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 Recherche de financements

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MessageSujet: Recherche de financements   Recherche de financements Icon_minitimeJeu 2 Aoû - 22:13

La famille Luz-Descalzo était connue pour bien des choses.

Tout d'abord, pour être la première fortune de USA, du continent américain (plus encore lorsqu'elle était couplée à son partenaire historique, les Selva Moreno) et probablement dans les 5 plus grosses fortunes mondiales. C'était un savant mélange de placements adéquats, d'intelligences acérées et d'alliances productives, sur de nombreuses générations.

Ensuite, pour son récent retour en politique. La branche principale de la famille était toujours celle qui s'était illustrée dans les domaines d'importance majeure, qu'il s'agisse de l'industrie, des sciences, du Barreau ou de la politique. Ils avaient même quelques artistes, bien que ces "lubies" soient généralement réservées aux membres de branches secondaire. Cela faisait cependant plusieurs générations qu'ils n'avaient pas été plus haut que des mandats de Maire... pas même un député ! Darian avait magnifiquement redoré le blason de la famille en devenant Gouverneur de l'Arkansas, et Sergio l'avait embelli en devenant Sénateur de Louisiane.

Enfin, pour ses débâcles plus récentes encore lorsqu'Esteban, héritier principal de la famille, avait attenté un procès à son père pour des violences qu'il aurait subi durant toute son enfance jusqu'aux premières années de son adolescence. L'affaire avait fait grand bruit dans tous les journaux du pays, suivie de près par la demande de divorce d'Olivia Luz-Descalzo, femme de Darian et mère d'Esteban. Puis c'est la vampirisation du jeune homme qui avait fait la Une de la presse people, donnant du grain à moudre à ses détracteurs. Puis sa disparition, la dépression de sa mère, son retour parmi les vampires de la Nouvelle-Orléans (bien qu'il restât introuvable)... et sa nouvelle disparition, peu après l'annonce de nouvelles lois pour les Outres. Le feuilleton ne s'arrêterait probablement pas là, d'autant que les médias s'en délectaient bien trop.

Cependant, ce qu'on retenait principalement des Luz-Descalzo, c'est qu'ils étaient riches. Très riches. Et que si les hommes investissaient principalement dans leurs affaires et/ou leur carrière, les femmes étaient bien plus promptes à distribuer cet argent à de nombreuses causes et autres œuvres de charités bien ordonnées. Olivia, notamment, était une mécène bien connue dans le Sud du pays (du Texas à la Floride, en passant bien évidemment par l'Arkansas et la Louisiane), pour toutes les causes qu'elle estimait dignes de ses finances.

C'était ainsi qu'elle avait tout d'abord financé l'association de protection des animaux dont elle était membre, avant d'en devenir Présidente. L'association avait à présent un prestige national et était représentée dans plusieurs états. Mais la riche héritière finançait également des hôpitaux, des centres de recherche médicale (dont un qu'elle avait construit en nom propre avec sa sœur Luisa) et des bâtiments éducatifs allant des écoles bilingues aux universités.

Car la première passion d'Olivia (...après son fils, bien entendu) restait l'Histoire. Celle du Mexique, son pays natal, en priorité, mais elle restait très ouverte et curieuse à ce sujet. Elle s'engageait donc dans la construction d'écoles quand celles-ci promettaient en retour un cursus approfondi en histoire du continent américain, des échanges avec des écoles de l'autre côté du Rio Grande, ou même un département de langues donnant une grande place à l'espagnol (et parfois même à certains dialectes maya). Elle était connue de l'administration des Universités de la Nouvelle-Orléans tout d'abord parce que son fils avait étudié à l'Ambassade et son neveu à Tulane, mais aussi parce qu'elle avait signé de nombreux chèques, notamment à la première (hors de question que son fils fasse sa rentrée universitaire sur un campus qui ne proposait pas une formation correcte !).

Dans ce contexte, il n'était pas illogique que le Doyen pense à elle lorsqu'il s'agissait de financer des recherches. Aujourd'hui, elle avait rendez-vous avec une jeune femme nommée Victoire. C'était tout ce qu'on lui avait dit, et cela lui suffisait amplement : les gardes du corps (ou plutôt Gael, puisqu'elle était actuellement seule à la Casa del Sol, le Sénateur ayant emmené son propre personnel de protection avec lui à Washington) se chargeraient de vérifier que l'identité de la personne qui devait se présenter d'une minute à l'autre était conforme à la description que le Doyen lui avait fournie par email. Olivia, pour sa part, avait demandé au personnel de cuisine de leur préparer une petite collation afin de rendre le rendez-vous le plus agréable possible.

Qu'elle finisse par financer les recherches de cette jeune femme ou non n'auraient que peu d'importance, si l'accueil n'était pas convenable.

Sur la terrasse surplombant le jardin magnifiquement entretenu, assise à une table pleine de mets divers et variés, une tasse de thé fumante posée devant elle, Madame Luz-Descalzo attendait avec impatience l'arrivée de son invitée.

C'était que, depuis que son fils et sa sœur étaient partis pour le Mexique, elle ne recevait plus énormément de visite.
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Victoire Estera Ari Wolff
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Victoire Estera Ari Wolff

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MessageSujet: Re: Recherche de financements   Recherche de financements Icon_minitimeVen 3 Aoû - 13:46

Le manoir Luz-Descalo avait l’air grand, très grand. Trop grand d’ailleurs comparé aux habitudes de Victoire, plutôt habituée aux bâtisses anciennes d’Europe, continent qu’elle n’avait quitté que depuis quelques jours.
Pourtant des monuments a la gloire des grands, des beaux et des riches elle en avait vu! Des édifices sacrés de milliers d’années, des maisons politiques ayant vu toutes les guerres et bien d’autres briques anciennes ayant bravé le temps pour nous parvenir... Mais les américains, eux, ils avaient quand même leur propre notion de folie des grandeurs, ne pouvait s’empêcher de penser Victoire. Mais, après tout, c’était probablement ce que se disaient les scribes, les philosophes et tous ces témoins de l’histoire lorsqu’ils voyaient des architectures dont ils ne doutaient pas forcément qu’ils s’accrocheraient aux vagues de l’histoire, comme une tique sur la cuisse d’un métamorphe canin.

