.

Elle aurait pu être un peu plus assertive, certes, mais son caractère original ressortait quelque peu vu les troubles dans son cerveau. Son frère... Non, il fallait arrêter! Sinon elle allait se dévoiler entièrement et cela serait un échec et mat pour elle. Rester incognito et aborder une psychologie différente était devenu facile au cours des années, mais les failles minuscules ressortaient, ou du moins elle les reconnaissait dans son état quelque peu choqué par les nouvelles au téléphone. Quoi qu'il en soit, Izolda avait les mains liés jusqu'au bout et ce sentiment d'être inutile l'engloutissait comme un monstre sanguinaire. La question qu'elle avait posé à la jeune écossaise pouvait paraître un peu directe, mais au fond elle cherchait plus de gens avec qui elle pouvait faire du ballet. La tension d'Ailin pouvait se ressentir et même avant qu'elle ne parle et donne des explications elle se doutait que la danse était un sujet assez délicat. Ce rire était presque amer à ses oreilles et elle n'aimait pas causer de mal à son prochain; Izo aurait pu être un peu plus prudente avec ses mots, mais comment pouvait-elle savoir, effectivement ? Quoiqu'il en soit, le mal a été fait!

Son coeur fut pincé quelque peu par l'aveu de la Vampire, il y avait des années elle aurait pu être danseuse à plein temps et même faire partie du Bolshoï, mais avec son traumatisme, ses maux occasionnels après l'hystérectomie très mal faite, il lui aurait été impossible de faire des tournées sans tomber de douleur après plusieurs heures de danse. Peut-être quelque chose l'en empêchait aussi? Izolda sentait une connexion se créer, elle était minime, mais cela avait toujours des débuts presque banales, comme des graines qu'on plante dans un jardin qui finiront par devenir des fleures.

- Cela m'est agréable à savoir que vous êtes resté, même si vous étiez pressé.
- Elle fit une petite pause avant de reprendre timidement - Je peux me tromper, mais on dirais que la danse vous manque? Ce studio de danse est ouvert à tout le monde avec un pass. Une demi-heure pour 5 dollars, ça ne traine pas les rues et ils en vivent bien. Il reste ouvert jusque minuit pendant la semaine.

À moitié vrai, avec les cours occasionnels et les masterclass qu'elle donnait à l'Université les trois quarts de ce salaire allaient pour soutenir ce studio qui offrait des cours de danse très diverse. Elle était tentée d'offrir ses services en tant que prof de danse pour l'Écossaise, mais elles ne se connaissaient même pas et cela serait peut-être pas très convenable. Après si elles sympathisaient... Non, il était mieux de ne rien dire. Il fallait garder son anonymat même si l'idée la tentait beaucoup.

Ailin s'est rapproché un peu plus, elle ne fit pas un mouvement et avec un sourire aux lèvres elle tendit sa main en guise de présentations correctes. Il y avait toujours un risque en parlant avec des étrangers et en offrant son cou aux vampires, mais en évaluant le comportement de son interlocuteur elle jugeait le taux de risque qu'elle prenait. Étant une jeune catholique pure et dure qui n'avait que rarement douté de sa foi, cette croix dans son sac pouvait potentiellement la sauver.

- Enchanté de faire votre connaissance, je suis Małgorzata, mais appelez-moi Marguerite.

Un nom tout bête, tout polonais. Dévoiler son vrai prénom en essayant d'être incognito? Quelle idée! Elle était très souvent Marguerite, parfois Anna. Tout dépendait de son humeur et aujourd'hui son humeur était un gros zéro. Qui sait, peut-être qu'Ailin lui changera les idées? Voudra-elle la suivre si elle montrait plus d'intérêt à sa petite personne? Normalement elle n'y penserait même pas plus longtemps, mais aujourd'hui le doute la rongeait.
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MessageSujet: Re: Une danse incognito   Une danse incognito Icon_minitimeMer 1 Avr - 20:19

Les compliments d'Ailin semblaient avoir fait mouche. Et en plus, ils étaient sincères, ce qui était suffisamment rare pour être noté. Elle tourna la tête en direction de son interlocutrice et lui accorda un sourire discret, mais très éloquent. "De rien, vraiment", semblait-elle vouloir dire par le silence. Elle avait suffisamment insisté sur les talents de la jeune femme durant les dernières minutes, et avait été suffisamment entreprenante dans son approche. A partir de maintenant, mieux valait rester humble. Mieux valait aussi garder pour elle le fait qu'elle n'était de toute façon aucunement pressée, puisqu'elle était sortie pour "chasser". Un vieux proverbe français disait "patience et longueur de temps font plus que force ni que rage". Un autre, "tout vient à point à qui sait attendre". Ces phrases résumaient à merveille le machiavélisme traître et piégeux dont Ailin avait depuis longtemps fait sa philosophie, son mode de vie et de pensée. Elle n'agissait et ne respirait que par ces principes.

A la question posée par l'humaine, elle feignit un parfait étonnement, cilla, et jeta un coup d’œil sur le studio de danse en arrière. Elle fit mine d'hésiter, quand bien même elle savait que la proposition ne l'intéressait pas. Danser sans Sigmund ? Elle y voyait un intérêt plus que restreint, surtout maintenant qu'il lui fallait adopter le rôle que la société voulait bien attribuer à son état biologique. Elle avait toujours préféré regarder plutôt qu'elle-même pratiquer, et son travail aux Plaisirs Coupables l'avait de toute façon rendue bien lasse. Elle baissa les yeux, affectée.

"Je vous remercie pour cette proposition, c'est très agréable à vous de m'informer de cette opportunité... Néanmoins, je crains ne pas être capable d'apprécier à sa juste valeur un quelconque retour à la pratique. Mes raisons ne sont pas très pragmatiques... Mais je m'égare, pardonnez moi. Je ne voudrais pas vous ennuyer."

Elle observait le sol avec un vague sourire mélancolique. Elle se ré-intéressa lentement à l'humaine - en apparence, du moins. Car en vérité, sa concentration n'avait jamais cessé d'être entièrement tournée dans la direction de sa "proie potentielle". C'est alors que "Marguerite" lui tendit une main, faisant ainsi mine de vouloir officialiser les présentations. L'écossaise lui répondit avec une poigne douce mais assurée.

"Alors c'est un honneur, Marguerite. Vous pouvez m'appeler Ailin."

Venait un moment clé. C'était parfois là que tout s'arrêtait, mais il aurait été étrange de mettre fin à la discussion entamée si tôt, après les mots qu'elles avaient échangés. Le vampire jeta un bref regard aux alentours. Elles n'étaient pas dans la zone la plus animée du quartier sanglant. Malgré tout, elle voyait quelques âmes perdues, mains dans les poches, pas traînant, qui écumaient de ci de là les rues. Et surtout, elle pouvait voir les lueurs d'une rue plus large et plus animée déverser ses couleurs sanglantes, tranchantes, jusqu'au pied de leur ombre torturée.

"Mais j'imagine qu'à cette heure, il ne doit pas faire bien chaud. Puis-je vous inviter à marcher un peu du côté des néons ? Oh. Sauf si vous alliez quelque part, évidemment... J'ai conscience que tout le monde ne passe pas ses nuits à errer dans ce quartier sans but précis."

C'était une semi-plaisanterie, et d'ailleurs, les yeux du vampire brillaient d'une lueur qui se voulait malicieuse. Il n'aurait pas fallu qu'elle paraisse trop invasive.
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MessageSujet: Re: Une danse incognito   Une danse incognito Icon_minitimeLun 6 Avr - 1:55

Izolda n'allait plus continuer sur le sujet de danse. Clairement, la vampire appréciait cet art, mais de là jusqu'à y revenir ne semblait pas vraiment l'intéresser. Peut-être qu'Ailin avait vécu une mauvaise expérience qui l'a quelque peu dégouté de la danse classique? Dans tout les cas, à l'explication de celle-ci, la polonaise hocha de la tête poliment car ce langage de "je ne voudrais pas vous ennuyer" souvent se traduisait par "merci, mais je ne veux pas en parler, changeons de sujet", elle le comprenait parfaitement; Izolda n'aurait pas voulu ressortir le sujet de son frère.

Elle serra la main de son interlocutrice avec sureté, cette poignée ferme et favorite de la majorité du monde, celle-ci manquait quelque peu de douceur; on ne la verrait jamais faire le "poisson mouillé" ou la poignée qui restait ouverte et touchait à peine la main d'un individu. Izolda pouvait en dire des masses sur la manière dont les gens font leur présentations et la manière dont les gens se disent bonjour au jour le jour.

Voilà qu'elle se faisait inviter à continuer leur conversation. Elle n'était en aucun cas pressé, mais voilà que dans sa tête elle hésitait énormément.

- Je...

Elle n'aurait pas dû commencer et s'arrêter. Cette pause ne durait que quelques secondes, mais dans sa tête à elle cette seconde était presque une heure. Cette culpabilité d'être impuissante la rongeait, après ce coup de fil atroce, allait-elle se jeter dans les bras d'une morte pour ces quelques moments de plaisir? Est-ce bien ce que son frère voudrait qu'elle fasse? Évidemment que non, car de toutes les manières personne ne savait qu'elle était une junkie et si sa famille l'apprenait elle serait obligée de changer de nom. Ils ont déjà eu une réputation souillé par son addiction à la morphine et c'est bien pour cela que sa mère n'a pas pu continuer avec les élection présidentielles.

Après, dans l'autre partie de son cerveau elle savait qu'elle ne pouvait rien y faire; sa famille était sur un continent différent, elle était déjà mal aimé par eux, sa vie n'était en aucun cas connectée à la leur et elle vivait la sienne comme bon le semblait.
Il fallait prendre une décision et elle avait un pressentiment que cette décision aura un grand impact sur sa vie future. Ce genre de de sentiment qui lui semblait omniprésent. Sa pensée pour la morsure prit le dessus, elle était en manque car elle avait laissé un espace plus longs entre ses deux escapades.

- ... Oui, avec plaisir Ailin. Je ne suis en aucun cas pressé et le froid ne m'est pas inconnu vu le pays d'où je viens; j'allais me balader seule, mais il est agréable d'être accompagné d'une personne sur la même longueur d'onde.

Presque un indice, mais pas entièrement! Ce choix de mots était spontanée, il fallait montrer un peu d’intérêt, sinon le suceur de sang se sentira mal apprécié et changera de proie. Sa décision a été prise et elle voulait continuer comme en temps normal: intéresser la gente vampirique, nourrir la gente vampirique et se réveiller avec une honte qui ne partira que quand elle sera revenue au travail. Cette honte ne durait pas trop longtemps, l'apogée arrivait au réveil et se terminait quand elle ouvrait la porte de son cabinet. Presque comme une métamorphose qu'elle devait passer entre l'Izolda du jour et l'Izolda de la nuit.
"Margueritte" ne souhaitait pas imposer quoi que ça soit, elle était contente de suivre la nouvelle venue où elle le désirait. Elle allait en vérité revenir à la maison où aller au Danse Macabre, continuer sa danse de manière plus déchainée. Quel était cet étrange sentiment que quelque chose n'allait pas bien tourner? Il était toujours présent, mais elle le repoussait comme elle pouvait. Décidément elle avait du mal à se concentrer sur sa seconde personnalité à cause de ce coup de fil.

- Je ne sais pas où vous voudriez aller, mais après vous, Ailin. Je vous suis.
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MessageSujet: Re: Une danse incognito   Une danse incognito Icon_minitimeMar 7 Avr - 20:37

Evidemment, Ailin remarqua l'hésitation de Marguerite. N'aurait-elle pas fait attention à garder l'air parfaitement innocent, une lueur aurait pu s'allumer dans son regard à ce moment précis, indiquant qu'elle avait conscience d'avoir atteint un point sensible où elle pouvait perdre le peu d'emprise qu'elle était parvenue à gagner en l'espace du très bref échange qu'elle avait initié. A défaut, le vampire garda une distance polie vis-à-vis de son interlocutrice, afin d'éviter de la mettre inutilement mal à l'aise. Elle tenta de n'avoir pas l'air trop insistant, et elle attendit patiemment que la jeune femme retrouve ses mots. Il était aussi question de lui laisser l'impression qu'à tout moment, elle avait le choix. Quand bien même ce choix risquait d'être à l'avenir limité par les manipulations sordides qu'Ailin pourrait mettre en place pour garder sa proie dans ses filets - si elle décidait que la proie en question méritait qu'elle se donne la peine de faire des efforts, bien évidemment. Pour l'instant, ses possibilités de mouvement étaient réduites.

