[16+!] Petit nid au bord de l'eau [Suite à Answer the call]

<< Answer the call

Un détour et une fausse route plus tard, je me stationnais finalement dans l’espace qui m’était réservée par le propriétaire du bloc à appartement. Marmonnant les dernières paroles de Mairead Nan Cuiread avec ma mère, j’éteins ma voiture et sortie.

- Et voilà, nous sommes rendus. T’inquiète pour la distance, il y a un bus qui passe pas loin et ça ne me dérange pas de te conduire quelque part après si c’est en ville…

Je montai à l’appartement, celui que j’avais choisi pour sa vue au-dessus des digues, vers le lac. Je pouvais presque me faire croire que j’avais une vue sur la mer…
Déposant mon sac sur la table d’entrée, je lui fis rapidement faire un tour de l’appartement, ce qui, considérant sa petitesse, consistait à tourner sur moi-même en nommant tour à tour la cuisine, la salle de bain, la chambre et le salon. Je me dirigeais vers la lingerie, à la recherche de serviettes.

- Comme je disais là-bas, n’hésite pas à prendre une douche si tu le veux. Mes savons sont sans parfum et naturels, évidement, alors tu ne te retrouveras pas à sentir la rose et les fraises.

Me tournant vers lui avec un sourire, amusée par mon commentaire, je lui tendis serviette et débarbouillette.

- Il y a même une buanderie au sous-sol si tu veux laver tes vêtements. J’ai probablement un sarouel qui pourrait te faire en attendant.

Il ne voit pas trop le temps passer, dans la voiture. Il fait bon, la lèvre et le nez pulsent sereinement mais de façon un peu moins présente, et la musique le berce. Zénon est un chat tranquille, en voiture, oui. Du genre à regarder le paysage sans trop parler ni forcer la conversation si on ne l'engage pas.

- Oh, ne t'embête pas Je vais pas demander non plus à ce que tu fasse le taxi. Je marcherai ou je prendrai le bus. Mais c'est gentil de proposer. Moi je vis.. par là-bas, si je m'oriente bien.

Il te montre une direction d'un geste vague, et c'est globalement pas trop faux en plus. Puis le matou te suit, observant tout autour de lui. Ca a l'air plutôt cool même si pas très grand. S'il voulait être salaud, il dirait du coup que c'est adapté pour ta taille, mais.. Nah. T'es plutôt sympa avec lui, ce serait mesquin de faire un commentaire du genre. Alors il hoche de la tête, tranquille pépouze. Et quand tu reproposes douche, il te regarde d'un air vaguement surpris. C'est qu'il ne s'attendait pas à ce que tu sois sérieuse, à vrai dire. Mais du coup.. Pourquoi pas ? Avec un sourire en coin qui ne fait presque pas mal et des yeux qui pétillent, il te répond en acceptant ce que tu lui tends.

- C'est le verre le plus hospitalier que j'ai eu depuis longtemps. Merci ! Et pour la rose et les fraises, cela ne m'aurait pas gêné. Un savon est un savon.

On lui a déjà acheté pour le lol un gel douche qui se nommait "licorne doudou délice" et qui sentait un mélange écoeurant de fraise tagada et de marshmallow vanillé. Et le matou avait mis un point d'honneur à l'utiliser pour montrer que oui, il osait. .. Bon, et il était fauché à l'époque, donc c'était toujours ça d'économisé.

- C'est le grand luxe ! Je veux bien du coup. Même si mes fringues sont noires, j'aime mieux éviter les tâches. Merci ! Je te revaudrai ça un jour si on se recroise. Et j'espère que tes fringues sont sauvables aussi.

Et du coup une fois tout équipé avec des fringues propre en attendant que les siennes puissent être décrassées, il file faire sa toilette. Comme tout chat qui se respecte, Zneh n'aime vraiment pas rester sale. Ta proposition est donc grandement appréciée ! Et plus il y pense, plus il se dit qu'il faudra qu'il te remercie avec un cadeau, ou quelque chose. Parce que c'est quand même sacrément chouette de ta part, Madame Je-Fais-Jeune-Mais-En-Fait-Lol.

Quand il ressort de la douche, ses vêtements sales sous le bras et les tiens sur le dos, il a déjà l'air un peu moins pitoyable malgré sa gueule enflée. Mais ça, de toute façon, il n'y peut rien. C'est Finn qui se foutrait de sa gueule, s'il le voyait.

- Va pour la buanderie, du coup. C'est cool, t'as tout à portée de main. T'es installée là depuis longtemps ?

Curieux, oui. Parce qu'il n'a pas oublié ce qu'il avait noté tout à l'heure quand vous étiez en chemin.

Je restai étonné de ta réponse. Ah bon, un Changelin qui supporte autre chose que lui même comme odeur, ça m'étonne.

- Je disais surtout ça pour l'odeur. Je sais pas pour toi, mais je déteste sentir des odeurs autres que la mienne sur moi. C'est... déstabilisant... M'enfin, si tu y tiens, l'une de mes voisines m'a offert un panier de produits pour le corps artisanaux aux "parfums marins". Fais toi plaisir.

Je dépose mon sarouel sur le dessus de sa pile et lui fait un clin d’œil moqueur pour conclure ma phrase.

Une fois mon invité éclipsé dans la salle de bain, je décide de remplir ma chaudière d'eau tiède, ajoutant un peu de savon à vaisselle dedans, du savon étant du savon, comme disait l'autre. Attrapant une débarbouillette, je me dirigeai vers ma chambre pour me laver brièvement pendant qu'il prenait sa douche. "On ne prend pas sa douche quand on a de la visite Délia" m'avait un jour expliquer ma mère. "En fait, on ne laisse jamais ses invités seuls, sinon c'est gênant pour eux."

Ma robe avait absorbé le plus gros du dégât, alors un bref lavage à la mitaine me suffi à enlever les résidus collant de ma peau. Et, surtout, les parfums chimiques de grenadine et de sirop de "chocolat".

J'enfilai un robe de coton léger et alla vider ma chaudière dans l'évier. Allant chercher ma robe et la déposant dans mon panier à linge, je déposai ce dernier sur la table de salon et m’assis sur le sofa en attendant que Zénon ai fini sa douche. J'en était à masser mon pied, c'est que c'est pas comfortable des talons, quand j'entendis la douche se fermer. Quelques instant plus tard, vêtement sale à la main, le chat sortit de la salle de bain, l'air beaucoup moins piteux.

Je me retint de dévisager son torse nu, je n'avais malheureusement pas de haut à sa taille... Enfin... malheureusement n'étais peut-être pas le mot... Non, Délia, aux ordures les hormones! C'était ton invité et il était blessé, c'était pas le temps de penser à ça!