Victoire regarda quelques seconde le manoir, essayant d’imaginer ce qu’il laisserait bien comme restes a l’histoire qu’elle chérissait tant. Tant et si bien d’ailleurs que si elle se trouvait ici ce n’était pas pour admirer la maison de la plus riche fortune des Etats-Unis, non. Mais plutôt pour subir ce que bien des chercheurs, connu comme moins connu, redoutent souvent: trouver des fonds afin de financer leurs recherches. Elle avait entendu bien des histoires abjectes a ce sujet, des humiliations, des moqueries, des contraintes... mais aussi des histoires de grandes amitiés et envolées savantes. Toujours était-il que Victoire, comme souvent, ne prenait pas ces histoires trop au sérieux et savait bien ce qui résultait dans la majorité des cas: une simple bénédiction de la part des deux parties pour intérêt commun.


L’histoire de Victoire au Louvre lui avait valu d’apprendre au moins une leçon en plus des autres: lorsque vos recherches en dépendent, il n’y a pas de « trop » en matière de préparation (la faute a une sombre histoire de prononciation de nom). Aussi avait elle passé la matinée devant son miroir a prononcer a voix haute le nom des Luz-Decalso jusqu’à en obtenir un accent quasi-parfait. Concernant sa tenue, qu’elle s’était affairée à préparer en même temps, elle avait décidé d’opter pour un pantalon-jupe noir et large lui montant jusqu’à la taille, d’un tissu léger et tombant. Son haut de coton rouge composait avec des manches courtes s’arrêtant aux coudes. C’était un haut très simple, rentré dans son pantalon et qui permettait d’ajouter une touche de couleur sans être criard. Victoire avait légèrement trop chaud dans ces vêtements, mais avait préféré la chaleur au coup de soleil monstrueux qui attendait sa peau blanche si jamais elle l’exposait trop a ce nouveau soleil de la Nouvelle-Orléans. Pour décorer le tout elle avait mis des créoles d’inspiration Inca (n’était ce pas approprié pour une archéologue en Amérique?) et avait négligemment nattés ses cheveux sur le côté.

Persuadé qu’elle était prête (mais l’est-on jamais vraiment ?) elle se décida a se présenter au gardien de la maison, a qui elle montra ses papiers Islandais avant d’être guidée vers son hôte. Suivant cet homme jusqu’à la terrasse, elle sentis une bonne odeur de nourriture s’intensifier: pas besoin du nez fin d’un animal pour savoir que cela sentais bon, pas non plus besoin d’être un expert culinaire pour voir que sur la table, il y avait beaucoup de spécialités culinaires du sud, sans doute un clin d’oeil de la maîtresse de maison?

C’est lorsque le gardien la laissa en compagnie de son hôte, que Victoire se rendit compte que finalement, non, elle n’était pas prête. En effet: comment saluait-on des personnes de ce rang dans ce pays? Une bise a la française ? Une révérence de l’étiquette royale espagnole ? Une poignée de main comme dans les milieux des affaires ?
Une boule d’angoisse monta dans le ventre de Victoire, elle en donnait rarement signe mais était plutôt émotive. En jeune fille raisonnée, elle décida d’ignorer ses sentiments et d’aller avec sa tête. La maîtresse de maison semblait plus proche des Habsburg que de Mr Lemaire du Caire. D’un autre côté, la révérence a l’espagnole datait, ça risquait de faire trop et Victoire préférait jouer sur sa situation de « femme du peuple » que de paraître ridicule. Elle décida de partir sur une petite révérence. Le pied gauche derrière le droit, on baisse légèrement la tête, pas de toilette a retenir ici, et flexon les genoux.

« Madame Luz-Descalo »

Elle remonta sa posture.

« Merci de m’accueillir au sein de votre demeure. Cette maison est splendide et la vue l’est tout autant. »

Elle admira la vue une deuxième fois avant de demander si elle pouvait prendre place.
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MessageSujet: Re: Recherche de financements   Recherche de financements Icon_minitimeDim 5 Aoû - 0:57

Gael Santos -ami de longue date mais surtout garde du corps d'Olivia Luz-Descalzo-avait repéré la jeune femme alors qu'elle s'était arrêtée devant le portail en fer forgé bordant l'entrée de la propriété, qu'elle était probablement en train de parcourir du regard. Sachant qu'elle était attendue, il lui avait ouvert l'accès à distance avant de venir à sa rencontre pour terminer de vérifier son identité et la conduire auprès d'Olivia. Ce n'était pas comme si le caméras de sécurité à l'entrée ne lui avaient pas déjà fourni tout ce qu'il avait besoin de savoir.

Il la salua d'un signe de tête qui se voulait aimable, mais le garde du corps paraissait si bourru pour qui ne le connaissait pas qu'il n'était pas dit que ce soit efficace. Evidemment, il aurait pu rendre les choses bien plus agréables en prenant la parole...


"Madame est sur la terrasse. Si vous voulez bien me suivre."

...mais ce n'était pas encore ça. Le fait qu'il n'appréciait pas des masses s'exprimer en anglais (avec son accent argentin qui ressortait à chaque coup, particulièrement sur des "r" qu'il roulait bien trop pour être considéré comme local) jouait peut-être un peu.

Bref, il guida donc ensuite la jeune femme sans plus de mots et la laissa à l'angle de l'immense terrasse avec un signe de la main dans la direction d'Olivia. C'était à elle de jouer, à présent.

La mexicaine, évidemment, était pour sa part beaucoup plus à l'aise. Ce rendez-vous sentait bon les relations mondaines, domaine dans lequel elle avait toujours excellé et qui lui manquait terriblement maintenant qu'elle ne suivait plus son mari à chacun de ses dîners d'affaires. Bien entendu, il restait les galas de charité et autres oeuvres associatives, mais l'époque était peu propice. Bien qu'ils allaient bientôt lancer un grand événement caritatif : l'été était l'une des périodes les plus propices à l'abandon d'un animal de compagnie.

Mais la jeune femme prenait la parole et il était temps de lui accorder son entière attention. Olivia s'était poliment levée quand son interlocutrice était arrivée et lui faisait donc face, ce qui lui laissait tout loisir de la décortiquer des yeux (en toutes convenances). La petite révérence lui arracha un sourire ravi : cette petite avait le sens des convenances. Qu'importe que ses vêtements ne soient pas de la plus grande facture, ils lui seyaient et c'était là l'important ! Par ailleurs, aurait-elle eu les moyens de s'habiller chez des créateurs, elle ne serait probablement pas là pour demander des fonds.