Une chose était certaine, ou presque : Ailin pensait n'avoir pas fait d'erreur dans son approche. Rien, en tous les cas, qui mérite la longue hésitation de l'humaine, qui par ailleurs s'était montrée plutôt ouverte à la discussion jusqu'à présent, et ce malgré qu'Ailin soit un(e) parfait(e) inconnu(e) qui l'avait abordée sans prévenir. Elle se souvenait l'avoir trouvée troublée, lorsqu'elle lui avait adressé la parole. Si on ajoutait à l'ensemble de ces informations le fait qu'elle semblât perdue dans ses pensées plus que crispée ou ennuyée par la présence d'Ailin, alors on pouvait assumer sans risques que ce silence était dû à un souci personnel que rencontrait sa blonde victime, et dont elle n'avait aucune envie de parler - comme c'était généralement le cas de bon nombre de soucis personnels lorsqu'on était face à quelqu'un qu'on ne connaissait ni d'Eve, ni d'Adam. Il était temps de jouer la carte d'une empathie qu'elle ne possédait pas, censée la différencier de la plupart des rapaces aux dents longues qui parcouraient le quartier à la recherche de gorges à saigner - car l'étrangère n'avait pas manqué de lui faire comprendre qu'elle se doutait de ce qui pouvait en réalité l'intéresser, comme elle le lui avait fait remarquer avec sa tirade sur les longueurs d'onde. Elle fronça de vagues sourcils soucieux. Son regard gris transpirait une inquiétude altruiste qui aurait semblé effrayante de sincérité à quiconque aurait connu personnellement Ailin et l'aurait vue faire. Car évidemment, tout était feint.

"En êtes-vous certaine ? Vous m'avez l'air soucieuse. Je m'en voudrais si vous me suiviez tandis que vous auriez préféré rentrer chez vous."

Ce pari était légèrement risqué, mais parfois, Ailin aimait jouer à quelques jeux dangereux, perdus dans un océan de paris gagnés d'avance. Il n'était pas drôle de toujours être certain de l'issue de ses propres machinations, et celle-ci était suffisamment insignifiante pour qu'elle puisse se permettre d'y mettre ce léger piment, qui par ailleurs pourrait se changer en véritable avantage si tout se passait comme elle le voulait. Invitée par Marguerite à sélectionner une destination, elle s'autorisa enfin un léger sourire et lui montra l'endroit où elle avait prévu de se rendre : du côté des fameux néons. Cela les rapprocherait des endroits où elles pourraient décider d'aller boire un verre, comme le Danse Macabre, par exemple. Si la jeune femme décidait de rester, c'est qu'elle avait sans doute l'envie plus ou moins assumée de se changer les idées, et ce plan ne lui semblait donc pas être trop mauvais. Néanmoins, elle pouvait aussi préférer un endroit plus calme et il était de bon ton de s'en assurer :

"Par ici, cela vous irait ? La rue éclairée me semble plus accueillante, quoiqu'un peu bruyante..."

Elle attendrait d'avoir obtenu une réponse assurée pour ouvrir la marche dans cette direction, ou pour proposer autre chose.
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MessageSujet: Re: Une danse incognito   Une danse incognito Icon_minitimeSam 11 Avr - 15:38

Il n'y avait rien de pire qu'un Vampire qui prenait pitié ou qui lui montrait de la compassion. Pour la psy, l'acte de se faire mordre était une simple histoire d'une nuit, d'ailleurs avec chacun de ses partenaires elle faisait en sorte qu'il n'y ait pas plus si affinité; sortie, morsure, réveil. Le tout sans relations intimes. Après, elle se doutait qu'il n'y ait pas de chance que cela arrive vu la nature d'Ailin.
Pourquoi lui montrait-elle de l'intérêt émotionnel quelconque? Était-elle vraiment ainsi ou était-ce un simple moyen de l'adoucir et de se rapprocher? Difficile à dire. Izolda avait a faire avec des vieux vampires aigris qui n'avaient aucun intérêt pour les émotions de leur nourriture, seul les jeuntos qu'elle recevait dans son cabinet étaient encore attachés émotonellement car ils rejetaient leur nouvelle nature vampirique. Entre temps, il ne fallait pas oublier que chaque Vampire était différent, mais elle soupçonnait qu'Ailin ne se faisait pas pour son état sincèrement. Évidemment tout cela n'était que suspicions, elle pouvait se faire une idée initiale, mais sans avoir connu et évalué bien plus le caractère de l'Écossaise il lui était dur de faire une jugement quelconque.
La pauvre jeune fille sourit aimablement, car dans tous les cas Ailin ne pouvait pas savoir comment la jeune femme fonctionnait.

- Je n'aurais jamais accepté une offre pareille si je ne voulais pas, voyons!

Venant d'Izolda c'était un mensonge, elle était comme une poupée que l'on pouvait bouger ici et là sans que son avis soit pris en compte, mais Margueritte était différente. Marguerite était beaucoup plus assertive et réceptive, Marguerite avait le goût de l'aventure, Marguerite n'avait pas de soucis et avant tout quand Marguerite voulait quelque chose, elle le prenait.
La jeune femme humaine allait avancer vers les néons, elle savait qu'elles étaient proches du Danse Macabre. Ce n'était peut-être pas l'endroit favori en temps normal pour Izolda, mais c'était idéal quand Marguerite sortait sans vouloir se faire reconnaître. Elle était une personne, un visage blanc parmi tant d'autres qui cherchait un peu de plaisir dans un quartier où le vice était roi.
Elle entendait la musique de loin et des légères vibrations dans son torse qui arrivait même jusque la ruelle sur laquelles elles étaient. En se tournant vers Ailin elle pencha sa tête légèrement de côté avec un air quelque peu innocent.

- Pardonnez-moi, à vrai dire cela m'est égal où on va du moment que j'ai de la bonne compagnie. Vu que nous sommes proches du Danse Macabre je suis pour y aller à moins que vous ayez d'autres idées en tête?

Cette discothèque était comme son "pub local" pendant la nuit, sauf qu'elle ne buvait pas pour plusieurs raisons: elle voulait être consciente de tout ce qui se passait et elle n'avait aucune envie de contaminer son sang avec l'alcool. Elle se souvenait de sa première cuite et elle préfère nettement mieux la morphine, même si cela fait des années depuis sa dernière piqûre.
Mais en vrai: aller d'une aiguille aux crocs vampiriques... La ligne entre les deux était minuscule. La seule différence était qu'il fallait plus de patience avec les crocs vampiriques car les chances de morsures dépendaient du comportement et des initiatives prises. Cela n'allait pas être différent avec Ailin; certains vampires font dans la chasse aux groupies, d'autres préfèrent quelque chose de nettement plus intéressant. Ah, si ce n'était pas tout prétentieux!
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MessageSujet: Re: Une danse incognito   Une danse incognito Icon_minitimeJeu 11 Juin - 17:45

Une brève alarme sonna dans l'esprit du vampire, qui eut une impression désagréable à la réponse - pourtant parfaitement satisfaisante - de cette jeune femme. Quelque chose lui donnait l'impression de clocher. Bien sûr, elle aurait pu se tromper : personne n'était à l'abri d'une erreur, et c'était bien celles qu'elle avait accumulées durant sa "vie antérieure" qui lui avaient valu de déchoir de sa place haut perchée. Cela dit, et malgré ces événements malheureux, elle avait tendance à faire confiance à son instinct : les années d'expérience couplées à son don naturel pour la manipulation lui permettaient de noter tout un tas de petits détails qui n'effleuraient généralement pas l'esprit des autres. C'était trop facile.

Comprenons que dans ce quartier, la quantité d'humains faciles à amadouer était phénoménale. C'est d'ailleurs ce qui en faisait un si bon poste de chasse pour les vampires en mal de veines palpitantes. Ces proies faciles se reconnaissaient à leur allure vestimentaire notable, mais aussi à leur comportement ainsi qu'aux endroits où on les trouvait. Souvent, ils préféraient se promener par groupes de plusieurs - sauf pour les tous jeunes débutants, hagards, échevelés, qui osaient encore à peine faire un pas devant l'autre et croiser les yeux du désir, de la gourmandise, si prompts à naître au cœur des habitants du quartier. Ceux là n'avaient encore pas de communauté - ou pour les plus informés d'entre eux, aucune qui s'étende encore au delà du monde de l'internet. Lorsque la distance physique était vaincue avec leurs camarades groupies, ils étaient souvent encore en proie à la timidité.

Marguerite n'avait correspondu à aucun des "modèles" habituel du parfait repas rapide : c'était même à moitié pour cela qu'Ailin l'avait choisie, comme elle n'était pas d'humeur à la facilité, ce soir. (L'autre moitié était effectivement due au coup de cœur qu'elle avait eu pour la musique, pour la danse effectuée par son interlocutrice : Elle n'avait pas tout à fait menti, elle avait bel et bien été émue). Il était bien étrange, de ce fait, de la voir jouer la carte d'une naïveté telle qu'on l'aurait crue tombée du ciel avec la rosée du matin précédent. L'impression fugace passa, mais Ailin ne l'oublia pas. Elle la rangea dans un coin de sa tête en attendant d'être en mesure de valider, ou d'invalider ses soupçons. Elle espérait presque qu'ils soient fondés : le jeu n'en serait que plus intéressant.

Tout s'était passé le temps d'un battement de cil. Son masque sympathique ne s'était pas fendu, et le sourire lui vint facilement. Un sourire pâle, assorti à la mélancolie qu'elle revendiquait, mais accueillant tout de même.

"Aucune qui vaille mieux que la vôtre. A vrai dire, la proximité du club m'y avait fait penser aussi."

D'un geste poli, elle invita Marguerite à avancer, puis elle lui emboîta le pas. Durant quelques secondes, elle laissa le silence s'étirer. Il ne lui semblait ni désagréable, ni maladroit. Il laissait le temps à l'esprit de penser. A la peau d'apprécier l'air qui la caressait. Aux yeux, de jouer avec les étoiles comme on aurait plongé une main dans un sac de micro-billes. Puis elle ouvrit la bouche : il ne s'agissait pas non plus de perdre l'attention de l'humaine.

"Êtes-vous cliente régulière ? Pour ma part, je n'y vais pas si souvent... Bien que certains jours, son ambiance particulière puisse avoir quelque chose d'attrayant, il y en a d'autres où elle me paraît trop agressive."

C'était vrai, bien qu'elle n'ait pas expliqué pourquoi. Son travail au Plaisir Coupable impliquait qu'elle baigne presque sept jours sur sept et dix heures sur vingt-quatre dans des ambiances similaires, quoique plus libidineuses et  - parfois - moins parfumées de vernis noir et de maquillage blanc. Le Danse Macabre n'était donc pas le premier endroit où elle appréciait passer ses heures libres, tout comme un vendeur de beignets évitera sans doute la plage durant ses congés. Elle allait ouvrir la porte et laisser passer Marguerite lorsqu'un sifflement peu flatteur parvint à ses oreilles et la fit se figer, inexpressive et plus immobile qu'une statue. Ce n'était pas la première fois que ça lui arrivait, et ça ne serait sans doute pas la dernière. Elle avait vraiment un boulot de merde, comme on disait vulgairement.

"Regarde ! C'est bien la blondasse des PC ? J'aurais juré qu'il était gay.
- Ça veut rien dire hein... C'est un vampire.
- HEY ! BLONDIE ! Tu viens me faire une petite gâterie ? Il paraît que tu t'y prends bien..."


Charmant... Ailin aurait préféré que les activités illégales pratiquées dans les backrooms des Plaisirs Coupables restent là où elles étaient censées aller : dans le secret, si ce n'est dans l'oubli. Le sale type, tellement ivre que ses capacités motrices étaient atteintes et qu'il faillit s'effondrer lorsqu'il échappa à ses amis alertés qui tentaient de le retenir, trébucha dans la direction d'Ailin tant et si bien qu'elle crut qu'il allait lui vomir dessus. Il chercha à engager le contact mais elle esquiva d'un bref pas sur le côté et l'homme tomba sur le sol tête la première. Non seulement elle était obligée de passer dans un genre qui n'était pas le sien, mais en plus grâce à sa profession, voilà que ça ne lui permettait même pas d'obtenir les privilèges associés en retour. Elle jeta un regard sombre aux amis du déchet ensanglanté dont elle se retenait d'écraser la tête sur le pavé. Ils s'excusèrent en grimaçant. Ils manquaient de sincérité, malgré la présence d'une ombre de décence dans leur comportement. N'ayant aucune intention de répondre, elle s'empressa de se tourner vers la jeune femme qui - l'espérait-elle - n'avait pas bougé.

".. Entrons je vous prie... Si vous le voulez toujours. Je suis... Je suis désolé que vous ayez dû assister à ça."