Je me levai, panier en main, et l’enjoignis d'un mouvement de tête à mettre ses vêtements salles avec les miens.

- Oui, j'essais au moins de me trouver un bon endroit quand je pose bagages, histoire de combler les besoins de bases avant d'explorer. Je me serais contenter d'une buanderie pas loin, mais dans le sous-sol c'est encore mieux!

J'attrapai la carte qui me donnait accès à mes dix lavages mensuels, inclue dans le louer, et, enfilant mes ballerines, je me tournai vers lui pour répondre à sa dernière question.

- Ça fait deux mois maintenant, juste à temps pour la Saison... J'ai décidé de faire changement. Après plus de 50 ans à ne visiter que des villages côtiers aux océans, j'ai pensé voir ce que "l'intérieur des terres" avait à offrir.

J'ouvris la porte et le regardai.

- Tu peux venir si tu veux, mais les voisins, si on en croisent, risque de jaser en voyant ta dégaine. Pas que ça me dérange, mais c'est pour toi... Sinon, j'ai de la glace dans le congélateur, si tu veux te faire une compresse en m'attendant. Ça ne sera pas long, c'est seulement deux étages plus bas...

J'attendis sa réponse avant de partir. "Pas laisser la visite seule" qu'elle disait Mamaí.

A ta remarque, il te fais un sourire prudent -ça tire- et hausse les épaules. Ouais, oui, il y en a qui n'aiment pas avoir autre chose que leur propre odeur. Mais lui préfère la propreté avant tout, et il a déjà du squatter tant de douches diverses et variées.. C'est donc avec un air malicieux qu'il te répond, les yeux plissés par l'amusement. D'ailleurs, ton clin d'oeil et ta dernière réplique lui arrachent un éclat de rire qui s etermine en grimace alors qu'il sent sa lèvre tirer. Décidément, il a de bonnes vibes avec toi. Il en vient a regretter que tu sois si jeune, même si sans doute moins que tu n'en as l'air. Tss foutue saison ! D'ailleurs, en parlant de ça.. Il faudra qu'il reporte son rencard du coup. Pour ce soir ça semble mort. Bah, demain.. Demain avec un peu de chance, ce sera possible de reporter. Mais bien vite, il se concentre à nouveau sur toi.

- C'est pas que je veux passer pour un gros squatteur mais disons que j'ai eu à m'adapter pas mal. J'ai pas toujours eu le choix des savons et des produits, si bien qu'à force.. Cela m'est égal. Je préfère me sentir propre mais ne pas sentir mon odeur que.. Trop sentir mon odeur.

C'est dit avec un air amusé, toujours, avant qu'il ne file. Il fait vite, s'efforce en tout cas de ne pas trop trainer. C'est qu'il ne voudrait pas abuser de ta gentillesse. Et il n'a qu'un bref moment amusé en voyant qu'il n'y a qu'un sarouel.. Mais qu'a cela ne tienne. La pudeur ne l'a jamais étouffé. Aujourd'hui, il sera Ali Baba ! Ou n'importe quel perso oriental, à vrai dire. Heureusement qu'il est fin, d'ailleurs, parce que sinon il ne serait sans doute pas rentré là-dedans. Et c'est avec un fond de sourire et ds musiques orientales qui résonnent vaguement en tête qu'il ressort. Il est un nouveau matou, gloire aux douches ! Tu t'es d'ailleurs changée entre temps toi aussi, et il remarque que tu ne sens plus les alcools chimiques toi non plus.

A sa question, tu réponds obligemment à sa question ménagère alors que Zénon hoche sagement de la tête et t'écoute continu.. Hein ? Tu peux voir Zénon soudain t'observer avec un air un peu surpris. 50 ans ? Plus de 50 ans ? Oh. Ah. Ah oui. Pas si jeune du tout, en effet. Il ouvre la bouche, t'observe comme s'il te redécouvrait, referme la bouche. Wut. Pourtant, il le sait que les métamorphes arrêtent de grandir, mais jamais il n'a vu quelqu'un faire si jeune. Un peu gené par sa réaction, il te laisse finir ta phrase et se passe machinalement la main sur la nuque.

- Wow. J'aurais jamais dit que. .. Hrm. Tu ne les fais pas du tout.

Ouais. Non. Pas une gamine du tout, et clairement, claiiiirement bien plus âgée qu'il ne l'airait cru. Oh gosh, il se sent presque gêné et jeune, finalement. Quoiqu'il se sait jeune de toute façon, mais à force de traîner avec Fox qui a sensiblement le même âge.. Un léger rire, et il hausse les épaules à ta question ensuite.

- Oh, ça m'est égal. C'est plus pour toi, vu que tu risque de recroiser tes voisins ensuite. Moi.. Bwarf. A toi de choisir puisque c'est surtout toi qui risque d'avoir des conséquences ensuite. Comme tu peux le voir, c'est pas la pudeur qui m'étouffe. Je m'adapte.

Sans blague. Personne n'avait remarqué. Il est torse poil devant une jolie fille qu'il découvre plus vieille que lui et qu'il vient de rencontrer, et portant les fringues de celle-ci pour compléter le tableau. Pourquoi est-ce qu'il avait toujours ce genre de rencontres totalement absurdes, hein ? Même si au fond, il adore ça. L'imprévu, les situations rocambolesques ? Il adore ça !

Je fais comme si je ne remarquais pas son air de brochet, me tournant pour sortir de l’appartement avec le panier à linge.

En l’entendant me « complimenter », je me tourne vers lui, une moue bougonneuse sur le visage.

– Ouais, je sais… c’est très peu pratique pour la saison… Ça tendance à éloigner les partenaires potentiels…

« Si tu vois ce que je veux dire… » avais-je garder pour moi. Je souris doucement, voulant transmettre un air de « c’est pas grave » à mon inviter.

– Mais, bon, je suppose que je dois faire envier bien des femmes et tout ça… et puis! Je t’ai dit que tu étais mon inviter, no strings attached, alors je vais pas te parler de mes problème de chaleur!

Je ris un peu avant d’ajouter.

– Si tu veux venir, te gêne pas. Les voisins jaserons, qu’est-ce que j’en ai à faire. Si ça peut agrémenter leur quotidien de s’imaginer la voisine en train de faire un tango à l’horizontal... Je ne les croise pratiquement jamais en plus, alors pour le peu que ça change à ma vie… .

En parlant, voyant qu’il suivant, j’étais d’descendu dans le sous-sol, vers la buanderie. Passant ma carte d’accès sur la porte, je lui cédai le passage en me pendant un peu, comme un major dôme. Sans y penser, je laissai échapper :

– La beauté avant l’âge!