Olivia savait être perspicace, lorsqu'elle le voulait, bien que sur des sujets parfaitement triviaux.

Le compliment sur la maison lui fit relever un peu plus le menton, que son attitude et son allure avaient déjà rendus bien droits. Dans sa robe longue d'été de créateur couleur corail, ses origines ressortaient de sa peau aux bijoux en or de style maya avec lesquels elle retenait ses cheveux. La croix en or blanc qui habillait son cou traduisait plus encore le métissage dont elle était issue. C'est cependant en véritable états-unienne qu'elle l'accueillit, ouvrant grand les bras en signe d'amitié sans qu'il y ait jamais la moindre intention d'esquisser un geste d'embrassade.

C'était que les américains des USA savaient souffler le chaud et le froid en un seul geste. Elle l'avait bien appris. Son ton néanmoins transpirait cette chaleur propre à son Mexique natal.


"C'est moi qui vous remercie Mademoiselle, je suis tout à fait enchantée de votre présence ! Mais je vous en prie, asseyez-vous, venez me rejoindre."

La multi-milliardaire fit un geste gracieux en direction de la chaise qui lui faisait face tout en se s'installant élégamment à nouveau dans la sienne.

"J'ai pris la liberté de nous faire apporter une petite collation : vous trouverez là diverses mignardises de spécialités sucrées locales et un peu plus éloignées -j'ai cru comprendre que vous n'étiez pas sur le sol américain depuis très longtemps et il aurait été bien malpoli de ma part de ne pas en profiter pour vous offrir un échantillon de ce que la Louisiane vous réserve."

Au milieu des typiques riz au lait et à la cannelle, flans à la confiture de lait, gâteaux de maïs au chili et les éternels tamales (sucrés, pour l'occasion), on trouvait donc également les fameux beignets de Louisiane, ainsi que de minis bread pudding et quelques bananes flambées. D'un autre signe de la main, la mexicaine indiqua à son invitée qu'elle pouvait se servir avant de continuer.

"Je ne me suis cependant pas hasardée à choisir votre boisson. Nous avons du thé -noir, vert ou blanc, de Chine, du Japon et d'Inde-, des infusions également et bien évidemment, du café..." Elle se fit pensive un instant, semblant compter sur ses doigts alors qu'elle énumérait, avec un accent évidemment parfait sur le premier nom. "Il y a de La Esmeralda, du Kopi Luwak, du Sainte-Hélène et du Molokai, sans oublier le Santa Inès brésilien et il me semble que nous avons aussi plusieurs arabicas..." Son regard descendit à nouveau sur Victoire et elle lui adressa un sourire amusé. "C'est que Monsieur le Sénateur est très friand de café."
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Victoire Estera Ari Wolff
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MessageSujet: Re: Recherche de financements   Recherche de financements Icon_minitimeMar 7 Aoû - 20:39

Arracher un sourire des lèvres de son hôte est généralement bon signe, très bon signe. Fière de son effet, Victoire se nota dans un coin de la tête que la suite des évènements allait sans doute être placé sous le signe des bonnes manières. Aurait-elle pu en douter lorsqu’elle entendit parler pour la première fois des Luz-Descalzo ? Elle n’avait pas eu besoin de se renseigner de beaucoup sur eux, le doyen lui avait tout fourni lors de leur échange à son arrivée à l’université de l’ambassade, et ce qu’il en était ressorti c’est que si Victoire allait pouvoir s’amuser avec le nouvel équipement de l’université, c’était bien parce que les Luz-Descalzo avaient financé tout ça pour l’arrivé de leur fils (disparu avait-elle cru comprendre ?).

Si elle avait toujours trouvé ce pays trop... accroché à l’argent et aux résultats, raison pour laquelle elle avait évité jusqu’alors de mettre les pieds ici, elle devait bien reconnaître que ça avait ses avantages : de tous les pays dans le monde, c’était un dans lesquels les chercheurs étaient le mieux traités. C’était en tout cas ce que lui avaient affirmé ses collègues de l’autre côté de l’océan.
Toujours était-il que deux jours plus tôt, elle déposait ses valises dans une minuscule chambre universitaire. Bien trop petite pour accueillir un humain, des valises ET un vieux chat asthmatique et ses différents aérosols pour félin. Si bien qu’elle se demanda ce que « mieux traité » voulait dire dans leur langue. Elle était bien consciente que la chambre ne lui était donnée que pour un temps limité et que c’était déjà bien aimable de lui en avoir gracieusement laissé une. N’empêche qu’elle avait hâte de percevoir un premier salaire et de trouver autre chose. Non seulement pour elle, mais aussi pour son adorable vieux chat.

Elle ne se laissa pas prier lorsque son hôtesse lui proposa de s’asseoir, mais prit tout de même le temps de s’assurer de ne pas écraser le tissu de son pantalon dans le mouvement, elle ne voulait pas paraître négligée. Pas devant son hôtesse.

Il était temps de croiser tout ce qu’elle avait bien pu voir dans les films, documentaires et documents historiques de la renaissance qu’elle avait vus lors de ses cours. Elle se laissa donc calmement dicter les collations présentes sur la table, s’assurant de retenir ce que l’on lui présentait. C’est lorsqu’on lui dressa la liste des boissons disponible qu’elle se rendit compte de la richesse de son hôte, non seulement à cause du thé blanc, mais surtout à cause des types de cafés présentés. Le Kopi luwak était en effet un café connu pour son prix et... sa provenance. C’était autre chose que les cafés dilués qu’elle s’était forcée à ingurgiter lors de ses nuits de travail étudiant. Mais avait-elle vraiment envie de goûter à ce genre de chose ? Non seulement ça aurait été avide, mais en plus... boire un breuvage marron sorti — pardonnez du langage — du cul d’une marmotte, c’était pas tout à fait ce qu’elle annonçait être une « bonne » expérience. D’un autre côté, n’aurait-elle jamais une autre occasion de goûter un café aussi célèbre ? Probablement pas. Mais Victoire se décida d’être plus raisonnable en prenant une boisson, certes plus rare, mais qu’elle pourrait au moins se permettre d’acheter de temps à autre (fût-ce tout les 6 mois) :

« Monsieur le sénateur semble avoir le palais raffiné. J’apprécierai du thé blanc nippon, si vous me le permettez. » Répondit-elle avec un sourire aimable.