Son regard fuyant en disait long sur la honte qu'elle ressentait : elle n'avait pas besoin de la feindre pour donner l'impression d'avoir une réaction normale. Assumer les prestations qu'elle assurait volontairement était une chose. Quant à celles qu'elle avait été forcée de donner, soumise à la volonté de personnes contre lesquelles elle n'avait pas plus de pouvoir qu'une esclave, c'en était une autre.
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MessageSujet: Re: Une danse incognito   Une danse incognito Icon_minitimeJeu 16 Juil - 1:52

Izolda savait qu'il fallait maintenant s'adapter à la conversation et à la vampirette. Elle sentait une connexion se former, du moins minime. C'était agréable de finalement pouvoir passer un moment avec une personne qui était plus intéressante que le neuneu de base. Elle la voyait en tant que jeune femme réservée, discrète et avec des plaisirs simples dans la vie. À vraie dire, "Marguerite" espérait que cette soirée allait être différente des autres. Tout ça était un défi, car il n'y avait rien de plus facile que de prétendre être une groupie avec des petits cœurs dans les yeux en voyant le bad boy à peine transformé, demi-mystérieux (où il raconte son passé enfoui en disant que la victime est une exception à la règle). Ailin semblait différente et questionner son vampirisme serait bien trop impoli, de toutes les manières c'était tellement agréable de laisser les choses se dévoiler naturellement et en son temps.

Elle hocha la tête quand l'Écossaise avait prit les rennes. Le silence était agréable, Izolda ne se sentait en aucun cas gêné. Quand Ailin posa la question à l'humaine elle sourit, vu qu'elle comprenait exactement sa position.

- Oui, je comprends. Il m'arrive d'y aller quand l'humeur me prends. À vrai dire je passe la majorité de mon temps à danser et quand je suis sous l’emprise d’émotions intenses, ce genre d'endroit avec une musique sauvage est un bon moyen d'oublier les problèmes de tous les jours. J'imagine que tout le monde à une manière de fuite différente. Je pourrais parler de différents types de danses et d'émotions qui vont avec pendant des heures, si je le pouvais...!

“Marguerite” aimait la musique sauvage, Izolda la supportait. Mais en tant que Marguerite elle devait aimer la musique des clubs. C'était une femme bien plus sûr d'elle, avec de fortes opinions qu'elle n'avait pas peur de vocaliser et surtout elle était bien plus réceptive à la drague. Izolda aimait Marguerite, Izolda s'aimait qu'à moitié. À vrai dire à ce moment là Izolda se haïssait entièrement.
Quand Ailin à voulu poliment ouvrir la porte à la blonde, elle entendit une voix assez familière, mais surtout très grossière. Elle se retourna et elle vit l'homme totalement ivre avec ses amis, qui harcelaient sa compagne. "Ah je vois, ceci explique cela" se dit-elle. Au moment de la chute elle réalisa que l'ivrogne était un de ses patients. Un humain, certes, mais elle devait le suivre à cause de sa grande haine pour les Voudouns. Sa compagne de plus de 10 années l'avait lâché pour l'un d'eux et d'après lui, c'était l'apothéose de sa haine. Izolda savait mieux et elle reconnaissait les signaux qu'il fallait observer; il y avait comme un gros nuage alcoolique dans son cabinet quand il passait, même avant le largage.

Izolda eut de la peine pour Ailin. Non pas parce que son travaille pouvait être dégradant, mais plutôt par empathie. Elle était mécontente du fait qu'un connard puisse dévoiler tout un tas de choses qu'elle n'était pas supposé entendre. Par pure simplicité elle croyait qu'Ailin allait lui dire, un jour ou l'autre (oui, car la jeune femme espérait garder contact pour le futur) et comme elle y avait repensé: mieux vaut laisser certaines choses se dévoiler au flot régulier. Elle écouta Ailin qui était mortellement gênée par le gros lourd vautré sur le sol et ses deux amis, elle savait ce qu'elle devait faire. Marguerite était adepte d'un œil pour un œil. Marguerite était cruelle. Les répercussions seraient minimes sur sa vraie petite personne, elle était méconnaissable (surtout aux yeux d'un bourré) et il fallait jouer le jeu. Rien que pour montrer sa place dans la scène et quelle était sa position à ce sujet, Izolda croisa le regard de l'homme par dessus l'épaule de l'Écossaise.

- Hey connard! - leva-t-elle la voix avec un ton différent de celui d'habitude - J'espère que tes supers potes savent qu'Evelyne t'as quitté pour un Voudoun car tu la maltraitait pendant tes épisodes journaliers de whisky et vodka!

Izolda n'aurait jamais fait cela, mais Margurite si. Il fallait qu'elle soit Marguerite maintenant, elle devait oublier son frère pour le moment...ou plutôt comme d'habitude. L'humaine se détestait, elle se sentait égoïste et comme une sale pècheresse elle ne voulut pas offrir son autre joue, mais plutôt montrer ses crocs. En quelques millisecondes ce sentiment nauséabond disparut et elle n'attendit pas la réponse du vulgaire; elle attrapa joyeusement la main froide d'Ailin en la tirant vers le club, avec un sentiment excité et des papillons dans son estomac. Elle savait qu’elle s’était laissé allé; dire une chose pareille à quelqu'un et briser le contact physique (ou plutôt le manque) de cette manière avec la vampire ne serait pas habituel pour Izolda, mais Marguerite... Son rire méchant pouvait à peine être entendu avec la musique qui sortait du club et de la porte grande ouverte qui laissait sortir les odeurs de sueur et cette odeur étrange qu’était la fumé de chaque nightclub de base.
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MessageSujet: Re: Une danse incognito   Une danse incognito Icon_minitimeMar 21 Juil - 22:17

Un léger sourire naquit sur les lèvres d'Ailin tandis qu'elle écoutait Marguerite parler. Elle avait le sentiment qu'elle passerait une soirée agréable, au minimum : malgré ses arrière-pensées, la blonde était capable de prendre au sérieux et d'apprécier les conversations qu'elle pouvait avoir avec ses pigeons de compagnie, et comme l'humaine s'exprimait, elle envisageait des possibilités plaisantes. Elle voulut lui dire qu'elle ne serait pas celle qui l'empêcherait de parler de tout cela "pendant des heures", si elle en avait envie, mais elle n'en eut pas l'occasion : un grossier personnage venait de faire son apparition et était en train de faire un sacré chantier. Cela pouvait jouer pour elle comme cela pouvait jouer contre elle, à vrai dire. Tout dépendrait de la réaction de sa compagne. Néanmoins, elle n'était pas ravie. Il n'était agréable d'être dévoilée de la sorte. Pas lorsque cela concernait des pans de sa vie, qu'ils soient réels ou fictifs, qu'elle subissait, qu'elle n'avait pas choisis. Ailin était contrariée. Honteuse, aussi, bien qu'elle ait pris l'habitude de ce sentiment à force d'y être confrontée. Précieuse était une femme horrible (quoique très intéressante, pour les mêmes raisons qu'elle était horrible) mais elle avait au moins fait quelque chose "pour elle", bien involontairement : en brisant ses tabous, ses barrières, ses dernières fragilités, elle l'avait rendue plus forte, et incidemment plus dangereuse. Et dans le fond... l'écossaise avait l'impression que ce phénomène était loin d'être arrivé à maturité.

Elle tourna un regard poliment étonné sur Marguerite qui, pour prendre parti, semblait avoir décidé d'intervenir. En réalité une réaction de ce type n'était pas totalement surprenante : elle faisait partie des canons qu'elle aurait pu attendre de la part d'une personne sans préjugés, "bien intentionnée" à son égard. Néanmoins jusqu'à présent, la jeune femme lui avait donné l'impression d'être une personne plus réservée, plus... mesurée. Peut-être avait-ce été parce qu'elle n'allait pas bien qu'elle avait été un peu éteinte sur le chemin, ou bien parce qu'elle se méfiait, tout simplement. Oui, c'était fort possible, tout ça... Pourtant Ailin ne put s'empêcher d'avoir l'impression de se trouver face à un abîme, une personnalité complexe, aux profondeurs encore non sondées, potentiellement dangereuses car imprévisibles. Plus le temps passait et plus ses doutes semblaient vouloir se confirmer : pour une proie facile, elle repasserait. Mais ce n'était pas comme si ça avait été ce qu'elle avait recherché.

Visiblement, Marguerite connaissait son agresseur. Ça n'avait rien d'inquiétant, car son agresseur ne savait d'elle rien que ce qu'elle montrait aux Plaisirs Coupables. Rien, donc, que sa cible n'était pas censée pouvoir connaître au bout du compte. L'identité qu'elle portait était la même que celle avec laquelle elle dansait sur scène. Mais tout de même... Il fallait avouer que cette tournure était inattendue : le monde était décidément petit et plein de surprises, ce qui pouvait parfois être agaçant car les surprises ne faisaient pas toujours bon ménage avec ses machinations, quand bien même dans la plupart des cas elle savait composer avec l'imprévu.

Ailin eut un sourire pâle, mais amusé. Le rire que ses capacités surnaturelles lui permettait d'entendre lui plaisait : elle avait un faible pour la cruauté, ça n'était pas nouveau, bien qu'elle ne soit pas prête à l'admettre devant la jeune femme, car elle avait encore besoin de gagner sa confiance. Tandis qu'elle se faisait entraîner à l'intérieur, à l'écart du champ de vision de Marguerite, elle jeta un regard cruel à l'homme qui était encore à terre, accompagné d'un large sourire qui tenait lieu de provocation. Elle n'en fit pas plus, préférant garder son jeu subtil : elle se contenta de suivre le mouvement. Bientôt la musique assommante du club était partout, et notamment sur sa peau. On la sentait presque plus qu'on ne l'entendait. Les vibrations lui donnaient l'impression que son cœur s'était remis à battre, après quelques longues décennies de congé sabbatique. Inutile de feindre pour que ses yeux brillent de satisfaction : elle avait réellement apprécié la prestation de l'humaine.

"Je dois vous remercier pour avoir pris ma défense... Ça n'arrive pas souvent, vous savez. Je crois qu'il ne l'oubliera pas de si tôt... A condition qu'il se souvienne de sa soirée."

Elle prit à nouveau le contrôle de la situation en l'invitant, d'une légère pression de la main, à avancer vers une table du côté des alcôves. Là, on entendait la musique sans qu'elle devienne complètement étourdissante et qu'elle empêche la communication. Et surtout, elles serait approximativement cachées. Cet homme était un vrai pot de colle : si elles restaient bien en vue, au bar ou à l'entrée, elles pouvaient être sûres qu'il allait venir leur faire payer leur insolence.

"C'est un client des plaisirs coupables... Là où je travaille ces derniers temps. Je vois que vous avez la malchance de le connaître, vous aussi. Notre videur s'est chargé de le mettre dehors plus d'une fois - et croyez moi, il n'y va pas de main morte - mais ça ne l'a jamais empêché de revenir à l'assaut."

Elle était encore en train de tâter le terrain : certes, Marguerite l'avait défendue, mais elle n'avait encore aucune véritable idée de ce en quoi les derniers événements avaient modifié la perception qu'elle avait d'elle. Il y avait du grabuge à l'entrée. L'ivrogne était sans doute en train d'essayer de pénétrer dans le club pour venir leur mettre une raclée.
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MessageSujet: Re: Une danse incognito   Une danse incognito Icon_minitimeMar 4 Aoû - 21:28

La jeune femme était contente qu'Ailin les avait dirigés vers cette petite alcôve qui était un peu moins bruyante. Quand elle s'assit à la table, elle lâcha ce son typique et tellement connu du monde qui voulait dire "il est bon de s'assoir". Elle suivit du regard sa vampire dévoilé "au grand jour", ce regard qui éprouvait plus un caractère enfantin vis-à-vis de sa rétorque envers l'ivrogne; comme une enfant qui savait très bien que ce biscuit lui était interdit, mais elle l'avait mangé en cachette.

Elle n'attendait pas de remerciement, mais elle hocha poliment la tête quand elle les présenta. Visiblement, Ailin ne s'était pas fait d'amis pendant sa non-vie et peut-être même qu'elle n'en avait que faire? Que s'était-il passé pour qu'elle appuie sur le fait que ça n'arrive pas souvent? Tant de questions qui chatouillaient la langue d'Izolda que Marguerite devait s'abstenir de poser. Marguerite était une danseuse, pas une psychiatre spécialisé dans les outres.

- Inutile d'en reparler, il a clairement dépassé le bord. Je connaissais son ex, elle me parlait souvent de ses ... Habitudes. Je ne le connais pas personnellement.


Oh la menteuse. Dans tous les cas, elle devait jouer le jeu sans se faire découvrir. Après avoir passé beaucoup de temps à écouter cet homme vociférer contre les Vodouns, se plaindre de sa vie, c'était un étrange sentiment qu'elle ressentait au moment où elle s'était lâché. Un peu comme si la laisse qu'elle s'était mise autour du cou avait un peu desserré.
Une fois de plus elle avait repensé à son frère mourant. Qu'aurait-il pensé de sa réaction? Il serait content de voir que sa sœur avait finalement décidé de prendre l'initiative et de pas faire la loque habituelle. Elle devait immédiatement se ressaisir, plonger dans une mélancolie dans un lieu pareil avec un nourrisseur potentiel n'était pas vraiment convenable.