Les mots sortirent de ma bouche trois seconde trop tôt pour que mon cerveau les rattrape. Pour la première fois de la soirée, je me sens rougir, le regardant comme si je venais de dire la pire des conneries… ce qui est pas complètement faux… vu la saison, et la situation et le fait que MERDE j’étais en manque. Et qu’il y avait un homme torse poil devant moi…

Foutu chaleurs!

Je pouvais compter sur mon teint de rouquine pour passer aussi inaperçue qu’une énorme une pivoine dans un champ de marguerite maintenant. Je me mis aussitôt à déblatérer.

– Pas que je te vise… mais je dis pas que tu es laid, juste… Je ne parlais pas À toi… vraiment… MA mère dit toujours ça et c’est devenu un réflexe et…

La porte de referma derrière moi dans un bruit sourd. Baissant la tête, je soupirai.

– Foutue chaleurs…

Le reste de notre aventure dans la buanderie se fit sans plus de commentaire de ma part. Je devais laisser le temps à ma cervelle de nettoyer ses filtres. De retour dans l’appartement, je déposai le panier vide sur la table de salon.

– Je suis désolée pour tantôt. Je voulais vraiment pas sortir un truc corny… C’est vraiment juste devenu un réflexe, pour moi, avec le temps. Mes amis et ma famille connaisse mon âge, alors c’est devenu un running gag… Mais, vu les circonstances, c’était plutôt déplacé…

Je me raclai la gorge.

– Alors, euh… tu veux des petits pois ou un sac de glace pour la compresse?

Ta moue boudeuse au compliment, il ne s'y attendait pas. Mais à ton explication.. Heh. Touché. Il va pas dire le contraire ou te balancer que tu exagères, après être tombé dans le panneau aussi. Ayes des principes, et ça va quand même foutre la merde et heurter des gens. Le gros lot.

- Tant pis pour eux. Ca doit être usant à la longue pour toi, ceci dit.

Lui, il fait largement trop adulte pour avoir un quelconque soucis du genre. Mais ses emmerdes à lui viennent différemment. Il te fait un sourire, quand tu t'excuses presque de parler de la saison, et hausse des épaules avec l'air de dire de s edétendre. C'est pa slui qui va juger, il est dans la même merde que toi pour le coup. Pa sniveau apparence torp jeune, mais pour la saison.

Ton expression de tango horizontal le fait rire un peu -il visualise très bien- et il te suit donc sans plus de chichis. Relax, le dude. Mais du coup, quand tu dis que tu ne les croise presque jmais, il se met à prier pour que le karma se calme un peu et qu'il vous foute la paix. Histoire de t'épargner un truc. Quoique, ça pourrait être drôle aussi, mais sans doute moins pour toi. Et ce serait con, quand même. Surtout que t'es sympa.

Vous arrivez devant la buanderie, bien gardée par un pass qu'il faut badger. D'un côte il comprend, de l'autre Zénon trouve ça triste. Tout est tellement compartimenté, protégé, contrôlé.. Lui même ne ferme que rarement à clef. Mais comme lui et Finn veillent toute la nuit ou presque en général.. Ca perd de son utilité. Mais déjà il revient à la réalité alors que tu t'effaces devant le passage comme une vraie gentlewoman que tu es. Grand chevalière des temps modernes, la saga continue.

Tu fais même des jolies phrases, tiens. "La beauté avant l'âge ?" Oui ok t'es plus vieille et tout, mais ce compliment si direct le surprend un peu. D'ailleurs, ça se voit qu'il bloque un instant en te jetant un coup d'oeil surpris, alors que toi tu prends des couleurs aussi franches que ta crinière.

Il n'a même pas le temps de répliquer quoi que ce soit que tu enchaînes aussi sec sans qu'il ne sache quand en placer une. Comme face à un Finn trop bavard, Zénon adopte la tactique de la communication non verbale : une haussement d'épaules pour dire qu'il s'en fout, c'est pas grave, appuyé par un sourire tranquille. Relax, hey. Relax. Y a pas de lézard.

- Pas de soucis, t'inquiète.

T'es jolie aussi, avec ces couleurs et cet embarras qui dézingue un peu ton passif de grande warrior qui lui sauve la mise. Zénon allait embrayer sur autre chose, mais il te snet un peu renfermée après ça, et n'ose pas trop briser le silence. Ok, ambiance awkward. Mais il comprend un peu, et à ta place il sera.. Non, mauvais exemple. A ta place, la plupart des gens seraient sans doute mortifiés. Et d'ailleurs, tu as l'air un peu mortifiée, ouais.

Une fois en haut, il semble que tu aies fait un peu de tri dans ta tête, et tu t'excuses à nouveau. Et donc, à nouveau, Zénon te sourit en retour. Tranquille comme un bouddha, avec irradiation au maximum des ondes apaisantes. C'est pas du tout un truc qu'il contrôle, mais disons que là c'est ce qu'il essaye de faire.

- Hey, vraiment, t'inquiète. Y a vraiment, vraiment pire comme situation que de s'entendre dire ça par une jolie fille. Eeeet.. Et du coup on est quitte, là, j'crois.

Le "jolie fille" lui a échappé. Mais bah, c'est quand même moins pompeux que ton truc de tout à l'heure. Et puis, hein, lui aussi il vit la saison et le fait est que tu es jolie, et pas mineurs, et. Et. Et il ne s'embarrasse pas vraiment de ce truc qui lui a échappé, certes. Il n'en est plus à ça prêt dans les dialogues bizarres, et c'est même plutôt son environnement.

- De la glace, c'est très bien. Je vais pas te piquer de la bouffe en plus de tes fringues et ton savon. Même moi, je trouverais ça abusé, c'est dire.

L'auto-dérision ? Si peu.

Il v attendre que vous soyez posés pour essayer faire la conversation, toussah.. Bref, te connaître mieux.

Je rougis légèrement en l'entendant m'appeler "jolie fille", mais bon, ça avait le mérite, comme il disait, de nous rendre quitte. À sa réponse pour la compresse, je ris.

- Je vais pas être ruiné par la perte de quelques pois.

Je lui sorti la glace malgré tout, que je mis dans une serviette. Sa lèvre, grâce à nos pouvoir, désenflait déjà, mais un peu d'aide ne nuirait pas, surtout pour la douleur...

- Assied-toi, je t'en pris.

Je sorti deux verres à fort et y plaçai trois roches à boisson, sorti de mon congélateur aussi. Après lui avoir donné la glace et déposé mes verres sur la table du salon, je me tournai vers ma console pour mettre une petite musique d’ambiance, style jazz de salon. Un truc sympa qui invitait à la discussion et faisait juste remplir le silence sans devenir trop envahissant ou distrayant pour entretenir une conversation. Je baissai le volume, pour qu'elle ne soit qu'en fond et me tournai vers mon invité.