Admirant les bijoux de Madame Luz-Desclazo, Victoire remarqua la croix d’or précieux qui coulait sur sa poitrine. Une femme chrétienne donc ? Victoire se demanda de quelle branche du christianisme elle pouvait bien être issue. Elle-même croyante, en sa précieuse dame et son amant, elle n’avait que peu de soucis avec les autres religions, qui pour elle n’étaient que différentes expressions d’une grande foi de source commune. Elle était en revanche bien consciente de la méfiance que l’exotérisme de certaines religions inculquait à leurs pratiquants. Souhaitant prendre la température, elle se risqua à apporter la conversation à ce sujet. Gardant le plein contrôle de la boule qui lui grossissait légèrement dans l’estomac, elle se lança sur un air qui se voulait bienveillant :

« Je ne peux m’empêcher d’admirer vos bijoux, je me risquerais à penser à une croix catholique au vu de votre nom latin ? Ce sont en tout cas de beaux ornements, d’où viennent-ils ? »
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MessageSujet: Re: Recherche de financements   Recherche de financements Icon_minitimeMer 8 Aoû - 23:12

Une moue pincée caractéristique passa un instant sur le visage de la riche héritière, détrompé cependant par l'amusement subtil présent dans ses prunelles foncées. Elle leva une main et fit signe de deux doigts en direction de la porte. Presque aussitôt, une femme vêtue d'un tailleur gris clair sortit du bâtiment pour s'approcher de la table de la terrasse.

"Pour moi, le café a une odeur si forte qu'elle occulte toutes les douceurs qui peuvent l'accompagner...ce qui est bien dommage." Elle changea de langue sans ciller pour s'adresser à sa gouvernante. "Maria, un thé blanc du Japon pour la jeune demoiselle, je te prie."

La-dite Maria hocha la tête rapidement avant de s'en retourner en cuisine. Olivia lui adressa un sourire de remerciement rapide avant de prêter à nouveau attention à Victoire. Lorsque celle-ci mentionna les bijoux, la main de la mexicaine se porta aussitôt sur la croix argentée, qu'elle caressa du bout des doigts. Un sourire indulgent se dessina sur ses lèvres.

"En effet... Les liens des Luz-Descalzo avec le catholicisme remontent à loin. J'ai pour ma part été élevée dans le catholicisme mexicain le plus traditionnel, ne manquant pas le moindre dimanche de messe."

C'était encore vrai aujourd'hui, bien que certaines de ses convictions aient été ébranlées ces dernières années. Le regard d'Olivia se fit plus lointain et son sourire prit une teinte nostalgique.

"La croix est un cadeau d'Esteban, mon fils. Je ne sais pas où il se l'est procurée, mais il est vrai que c'est un beau bijou."

Probablement le moins cher de tous ceux qu'elle portait, mais néanmoins le plus précieux, si on lui demandait son avis. Pendant quelques secondes, l'attention de Madame Luz-Descalzo dériva sur son enfant. Esteban était parti au Mexique avec Luisa, après l'annonce de ces nouvelles lois concernant les outres. Son père et son oncle ayant de très mauvaises intentions à son égard depuis sa transformation, il aurait été trop dangereux pour lui de sortir se recenser une fois par mois, nouvelle identité ou non. Olivia le savait et comprenait cette décision, mais elle n'en était pas moins triste de ne plus voir son fils aussi souvent qu'elle le souhaitait. Il aurait été suspect qu'elle fasse soudainement de nombreux aller-retours à Veracruz, même si elle était connue pour ses voyages sur un coup de tête (ce n'était pas comme si elle devait se poser des questions de budget).

Un soupir triste lui échappa, qui ne lui ressemblait pas tant mais qu'elle arborait de plus en plus depuis l'annonce du procès des années plus tôt. Nul doute que son enfant lui manquait (cela avait toujours été le cas) et qu'elle pourrait rester dans cette contemplation nostalgique un bon moment si elle n'avait pas été interrompue par le retour de Maria, un plateau entre les mains contenant une théière de manufacture japonaise et la tasse assortie, qu'elle déposa délicatement devant Victoire.

"Votre thé, mademoiselle. Attention, c'est très chaud."

L'accent hispanique de la gouvernante ne l'empêchait pas de parler un anglais impeccable. Olivia lui répondit cependant dans leur langue maternelle.


"Merci, Maria. Tu peux disposer."

Avec une petite courbette (qui n'est pas sans rappeler celle exécutée par Victoire elle-même un peu plus tôt), Maria se retira à nouveau dans la maison, probablement pour bénéficier d'un repos bien mérité, au vu de tout ce qui est sur la table. Reprenant ses esprits, l'héritière passa sa main dans ses cheveux, touchant ainsi l'ornement en or qui la ramène à leur précédente conversation.

"Oh, quant à cette broche, c'est un héritage familial. Il aurait été forgé par les premiers membres espagnols de notre famille arrivés sur les terres que deviendront le Mexique, forgeant notre lignée."

On sent à son ton qu'elle pourrait continuer des heures durant, mais elle parvint à s'interrompre à temps, reportant son attention sur Victoire.

"Sont-ce les bijoux en eux-mêmes ou leurs histoires qui vous intéresse, mademoiselle ?"

Un sourire toujours aussi agréable aux lèvres, le regard de l'aristocrate avait néanmoins trouvé un sérieux non pas protocolaire mais signe qu'elle était prête à entrer en affaires. Elle avait été élevée par une famille de businessmen, tout de même. Ce qu'on avait tendance à oublier, car Darian l'avait longtemps priée de se tenir au rôle de l'épouse-vitrine parfaite. Mais Olivia connaissait déjà (du moins en partie) la réponse à cette question. Sa tasse de thé à la main, sur le point d'en prendre une gorgée, elle attendait simplement de savoir comment la jeune chercheuse allait choisir d'y répondre.
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Victoire Estera Ari Wolff
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MessageSujet: Re: Recherche de financements   Recherche de financements Icon_minitimeJeu 9 Aoû - 20:34

Entendre des personnes parler entre elles une langue que l’on ne maîtrise pas fait toujours son effet. Victoire en avait l’habitude, à force de se déplacer, et avait fini par se sentir plus à l’aise lorsque quelques touches d’inconnu venaient transpercer dans le paysage que lorsqu’elle était dans un endroit trop familier. La familiarité était un bon repos, et prenait tout son sens pour des vacances par exemple, mais dans sa vie quotidienne, les réflexes de chercheuse de Victoire la rendaient méfiante de tout état trop familier. La familiarité signifiait une certaine mort intellectuelle dont elle ne voulait pas être victime, apprendre, par la voie orale ou écrite, était une des façons les plus simples d’éviter une dégradation des facultés de réflexions. Et ces facultés de réflexions, elle en avait besoin.

