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 Habituellement [LIBRE]

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Habituellement [LIBRE] Vide
MessageSujet: Habituellement [LIBRE]   Habituellement [LIBRE] Icon_minitimeMer 26 Nov - 3:38

« Il est à croquer ! »

Habituellement, on dit ça pleins d'extase, amoureux de la petite chose qu'on a en face de nous ; de cette petite bouille rose qui vous regarde avec ce sourire de nourrisson. Puis on lâche un « Oh » d'admiration pendant quelques secondes comme si ce qui se passait devant nous était irréel, qu'une si petite créature ne pouvait pas créer tant de tendresses juste parce qu'elle tend sa petite main et vous attrape avec ses petits doigts boudinés votre index et laisse filer un petit rire plus qu'adorable !

Habituellement. Pas là.
Saähari regarde l'enfant et laisse passer un gargouillis pendant que la mère lui parle. Sa mère est petite, cheveux longs et abîmés, attachés en une queue de cheval, le visage creusés, les yeux pochés ; elle touche des mains la poussette pendant que tout son corps la prend pour appuie. Son dos est courbé et son corps amaigrit ; chez-elle tout aspire à se reposer.

« C'est notre quatrième enfant, il a tout juste trois mois ! …Jack est auto-entrepreneur et moi je suis mère au foyer, c'est dur mais j'suis heureuse ! … Oh  non, non, j'ai quitté mon travail après mon second enfant, mais je ne l'ai pas fait à contre-cœur ! J'adore c'que je fais, j'adore mes enfants, je voulais le faire ! … Parfois je me dis que j'aimerai avoir beaucoup plus de temps à moi, c'est sûr ! Je ne suis jamais seul, quand c'est pas lui, c'est elle, et quand c'est pas elle c'en est un autre, un vrai jeu de relaie ! … Je fais aller ! Mais j'ai pas le droit de me plaindre, j'ai tout de même des enfants adorables ; je ne suis pas mal lotie ! … Oh, après ? Je dois aller chercher Maxence et Tiffany à l'école, je ne serai libre que cette nuit !

« Laissez-les moi ! Je m'en occupe cette après-midi, et ce soir vous le récupérez en même temps que les deux autres ! … Non non, attendez ! C'est pas mon mètre cinquante-quatre qui vous effraie tout de même ! Qu'est-ce que je pourrais leur faire ? Ils sont presque plus grand que moi ! Elle laisse passer un petit rire fluet et pose sa main sur celle de la mère. Je vous promet que personne à par moi ne les touchera ! Faites-moi confiance : vous avez besoin de quelques heures rien qu'à vous, et j'ai visiblement un irascible besoin de rendre service ! Au final, on gagne tout les deux au change ! S'il vous plait ! »

C'était sur le visage du Faë depuis longtemps, cette expression calme, gentille, ce je-ne-sais-quoi qui voulait qu'on lui fasse confiance, comme si rien chez cette femme ne pouvait être mauvais ! Et couplé à ça quelques mots aimables, une attention toute particulière, et généralement ça marchait, elle obtenait certaines faveurs, comme un repas.
La femme s'éloigne – en se retournant tout de même pour ne pas perdre de vu ses deux enfants, ce chérubin qui plait tant à Saähari et un plus vieux de trois quatre ans peut-être, qui traînait autour des pattes de sa mère depuis le début mais dont l'importante à l'époque était insignifiante.

A l'époque. Plus maintenant.
Saähari regarde l'enfant et l'enfant le regarde et mimétiquement, reproduit tout ses gestes de façon extrêmement pénible et agaçante : de sa main posé contre le berceau, le secouant pour faire stopper les cris du marmot jusqu'à ses yeux qui, d'exaspération, se lèvent au ciel.

« Argh ! T'as de gros yeux. C'est bizarre !
« Depuis quand les gosses ça parle à à peine trois ans, sérieux ? »


Ça fait peut-être trois heures qu'ils sont là, elle, le nourrisson et la chose, dans cette situation, ou peut-être simplement une demi-heure, trois quart d'heures : c'est assez difficile à dire, le temps passe si lentement qu'il semble ne plus exister.
Au moins parfois la situation changeait : on arrêtait l'imitation et on partait sur un rire fort et aigu pour... En faites il semblait que la raison n'importait pas et que seul le rire comptait, car tout était sujet à le pousser : les vêtements d'un passant, la conversation entre deux personnes quelconques et même les sursauts du Faë lorsque le nourrisson se mettait à pleurer sans prévenir. D'autres fois il courrait simplement partout comme atteint de folie, se suspendant aux branches de la cage à écureuil, montant tant bien que mal un toboggan par le mauvais côté ; sûrement l'activité qu'elle préférait lorsqu'il courrait loin d'elle.

Mais là il imitait la jeune femme.