- Je me doute déjà de ta réponse, vu ta nonchalance assez bien démontrer depuis le début, mais ça te va? J'aime avoir un fond de musique quand je suis chez moi.

Sans attendre sa réponse, je me m'agenouillai devant ma réserve de boissons. S'il s'y opposait, je pourrai toujours éteindre la musique simplement avec une commande vocale...

- Alors, pour ce verre, j'ai un bon scotch irlandais, un rhum de Cuba et un calvados de France. Que le meilleur! À mon avis en tout cas. J'ai d'autre truc aussi, un porto de 15 ans... Tu as quelque chose dans le goût?

Tout en parlant, j'avais sorti mon scotch, pour moi. Je le posai sur la table du salon et attendis sa réponse pour me relever.

Tu ris quand il parle de te faire économiser quelques légumes, et ça lui fait plaisir. Ce genre d'expression, ça te va clairement mieux que ta triste mine d'un peu plus tôt. Et puis cette ambiance bizarre et embarrassée, le matou est décidément content qu'elle se fasse la malle. Il te sourit en retour, toujours aussi tranquille. Son regard d'artiste ne manque pas de saisir les nuances fugaces de tes expressions : il adore dessiner ça. Peut-être qu'il s'en servira dans un de ses croquis. Combien de fois a-t-il "utilisé" son renard de cette façon, avec son air perpétuellement sociablement ronchon ? Beaucoup de fois, voici la seule réponse qu'il pourrait offrir. Mais, hey. Peut-être qu'il pourra faire ça pour te remercier de ton hospitalité : t'offrir un dessin, une peinture. Un truc. Ton aide est allée bien au delà du simple verre partage, après tout. À méditer.

Quand tu l'invites à s'asseoir, Zen est docile et s'exécute. Sage, le chat. La glace est la bienvenue sur sa lèvre tuméfiée, qu'il palpe prudemment pour voir ce que ça donne en te remerciant d'un signe de tête quand tu lui confie le torchon glacé. Rien de trop méchant, et ça commence déjà à aller mieux.. Mais ce n'est quand même pas agréable. Bah, c'est la vie. Le frais brûle un peu, mais fait également beaucoup de bien. La glace est definitivemet la bienvenue.

Il rigole un peu quand tu parles de sa nonchalance. Comment nier ? C'est devenu un de ses fondamentaux, un des éléments de sa personnalité qui fait qu'il s'adapte justement à peu près à tout. D'un hochement de tête, il te confirme que oui c'est très bien. Il ne parle pas trop juste pour le plaisir de sentir encore un peu la glace givrer l'inconfort de sa lèvre ouverte, mais ses yeux pétillent. Il est presque fier d'être si nonchalant. Non pas presque, en fait : il l'est, oui. Totalement. À quoi bon se prendre la tête pour rien, après tout ?

Ta question suivante, en revanche, appelle une vraie réponse verbalisée. Il siffle un peu, appréciateur de ce que tu lui offres. Mais c'est sur ta première proposition qu'il reste. Ça risque de picoter, mais au pire ça désinfectera.

- Je veux bien du scotch, si ça ne te gêne pas. Une belle sélection d'alcool, en tout cas. Ma réserve ne peut pas se vanter d'être aussi sophistiquée. Et merci pour la glace, je sens déjà la différence.

Ah bah ça.. Avec Fox, c'est plus souvent de la bière qu'autre chose, qu'ils achètent.

Zénon est un curieux, c'est pas nouveau. Alors il ne peut pas s'empêcher de regarder autour. Une fois que tu seras posée aussi, ce sera plus simple pour causer.

Tu le rends curieux.

Le salon était modeste, les murs sont resté de l’ancienne couleur, soit un vert mente plutôt doux. Je n’avais jamais vraiment eu d’intérêt pour la peinture, ne sachant jamais combien de temps de resterait à un même endroit. La seule pièce que j’avais repeinte était la salle de bain, dont le rose bonbon m’avais arraché les yeux en aménageant. En faisait le tour de mes voisins, j’avais pu trouver suffisamment d’après blanc et de brun chocolat pour lui donner l’aspect de chocolat praliner qu’elle avait maintenant.

Les murs du salon était plutôt décoré de mes différents instruments : Ma guitare, mon fiddle et mon Bohrán sur le mur face au divan, accrochés de façon à être joli, mais accessible. La console de musique était sur le meuble en dessous, partageant la tablette du dessus avec un cadre électronique affichant tour à tour des photos de ma famille, de mes rares amis, plusieurs décédés avec l’âge, et des paysages que j’avais eu la chance de voir pendant mes pérégrinations nombreuses du dernier demi-siècle. Sous cette tablette, deux espaces avec porte contenait d’un côté, comme Zénon avait pu voir, mon alcool, et, de l’autre, mes quelques outils, des fils et les bougies et autres trucs nécessaires en cas de panne de courants…

Une étagère en coin, près du divan de tissus gris moucheté, servait de reposoir pour les autres livres et une boite de mouchoir. Il n’y avait aucune télévisons, mais un portable trainait sur la table de salon en verre.

Tous, sauf la console, le portable et le cadre, étaient de seconde mains, un peu usés, certainement retapés, et le bois et autre matière rustique semblait être la matière dominante. Le bois de l’étagère était pâle, probablement du pin, le meuble de rangement était plutôt de l’érable teint caramel. Il n’y avait pas un désir ici de faire absolument TOUT s’accorder, mais les choix de meubles ne semblaient pas non plus être un cas de « Je trouve, je m’en fou, je garde ». Je voulais quand même avoir un peu l’impression d’être chez moi et pas juste dans la chambre d’un collégien qui fait avec ce qu’il a de meuble Ikea et de caisse de lait…

Je nous servis à tous les deux du scotch, lui souriant quand il me remercia pour la glace et répondant à son commentaire sur ma collection par la même occasion.

- Quand il faut dépenser une petite fortune pour se saouler, on découvre les plaisirs de boires pour le goût et la qualité plutôt que l’effet. Je préfère investir 60$ dans un bon scotch ou rhum plutôt que pour avoir suffisamment de Smirnoff pour ne plus me rappeler de ma veille… Et puis, ma mère m’a habitué « jeune » au grand cru. Depuis que j’ai l’âge de boire, je n’ai pas vraiment bu autre chose que du bon alcool… m’enfin, sauf dans certaine occasion sociale, à une époque où il valait mieux ne pas attirer l’attention et prétendre que, oui, après trois bière, tu commences à voir flou…

M’assoyant et lui donnant son verre, je trinquai avec lui.

- À la santé de ceux qui se tiennent debout face à l’oppression des armoires à glace!

Prenant ma gorgée, je lui demandai à mon tour :

- Et, donc, TU as quel âge? Tu fais vieux ou tu fais jeune toi aussi?