Visiblement elle avait touché une corde sensible avec sa question, et elle se contenta de rester dans un silence respectueux, écoutant son hôtesse avec tout le soutien qu’une oreille d’inconnue puisse apporter. Les doutes de Victoires se confirmaient par la même occasion, il s’agissait bien d’une famille catholique. Pas les pires se disaient-elle. Certes, ce sont bien eux qui avaient démarré les bûchers il y a bien longtemps, mais l’avantage des catholiques par rapport aux autres chrétiens c’était qu’ils étaient dans une optique de bienveillance, d’humilité et de sacrifice bien plus marquée que, disons, les protestants. Victoire se permit aussi une pensée pour le doyen : avec ces histoires de recensement, auquel elle s’était sagement pliée pour obtenir la célébrissime green card, il avait forcément été au courant de sa statue de Wiccan. Alors au nom de quoi l’avait-il envoyé chercher un financement auprès d’une famille catholique ? Y avait-il autre chose, de plus profond, de caché, dont elle n’était pas au courant ? Très probablement... Cette ville semblait renfermer son propre écosystème, et son intuition lui disait que ça n’allait pas être un « simple » choc culturel.

Elle souffla sur la tasse avant de prendre une gorgée de la boisson qu’avait apportée la gouvernante. C’était bon. C’était plus que bon, c’était même excellent. À défaut du couinement de plaisir que pouvait procurer la bonne nourriture, c’était un sourire léger qui se dessina sur les lèvres de Victoire. Une partie de ses sentiments négatifs s’étaient effacés, ça y est, elle était dans le moment, elle se contentait d’être là avec sa tête et advienne ce qu’il pourra : elle n’avait pas d’énergie a mettre dans ses sentiments profonds pour l’instant.

« L’un n’exclut pas l’autre. L’esthétique visible de vos bijoux ne m’empêche pas de m’interroger sur leur histoire. » répondit Victoire.

Comment s’expliquer sinon la popularité des Antiquaires ? Eux qui relançaient constamment le débat de la place des objets à valeur historique. Devraient-ils aller dans les musées ? Dans les caves de laboratoires de recherches ? Ou dans une collection privée ? D’aucuns diraient qu’ils devraient retourner à leur propriétaire d’origine, mais on ne pouvait pas toujours le retrouver. Et surtout il y avait cette histoire de morale. Victoire avait toujours été tiraillée entre la morale, plus émotive, et la logique, plus intellectuelle. Car combien de découvertes du passées auraient été passées sous silences si l’éthique du chercheur avait été la même qu’aujourd’hui ? Mais la morale lui apportait également beaucoup, les sites d’archéologie préventive en étaient le meilleur exemple. C’était un sujet épineux, qu’elle avait toujours réussi à éviter. Mais son intuition, encore elle, lui disait qu’elle allait avoir du choix à faire à l’avenir. Elle espérait que son intuition se trompait.

« Mais j’ai le sentiment qu’une présentation s’impose. »

Elle n’était pas dupe et se doutait bien que Madame avait déjà toutes les informations dont elle avait besoin sur Victoire. Mais peut-être voulait-elle l’entendre de sa propre bouche ? Victoire reposa sa tasse et redressa sa posture, faisant directement face à son hôtesse et la regardant dans les yeux, elle commença.

« J’ai grandi en Islande, dans une famille de professeurs-chercheurs qui m’ont transmis leur amour pour le savoir. C’est donc assez logiquement qu’arrivé à l’âge de mes études j’ai souhaité embrancher leurs pas. J’ai donc poursuivi mes ambitions en histoire, et me suis rapidement spécialisée dans l’histoire magique de manière générale, il s’agit d’une préoccupation moderne de notre société qui a pourtant été peu explorée… »

Elle posa sur la table un exemplaire de sa thèse, qu’elle avait fait imprimer spécialement pour la visite.

« Peut-être avez-vous déjà eu l’occasion de découvrir ma thèse ? Amulettes, Talisman… Histoire des objets magiques des civilisations du bassin méditerranéen de l’an 3000 Av JC à 300 av. J.-C. »


Elle marqua un silence, pour soutenir sa question.

« Il est inspiré d’un vieux sujet de thèse datant de 2017 que j’ai eu l’occasion de trouver en regardant les archives du Louvre, où j’ai rapidement été admise pour mes études. Celui-ci traitait des amulettes et de la momification en se basant sur les ressources du Louvre de l’époque. Ça a été le début d’une prise de conscience : si bien des historiens contemporains ont étudié les effets de la révélation sur notre monde, la recherche historique antique de la magie est marginalisée. J’ai souvent été critiquée pour avoir sélectionné un pan de recherche aussi large, 3000 années d’histoire sont extrêmement longues, mais c’est bien en cherchant aussi large que l’on a l’occasion de se rendre compte de pattern, de liens de cause à effet, ou de liens tout courts qui nous auraient échappé en restant concentrés sur une période précise. »


Victoire s’emportait dans son discours, elle n’arrivait plus vraiment à s’arrêter, mais sa passion pour son sujet prenait le dessus. Pas de mots compliqués, loin de là, mais elle espérait être claire et ne pas avoir perdu son interlocutrice, malgré tout elle avait eu un sentiment de femme éduquée devant elle, et elle continua.

« Toute publication entraîne forcément des détracteurs, c’est le propre de la science, que ferions-nous si nos paires ne s’amusaient pas justement à démontrer que nous avons tort ? Bien avant toute considération personnelle je pense que doit primer la neutralité, en particulier en histoire où il est très facile de rester enfermé dans son propre point de vue, d’être biaisé par ses croyances ou par sa communauté. »


Elle reprit une gorgée de son thé, et continua.

« Aujourd’hui, si je suis à La Nouvelle-Orléans, c’est parce que certains artefacts, dont vous avez certainement entendu parler, ne sont disponibles qu’ici pour pouvoir m’adonner à un sujet qui n’est que la suite logique de ma thèse : la Grande révélation.