Elle regarda Ailin avec un petit sourire, en silence. Ses yeux verts essayaient de percer avec curiosité sa compagne. Il n'y avait rien de méchant ou de pervers dans son regard, mais une sorte d'anticipation à connaitre plus la compagnie dans laquelle elle se trouvait.
Soudain, mademoiselle Sokołowska jeta un coup d'œil vers la porte qui était à peine visible avec la horde de jeunes gens qui dansaient sauvagement, elle vit uniquement le videur dehors en train de gesticuler violemment.

- Oui, je crois bien qu'il est en train d'irriter Jean-Paul.
- elle fit une petite pause avant de s'expliquer - Je connais le videur, je le vois souvent dans mon quartier. Il a un tempérament assez ... Explosif!

Elle connaissait le videur, certes, mais pas pour cette raison là. Un ex-patient qui justement avait des problèmes, mais elle lui avait recommandé un autre docteur plus compétent avec ses problèmes plus... spécifiques. Il était très nerveux. Qu'il habitait dans son coin était un pur hasard.
Marguerite arrangea ses cheveux et son petit chapeau sur la tête afin qu'il ne tombe pas, puis elle s'adossa dans une pose ouverte afin d'être confortable. Pour Izolda ce n'était peut-être pas vraiment confortable, mais Marguerite était ainsi.
De sa main droite elle pianotait sur la table le rythme d'un ballet connu de Tchaikovsky et quand un serveur apparut elle lui fit un signe poli de son autre main.

- Un jus d'orange et ce que mon amie désirerait boire.

Vu qu'elle ne voulait en aucun cas assumer son statut de demoiselle ou dame, amie était le plus approprié. Assez ambigu en genre, même si au fond elle se doutait qu'Ailin faisait partie du groupe des dames plutôt que des demoiselles. Elle attendit qu'Ailin prenne sa commande avant de prendre parole avec un sujet quelque peu délicat.

- Je me souviens avoir mis les pieds aux Plaisirs Coupables avant sa fermeture. Je ne l'ai pas visité après sa ré ouverture. - Elle fit une petite pause avant de reprendre d'une manière pensive - À vrai dire, il faut être extrêmement chanceux de trouver le travail de rêves, c'est d'une rareté... M'enfin, je m'excuse! On est ici pour se détendre, parler du quotidien doit être pesant.
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MessageSujet: Re: Une danse incognito   Une danse incognito Icon_minitimeVen 4 Sep - 11:44

Un gloussement triste, désabusé, échappa à Ailin : Marguerite insistait sur l'individu mais le vampire savait que ce cas était loin d'être isolé. Juste un peu plus alcoolisé et "énergique" que la moyenne... En presque deux siècles, les esprits s'étaient ouverts, mais tout de même pas à ce point. Et elle n'était ni idéaliste, ni optimiste quant aux évolutions futures dont elle serait encore témoin.

"Il est vrai qu'il a tendance à être plus bruyant que les autres."

Il y eut ensuite un bref échange silencieux au cours duquel les deux protagonistes se jaugèrent du regard. Ailin eut l'impression que l'épisode précédent avait tissé un premier lien entre elle et l'humaine, ce qui était une étape positive au sein d'une progression dont elle avait décidé qu'elle serait lente afin de rendre son empreinte plus durable, plus profonde.

Mais le gêneur de l'entrée n'avait pas encore terminé son spectacle. Excité comme il était, il ne faudrait pas longtemps avant qu'il vienne les déranger dans leur retraite. Enfin... à condition qu'il réussisse à passer le bouclier humain que le videur formait à l'entrée, évidemment, ce qui n'était pas forcément simple. Mais pas impossible : avec les ivrognes, rien ne l'était. L'éthanol éteignait leurs capacités cognitives autant qu'il coupait leur capacité à ressentir la moindre douleur, ce qui pouvait à l'occasion les  transformer en forcené. Elle eut un sourire en coin comme elle écoutait l'humaine lui fournir des précisions sur le personnel du Danse Macabre. Un tempérament explosif, n'est-ce pas ? Tiens donc... ça lui rappelait  des souvenirs.

"Hmm... C'est à croire que les postulants videurs partagent tous ce trait de caractère. A l'occasion de son entretien d'embauche, le notre a cassé une table en deux puis l'a envoyée voltiger à plusieurs mètres avec un coup de pied. Un métamorphe tardif. Et, oui, il a eu le poste..."

Ailin leva un sourcil mutin. Elle décida de taire les raisons pour lesquelles le loup rouge avait effectivement été embauché. Précieuse ne lui avait pas partagé ses informations - ce n'était pas son genre - mais l'écossaise avait l’ouïe fine, et elle ne laissait aucune information passer, sachant comme ce genre de denrées pouvaient s'avérer utiles. Surtout lorsque c'était elle qui les avaient entre les mains. Elle était donc au courant que le nouvel employé était tout comme elle un otage plutôt qu'un membre de l'équipe : Précieuse connaissait la mère du garçon - une wiccane, pas des moins puissantes ni des moins influentes - et le gardait sous le coude pour des raisons plus ou moins mystérieuses. Ce n'était pas le genre de la patronne des Plaisirs Coupables de jouer à la garderie même pour l'une de ses "amies" (les guillemets étaient importants). De façon évidente, elle comptait profiter de l'avantage stratégique qu'elle avait soit sur le concerné, soit sur sa génitrice... Mais là n'était pas la question. Ce qui intéressait le vampire en cet instant précis, c'était de voir comment Marguerite allait réagir à son annonce partielle. Elle la taquinait "gentiment".

Quand le serveur arriva, Ailin laissa Marguerite commander. Elle se força à choisir une boisson : elle faisait partie de ce genre de vampires qui avaient totalement perdu le goût de la nourriture humaine. Ainsi donc, lorsqu'elle consommait autre chose que du sang, elle se forçait. Elle détestait avoir à le faire car cela signifiait qu'il lui faudrait ensuite se purger - un moment ni glorieux ni agréable que connaissait chaque mort vivant - mais il n'aurait pas été judicieux qu'elle décline l'invitation. D'une part, c'était elle qui avait proposé à son rencard de venir boire un verre, et d'autre part, les vampires qui avouaient clairement n'apprécier que le goût du sang ne mettaient personne en confiance. Ne parlons même pas de ce que cela sous-entendrait dans cette situation précise.

"Un whisky sec, ça sera parfait merci."

De tout ce qu'elle aurait pu choisir, c'était encore le plus judicieux : une boisson moindrement sucrée lui aurait certainement donné envie de grimacer. Les arômes riches d'un alcool puissant dans tous les sens du terme compensaient nettement plus efficacement l'absence du seul goût qui l'intéressait. Le serveur s'éloigna, et la discussion reprit.

"N'ayez crainte, vous soulevez un point intéressant. C'est vrai que ces places sont chèrement gardées par ceux qui sont les plus proches de les atteindre. Parvenir à leur niveau peut être un travail de longue haleine. Et même ainsi, rien n'est jamais acquis définitivement..."

Elle prit une pause, aussi légère que le sourire mélancolique qui venait d'éclore sur ses lèvres. Il fut suivi d'une crispation fantomatique dont elle maîtrisait parfaitement la transition naturelle :

"... Mais je suis désolé, je suis bien maladroit, ce soir... Etant donné ce dont nous avons discuté précédemment, j'espère ne pas avoir retourné le couteau dans la plaie."

Restait à voir si Marguerite rebondirait là-dessus pour se dévoiler un peu plus ou bien si, au contraire, elle cueillerait ses excuses et dériverait sur un sujet plus léger.
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MessageSujet: Re: Une danse incognito   Une danse incognito Icon_minitimeMer 23 Sep - 1:44


Elle remarqua la réaction de la vampire de suite. Cela se sentait que ce n'était point une première fois. Izolda se doutait que ce genre d'harcèlement était au quotidien. Surtout pendant le soir où plein de monde se retrouvait imbibé de boissons toxiques; ce genre de personnes, entourés par des amis, étaient les plus bruyants. Facile de s'en prendre à quelqu'un quand l'égo et le courage est remonté à 200%.
Quand Ailin termina l'histoire du métamorphe aux tendances rageuses, elle rit de manière claire. Cette réaction était honnête, elle imaginait tout juste le scénario d'un film où le patron, à la fin des preuves de prouesses faites par le futur employé, se relevait et en serrant la main du garçon lui dit "bienvenu à bord".
De l'autre côté Izolda commençait à analyser le caractère du sujet. Un métamorphe tardif? Comment n'a-t-il pas passé ses périodes pendant sa puberté? Était-il peut-être en plein dedans? Ou était-ce la faute à quelqu'un?

- C'est bien ce qui nous rend tous les mêmes, quand vous y pensez. On a tous de la colère en nous, certains savent mieux la cacher que d'autres.

Elle laissa son commentaire planer dans l'atmosphère enfumé de l'endroit. Sa colère à elle était plus que réprimé en elle, sa colère était étouffé par des années de morphine, mais aussi par les années d'abus à l'école et dans sa famille. Izolda était loin de l'apitoiement sur soi, elle savait très bien qu'elle aurait pu prendre une route différente et que quand la vie lui avait donné ses cartes il fallait les jouer correctement. La vie se foutait un peu de sa poire à vrai dire.
"Marguerite" se demandait si Ailin était aussi quelqu'un de colérique, ou si comme elle, elle n'avait pas beaucoup d'intérêt à exprimer sa colère.

Quand les boissons avaient fait surface, elle était contente de voir Ailin avec son whisky. La vampire faisait preuve de bonnes manières, elle savait bien qu'il fallait se purger et pour Izolda c'était un bon signe que l'écossaise faisait preuve d'autant de bonne volonté.
Finalement vint le sujet qu'elle n'aimait pas, sa vie et son travail. Alors là, elle rentrait dans un territoire qui était délicat. La psy ne pouvait pas se dévoiler, normalement les prédécesseurs d'Ailin se foutaient bien de ce que faisait "Marguerite" pendant son temps libre. Elle savait qu'elle et deux autres collégues étaient les seuls psychiatre pour métamorphes à titre officiel à la Nouvelle-Orléans. Il fallait qu'elle soit prudente. Izolda se rapprocha un peu plus de l'écossaise qui lui faisait face à table, l'humaine était bien à découvert avec son décolleté qui exposait une peau douce et quelque peu rose avec la chaleur du club. Elle souriait gentiment tout en regardant ses mains qu'elle avait posé sur la table, accoudé.

- Bien au contraire Ailin. Ne vous excusez pas. Mon histoire avec la danse est quelque peu tragique, certes. Sans plus rentrer dans les détails, j'ai dû arrêter pendant des années. Entre temps j'ai trouvé une nouvelle passion et une nouvelle voie. Je suis docteur.

Bon, ce n'était pas un gros mensonge, elle frappait fort vers la maison, mais il y avait encore des différences entre docteur et psychiatre; sa profession dépendait souvent de l'individu en face d'elle. Elle ne s'était jamais dévoilé au neuneu de base sur sa dance, mais elle voulait être franche avec Ailin. En sirotant sa boisson elle observait ce vampire fascinant devant elle, il y avait quelque chose qui lui plaisait énormément en Ailin et c'était très possiblement le niveau de culture et de politesse dont elle avait à faire.

- Pardonnez-moi la question borné que je vais vous poser, ne vous sentez pas obligé de répondre, je ne serais pas vexée. Quand est-ce que vous êtes née?

En posant sa question elle ne changea pas beaucoup sa position, à part qu'elle était accoudé à la table, toujours assez proche de l'écossaise. Izolda la regardait de manière quelque peu inhabituelle; rien de menaçant, ce regard et son sourire montraient un intérêt, une douceur, mais aussi beaucoup de fascination. Difficile à dire qui allait manger ce soir!
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MessageSujet: Re: Une danse incognito   Une danse incognito Icon_minitimeDim 18 Oct - 19:40

Ailin eut un sourire amusé, un gloussement poli. C'était bien vrai : Tout le monde avait de la colère en lui, plus ou moins bien cachée, maîtrisée... Utilisée, parfois, soit de manière brusque et évidente, soit froidement, méthodiquement, comme moteur d'une stratégie nettement plus vicieuse et dangereuse à long terme. Cette dernière pensée illustrait évidemment ses façons de faire, et notamment celles qu'elle avait prévu de mettre en oeuvre pour se libérer de Précieuse tout en lui rendant la monnaie de sa pièce au centuple. Mais rien de tout cela ne concernait son interlocutrice, qu'elle trouvait par ailleurs presque trop gentille avec le loup rouge qui servait de videur aux Plaisirs Coupables. Tout le monde avait de la colère en lui, certes, certes... Mais étaient-ils tous égaux en terme de quantité, déjà qu'ils ne l'étaient pas en ce qui concernait sa gestion ? Ailin en doutait fort.