Il t'écoute causer sur les alcools et ta philosphie à e sujet. Ca l'amuse comme tu pars au quart de tour pour expliquer tout ça. Encore que, fondamentalement, il est d'accord avec toi. Bien pour ça qu'il ne boit pas pour se murger, d'ailleurs. Bien trop ruineux. .. Même si, parfois, certes. Il boit pour murger Finn, parce que c'est drôle. Ca part en n'importe quoi et ça lui rappelle leur rencontre. Le chat avait adoré l'aspect chaotique de leurs débuts. C'est que ca le rendrait presque nostalgique, tout ca. D'ailleurs, c'est pas bientôt leur anniversaire de rencontre ? A vérifier, mais faudra célébrer.

- Oh, en soi je suis d'accord. C'est bien trop ruineux pour la plupart d'entre nous.

Spéciale cacedédi, Finn. En attendant, vous trinquez et il éclate de rire au toast que tu proposes, tout en levant son verre.

- Et aux jolies furies qui incendient les grands montagne humaines sans peur aucune ! Tes réparties étaient fantastiques, j'ai bien ri. Très bon scotch, au passage.

Il savoure l'alcool que tu lui as servi et dont il vient de prendre une gorgée.. En effet, c'est de la bonne qualité. Tu as bon goût, Cordélia. Ca lui plaît Il ne se formalise plus vraiment maintenant de te dire que tu es jolie, à vrai dire : il l'a déjà dit, donc tu le sais. Et tu n'es pas mineure, donc il n'a pas cette censure de morale pour surveiller ses paroles. Boire un verre avec une mineur ne l'aurait pas gêné, il sait se tenir et n'a pas tout à fait la même vision des choses que les autres. Mais flirter, ça non. Juste, non.

Tes questions directes lui arrachent un nouveau sourire, et il hausse des épaules. Son âge, il lui semble très misérable en comparaison. Zen se sent presque comme un petit jeune, ce qu'il est au fond. Mais, bah. Autant répondre.

- J'ai 33 ans, pour ce que ça vaut. J'me suis pris un coup de vieux à moment donné, mais j'espère ne pas trop avoir l'air d'un vieillard quand même. Mais je ne sais pas si je fais jeune ou pas. Ca ce serait plutôt à toi de me dire, s'il fallait vraiment faire une estimation.

C'est dit avec un sourire en coin et des yeux qui pétillent. Ta franchise l'amuse, de toute évidence. Il y retrouve la même approche frontale que lorsque tu avais remis à sa place la montagne aux Plaisirs Coupables. Il aime bion.

Brave chevalière un jour, brave chevalière toujours.

Je rougis malgré moi, même si ce n'est pas aussi intense que lors de mon échappée précédente, quand il me redis que je suis jolie. Pas que je sois gênée, mais c'est quand même plaisant et puis, pâle comme je suis, la moindre monté de sang dans mon visage se fait remarquer...

Et puis, c'est qu'il avait l'air de flirter en plus!

- Merci bien, mais tu étais pas mal aussi. Et puis, je n'aurais peut-être pas eu la possibilité d'en placer une si tu n'avais pas pris les coups pour moi... D'ailleurs, je suis encore désolée de t'avoir pousser au rire...

Je grimace légèrement en regardant sa lèvre. Il ne s'y trouve pratiquement plus rien, mais ça doit encore être douloureux...

Je prends une gorgée, même deux, alors qu'il me dit son âge. Je siffle, impressionnée en apprenant à quel point il est jeune.

- Honnêtement, pour un méta, tu fait "vieux". Pas que tu FASSE vieux... mais j'ai rarement vu un méta aussi près en apparence de son vrai âge. Tu fais la trentaine, en effet... la jeune trentaine, mais... Pas que ce soit un problème, boire un verre avec un jeune de "12 ans" aurait été étrange.

Je ris à l'image d'un Zen de "12 ans" sirotant son scotch à mes côtés en me lançant des compliments. Il y a plusieurs autre choses qui aurait été bien plus... terrible... à imaginer avec un meta de cette apparence...

Je m'empressai de changer de mode de pensé, avant de me mettre à grimacer sans raison apparente. Après tout, c'était un bel homme adulte que j'avais devant moi. Il était sympathique en plus, j'aimais beaucoup sa façon d'être posé et nonchalant, plus que moi même. Les gens, leurs stress quotidiens et leurs manies de courir partout, comme après le temps qu'ils perdaient, avaient fini par déteindre sur moi avec le temps. Il fallait toujours se dépêcher, finir quelque chose avant telle date, partir avant telle heure, faire ceci vite, faire cela bien... Même moi je m'était pris au "jeu" avec le temps...

Zénon semblait du genre à glisser sur le flot du temps plutôt que de tenter de le remonter à la nage de façon désespérée. C'était apaisant... Ça me rappelait des temps plus simples...

Déposant mon verre, je me tournai vers lui un peu plus pour engager la conversation.

- Alors! Tu as un passe-temps? Une passion? Je crois que la mienne est plutôt évidente.

Je ris en regardant mes instruments, puis me tourne vers lui pour avoir sa réponse.

Tu prends des couleurs à son compliment. Loin de relever même s'il le remarque évidemment, Zen garde simplement le même sourire tranquille. Il a simplement dit ce qu'il pense, et ne se prend pas vraiment la tête sur comment doser quoi : à quoi bon, si c'est pour sa fatiguer inutilement ? Il préfère simplement profiter. Un bon verre d'alcool, une chouette rencontre, une histoire à raconter.. Même la lèvre blessée et le nez qui avaint craqués ne sotn déjà plus que des mauvais souvenirs. D'ailleurs, quand tu reparles des coups qu'il s'est pris à ta place, le chat réalise qu'il n'a plus vraiment mal et repose la glace sur la table.

- Oh, je ne me plains pas. Ça fait une aventure à raconter, et j'ai gagne un bout de soirée dans un cadre moins aveuglant et une réduction pour ma prochaine visite là-bas. Lui, au contraire, je doute qu'il soit le bienvenue de sitôt. Au final, je gagne au change.

C'est aussi simple que ça. Ceci étant, il incline un peu la tête pour te remercier de ton compliment sur ses répliques. Son ego se porte bien, merci.

La suite de ta réaction lui fait plisser les yeux d'amusement, et il finit par avoir un léger rire de gorge. Tu te justifies souvent, toi, non ? Tu te prends la tête sur ce que les gens pensent de toi ? Ou tu stress tout court ? Faut pas, heh. Il est Zen. Et ce jeu de mot, très mauvais et il en a conscience, fait pétiller de plus belle le matou qui a décidément un air content de soi.