J’ai le sentiment que les choses vont bien plus loin que ce qui a été rendu public. J’ai également le sentiment que beaucoup d’informations ont été biaisées par les croyances de nos différents groupes. La première se situant déjà dans le vocabulaire ! Un simple exemple : nous parlons beaucoup de démons. Mais le mot démon n’a jamais eu la même signification et même symbolique selon les lieux et les époques, j’aimerais savoir que ce mot implique réellement, ce qu’il implique pour ceux qui nous on fait parvenir leurs témoignages d’une époque qui d’un point de vue moderne paraît sombre… »


Elle s’arrêta quelques instants, reprenant le cours de sa pensée. Hésitant quelques instants, elle osa tout de même finir sur l’objet de sa visite, regardant son hôtesse droit dans les yeux elle conclut.

« Mais impossible de faire la moindre action sans les fonds nécessaires. Même une simple histoire de vocabulaire. »
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MessageSujet: Re: Recherche de financements   Recherche de financements Icon_minitimeMer 27 Fév - 15:03

Si le changement de langue avait offusqué son invitée, Olivia en aurait été la première mal à l'aise : il aurait en effet s'agit là d'une erreur d'étiquette des plus grossières, qu'une Selva Moreno -et plus encore une Luz-Descalzo- n'aurait pu commettre. Heureusement pour toutes deux, il n'en fut rien, mais il était vrai que la riche héritière gardait cette "vilaine" (selon sa belle-famille) habitude de parler à son personnel dans leur langue maternelle lorsqu'elle était commune. A Little Rock, Darian avait tout fait pour que ce ne soit pas le cas, et seul Gael avait échappé à l'exigence de l'homme. Ici, à la Casa del Sol, les règles n'étaient plus les mêmes et la mexicaine en profitait sans aucune vergogne.

L'incident diplomatique ayant donc été évité, la conversation reprit sur un thème que l'aristocrate appréciait particulièrement : l'histoire, plus précisément celle de sa famille. Elle aurait pu discourir très longtemps sur cette dernière si elle avait été dans une simple discussion mondaine. Mais Victoire était venue ici dans un but précis, et il aurait été de mauvais goût de se perdre en digressions avant que celui-ci ne soit évoqué. Plus tard, peut-être...

D'un élégant pas-de-deux, Olivia redonna la parole à son invitée, qui se chargea elle-même de les remettre d'une pirouette sur les rails. Sirotant son propre thé, l'héritière approuva la réplique d'un très léger hochement de la tête. Toutes deux savaient parfaitement pourquoi la chercheuse était là aujourd'hui, et pourtant cette dernière n'avait nullement fait de commentaire sur les sommes faramineuses qui transpiraient dans chaque recoin de la villa, jusqu'à la personne d'Olivia elle-même. Une erreur que d'autres avaient commis avant ce jour et qui leur avait valu de ne pas être financés par la mexicaine, moins naïve qu'on pourrait le croire sur certains sujets. L'idée de n'être vue que comme une simple poule aux oeufs d'or lui déplaisait fortement, bien que ce soit un rôle dans lequel elle se complaisait depuis son mariage. Le paradoxe Olivia Luz-Descalzo en une phrase.

La jeune femme entreprit donc de se présenter elle-même ainsi que son projet. La mexicaine porta sa tasse de thé à ses lèvres, son regard cependant fixé sur son interlocutrice. Elle l'écoutait avec attention, gardant ses commentaires pour elle. Il était cependant intéressant aux yeux d'Olivia que la jeune femme ait décidé de suivre les traces de ses parents. C'était un sentiment qu'elle partageait...

Madame Luz-Descalzo posa sa tassé de thé et en profita pour prendre l'exemplaire de la thèse, qu'elle se mit à feuilleter en même temps qu'elle en écoutait la description faite par Victoire. La question qu'elle lui avait posée était sans aucun doute rhétorique, car peu de personnes autres que des spécialistes prenaient le temps de lire ces choses-là, ce qu'Olivia n'était pas. Si le Doyen lui envoyait des jeunes chercheurs prometteurs, c'était parce qu'il connaissait sa passion pour l'Histoire. Et ses connaissances. Ce dont la jeune brune lui parlait n'était pas sa spécialité, mais la période qu'elle couvrait ainsi que le thème de civilisations anciennes lui parlait. La mexicaine était très attachée à son héritage maya et s'était longuement passionné pour ce peuple qui occupait ses terres natales bien avant l'invasion du colon blanc -à qui elle était également redevable dans une certaine mesure, mais c'était une autre histoire. De ce point de vue, le fait que la jeune femme ait étudié les civilisations du bassin méditerranéen lui plaisait.

Son esprit avait inconsciemment occulté la mention "magique". Par contre, il avait retenu "Louvre". Olivia Luz-Descalzo était connue pour sa frivolité, mais c'était aussi qu'elle avait un mental extrêmement sélectif... et que peu de choses valaient son attention.

C'était aussi le témoin d'un esprit de conservation féroce.

Elle lut quelque phrases de la thèse ici et là, s'intéressant particulièrement à l'introduction et la conclusion, avant de refermer l'ouvrage tout en le gardant sur ses genoux et en relevant la tête pour regarder à nouveau son interlocutrice avec un sourire intéressé. Elle hocha la tête à la mention de neutralité. Une fois de plus, c'était un argument qui lui parlait. Cette jeune femme semblait savoir ce qu'elle faisait et cherchait à le faire bien, ce qui n'était pas toujours le cas de tous.

Olivia prit elle aussi une nouvelle gorgée de son thé lorsqu'on en arriva au présent. A la mention de la Grande Révélation, sa main trembla, manquant de reverser le liquide. Elle reposa la tasse sur son socle avec moins de délicatesse qu'elle n'en avait fait preuve jusqu'à présent et son autre main prit aussitôt le chemin de son cou, où elle se mit à jouer avec le pendentif qui y pendait. Clairement, ce pendant de la conversation la mettait beaucoup moins à l'aise. Quand les démons furent nommés quelques instants plus tard, la main de l'héritière se serra encore un peu plus sur la croix qui pendait à son cou. Furtivement, son pouce s'égara sur le côté, comme passant sur une cicatrice invisible. Ses yeux noirs se posèrent sur le ciel, pour qu'elle constate qu'il faisait encore grand jour. A ce moment-là seulement, elle parut se reprendre un peu et relâcha son étreinte.