Elle nota néanmoins la façon de penser, de raisonner, de l'humaine. Ce n'était pas anodin. Tout le monde n'avait pas ce genre de réflexions, de façons de penser qui analysait la pensée elle-même. Marguerite était intelligente... De cela, elle se doutait déjà. Mais elle était aussi instruite à l'art de décortiquer les esprits, peu importe à quel degré. Cette indication, si faible soit-elle, lui indiquait instinctivement de jouer le jeu de la prudence. A commencer par éviter de clasher Asch plus que nécessaire, pour ne pas qu'elle en dévoile trop sur le goût qu'elle avait à se moquer des défauts des autres.

"Et trop la contenir peut d'ailleurs être tout aussi néfaste que de ne pas le faire assez... Bien sûr, les expressions de cette douleur ci sont souvent bien moins impressionnantes à première vue."

Voyons... Marguerite aurait-elle envie d'ouvrir le débat et de lui ouvrir la porte pour qu'elle puisse lentement mais sûrement commencer à comprendre comment la jeune femme fonctionnait ? Les chances pour que cela fonctionne étaient maigres, mais Ailin ne perdrait pas l' occasion qui se présentait d'essayer.

Quelques temps plus tard, son whisky était arrivé, ce qui ne la ravissait pas exactement puisqu'elle ne prendrait aucun plaisir à le boire - ou du moins pas assez de plaisir pour justifier une purge douloureuse - mais soit ! Il fallait encore qu'elle fasse bonne figure. Et siroter le liquide brûlant lui permettrait aussi de mieux réfléchir. Elle tenta une nouvelle approche. Il lui semblait à son comportement légèrement figé, à son regard baissé, qu'elle avait mis Marguerite dans l'embarras. Il n'y avait rien d'étonnant à cela, et c'était d'ailleurs pourquoi elle s'était excusée avant même d'observer ces réactions. Elle n'obtint que peu d'informations en échange de cette tentative, mais une information tout de même : l'humaine s'était reconvertie lorsqu'elle avait dû cesser la danse. Docteur. C'était une belle réussite, si elle disait vrai. Il n'était pas aisé d'entreprendre de telles études lorsqu'on avait fait autre chose jusqu'à un âge plus ou moins avancé. Et même de les reprendre, lorsqu'elles avaient déjà été commencées... Cela restait une forme de petit exploit, qui allait dans le sens de tout ce que le vampire avait compris sur la personnalité de son interlocutrice jusqu'à présent. Elle salua l'information avec l'admiration qui était de circonstance.

"Vraiment ? Vous n'avez pas choisi la facilité... Je n'avais jamais entendu parler d'un tel parcours, j'imagine que ça n'a pas dû être de tout repos..."

Mais il fallait bien que la discussion se retourne à un moment ou un autre et que Marguerite se mette à lui poser ce même genre de questions qu'Ailin, à un épais vernis social près, s'était permise d'aligner. Elle était patiente et appréciait les aléas du jeu, si bien qu'elle eut un sourire complice, tout à fait charmant, tout à fait bienveillant.

"Oh c'est une question tout à fait légitime... Après tout, mon apparence ne vous donne aucune indication à ce sujet, il est bien normal que vous vous interrogiez. Mais me permettez-vous d'en jouer juste encore un peu ? Il devient difficile pour moi d'en juger, si bien que je suis curieux. Quel âge me donneriez vous ?"

Ailin était effectivement intéressée par la réponse, car il était toujours amusant d'apprendre si elle avait réussi à faire passer ce qu'elle avait cherché à faire passer à chaque version d'elle-même qu'elle interprétait... Au delà de ça, embarrasser Marguerite et la forcer à se dévoiler était divertissant, et servait ses plans.
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MessageSujet: Re: Une danse incognito   Une danse incognito Icon_minitimeJeu 29 Oct - 20:48

Izolda hésitait à mordre l'hameçon. Elle savait qu'elle devait être prudente jusqu'à un certain point. Se dévoiler de trop était risqué, mais quelles étaient les chances de se recroiser et surtout quelles étaient les chances que l'Écossaise reconnaisse Izolda sans le masque de Marguerite?

- Tout est une question de maîtrise. Personnellement je n'ai pas de temps pour la colère. Ne vous méprenez pas, je suis tout à fait humaine et je ressens cette émotion en moi, mais je fais place au raisonnement. En général.

Gentiment, surtout très vaguement. Une réponse assez courte et assez évidente, si quelque peu plate. Après tout, elle avait finalement dit qu'elle était docteur; c'était tout aussi vague et en se dévoilant un peu plus elle pourrait par accident dévoiler sa spécialisation en la matière. Elle savait très bien qu'Ailin n'était pas comme les autres qu'elle a pu rencontrer. Izolda se doutait que toutes ces questions avaient pour but d'arracher le masque subtilement, mais sûrement. Marguerite allait dévoiler ce qu'elle désirait dévoiler; ce petit sourire accompagné d'un gloussement discret laissa place à une petite explication:

- Pour tout vous dire, maintenant il y a bien plus de repos que pendant les études. Même la danse est bien plus fatiguante que la science. C'est vrai que c'est un parcours étrange, mais à part l'art j'étais justement bonne en science. Quand le rêve de prima ballerina a quitté les plans j'ai choisi le second prix. Il se trouve que j'aide bien les gens, ce qui n'est pas plus mal.

Elle tournoya la paille dans son jus d'orange, les yeux baissés, avant de reprendre pour une phrase finale.

- On ne peut pas tout avoir dans la vie, il faut se contenter des cartes qu'on a dans la mains ou dans ce que l'on pioche.


Cette phrase ne montrait aucun signe de tristesse ou de regret. Izolda était plus sereine depuis la fin de ses études et de son travaille en tant que consultante du BIAS. Elle avait fait la paix avec le parcours chaotique de son passé, l'inabilité d'avoir un enfant et son addiction à la morphine. Il était impossible de faire quoi que ça soit donc penser à comment elle aurait pu faire les choses différemment était inutile. Sauf peut-être si elle voulait se déprimer.
C'était agréable de regarder Ailin et de réfléchir à combien lui donner en âge. Sans le vouloir (ou peut-être que c'était dans ses plans?) le vampire s'est ouvert à une analyse, ou autrement le terme Izoldesque du "regarde et décortique la coquille". Elle s'adossa à sa chaise en croisant ses jambes, le doigt sur les lèvres avec un petit air pensif et souriant.

*Cheveux blonds. Yeux clairs. Petit accent écossais quand on étais dehors avec mon patient. Du scotch dans son verre. Sûrement du nord. Pas nécessairement de l'Écosse, mais elle y a vécu. Ancêtres nordiques, c'est certain, ils ont toujours un don incroyable en Anglais. Âge... Les expressions en conversation sont polies, posés et de très bonnes manières. Le verre est placé à la bonne place. Considérons les habits et l'attitude, les temps étaient difficiles pour les personnes de sexe ambigu. Les habitudes sont dures à briser. Mais pourquoi? Bref. Je doute le 20ème siècle énormément. 19ème du coup?*

Elle prit une bonne petite minute à examiner sa petite personne. Hélas, même si elle mourait d'envie de lui dire ce qui lui passait par la tête elle risquait énormément de la faire fuir, ou même de dévoiler sa spécialisation. Son attitude était inhabituelle quand il s'agissait d'analyser les gens rien qu'en les regardant, sauf que les apparences cachaient énormément et ce qu'elle voyait n'était pas nécessairement un fait. Izolda était assez intelligente pour le savoir; il fallait qu'elle rende sa réponse moins détaillé.

- Eh bien... Pour votre apparence général, le temps vous a gâté, c'est certain car vous faites une jolie vingtaine d'années (évidemment, il fallait commencer à complimenter gentiment). Pour votre âge actuel je ne suis pas entièrement certaine. Si je vous donne une estimation entre le début et le milieu du 19ème siècle, cela serait suffisant?

Flûte. Elle allait dire fin du 19ème. Bref, ce qui est fait est fait. Sa déstabilisation vint quand elle réalisa que sa lentille au dernier battement de cil quitta son œil et s'engouffra dans le noir. Sa tête était baissé assez pour qu'Ailin voye que ses cheveux attachés, avec le petit chapeau toujours sur sa tête (surement attaché avec les petites épingles pour qu'il ne tombe pas) et non le visage déformé par la surprise et la panique. Les lèvres serrés, les yeux écarquillés; Izolda resta comme cela pendant plusieurs secondes. Cet œil de différente couleur a toujours éte une particularité qui ressortait en conversation à son propos: la danseuse anorexique, la silencieuse avec ses yeux différents. Bref, sa malchance semblait la suivre, mais il n'y avait plus rien à faire. Ailin était le moindre des problèmes, elle espérait que l'ivrogne ne la retrouve pas. Cet ivrogne pourrait la reconnaître et les conséquences seraient en sa grande défaveur.
Marguerite leva sa tête assez vite après, les yeux fermés quelques secondes avant de les ouvrir et sourire tristement. Exposé avec ce criminel. Cet oeil de couleur noisette à l'origine.

- On à tous quelques imperfections à cacher, n'est-ce pas?
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MessageSujet: Re: Une danse incognito   Une danse incognito Icon_minitimeMar 8 Déc - 15:24

Intéressée, Ailin aurait certainement prit l'air d'un chat malicieux qui jouait du bout des pattes avec sa proie si seulement le personnage qu'elle incarnait n'avait pas été bien trop aimable pour ça. Elle même ne ressentait qu'une gamme de sentiments plutôt restreinte par rapport à la majorité des gens. Intellectuellement, elle les comprenait, en décryptait la logique et était même capable d'envisager l'effet que ça devait faire... C'est ce qui lui permettait d'être si bonne actrice. Mais pour ce qui était de les expérimenter vraiment, c'était une autre affaire. Décortiquer les victimes de sa soif de manipulation lui permettait d'enrichir son catalogue d'idées, d'expressions. Elle n'en avait jamais assez. La façon dont Marguerite défendait son bout de pain avec une solidité dont elle était presque sûre qu'elle était feinte l'amusait énormément.

Bon soyons sérieux : il lui arrivait d'être en colère. Il était très rare qu'elle ressente cet appel mais lorsqu'elle le faisait, elle l'exprimait par des biais détournés qui amenaient bien souvent ceux qui l'avaient mise dans un tel état à le regretter amèrement. Mais maîtriser, ravaler, même par le raisonnement ? Elle doutait qu'à long terme, cela puisse fonctionner. Était-ce les cliquetis d'un mécanisme qu'elle entendait tourner loin, derrière les mots de la blonde ? Faisait-elle la discussion à une bombe à retardement ?

Ailin lui concéda le point sans rien montrer de ce qu'elle en pensait : à la voir acquiescer si délicatement, on aurait même pu croire qu'elle était parfaitement d'accord. Mais il était temps de passer à un autre sujet... Les études de Marguerite, plus précisément, qu'elle avait menées à un âge avancé et avec succès. Ce n'était pas donné à tout le monde. Elle se défendait avec modestie, mais la difficulté d'un tel parcours n'en restait pas moins vraie.

Ailin ressentait de la résilience. Beaucoup de résilience. Oh, elle aimait la résilience... Il s'agissait d'un terreau d'exception pour faire naître des monstres... Une argile luxueuse dans lequel sculpter désirs, caprices, et tout un tas d'autres choses agréables. Elle était ravie, mais il fallait plutôt paraître nostalgique, si ce n'est mélancolique, car Marguerite avait dit quelque chose qui aurait fait vibrer une corde sensible en elle si jamais elle avait été suffisamment humaine (et surtout moins enthousiaste) pour ça.

- On ne peut pas tout avoir dans la vie, il faut se contenter des cartes qu'on a dans la main ou dans ce que l'on pioche.

Ses paupières battirent rapidement, elle détourna un regard nerveux. Un rictus à peine visible naquit au coin de ses lèvres, avant qu'un murmure n'enfle jusqu'à devenir des mots :

"Vous ne me le faites pas dire..."

Nouveau changement de sujet : c'était maintenant sur Ailin qu'était le projecteur. L'humaine lui posa des questions sur son âge, et c'est avec malice qu'elle esquiva la question pour la lui relancer : A son avis, quel âge pouvait-elle avoir ? Ailin capta l'air satisfait que prenait son interlocutrice. Elle aimait ça : c'était un point commun entre elles deux. La plupart des gens auraient paniqué à l'idée d'être mis face à pareil examen, mais Marguerite au contraire semblait y trouver son compte. Une analyste, donc. Et une analyste dont elle n'était même pas certaine d'avoir vu l'entière personnalité, comme son instinct lui avait permis plus tôt de capter quelques légers signaux mensongers. Elle se le répétait : c'était dangereux. Mais c'était un risque mesuré. Dans le pire des cas, elle perdait une proie : ce serait certainement frustrant, car elle détestait l'échec et n'y était plus habituée, mais elle n'en ferait pas un drame. Elle vivait bien pire quotidiennement. Et elle appréciait de plus en plus la personnalité de la jeune femme, qu'elle voyait se dévoiler progressivement.