- Je me suis un peu perdu à moment donné, et pour les méta ça ne pardonne pas. Mais ça va mieux, maintenant. Et puis tu sais, je peux en dire autant de mon coté mais sur le plan inverse : j'ai rarement vu un méta qui fasse si jeune. Donc bon, à chacun ses extrêmes d'âge apparent, on va dire. Même si oui, si j'avais eu 12 ans ça aurait été bizarre.. Et carrément bof.

C'est vrai que niveau apparence, vous êtes plutôt les opposés. Il trouve ça rigolo, lui. Vous êtes quand même très mal assortis, hein. C'est justement pour ça qu'il aime autant les rencontres absurdes ou improbable : ce sont souvent les meilleures, et celles dont on garde les souvenirs les plus vifs.

Ta question lui fait hausser les sourcils, parce qu'il était en train de prendre une gorgée et que du coup il est un peu pris de court. Mais c'est pas grave, il se reprend bien vite et, par mimétisme, pose aussi son verre sur la table. En réponse, il hausse les épaules d'un air nonchalant avec l'air de dire "dunno ?". Quelle est la limite entre un hobbie et un boulot, quand on fait ce qui nous passionne ?

- Hobbie ou pas, c'est un peu la même chose pour moi. Enfin, ma passion principale, quoi. J'adore gribouiller, et je fais des taches d'encre sur la peau. En gros. Après, je sais pas si cuisiner et emmerder gentimment le monde ça marche comme loisir ?

Il trouve toujours un moyen de mentionner le dessin et le tatouage en mémé temps, sans trop dire qu'il est peintre aussi. Pas avant d'être sûr de qui est son interlocuteur et à quel point il lui fait confiance. Le fait que LittleStep est un Outre, c'est un secret bien gardé et le chat veut décidément que les choses restent comme ça. Ulthar, en comparaison, ne se cache absolument pas. Ça fait même partir de sa politique marketing.

Zénon au milieu, il fait le grand écart. Mais jusqu'à présent, ça ne l'a jamais trop gêné.

- Et toi, tu sais vraiment jouer de tout ça ? Ça fait quand même pas mal, mine de rien.

Ça l'impressionne un peu, quand même. Mais c'est cool. C'est grave cool.

- Tatoueur! Wow! Faudra que tu me montre ton style, je pourrais me faire faire mon prochain chez toi si ça me plait!

Je ris doucement à sa question sur mes instruments.

- Absolument, tout ça et aussi le tin-whistle... mais je vais t'avouer que, seul, le bruit m'agresse un peu. Mais, ça été une partie assez prenante de ma vie après tout. La musique qui jouait dans la voiture? C'est le groupe de ma mère.

J'étais toujours fière de parler de ce passé, de ma famille et de leur band. Ma mère et sa sœur étaient de grande fan de musique et pouvoir transmettre leur passion à leurs fans étaient leur plus grand bonheur. Les années où ils avaient tous du se cacher à cause de la révélation avait été particulièrement sombre. Nous qui aimions tous la musique avions dû garder cette passion pour nous pendant un long moment. Les soirée entre amis et familles étaient toujours là... mais après avoir connu la tournée et le cris des foules, les chants nous accompagnant en cœur quand nous jouions nos meilleurs succès... Être une vingtaine autour d'un feu de camps n'était juste pas pareil.

J'avais quitté le groupe il y avait déjà plus de 50 ans, mais j'avais encore en moi ce besoin aussi viscérale de jouer. C'est pourquoi j'allais performer dans les parcs et les rues, à l'occasion.

Je me levai, attrapant mon bohrán.

- Je te fais la démonstration si tu veux! Mes voisins son en vacances et l'appartement est super bien isolé de toute façon.

il sourit tranquillement, a un geste vers sa poche arr- Ah bah non. Zen, tellement à l'aise qu'il en a oublié que non, il n'est pas dans ses fringues. Que oui, il est torse poil dans ton sarouel. Un bref soupire amusé, et il hausse les épaules avec flegme. Soit, très bien. Il attendra d'avoir à nouveau ses habits. Ou plutôt, il attendra de se lever pour aller les chercher : le chat a eu l'intelligence de vider ses poches, c'est vrai. Mais là, il a la flemme.

- J'ai un site, si tu veux. Mais te sens pas obligée par politesse, hein.

"Prochain" ? Donc tu en as déjà. Zen se demande où. Un bref instant, il t'observe pour voir s'il y a de l'encre visible qu'il n'aurait pas remarqué. Mais non, rien qu'il ne percoive.. Et il ne veut pas non plus trop te fixer. Il se demande du coup ce que tu as, si c'est par un artiste qu'il connait au moins de nom, depuis quand tu le portes. Des gens se considèrent tatoués avec un petit motif de quelques centimetres, ca se perd vite sur tout un corps. Zneh lui même ne se dit pas forcément tatoué, dans les siens sont minimes. Il en a trois, oui. Mais ce sont des motifs discrets, cachés même lorsqu'ils sont visibles. Paradoxalement, c'est quand il est en chat qu'on peut le mieux les voir. Sa peau sombre est un bon camouflage.

Zen rigole un peu, quand tu parles de tin-whistle, parce qu'il n'a pas la moindre idée de quoi tu parles. Lui, il voit plein d'instruments de musique, en reconnait certains.. Mais clairement pas tous ! Chacun son domaine, Délia. Et puis il note mentalement ce que tu lui dis, même si bah, non, le chat n'avait aucune idée que la musique avait été une part prenante de ta vie. Et que c'est encore le cas, d'ailleurs, visiblement. Mais il ne te connait pas donc clairement, il découvre. Attentif, le matou écoute. Et toi, tu t'enflammes. Tu t'enthousiasmes.

- J'vais être honnête, je ne connaissais ni le tin-whistle, ni le groupe de ta mère. Mais j'ai bien aimé la musique dans la voiture.

Le tin-whistle, ne sachant toujours pas ce que c'est, il va garder son opinion là-dessus.

Tu te lèves d'un coup et attrapes un de tes nombreux instruments. Une sorte de.. Tambour ? C'est surement pas comme ça que ça s'appelle, à tous les coups. Ca ne s'appelle jamais de façon aussi simple, y a toujours des variantes.

- Avec plaisir ! C'est quoi ça ?

Minute. Elle n'avait pas dit que ses voisins allaient jaser s'ils vous croisaient dans le couloir ? Oh, Zen. C'est un immeuble, y en a surement plein, des voisins. Et puis au fond, on s'en fout.

Inclinant la tête sur le côté, attentif, Zen attend. Il écoute. Instinctivement, il s'est assis en tailleurs par terre, adossé au canapé. Le sol est propre, de toute façon.