Victoire entra finalement dans le vif du sujet et la raison de sa présence ici : le manque de financements. Malgré la main qui jouait toujours avec son collier, Olivia devait reconnaître que la jeune femme avait du cran, une intelligence certaine et faisait preuve de beaucoup de volonté pour mener à bien ce qu'elle pensait être juste. A plus d'un titre, elle lui rappelait quelqu'un... mais là n'était pas le sujet.


"Est-ce donc une quête de la vérité que vous avez l'intention de mener, Mademoiselle Wolff, ou de justice ? Certains historiens ont tendance à mêler les deux, au mépris des règles de leur propre vocation."

Le message était plutôt clair : Olivia n'avait nullement l'intention que ses finances servent à blanchir un quelconque non ou une espèce sous un prétexte plus ou moins fallacieux. Savoir ce qu'il en était réellement, néanmoins, n'était pas sans intérêt... ne serait-ce que pour son confort psychique personnel.

"Le Doyen m'a fait un portrait très élogieux de votre carrière. Vous semblez être une jeune femme avec la tête sur les épaules et un objectif correctement défini. Avez-vous commencé à prévoir un échéancier de vos travaux ? Pensez-vous vous lancer dans cette entreprise seule, ou d'autres chercheurs vont-ils s'y greffer ? Les seuls artefacts dont vous avez besoin sont-ils effectivement à la Nouvelle-Orléans, ou allons nous devoir également compter des frais de déplacement ? Par ailleurs, avez-vous l'intention de participer à des conférences, séminaires ou autres pendant l'élaboration de votre thèse ? Le Doyen vous a-t-il parlé d'une possibilité d'enseigner pour couvrir certains frais ? Qu'en pensez-vous ?"

La mexicaine avait volontairement occulté le sujet des démons à présent, instinct de préservation oblige. Tout comme elle essayait d'éviter de penser à ce que les recherches de cette jeune femme pourraient dévoiler. Elle était bien trop partagée sur la question.

S'intéresser à des détails cliniques permettait donc d'efficacement passer tout cela à la trappe, tout en étudiant de détails tout aussi importants : Olivia Luz-Descalzo pouvait paraître naïve, mais elle détestait donner à qui ne prouvait pas qu'il en était digne.

Ou nécessiteux, par charité chrétienne évidemment.

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Victoire Estera Ari Wolff
Wiccans
Victoire Estera Ari Wolff

Identification
Emploi: Chercheuse sur la Grande Révélation à l'université de la NO
Age apparent: 23 ans
Dangerosité:
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MessageSujet: Re: Recherche de financements   Recherche de financements Icon_minitimeSam 11 Mai - 23:41

En sortant de son long monologue, Victoire avait pu apercevoir que son hôte semblait se décrisper de quelque chose. Visiblement le sujet abordé l’avait dérangé de quelque manière. Elle avait son idée sur la partie du discours qui avait bien pu mettre Mme Luz-Descalzo dans cet état. En dehors de quelques Outres, qui trouvaient un véritable intérêt à clairement comprendre quels sont les démons auxquels la grande révélation faisait allusion, peu de monde était véritablement à l’aise face à aux idées lancées par celle-ci. Elle soupçonna d’ailleurs une pointe de défi dans la voix de son interlocutrice lorsque celle-ci lui demanda si elle cherchait la vérité ou la justice.


Victoire senti bien son égo en prendre un coup, mais elle était bien obligée de reconnaitre un certains biais personnel dans ses recherches: depuis que la Grande Révélation avait lancé traduit ces ancêtres en démons, peu d’Outres étaient tranquille. Certains pouvaient se cacher, faire semblant lorsqu’ils étaient situation sociale, les Wiccan entre autre, mais les autres subissaient de plein fouet les conséquences de cette révélation. Victoire avait toujours été persuadée qu’il s’agissait d’une erreur de traduction. Non pas une erreur des mots, mais au une erreur des cultures. Il n’y avait qu’à voir a quel point la perception du « démon » est différente en europe et en asie! Mais oui, elle était probablement biaisée. Il peut-être difficile d’accepter que dans son sang coule la directe conséquence d’un pacte avec de tels êtres, quand bien même ce pacte remonterai à de milliers d’années.

Mais elle avalerait sa fierté.


« Je reste bel et bien humaine. L’erreur est dans ma nature, mais la volonté l’est tout autant. J’ai conscience des conséquences que pourraient porter de telles recherches, mais derrière celle-ci se cachent bien une résolution de trouver la vérité et non pas de la maquiller pour me convenir. »


Est-ce comme ca que commence l’histoire? Une personne qui annonce comprendre les conséquence de ses actions alors que celle-ci pourraient bien coûter en coûter à des populations entières? Elle regarda son interlocutrice droit dans les yeux en prononçant ces mots, ses yeux verts grisant s’emplissant d’un discret feu, que celui-ci soit lié à sa jeunesse ambitieuse ou à son obsession de chercheuse, impossible de le savoir.
Elle croyait à ce qu’elle disait. Pourtant une petite partie d’elle se rendait compte du poids qu’allait porter le futur, et elle senti sa tête vibrer. Elle reprit une gorgée de ce thé en se redressant pour chasser ces pensées.


Elle laissa son regard couvrir le jardin quelques instants. Sa déesse et son amant étaient avec elle, et elle pouvait le sentir au plus profond d’elle. La vue était de vert luxuriant et de jaune d’été, et elle pouvait sentir le soleil de la saison les entourer. Les prochaines questions étaient beaucoup plus formelle, et elle ne s’en inquiétait pas trop. C’étaient les première recherche dont elle serait à charge, mais elle avait pris le soin de préparer ce qu’elle pouvait dans l’avion par lequel elle était arrivée deux jours plus tôt.


Certaines de ces questions dépendaient entièrement du financement qu’elle allait recevoir et de l’ampleur que ses recherches pourraient prendre.