D'autant qu'elle était tombée très juste. Ailin n'avait fait aucun effort pour se donner l'air d'être née à une autre époque, mais que son jouet tombe exactement sur la bonne fourchette temporelle, c'était tout de même impressionnant. Un coup de chance, ou l'expression d'un véritable don ? Elle arbora un sourire amusé sans donner l'impression d'être déstabilisée : elle ne lui ferait pas le plaisir de lui dire qu'elle avait bon. Elle préférait voir comment Marguerite réagirait à l'idée de s'être trompée.

"Vous me flattez... Je dois vraiment paraître jeune. En vérité, je suis..."

Frustrée, elle n'eut pas le temps de finir : Marguerite avait un problème. Elle se pencha en avant en mimant l'inquiétude, tandis qu'en vérité elle pestait contre cet imprévu. Elle perdait une occasion en or. Mais c'était le jeu. Son mécontentement s'estompa quand elle comprit les raisons du malaise. Marguerite portait des lentilles. Si elle s'était contentée de ne rien dire, Ailin aurait probablement pensé qu'elle en avait sur ses deux yeux. La précision apportée et l'embarras qu'elle affichait lui firent comprendre qu'il n'en était rien : elle avait les yeux vairons. Ce fut un de ces rares moments où Ailin pouvait sourire dans sa tête en même temps qu'elle le faisait réellement. Bon, cependant, l'expression qui ornait son esprit était vicieuse et largement étirée, tandis que son visage était un masque affable et qui se voulait rassurant.

"Vous avez des yeux magnifiques. Ils n'en sont que plus fascinants."

Au moment précis où elle s’essayait à ce compliment risqué, elle remarqua un mouvement de foule et des cris paniqués. Et derrière encore, une voix saoule, forte, brusque, qu'elle n'eut aucun mal à reconnaître. Leur ami ivrogne avait réussi à se frayer un chemin dans le club en forçant la porte de l'arrière-boutique... Le videur aurait tôt fait de le renvoyer d'où il venait, mais le temps qu'il intercepte l'énergumène, ce dernier risquait de les retrouver.

"HEEEEY ! SANGSUUUUUUUUE ! VIENS ME FAIRE UNE PETITE LECHOUILLE... VIENS LA CONNARD, ON A PAS TERMINE !"

Elle roula des yeux, soupira fortement, et sortit de sa poche ce qu'elle achetait toujours lorsqu'elle venait au Danse Macabre pour être certaine d'esquiver une... connaissance... Qu'elle préférait éviter de retrouver, trop honteuse de ce qui lui était arrivé pour se montrer face à elle. Surtout dans ce genre d'atours.

"J'espère que vous n'êtes pas allergique à la fumée ?"

Elle sortit un briquet et sa cigarette d'enfumage qu'elle alluma immédiatement. Ensuite, elle se pencha en avant et en tira une première bouffée, qui lui permit de créer un large nuage opaque autour d'elle. Son bras se posa sur celui de Marguerite pour l'inviter à se pencher en avant : il fallait que son visage soit le plus possible compris dans l'écran magique si elle souhaitait cacher son œil noisette à l'abruti, dans le cas où il les localiserait.

A vrai dire, et si il était juste plus intelligent que ce qu'Ailin croyait (et juste un peu moins ivre), la fumée lui donnerait une indication. Il ne serait pas trop tard pour tirer de plus belle sur l'artefact afin que leur agresseur ne voie plus rien du tout : le vampire qu'elle était aurait tôt fait de les emmener ailleurs, si vite et si loin que la brute ne les retrouverait plus du tout.

Comme à son habitude, Ailin prévoyait trois coups d'avance : pour le moment le trublion les cherchait à l'autre bout du club et elle était presque nez à nez avec Marguerite... Elle la fixait du regard, avec une expression taquine : allez. Tout de même, c'était amusant. En plus de lui donner l'occasion de flirter l'air de rien. Son index se dressa devant sa bouche : c'était l'heure d'être discret.
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MessageSujet: Re: Une danse incognito   Une danse incognito Icon_minitimeSam 12 Déc - 19:21

Débattre des émotions et des réactions au quotidien paraissait morose. Elle sentit la réticence toute minime qui vint après sa dernière phrase. Une réaction discrète chez Ailin sur laquelle elle s’abstenait de commenter. Si elle semblait d’accord avec le reste elle n’allait pas continuer à presser. Elle aurait pu poliment hocher de la tête pour changer au plus vite de sujet car trop ennuyant ou simplement trop proche de la maison, comme qui dirait. Après tout si elle voulait jouer le rôle du casse-croûte vampirique elle ne pouvait pas ennuyer son mangeur. La nourriture ne parle pas, ou du moins la nourriture devait sembler intéressante pour qu’Ailin ait une envie quelconque de la choisir.

Puis vint cet épisode de la lentille. Cette foutue lentille qu’elle damnait aux enfers. Ailin allait lui dire quelque chose de plus et c’était frustrant qu’elle ne pouvait pas finir; le sujet de conversation allait tourner sur ses yeux et elle ne voulait pas s’y attarder. En revenant à penser à l'âge d’Ailin; s’était-elle vraiment trompé? Elle voulait se tromper exprès, mais rester dans les alentours du 19eme siècle, car cela en dévoilait un peu plus sur ce qu’elle était. Déstabilisé, elle dit la date correcte, mais voilà qu’au final elle n’avait peut-être pas aussi raison; elle trouva son échec drôlement difficile à croire et quelque peu frustrant. Izolda et Marguerite n’étaient pas d’accord avec l’échec. Même en étant une femme modeste depuis son enfance, elle avait des ambitions et elle était fière de son parcours scolaire et professionnel. Si ce n’était pour son addiction à la morphine et ses gros dérapages sexuels en jeunesse elle aurait pu être meilleur. Izolda avait beau être dans le top 3 de son pays, elle n’était que 4éme à la Nouvelle-Orléans avec son doctorat. Terry Coleson, son psychiatre, était le premier. En tant que bonne catholique elle faisait en sorte d’être content pour son prochain. Sauf que dans ce cas, admettre la défaite dans le terrain où elle est la meilleure était très difficile.

Ce que l’on pouvait voir chez Izolda était un sourire un peu embarrassé, mais à l’intérieur elle cachait une grande désolation. Elle n’a pas été prudente, sa lentille était littéralement ce qui la rendait inintéressante et comme les autres personnes, mais voilà qu’elle brillait une fois de plus avec ses yeux vairons. Combien de gens avaient cette génétique dans la Nouvelle-Orléans? Elle ne serait pas étonnée d’être la seule dans la ville entière (qui en soi n'était pas très grande à la fin) à avoir une aussi grande différence entre un œil et l’autre. Travaillant de nuit dans son cabinet et vivant dans le petit quartier français, les chances de tomber sur Ailin étaient plus importantes car la loi Murphy le dictait (de plus, elle ne savait même pas que la Vampirette vivait dans les alentours). Non pas qu’elle y croyait, mais elle était certaine que la malchance marchait main dans la main avec son destin vu les nouvelles récentes. À la réaction aussi posé et agréable d’Ailin, Izolda se contenta cette fois d’être polie au Vampire devant elle.

- Merci. Je… N’ai pas l’habitude d’être dénudé ainsi! - elle eut un petit rire, un rire inconfortable - La génétique est surprenante, n’est-ce pas? C’est un cadeau comme c’est une malédiction.

Et voilà qu’elle entendit la voix si familière de son patient bourré. Son visage se durcit et elle prit une grande inspiration pour essayer de se calmer et de ne pas laisser place à la panique. S’il la reconnaissait sa carrière serait foutue, entièrement. Les idées venaient en tête directement: si elle perdait sa carrière elle n’aurait plus de raison pour vivre; et si son frère mourrait? Qu’allait-elle faire? Les deux choses importantes allaient se dissiper aussi vite que des nuages emportés par le vent. Elle avait envie de vomir. La panique l’avait prise, mais elle ne vit que l’exaspération de l’Écossaise devant elle qui se rapprocha avec une cigarette, une cigarette bien étrange d’ailleurs! Quelle bonne idée d’avoir une telle chose en main dans des endroits pareils qui sont déjà bien enfumés. Sa proximité à l’individu devant elle la bouleversait; loin d’être négatif, elle sentait un rapprochement avec le Vampire et se voyait faire des choses moins catholiques que d’habitude. Un sentiment d’excitation, de panique, mais aussi d’espoir prit place. Elle plongea ses yeux dans ceux d'Ailin tout en s’enivrant de son parfum; elle n'eut aucune envie de changer ce moment partagé avec elle, même si au final elle se doutait que chaque Vampire voulait à la fin une seule chose et c’était bien manger. Une chance qu’elle désirait être son plat principal de la nuit.

Les chances que cet abruti réalise qu’il faut aller vers le fumé pour retrouver les deux étaient basses. Après tout, l’alcool n’encourageait jamais à penser de manière logique et posé. Cet homme voulait faire la peau à sa sauveuse, mais en connaissant la force vampirique en théorie, il n’avait aucune chance de gagner. Il n’y aurait qu’une flaque sur le sol. Avant qu’Ailin ne pose son index sur ses lèvres, Marguerite serra la main libre d’Ailin avec la sienne qui semblait toute petite, fine et fragile au touché puis elle effleura tendrement son front contre le sien, un peu comme un chaton le ferait à sa mère. Elle lui murmura avec une grande gratitude dans son ton:

- Je vous revaudrais cela. Vous avez ma parole.

Izolda était reconnaissante, sauf qu’Izolda n’aurait jamais fait ce contact physique avec une autre personne. Elle laissait place à Marguerite pour ce genre de choses; Marguerite n’a jamais eu de problèmes avec le contact physique et elle oubliait qu’autrefois elle était Izolda. La jeune fille qui n’avait aucun moyen de se sentir à l’aise au contact physique quelconque.

Elle ferma les yeux et attendait que le danger passe pour continuer la soirée en douce.
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MessageSujet: Re: Une danse incognito   Une danse incognito Icon_minitimeMar 29 Déc - 13:01

Il y avait généralement deux raisons pour lesquelles on pouvait vouloir cacher une caractéristique physique inhabituelle, deux possibilités auxquelles Ailin était bien malgré elle accoutumée. Soit on en avait honte car on la trouvait disgracieuse, soit on avait quelque chose à cacher et on cherchait une discrétion que son assomption ne nous permettait pas. Marguerite sous-entendait qu'elle devait être dans le premier cas mais Ailin n'aurait pas été Ailin si elle s'était laissée aller à une déduction trop rapide, d'autant qu'elle avait reçu de nombreux signaux durant les minutes passées qui lui avaient laissé entendre que sa compagnie n'était pas aussi honnête qu'elle voulait le faire croire. Découvrir ce qu'il en était vraiment : un challenge comme un autre qu'elle ajouterait à la liste de ses nombreux hobbies. Un but secondaire qu'elle se donnait et qu'elle n'avait pas d'intérêt majeur à atteindre, mais pour lequel elle saisirait probablement toutes les opportunités qui lui viendraient sans effort. Et l'on verrait où ça la mènerait.

Elle pencha la tête sur le côté, munie d'un fin sourire, l’œil vif et malicieux, complice compréhensif :

"N'est-ce donc pas l'apanage de toute singularité ? Il est parfois agréable de sortir du lot... Mais quel ennui lorsqu'il s'agit de ne pas se faire remarquer, n'est-ce pas ?"

Ses propos volontairement nébuleux n'allèrent pas plus loin. De toute façon, aurait-elle voulu s'expliquer mieux que ça (et ça n'était pas le cas) qu'elle ne l'aurait pas pu : l'ivrogne était de retour et il n'avait pas l'intention de les lâcher. Ironiquement, son intervention était presque bienvenue en le sens qu'elle permettait à Ailin d'oser des actes qu'elle n'aurait pas si rapidement entrepris sans ce gêneur bruyant. Imperturbable, elle prit note du souffle paniqué de l'humaine. Oh, non... l'étoile descendante ne voulait être vue sans ce cache noisette qui la faisait passer partout. Pourquoi se serait-elle inquiétée de la présence du poivrot, sinon ? Elle l'avait provoqué plus tôt sans aucune peur et elle se savait être avec un vampire, qui ne craignait absolument rien de la part d'un déchet pareil, surtout dans un tel état d'alcoolisation.