- Ce n'est pas juste de la politesse, j'essaie des styles différents à chaque fois. Et puis, j'ai bien dit SI ton style me plait. Je ne te laisserais pas me dessiner sur le corps juste pour te faire plaisir.

Je lui tire la langue brièvement, pour rire, alors que j'éteins le jazz.

Alors que je m'installe avec mon bohrán, je lui explique:

- Un tin whistle, c'est une petite flute métallique qui fait un bruit assez aigu. C'est bien dans une chanson, mais joué seul c'est plutôt strident... Et, puisque je suis depuis plusieurs années une musicienne solo...

Je le laisse conclure ma phrase lui-même alors que j'essaie de me laisser inspirer. Je n'ai pas de musique en tête, alors je vais simplement improviser à mon rythme.

Je commence à jouer et, bien vite, j'oublie la présence de Zénon et il ne reste que mon instrument et moi. Je sais, pour m'être déjà vu en vidéo, que je fais des grimaces incongrues quand je joue, mais ma mère disait souvent qu'on reconnait les passionnés à la passion de leurs visages: langues mordues, visages contrits, yeux fermés et autres.

Je joue ainsi pendant plusieurs minutes, jusqu'à ce que la musique me quitte d'elle-même, comme s'il n'y avait plus rien à ajouter à la pièce. La réalité me revient tranquillement. Mon nez rattrape l'odeur de mon comparse à mes côtés, mes yeux captes la lumière de ma lampe.

Je me racle la gorge et me tourne vers mon invité

Alors... Tu as aimé?

Alors que tu lui expliques que ce n'est pas par politesse que tu dis ça, le matou s'esclaffe doucement et lève les mains en signe de reddition. Ok ok, ma'ame. Il voulait pas fâcher. Enfin, ça, c'est histoire de dire. Parce que tu lui tire la langue, il voit bien que c'est pas sérieux. Et du coup, il se demande une fois de plus ce que tu as comme tatouage. Tout en essayant de ne pas fixer -c'est pas poli- ni de trop se raccrocher trop à la formulation de dessiner sur ton corps. De un, pour pas avoir de faux espoirs au cas où effectivement tu n'aimes pas son style -ce serait con d'être déçu- mais aussi et bien euh. Hurm, c'est la saison, quoi. Et lui n'est qu'un pauvre matou ordinaire, faut pas lui en vouloir.

Sagement, il reprend une gorgée de son verre qu'il repose ensuite alors qu'il t'écoute parler de l'instrument. Il se demande du coup si tu fais des concerts devant une plus grande audience qu'un chat ramassé dans un bar. Ou si tu as même des albums, ou des trucs comme ça. A moins que tu ne sois prof ? Oh tellement de possibilités !

Et puis, tu te mets a jouer. Inclinant la tête sur le côté -comme un chat, vraiment- il reste immobile et accueille la musique que tu lui offres. Immobile, fermant souvent les yeux lorsque un accord lui parle particulièrement. Zen essaye de mémoriser le morceau. Pas tant les notes en elles-mêmes que l'ambiance et l'énergie qui s'en dégage. C'est frustrant, en un sens : il a envie de dessiner, sans pouvoir. Ne reste qu'à s'imprégner au maximum de ce qu'il peut glaner.

Quand le morceau se termine, Zénon ne dit rien, ne réagit pas immédiatement. Il entend ta question, se tourne vers toi, sourit tranquillement. Un bref hochement de tête en réponse non verbale à ta question, et il prend la parole pour développer un peu.

- Tu fais des concerts ? Ailleurs que dans ton salon, je veux dire. C'était quoi comme morceau, d'ailleurs ?

Oui, il a aimé, donc. Sinon, tu te doutes bien qu'il ne demanderait pas ça. Un nouveau sourire, et machinalement il saisit son verre et le fait tourner doucement pour s'occuper les mains. Sinon, il va se mettre à dessiner du doigts sur le sol.

- C'est long à apprendre, tous ces instruments ?

C'est un eu impressionnant, quand même. Son regard erre un peu sur le murs où ils sont accrochés comme autant de trophées avant de revenir vers toi.

Je me lève alors qu'il élabore dans son appréciation, allant accrocher le tambour où il doit aller. Je ris doucement en l'entendant me parler de concert.

- J'en ai déjà donné, avec ma famille, mais mes séances musicales dans les parcs ne sont pas se que j'appellerais des concerts... en tout cas, pas après avoir connu les foules de plus de 200 personnes...

Je ris doucement en replaçant mes cheveux derrière mes oreilles, ceux-ci s'étant échapper pendant que je jouait.

- C'était juste de l'impro... je n'ai pas vraiment de pièce au Bohrán...

Je revins m'asseoir, me resservant puis lui montrant la bouteille, s'il en voulait plus lui aussi. Prenant une gorgée, je réfléchie à sa question.

- Ça dépend de l'âge je suppose... j'ai commencer à jouer de la guitare à 5 ans... les autres instruments ont suivit rapidement... C'est un peu comme pour les langues, plus tôt on y exposer, plus c'est facile je suppose... Alors, non, pas très longtemps, peut-être 2-3 ans chaque. Après c'est de la pratique pour savoir BIEN en jouer... mais je suppose que si j'essayais d'apprendre un nouveau truc, j'aurais plus de difficulté...

Je lui sourit, voulant communiquer le fait que, pour moi, ce n'est pas SI exceptionnel. Je ne joue que de quatre instruments.. Si je ne me trompe pas, c'est pratiquement la base pour entrer en conservatoire de musique... Certaines personnes ont beaucoup plus de talent que moi. Ou alors, on des carrière beaucoup plus utiles au quotidien... Comme médecin ou agriculteur...

Le regardant, espérant trouver subtilement un élusif tattoo sur lui - il devait bien avoir tester sur lui non - je lui renvois la question.

- Et toi? Le dessin? Ça t'es venu naturellement ou c'est un travail de longue haleine? Je sais que je ne pourrais pas dessiner même si ma vie en dépendait...

Zénon hoche de la tête quand tu lui expliques ton passif de musicienne. C'est marrant, vous êtes dédicément les opposés. Le p'tit jeune qui fait vieux, la plus âgée quiu fait beaucoup plsu jeune.. Toi qui rougit et t'emballe lui versus son flegme presque indécent. Sans parler de ton flot de parole contre son laconisme. Vous êtes, décidément, très différents. Opposés, presque.

Ca lui plaît bien.

Il aime ces mélanges absurdes, incohérents. Ce qui est cabossé, pas lissé, pas ordinaire il s'en gave, le chat. S'en gave à n'en plus pouvoir, et n'en a jamais assez. Alors ce genre de situation incongrue, pour lui, c'est du petit lait. La palme revient au renard, mais c'est devenu la norme.