« Comme vous le savez, les recherches de qualités prennent leurs temps et on essaye de limiter les échéances aux papiers à publier en fonction des revues ou conférences. Je compte bien évidement publier des papiers durant mes recherches et participer à divers évènements, je pense que c’est essentiel pour correctement construire son sujet et s’assurer que celui-ci aille dans la bonne direction. J’ai déjà eu l’occasion de commencer mon état de l’art, il ne devrait pas être très long car mon sujet est peu recherché. Je pense avoir besoin de 3 mois pour mon état de l’art et pour correctement mettre en place mes recherches. »

Elle sortie un carnet dans lequel elle avait noté plusieurs conférence qui auraient lieu dans l’année.

« Je compte rester maître dans ma recherche, en revanche je n’ai pas choisi cette académie au hasard. C’est en effet ici que sont actuellement entreposée les stèles qui vont me permettre de travailler, mais c’est également ici que sont réuni certains des meilleurs chercheurs en sciences humaines, je suis certaine que leurs travaux ne vous ont pas échappé. Ainsi que je ne serais pas seule et j’aurais toutes les ressources humaines nécéssaire sur lesquels m’appuyer dans le cas où je serais dans une impasse. »

Là dessus elle posa sur la table quelques publications afin de montrer un échantillons des papiers sur lesquels elle comptait s’appuyer. Elle avait bien sûr fait attention à sélectionner des noms venant de l’UA.


« Tout ceci n’est qu’une base. Plus j’aurais de fond pour effectuer des déplacements, d’objets ou de chercheurs, mieux ma recherche pourra avancer. »


Elle s’arrêta pour prendre une gorgée de thé, mais arrêta la tasse peu avant sa bouche.

« Concernant le poste d’enseignant-chercheur, ce serait un honneur. Il aurait l’avantage d’également me permettre de payer un logement convenable et de participer à la vie de l’université, sans oublier la reflexion commune qui peut se dégager de certains cours. Cependant cela signifierait pour moi avoir moins de temps à consacrer à mes recherches. »


Elle souffla sur sa tasse avant d’en prendre une gorgée.

« Ai-je pu répondre à vos questions? Qu’en pensez-vous? »




Dernière édition par Victoire Estera Ari Wolff le Dim 22 Sep - 17:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Recherche de financements   Recherche de financements Icon_minitimeSam 22 Juin - 23:37

Le dos bien droit dans sa chaise de jardin extrêmement confortable (n'allez pas vous imaginer de vulgaires chaises en plastique, il s'agissait de modèle en bois d'ébène des plus prisées sur le marché actuel, bien qu'il s'agisse de modèles uniques, le Sénateur étant amateur de bonnes choses, comme tout Luz-Descalzo qui se respecte), sa tasse de thé dans une main et l'autre sagement posée sur son genou, Olivia écoutait attentivement la réponse de son invitée. Elle avait bien remarqué que sa question n'avait pas l'air d'enchanter Victoire. Cependant, cette dernière paraissait y réfléchir avant de lui répondre, et c'était déjà un bon point aux yeux de l'héritière : beaucoup se seraient empressés de rejeter l'accusation sous-jacente, se rendant coupables par défaut. La chercheuse ne commettrait pas ce faux-pas, ce qui était un bon point, peu importe la réponse qu'elle allait donner ensuite.

Il était évident que la jeune femme savait très bien manier les mots. Issue d'une famille d'entrepreneurs, mariée à une autre de politiciens, la mexicaine savait reconnaître le profil. Et elle se targuait également, dans une certaine mesure, d'être capable de déceler l'honnêteté de ces beaux-parleurs. Pas lorsqu'elle était face à meilleure qu'elle, bien entendu, sinon elle n'aurait jamais gobé tous les mensonges que Darian avait pu lui faire avaler. Mais elle pouvait voir dans le regard de Victoire que cette dernière croyait à ce qu'elle disait.

Ses paroles sur la naissance (en quelque sorte) de l'Histoire parlaient évidemment à la femme métissée qu'elle était. Le regard sombre de la multimilliardaire s'adoucit légèrement, sans pour autant perdre de son air inquisiteur. Les questions qui suivirent, néanmoins, étaient beaucoup moins pointues et en disait par conséquent long sur la direction qu'Olivia souhaitait donner à cette conversation : s'intéresser à des contraintes matérielles n'aurait eu aucune utilité si la balance ne penchait pas déjà d'un côté plus que de l'autre.

Olivia posa sa tasse de thé, à présent vide, sur la table tout en écoutant les plans de la jeune chercheuse. Elle semblait avoir bien analysé sa situation et ses besoins, autant dans des termes sociaux que financiers. Elle jeta un œil aux papiers qu'on venait de poser sur la table et reconnut effectivement certains noms comme étant ceux de personnes éminentes au sein de l'Université (sauf avoir pour autant été lire leurs publications dans les détails).

Madame Luz-Descalzo croisa ses mains sur ses genoux, écoutant avec attention les dernières paroles de son invitée, avant de répondre avec un sourire qui paraissait de bonne augure.


"Tout à fait. Le Doyen ne s'était pas trompé sur votre compte, vous m'en voyez ravie."

Olivia prit le temps de se resservir une tasse de thé et d'en proposer à la jeune femme avant de continuer.

"Sans vous mettre la pression sur les dates, je souhaiterai avoir accès à chacune de vos publication le moment venu. Financer vos déplacements ne me dérange pas dans la limite du raisonnable, c'est-à-dire qu'ils doivent être justifiés et avec assez d'avance pour en permettre l'organisation. Pour ce qui est des autres, il faudra plus d'organisation et eut-être s'appuyer sur la création de colloques pour débloquer d'autres moyens de financements additionnels."

Une gorgée de thé.

"J'ai cru comprendre que vous aviez déjà un logement. Je suis prête à vous avancer dès aujourd'hui l'équivalent de trois mois de loyer ainsi qu'une allocation pour vous nourrir afin que vous puissiez vous concentrer pleinement sur les débuts de votre recherche sur place et la consolidation de votre état de l'art. Après cela, un poste d'enseignant-chercheur serait vraiment une bonne chose, si vous ne décidez pas de le prendre dès la rentrée. J'aimerais également, si possible, avoir une idée de budget provisionnel sur l'année."

Olivia reposa sa tasse avant de regarder son invitée dans les yeux.

"Votre projet m'intéresse, Mademoiselle Wolff. Ce que vous cherchez à découvrir peut être aussi terrifiant qu'il peut apaiser les esprits du monde. C'est une grande responsabilité que vous portez là, même si uniquement au sein de la communauté scientifique. Pour le moment. Je suis prête à vous épauler dans la mesure de mes moyens."
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