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 La légende de Mor Dair

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Voodoo Child
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La légende de Mor Dair Vide
MessageSujet: La légende de Mor Dair   La légende de Mor Dair Icon_minitimeLun 26 Juin - 22:28


La Légende de Mor Dair

Une fable farfadet

Il y a de cela des millions d'années, il existait une vaste et luxuriante forêt au sein du Sidh. Et au centre de cette forêt grandissait un chêne. C'était un chêne vigoureux, robuste, aux couleurs éclatantes. Le chêne n'avait qu'un défaut: là où ses frères donnaient la vie à chaque floraison, ses propres branches restaient désespérément vides de glands.
Les années et les saisons passèrent, et le chêne continua de grandir, ses branches s'étendaient toujours plus haut dans le ciel, et ses racines poussaient toujours plus loin sous la Terre. Ses proportions devinrent telles qu'il en vint à cacher la lumière à ses propres congénères, qui, les un après les autres, dépérir lentement...

La désolation s'étendait à l'ombre du vieil arbre, menaçant jusqu'à l'existence même de la forêt. On dit alors qu'une brise étrange la traversa et, s'insinuant entre les branches du grand chêne, l'emplit d'un pouvoir fabuleux. Alors qu'il sentait la magie s'immiscer jusqu'au bout de ses racines, il connu enfin la sérénité qui l'avait fui depuis des millénaires. Mais la magie du Sidh est aussi inconstante qu'elle est puissante, et cette présence si rassurante s'estompa aussi prestement qu'elle était venue. La brise se dissipa et tout redevint calme.

Rien ne semblait avoir changé, et pourtant l'arbre pouvait encore sentir les résidus de puissances parcourant sa sève. C'était ténu, évasif, mais c'était bien là. En apparence pourtant, rien ne changea. Les derniers survivants de la forêt finirent par périr, laissant le chêne seul. Alors que le dernier arbre perdait son ultime feuille, la douleur et le désespoir envahirent l'arbre solitaire. Les bribes de magie toujours présentes dans ses veines s'éveillèrent, et le ciel se couvrit soudain, il se mit à pleuvoir des trombes d'eau. Le chêne n'y prêta même pas attention, trop occupé à pleurer ses congénères disparus.
Pendant des nuits et des jours, il plut sans discontinuer. Les mois passèrent et toujours il pleuvait. A l'usure, certaines branches du chêne craquèrent et d'autres se rabougrirent. Mais ce dernier n'y prêtait pas attention, son chagrin éclipsait tout.

Enfin, après des années et des années de pluie diluvienne, le chêne sortit de son deuil. Et au fur et à mesure qu'il reprenait ses esprits, la pluie s'atténua, jusqu'à ce qu'elle ne tombe plus. Les nuages se dispersèrent, et pour la première fois depuis des milliers d'années, la lumière du jour se faufila jusqu'à ses racines pour les lui réchauffer. Le chêne avait perdu de sa superbe, sa ramure n'était plus aussi touffue qu'avant, mais cela permettait à la lumière d'éclairer l'ombre sous ce dernier. Il fut troublé par le fait qu'il ne grandissait visiblement plus. De nouvelles branches avait poussé, mais en petit nombre et jamais plus loin que sa frondaison déjà existante.

Mais ce n'était pas la seul surprise qui l'attendait. Il sentit également un certain poids sous l'une de ses branches. Sa sève ne fit qu'un tour quand il découvrit, caché entre ses feuilles, un minuscule gland d'or. La joie qui l'anima alors eut un effet inattendu, la terre noire et morte qui s'étendait sous ses vastes branches, vit apparaître des touffes d'herbe verte. Puis se fut au tour de quelques plantes de faire leur apparitions, rapidement, toute la clairière fut recouverte d'un tapis de verdure. La vie reprenait son cours à l'ombre du grand chêne. Il eut la même la visite de quelques insectes étranges, probablement égarés dans le Sidh.

Les années continuèrent à passer, et le vieil arbre couvait son gland, tel une sentinelle implacable. Néanmoins, il restait bien seul, et pour tromper l'ennui, il s'amusait à jouer avec les saisons. Car il avait compris avec le temps, que la magie du Sidh ne lui avait pas seulement fait cadeau d'une progéniture, mais également du don de maîtriser les éléments autour de lui, aussi loin que ses racines s'étendaient. Une jour, il s'abandonna un peu trop à l'un de ses jeux, et par mégarde fit naître un vent plus violent qu'il le voulait. Alors que l'air lui fouettait le tronc et les branches, faisant vaciller jusqu'à certaines de ses racines les moins enfouies, il sentit le gland se détacher.

Il vit horrifié sa descendance se précipiter non pas vers le sol souple et fécond de la clairière, mais sur une grosse pierre qu'il n'avait encore jamais remarquée. L'inévitable se produisit, et le gland doré heurta la pierre dans un crac qui résonna longtemps dans la clairière. Le ciel commençait déjà à se couvrir alors que le chêne se laissait gagner par sa peine. Mais alors que la première goutte s'apprêtait à tomber, un rire enfantin sortit de derrière la pierre. Et alors que le vieil arbre retenait son souffle, un minuscule tête en forme d'amande émergea de la coquille éclaté du gland. Il arborait un sourire d'une largeur étonnante. Il déplia un corps frêle et malingre, un corps prématuré. Et pourtant, le nouveau-né semblait faire montre d'une agilité et d'une souplesse remarquable. Il tourna des yeux immenses aux pupilles multiples et colorées vers son géniteur, et arborant toujours ce sourire interminable, il prononça ses premiers mots: Mor Dair.

Le ciel s'éclaircit soudain, une douce brise se leva, et la Clairière s'apaisa. Le grand chêne avait enfin une descendance.

Ainsi se conclut la légende de Mor Dair et du premier Farfadet. Certains précisent toutefois que les restes brisés du gland doré ne restèrent pas inutiles. Mor Dair les assimila et grâce à la magie qu'ils contenaient, créa de nouveaux glands, qui donnèrent naissance à de nouveaux Farfadets, et cela jusqu'à ce qu'il ne reste plus de magie à l'intérieur.
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La légende de Mor Dair

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