Lorsqu'Ailin sortit la cigarette d'enfumage, elle se savait pertinemment en train de faire une faveur à Marguerite bien qu'elle ne sut pas exactement dans quelles mesures. Elle était donc gagnante sur tous les plans : sa manipulation avançait, l'horrible gugusse aurait bien du mal à la retrouver et enfin, elle avait l'occasion de s'approcher de l'humaine d'une manière plus... physique que ce qui avait eu lieu jusqu'à présent. Des mots agréables coulèrent dans ses oreilles : voilà qu'elle s'était attirée la gratitude de la danseuse gothique, qui considérait avoir une dette envers elle. Parfait : elle n'aurait pas pu espérer mieux. Avant tout maintenant il fallait qu'elle soit humble : On était ironiquement toujours plus prompt à rembourser une personne modeste et qui n'attendait rien en retour de ses actes qu'une qui laissait entendre qu'elle savait parfaitement ce qui lui était dû.

"Ce n'est pas grand chose. De plus il a l'air d'en avoir après moi, et je n'ai vraiment aucune envie de confronter son haleine de chien."

Elle arrêta de murmurer car elle entendait les pas claudiquant du gêneur allant dans leur direction. Avait-il remarqué l'épais nuage de fumée, avait-il trouvé cela suspect ? Ou bien se contentait-il de fouiller la salle, perplexe de ne pas y trouver les personnes qu'il était venu provoquer ?

Dangereusement proche de Marguerite et sans la quitter des yeux une seconde, Ailin profita d'un geste souple pour lui tendre la cigarette. Souhaitait-elle partager ? Certains humains refusaient les baisers même indirects avec un vampire de peur qu'une micro-goutte de son sang les touche et suffise à provoquer une transformation involontaire. Ailin doutait cependant que ce risque improbable effraie l'humaine.

"... Monsieur, il va falloir sortir maintenant..."

"Vous avez pas vu un pot de peinture et une tarlouze vampire ?"

"Ils sont déjà partis monsieur. Maintenant il faut sortir, suivez-moi..."

"Vous pensez que je vais croire à vos conneries ? Ils viennent à peine d'arriver !"
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MessageSujet: Re: Une danse incognito   Une danse incognito Icon_minitimeDim 3 Jan - 16:26

La remarque ambigüe d’Ailin retentit dans son oreille comme une chatouille qu’elle voulait absolument apaiser. Si ce n’était pas pour les yeux vairons, elle aurait été une pauvre blonde de plus, sans vraiment beaucoup d’intérêt physique et c’est bien ce qu’elle souhaitait être très souvent; ayant son statut non-officiel de Vamp junkie avec une position hautement placé dans le milieu médical les particularités physiques étaient un désavantage. Les lentilles aidaient.
Elle se doutait qu’Ailin avait une particularité à cacher. Ses gestes étaient fluides, très féminins, mais bien entendu Ailin était un homme par naissance. Là une particularité moins discrète. De ce fait elle se posait des questions: est-ce qu’Ailin sentait une attirance quelconque pour elle? Ou est-ce qu’elle était un simple sac de viande qui allait se faire vider? Dans tous les cas, elle n'attendait que de se faire plaquer violemment le crâne contre une surface dure et de se faire mordre.

- On a une expérience commune, mais c’est la première fois que la mienne me met en danger ainsi.


Non seulement qu’Ailin pouvait se faire persécuter par les gens en dehors de son travail, Izolda imaginait qu’être dans sa position particulière durant le 19eme siècle était une chose qu’il fallait absolument garder que pour soi. Difficile à recréer ce genre d’image quand l’on a vécu sa vie d’une certaine manière et dans un “monde” différent.

Quand elle vit le Vampire taffer sur la cigarette qui les avait cachés dans une purée, elle ne savait pas pourquoi celle-ci l’avait aidé. Pour l’instant, poser des questions sur ce sujet n’était pas chose faite.
Ce rapprochement avait énormément bouleversé Izolda. Elle savait qu’à ce stade là elle avait perdu beaucoup. Le Vampire en savait bien trop et tout cela à cause de cette foutue lentille. Décidément la chance n’était pas de son côté, puis il y a eu cet ivrogne… pourquoi était-elle si résigné à sauver la face d’Ailin en risquant de se faire découvrir par cet homme? Elle ne pensait pas clair du tout, cela par la faute des nouvelles qui ont fait surface. Maintenant que le “danger” était présent, rien d’autre n’existait que ses pensées, mais surtout la violence qui pouvait aller avec.
Izo sentait la fumer sur son visage, elle pouvait toujours voir Ailin, l’homme qui leur en voulait n’était qu’un bruit de fond. Comment sortir de cette situation? Est-ce qu’Ailin avait un plan C? La polonaise n’avait pas de plan B et encore moins un plan C, elle espérait qu’il allait s’en aller ou se faire jeter dehors.

Quand elle s’est lancé à offrir ses remerciements, le Vampire semblait plutôt humble, mais Izolda ne pouvait que se douter qu’au final elle allait être utilisé comme bon lui semblait. C’était son but à elle, qu’elle ne voulait pas spécialement révéler, ça pourrait faire fuir n’importe qui d’entendre qu’on a une boule en chaine à trainer. Dans tous les cas, elle lui sourit tendrement avec de la reconnaissance dans ses yeux vairons. Ailin lui tendit sa cigarette, l’invitant à une sorte de baiser. Izolda savait qu’elle ne fumait pas, elle ne voulait pas fumer car son corps était une chose “sacré”, même si en étant jeune elle se droguait, fumait et buvait. La Polonaise ne se souciait pas de la transformation en vampire si elle avait lieu, elle n’avait pas grand chose à perdre si ce n’est qu’elle allait vivre une éternité et voir tous ceux qu’elle aime passer de l’autre côté; enfin, les seules personnes qu’elle aimait étaient son frère et sa sœur. Les deux étaient dans des situations lamentables. Étant une carpette finie et ne voulant en aucun cas s’injecter de toxines, elle repensait à ce que Marguerite aurait fait, puis elle passa ses deux doigts sur la cigarette qui lui a été tendu et de son autre main elle leva celle d’Ailin pour déposer un léger baiser et murmurer un petit “merci”.

Izolda savait qu’au final le malfrat allait se faire jeter de la boite, vu qu'il fut abordé, mais elle espérait qu’il n’allait pas les retrouver et rentrer dans une folie enragée. Le chien voulait peut-être s’en prendre à la “tarlouze vampire”, mais s’il découvre que “le pot de peinture” était son psy… Izolda le sentait très mal. Que sera sera, si elle devait y passer aussi elle allait y passer sans regrets. Enfin, pas avant avoir passé quelques instants de pur plaisir au festin d’Ailin.
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MessageSujet: Re: Une danse incognito   Une danse incognito Icon_minitimeSam 27 Fév - 14:37

Une expérience commune. Quelle intéressante notion... En une phrase, Marguerite avait dévoilé un océan de possibilités et Ailin se retrouva d'un coup très pensive. Des singularités d'Ailin ils n'avaient pas parlé, et d'ailleurs elle n'en donnait pas à son personnage. Il était certes très fluide et féminin mais c'était largement insuffisant pour présumer de quoique ce soit (même si la plupart des gens en profitaient généralement pour associer à son apparence et son attitude des orientations au petit bonheur la chance). Son androgynie naturelle était certes assez inhabituelle, était-ce juste ce qui l'avait poussée à parler ? Car effectivement, elle pouvait lui causer des difficultés, ainsi qu'on l'avait vu plus tôt à la façon dont elle s'était attirée l'inimitié du soûlard, ainsi que ses élans de violence homophobe.

Plus étrange encore la façon dont elle avait associé le danger dans lequel elle se trouvait à son œil vairon. Si il existait encore un doute quant au fait que la blonde avait quelque chose à cacher, c'était maintenant une certitude. Ce qui la mettait en danger, c'était d'être avec Ailin. D'avoir provoqué un homme ivre et agressif. D'être la cible de sa colère. Mais en quoi son œil et la perspective qu'il fut dévoilé était un problème ? L'homme la connaissait déjà. La couleur de ses yeux n'y changerait rien. A moins que...

Une clochette retentit dans la tête du vampire qui eut comme l'impression qu'on lui soufflait ces mots : double identité. Elle inspecta le maquillage épais de son interlocutrice et se rendit compte qu'elle devait paraître bien différente sans toutes ces couches qui, finalement, cachaient ses traits. La lentille elle aussi avait été une forme de masque. Une excitation souriante gagna son esprit mais elle n'en montra rien car elle ne voulait pas que Marguerite comprenne qu'elle avait compris quelque chose.

"Mais vous ne risquez rien. Cet homme est peut-être persuadé du contraire, mais il ne peut rien contre nous. Et vu son état, sa soirée sera probablement aspirée dans un blackout demain matin..."

Mais on n'allait pas prendre de risque, n'est-ce pas ? Juste au cas où Ailin aurait trop présumé du degré d'alcoolisation de l'idiot, elle alluma sa cigarette d'enfumage qui lui servit d'ailleurs à faire avancer le jeu. Elle observa la curieuse réaction de l'humaine qui, lorsqu'elle lui tendit le bâtonnet, le prit en déposant un baiser sur ses doigts. Il y avait quelque chose d'étrange dans cet échange. Quelque chose de décalé qui n'allait pas avec le rôle qu'Ailin s'était donnée, si bien qu'elle se demanda à quel point son interlocutrice avait su lire au travers. Il était inhabituel qu'on voit au travers de ses masques... Mais Marguerite lui avait montré, plus tôt, qu'elle était très douée pour lire entre les lignes.

Elle cligna des yeux et elles échangèrent un moment complice dont Ailin profita pour sourire sans cacher l'interrogation amusée qu'elle ressentait et qui perça donc dans ses yeux. Elle se concentrait tout de même sur la scène qui avait lieu à côté. L'ivrogne était à leur recherche. On venait de l'arrêter mais elle n'était pas sûre que ça suffise : l'employé qui tentait tant bien que mal de le faire sortir était un serveur, pas un videur. On avait sans doute dû aller prévenir les gros bras que leur client gênant avait réussi à s'infiltrer en entrant par effraction à l'arrière, mais le temps qu'ils aient l'information, entrent dans le club, se faufilent dans la foule et attrapent le parasite, il aurait l'occasion d'en faire quelques vertes et encore d'autres pas mûres. Il y eut un long silence. Elle n'aimait pas ça.

".. Qu'est-ce que c'est que ce truc là-bas ?"

"Un fumigène pour l'ambiance. Monsieur je dois vous redemander de..."

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase. Il y eut un bruit humide de chairs entrechoquées puis celui d'un corps qui tombait sur du mobilier. Quelques cris. Des pas dans leur direction. Ailin murmura à l'intention de Marguerite :

"Je suis navré, mais je crois que nous allons devoir y aller..."

Elle laissa quelques billets sur la table - loin d'elle l'idée de vouloir voler Mia, déjà qu'elle avait bien involontairement provoqué quelques dégâts - puis elle passa à la vitesse vampire. Avant que quiconque ait eu le temps de dire ouf, elle attrapa Marguerite, entreprit de la porter, puis une ombre longea un mur et l'humaine comme le vampire se retrouvèrent à quatre mètres de leur ancien emplacement. Ailin avait réussi à ne heurter personne. Elle posa l'humaine par terre et lui proposa sa main.

"Sortons vite avant qu'il ne nous remarque..."

Une faible traînée de fumée les avait suivies. Ailin ne pensait pas que l'ivrogne le remarquerait, mais il aurait vite fait de se désintéresser de l'alcôve vide qu'il était en train de fouiller rageusement. Elle vit les gros bras fondre sur lui pour l'immobiliser et le mettre dehors. Elles avaient tout intérêt à s'éclipser très vite sans quoi le timing allait jouer en leur défaveur.
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MessageSujet: Re: Une danse incognito   Une danse incognito Icon_minitimeVen 11 Mar - 18:21

La psy se sentait presque nue aux yeux des autres et surtout aux yeux d’Ailin. Elle savait que c’était un être intelligent, il lui fallait quelques échanges avec pour se douter qu’elle avait à faire à un vampire de plusieurs années et expériences sur le dos. Ailin aurait un plan C, il fallait qu’elle ait un plan. Son baiser sur la main du vampire était franc et doux, cela allait avec sa nature, même si la personnalité donné à Marguerite s’entremêlait. Ce regard complice én disait beaucoup, elle ne savait pas pourquoi quelqu’un comme Ailin aurait voulu lever le petit doigt pour l’aider à fuir le “client”, mais elle n’allait pas questionner la volonté de celle-ci. Peut-être qu’elle avait finalement vu en elle un bon repas?