« Euh. Mais j'ai huit ans hein. »
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Habituellement [LIBRE] Vide
MessageSujet: Re: Habituellement [LIBRE]   Habituellement [LIBRE] Icon_minitimeSam 29 Nov - 5:00

Ce n’était pas facile. La vie n’avait pas été particulièrement clémente avec elle sur bien des points ces derniers temps, mais Olivia acceptait les décisions de Dieu avec une certaine résignation et –bien souvent- avec compréhension. Elle était consciente de ne pas être la meilleure chrétienne possible malgré les efforts qu’elle faisait au quotidien, incapable qu’elle avait été de résister au péché de l’adultère. Mais aujourd’hui, pour la première fois, elle éprouvait de la rancune à l’égard du Créateur. Un péché de plus à ajouter à sa liste de damnation personnelle si elle n’avait pas été trop submergée par la tristesse et le désespoir pour laisser libre court à la colère que l’injustice lui faisait ressentir.

Car Olivia Luz-Descalzo, née Selva Moreno, richissime héritière et présidente d’une association de protection des animaux des plus respectées depuis près de vingt ans, faisait grise mine, depuis quelques jours. Autant dire qu’elle était dévastée. Mais, bien entendu, cela ne se voyait pas. Quiconque la croisant dans la rue pourrait noter qu’elle n’avait pas l’éclat d’amusement ou de tendresse qui la caractérisait, ni son sourire magnifique qui faisait la joie de la plupart des photographes people, surtout avec les évènements des derniers mois. Non, à la vue d’une personne lambda, elle paraissait simplement plus maussade qu’à l’accoutumée, mais sans plus.

Alors qu’au fond, au-delà de toutes ces couches de convenabilité qu’elle était obligée de porter, Olivia était à vif. Elle avait l’impression que la vie avait perdu de son éclat. Tout lui paraissait plus terne, et presque plus rien n’avait d’importance. Elle ne vous en parlerait pas, si vous le lui demandiez. Et pourtant, quiconque lisant les journaux ou magazines people serait au courant, et donc involontairement curieux. Mais Esteban était devenu pour elle un sujet tabou. Ce qui faisait d’autant plus mal lorsqu’on savait qu’il était très rare pour elle d’avoir une discussion sans mentionner son fils à un moment où un autre…Mais elle ne pouvait pas s’y résigner. Plus maintenant.

Si elle s’écoutait, elle se serait terrée dans la chambre qu’elle partageait avec Sergio et n’en aurait plus bougé depuis cette journée fatidique où Karl était venu la chercher. Mais Olivia Luz-Descalzo avait des obligations. Le malheur n’était pas une raison pour s’échapper de paraître en société, encore moins quand on venait d’une famille aussi influente que la sienne. De plus, Esteban avait encore attiré l’attention des tabloïds et tous recherchaient la réaction des membres de la famille. Si celles de ses beaux-parents, de Juan et de Darian (qui s’en félicitait tellement que c’en était indécent) avaient été plus ou moins aisées à recueillir, passé le contrecoup du choc de l'annonce elle-même, tous cherchaient encore à avoir celle de la mère du principal intéressé, qui restait particulièrement discrète et difficilement trouvable, certainement grâce à la protection discrète qu’elle possédait en vivant chez le Sénateur de Louisiane, mais aussi grâce à son garde du corps personnel, particulièrement efficace.

En ce jour, Olivia traversait le parc alors qu’elle se rendait à une activité prévue de longue date par l’association. Tous ses membres auraient compris qu’elle ne se présente pas, mais la mexicaine d’origine s’y refusait, pour de nombreuses raisons. A ses côtés, Gael montait la garde, silencieux mais le regard perçant, scrutant les alentours. Il remarqua un photographe non loin et fit un signe à Olivia avant de se diriger vers l’opportun, qui n’en menait pas large. La brune soupira, avant de tourner la tête. Près d’un arbre non loin, un enfant jouait, courant en tous sens avant de chercher à se percher à un arbre. Attendrie, Olivia sourit et s’approcha du groupe, constitué de l’enfant, d’une femme et d’un nourrisson qui semblait –pour le moment- relativement calme. Une chaleur envahit la quarantenaire, qui se mit à murmurer dans sa langue maternelle.


« Mira que cosita tan bonita… ¿Que tal estas, niñito? »

Elle n’attendait évidemment pas de réponse, et s’était fait suffisamment de mal toute seule par l’usage même du surnom, qui lui avait échappé par réflexe maternel. Pour éviter de se laisser aller à de sombres sentiments, Olivia décida plutôt de détourner son regard du bébé pour le poser sur la plus adulte du groupe.

« Ce sont les vôtres ? »

Non pas qu’elle jugeait… Mais à l’attitude du plus vieux des enfants et à l’absence de ressemblance entre les petits et l’adulte, elle parierait sur une baby-sitter…avec des soucis de management de garçon hyperactif, peut-être.
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