Izolda entendit faiblement la voix agressive de l’ivrogne et sans bouger la tête elle regarda de côté, mais tout ce qu’elle pouvait voir était la fumée qui les enveloppait, comme un soir d’automne à Londres. Puis le son brutal la fit sursauter ainsi que les divers cris poussés par le public qui était témoin. Tant bien que mal, elle essayait de garder son sang froid et de ne pas paniquer et à part le sursaut elle semblait encore plus ou moins compos mentis. Son cerveau par contre était d’un autre avis; elle se voyait échouer en plusieurs scénarios et la panique prenait le dessus jusqu’à ce qu’elle sente que ses pieds ne touchaient plus terre. Était-elle en train de s’évanouir? Non, ce n’était pas plausible… elle avait bien mangé, bu ses vitamines… non, c’était Ailin qui venait tout juste de la soulever comme-ci elle n’était qu’une poupée en porcelaine. Ce moment presque intime ne durait pas longtemps, ils allaient à la vitesse vampire, mais Izolda sentait ce rapprochement et cet instant qui pour elle durait bien plus longtemps. D’une manière ou d’une autre, elle se sentait en sécurité dans les bras d’Ailin et elle voulait y rester, si bien que quand elle fut déposé par terre, ses bras étaient toujours autour du cou de l’Écossaise jusqu’à ce qu’elle dise qu’il fallait y aller au plus vite.

Est-ce qu’elle était en train de perdre la tête? Sûrement. Son frère allait mourir et elle, au lieu de prendre un vol direct pour son pays, décide de trouver un vampire pour la mordre et lui faire passer quelques moments de plaisir avant de s’endormir et de se réveiller le lendemain comme-ci de rien n’était. Marguerite prit Ailin par la main, pour l’amener vers la sortie et elle se retourna quand elle vit l’ivrogne à terre avec le bouncer sur lui. Quelque chose en elle se réveilla et se dit “bien fait pour lui”, elle n’aurait jamais pensé de cette manière, mais voilà qu’elle perdait la tête. Est-ce que l’ivrogne avait fait contact visuel avec elle? Ce n’était pas très important à présent, elles étaient loin de lui et dehors.

- Par ici.

Dit-elle en prenant une grande inspiration. Izolda ne lâcha pas la main d’Ailin, elle l’emmenait quelque part, elle ne savait toujours pas où elle allait. Pour le moment elle voulait être loin du danse macabre, elle n’avait aucune envie d’y revenir avec ce qui s’était passé. Soit elle trouverait un autre endroit, soit elle devrait travailler sur un nouveau maquillage. Elle avançait droit devant elle, une part ne regrettait pas d’avoir pris la défense de la personne à laquelle elle voulait s’offrir, de l’autre elle se disait qu’elle n’aurait même pas dû sortir de la maison cette soirée-là. Elles étaient assez loin du danse macabre et la blonde fit face à un croisement devant lequel elle s’arrêta net. Émotionnellement cassé et tout à fait instable, elle se tourna vers Ailin pour la serrer dans ses bras sans dire un mot. Un main placé dans les cheveux de l’Écossaise et l’autre qui enoutrait la taille du Vampire. Tout ce dont elle rêvait à présent était une once de compassion, pouvoir tomber par terre et fondre en larmes comme la jeune fille qu’elle sentait au fond d’elle, mais ce n’était aucunement le moment pour le faire. Sa joue éffleura la sienne et elle essayait de retenir un sanglot quand elle dit finalement “pardon” au vampire qui venait de sauver sa peau.

- Pardon - dit-elle un peu plus sûre d’elle, lâchant Ailin de son étreinte bien trop intime - je me suis emporté. Ça ne m’arrive pas et je suis désolé d’avoir assumé quoi que ça soit…

Serait-il mieux pour elle de partir et de laisser le vampire ? Elle ne savait pas, mais elle avait honte et en soi elle ne voulait pas continuer à embêter quelqu’un qui avait mieux à faire. Izolda n’avait personne à qui parler et dans son état elle serait presque capable de se dévoiler entièrement. Quelque chose qu’elle voulait éviter, mais ses émotions étaient une boussole qui ne pointait plus au Nord.
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MessageSujet: Re: Une danse incognito   Une danse incognito Icon_minitimeMar 15 Mar - 23:06

Ailin laissa Marguerite reprendre la main et les guider vers l'extérieur du club. La jeune femme l'entraîna dans les rues du Quartier Sanglant. Elle ne donnait pas l'impression de savoir où elle voulait aller mais ce qui était certain, c'était qu'elle voulait y aller, et que ce n'était pas tout près. Elle marchait d'un pas franc et rapide qu'Ailin n'avait évidemment aucun mal à suivre, en tant que vampire. Les virages quant à eux semblaient plus hasardeux, quoique toujours promptement décidés. Sans résistance, elle se laissa donc mener jusque dans un croisement où elle s'arrêta si brusquement qu'Ailin faillit lui rentrer dedans.

Le vampire décida de rester silencieux, au moins un temps. Ailin observait Marguerite d'un œil circonspect, trompeusement inquiet. Elle attendait de voir quelle serait la prochaine réaction de l'humaine. Et là sans crier gare, elle se fit enlacer. Elle n'eut pas besoin de simuler la surprise. Même Ailin, dont l'intuition fine lui permettait souvent de deviner bien des choses avant qu'elles n'arrivent, n'avait pas vu ce coup là arriver. Elle n'aurait pas imaginé que Marguerite allait si mal... Ni qu'elle l'aurait si bien mise en confiance qu'elle en arriverait à l'enlacer pour trouver un peu de compassion. A moins qu'elle en ait eu cruellement besoin et aurait été capable d'en chercher chez n'importe qui d'un peu compréhensif ou virtuellement sympathique à son égard..?

En tous les cas c'était là quelque chose de particulièrement bienvenu et qui lui laissait penser que, peut-être, cette relation qu'elle avait entamé ce soir pourrait lui procurer non seulement des repas, mais aussi une source d'amusement durable. Ça avait été son but dès le début mais même lorsqu'on était au sommet de son art manipulateur, on ne pouvait jamais être complètement sûr de la façon dont les choses allaient tourner, car l'être humain était une chose changeante et capricieuse. Elle rendit son étreinte à l'humaine avec autant de douceur et de présence qu'elle était capable d'offrir. Une main dans son dos, l'autre dans ses cheveux qu'elle se mit à caresser, préoccupée et finalement relativement déconcertée par cette réaction inattendue.

"Que vous arrive t-il Marguerite... Cela a t-il à voir avec notre fuite ?"

Sa voix douce posait des interrogations attentionnées mais qui n'avaient rien d'agressives. On sentait qu'elle n'obligerait personne à répondre et qu'elle se contentait de s'intéresser au malaise soudain de son interlocutrice. Ça ne lui coûtait pas grand chose d'adopter cette attitude car elle avait comme l'impression que Marguerite lui raconterait de toute façon un bobard. Son attitude actuelle était en rupture complète avec ce qu'elle avait montré jusqu'à présent, si bien qu'il faudrait probablement qu'elle invente quelque chose si elle voulait justifier ces incohérences.

A défaut, elle s'excusa, ce qui fit froncer les sourcils à Ailin. Elle s'éloigna, s'excusa encore, se confondit en explications. L'écossaise hocha la tête en signe de négation : "il n'y a aucune problème", semblait vouloir dire son attitude, toujours inquiète et posée.

"Je vous en prie Marguerite, vous n'avez rien fait de mal.. ! Vous n'avez pas l'air bien... Est-ce que je peux vous raccompagner quelque part ?"

Le risque était que l'humaine se rétracte, refuse de la laisser entrer dans son quotidien en lui montrant où elle vivait. Néanmoins c'était à tenter, et sauf si elle était malchanceuse, il y aurait alors encore deux solutions : on l'emmènerait dans un endroit neutre où elle pourrait tout de même opérer plus longuement... Ou bien elle aurait elle-même l'occasion d'en choisir un. Est-ce que Peter était à la maison ce soir ? Il lui semblait bien que non : c'était un jour de congé pour elle mais pas pour lui, dont elle se servait d'ailleurs à intervalle régulier pour ramener des proies inconscientes de sa véritable identité sans risquer le faë ne la dévoile. Une lueur vibrante naquit dans les prunelles du vampire qui se donna l'image de quelqu'un sur la brèche entre culpabilité, fragilité et déprime. Était-ce sa faute ? Avait-elle fait quelque chose de mal ? Ne serait-elle donc d'aucune utilité et finirait-elle encore seule ce soir, une nuit de plus parmi les trop nombreuses qui formaient ses années d'existence ? Autant de questions qu'elle faisait semblant de se poser en espérant inciter Marguerite à rester plus longtemps.
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MessageSujet: Re: Une danse incognito   Une danse incognito Icon_minitimeLun 21 Mar - 23:29

Qu’Ailin ait réciproqué son étreinte était déjà beaucoup, mais de là jusqu’à se soucier de son sort? Izolda était émotionnellement brisé, mais loin d’être désillusionné. La Polonaise se doutait que l’Écossaise n’en avait que faire de sa douleur intérieure; après tout, rares sont les carnivores qui se soucient du sort de la biche sur leur assiette. Est-ce qu’elle allait s’en faire? Pas vraiment, Izolda était en manque d’affection et de morsure, Ailin allait pouvoir lui procurer les deux si tout se passait bien. Elle l'aimait bien, elle sentait un rapprochement de sa part et cette affection qui se formait pouvait être dangeureuse, de là venait ce sentiment de vouloir finalement s’ouvrir à quelqu’un et cela la dérangeait. Elle allait tout simplement se retirer de la situation, jusqu’à l’offre proposé par Ailin.

Se faire accompagner? Non, jamais dans son quartier, elle voulait garder un semblant d’anonymat, même si à présent elle ne pouvait que se douter qu’Ailin savait ce qui se tramait. En y repensant elle ne voulait pas revenir chez elle, rester seule dans son appartement dénué de chaleur humaine et d’amour et avec la tentation de la seringue... il devait  bien y avoir une solution à ses nombreux problèmes. Si bien qu’en observant Ailin, Marguerite sentait l’invitation de loin. Elle cacha tant bien que mal son étonnement, ainsi le vampire était toujours intéressé par sa petite personne même si elle les avait mit dans une situation inconfortable? Izolda renifla anxieusement tout en plongeant ses yeux vairons dans ceux du vampire. Ailin n’était pas comme les autres, mais réalisait-elle que Marguerite ne l’était point aussi?

- Je ne veux pas être seule et je ne veux pas revenir chez moi.
- dit-elle d’une voix quelque peu tremblante tout en frottant son bras, embarrassé par son propre comportement - Je… n’ai pas reçu de bonnes nouvelles aujourd’hui. J’apprécie et continuerais d’apprécier votre compagnie, si vous souhaitez la mienne. Vous êtes bien trop bon pour moi.

Il n’y avait qu’une chose dans son cerveau à présent pour que le tableau soit complet: se faire attraper par les cheveux, plaquer la tête violemment contre le mur jusqu’à ce qu’elle saigne et avoir des crocs plantés droit dans la jugulaire. Elle en rajoutait une petite couche de trop, mais elle se sentait coupable coûte que coûte, sans même s’auto-flageller publiquement (en tant que bonne Catholique elle ira sûrement se confesser dimanche prochain). Cette situation était bien trop pour son petit cœur en miette. La psy se faisait impatiente dans son esprit et elle n’attendait que de se soumettre aux envies du vampire, car elle était une sale pécheresse qui ne pensait même plus à l’appel de sa mère en pleurs et remords contre elle au sujet du petit frère. Elle perdait Marguerite. Il fallait se ressaisir, mais il était sûrement trop tard; ou aux moins garder un minimum de crédibilité et arrêter de culpabiliser et s’excuser sans cesse publiquement.
Allait-elle demander où se trouvait le domaine du mangeur? Non, trop direct et finalement elle ferait fuir Ailin. Il n’y a rien de plus louche que de questionner l’habitat de quelqu’un quand on a bu qu’un seul verre avec.

- Je vous aime bien
- dit-elle avec sincérité - et j’aimerais passer un peu plus de temps à vous connaître. Il y a quelque chose d’unique en vous. Si vous connaissez un endroit un peu plus calme… je serais partante.

Une invitation indirecte à festoyer. Oui, c’était peut-être mieux comme ça? Aux lieu de jouer sans cesse au chat et à la souris (finalement les rôles étaient très flous à ses yeux), elle fit en sorte de lui proposer innocemment de continuer la soirée. Izolda était fière de son sang, elle passa un temps fou à se nourrir correctement et éviter les cochonneries afin d’être irrésistible aux papilles gustatives vampiriques. Il fallait l’admettre: le manque de plaisir qui venait avec la morsure et la tristesse faisaient une paire destructrice pour son être. Il était très rare qu’elle se déteste ainsi; elle sentait toujours un dégout profond de son être, mais pas une haine et une méprise comme celle qu’elle était en train de vivre. Ailin allait tout arranger, oui… il fallait qu’elle l’arrange. Il n’y aurait que des gains… Le vampire rempli et l’humaine dans l’oubli.
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