- C'est quand même impressionnant. Mon père joue un peu d'un ou deux truc, mais il n'a jamais vraiment travaillé tout ça. Y a encore des couacs quand il joue, des fois. Encore que, je sais pas. Il s'est peut-êrte entrainé ces derniers temps, pour ce que j'en sais.

Ca fait, quoi ? Deux mois qu'il n'a pas de nouvelles ? Grosso merdo. Ca ne l'inquiète pas, il a l'habitude. Puis son père l'avait prévenu qu'il allait rester quelques temps avec le reste de la troupe. Apparemment un jeune mâle fait des histoires, alors faut surveiller. La même histoire partout, hein..

Un sourire, et il reprend une gorgée en savourant l'alcool. Le temps de réfléchir un peu, pour analyser, Zen en a déjà marre. Il hausse des épaules, l'air de dire qu'il ne sait pas trop. Il lui semble que tu l'observes un peu plus intensément soudain. Oh, c'est léger. Mais puisqu'il est à nouveau question de son art.. Serais-tu en quêtre d'encre, chère Cordelia ? Ses yeux pétillent, alors qu'il reprend tranquillement la parole. Il a toujours aimé être vu, remarqué. Se faire observer flatte son égo, quelle que soit la raison du regard. C'est de l'attention au sens littéral. Il existe.

- C'est un peu pareil, dans mon cas. J'ai toujours dessiné, toujours expérimenté et travaillé ça. A la base, c'est plus par hasard que j'ai commencé le tatouage. Un pote m'a initié, j'ai aimé cette forme vivante de l'art.. Et puis j'ai jamais arrêté. Ca paye les factures.

Ca, c'est clair. Et il a la chance de posséder son appartement, aussi. C'est un atout non négligeable. Et puisqu'il lui y est.. Le matou tend son bras droit en offrant l'intérieur de l'avant bras à ta vue, et montre rapidement le coin où on devine des grains de beauté. Du coup, tu te doutes peut-être que ça n'en est pas.

- J'me suis fait çui-la, là. Pour tester. Puis j'en ai un sur la cuisse gauche, et un là.

Il te montre où sur la cuisse au passage, et le "là"c'est l'aine gauche qu'il pointe du doigt. Et du coup, il se demande silencieusement ce que tu as toi d'encré sur la peau.

Regardant son avant-bras, j’y reconnais vaguement des petits points qu’on pourrait prendre pour des grains de beauté. Mais, quelques choses dans leurs positions, et le fait que c’est un tatouage, me rappelle vaguement quelque chose…

Doucement, en lui laissant le temps de se dégager s’il n’aime pas ce genre de contact, je prends son avant-bras pour mieux regarder le tatouage.

- C’est… une constellation n’est-ce pas? Je ne me rappelle plus laquelle, mais je crois bien l’avoir déjà vu, quand on pouvait encore voir quelque chose dans le ciel...

Je m’arrête à ça, pas besoin d’embêter mon inviter avec mes complaintes de vieilles métamorphes sur les lumières de la ville...

Alors qu’il m’explique la localisation de ses deux autres tatouages, la mention de son aine ne peut m’empêcher de me sentir un peu coquine. Je lève ma chevelure pour lui montrer la petite gamme à l’arrière de mon oreille gauche.

- Ce sont les cinq premières notes de Dúlamán au whistle. C’est la chanson dont le groupe de ma mère tire son nom.

Je laisse tomber ma chevelure et, avec un air malicieux, j’ajoute,

- Mon autre tatou, il n’y a que les plus chanceux qui peuvent le voir~ Quoique, tu en as peut-être aperçu un petit bout avec ma robe de tantôt…

Lui faisant un clin d’œil, j’en reste là. C’est que; c’est toujours la saison et je suis toujours en reste moi… Séduire, c’est presque instinctif rendu là… Presque, parce, oh, j’ai encore mes standard. Et, Zen y rentre plutôt bien. Il est calme et non chaland. Il peut paraître peu intéressé, mais une passion pour son art transpire à sa manière dans sa façon d’en parler, de s’illuminer en abordant le sujet.

- M’enfin, j’aime bien. C’est plutôt subtil, comme un tatouage secret. C’est sûr qu’il faudra que j’en vois plus pour me faire une idée de ton style en général.

Je laisse volontairement la phrase planée. Officiellement, je parle du site internet, mais…

Quand il montre son tattoo et que tu saisis son bras, Zénon a un léger sourire de chat. Il aime l'attention, il aime son art, il aime pouvoir le montrer. Surtout à une jolie fille. La constellation du chat n'est vraiment pas connue. Que les points comme ça y fassent penser, ça n'a rien de surprenant. C'est ce que les gens penseraient la plupart du temps, plutôt que d'en avoir de manière random comme ça. Mais que tu la connaisse, même de loin.. Peut-être que tu la confonds ? Ou pas, hmm. Dans ce cas, respect, miss. Avec un sourire en coin, il te laisse son bras autant que tu veux tout en t'explicant où sont les autres. Il aimerait voir si tu te souviendras de quelle constellation il s'agit. Tout au plus a-t-il hoché de la tête quand tu l'as mentionné.

Quand tu soulèves ta chevelure pour montrer l'encre, il se penche un peu en avant pour observer le travail d'un oeil critique. Ton odeur lui tombe dessus en embuscade par la même occasion. Prévisible, mais pas désagréable. Quand tu lâches ta crinière le matou revient sagement à sa place, non sans les yeux qui pétillent. La mention de ton autre tatouage et le clin d'oeil le font s'esclaffer un peu, et avec un air mi-figue mi-raisin il hausse les épaules avec un faux fatalisme.

- J'ai pu en deviner un tout petit bout rapidement, oui. Un peu difficile de s'en faire une idée quand même, ceci dit.

C'est dit avec un sourire de chat. Zen est patient. Zen sent l'ambiance changer, tout doucement. Et ça n'a rien pour lui déplaire, soyons honnête. Mais il savoure cet entre-deux, où rien n'est ni promis ni condamné. Encore un truc qui doit être lié à sa nature de félin, à tous les coups.

Ton allusion lui fait avec un rire de gorge, c'est presque un ronronnement.

- Malheureusement, mon style reste très secret sur ma peau. Sous ma forme animale, je n'ai pas de fourrure ni de plumage pour les cacher, et j'aime pouvoir me balader plus ou moins tranquille dans la rue même comme ça.

Véridique, et ça l'a beaucoup frustré pendant un temps. Vraiment beaucoup.

- Sur la cuisse c'est une autre constellation, qui est plus connue. Et l'autre, c'est un bindu, si tu es curieuse. Perso je m'en fous de les montrer, mais je voudrais choquer personne. Faudra sans doute attendre de checker le site, du coup.

Zen s'amuse, ça se sent même si en apparence il reste toujours aussi tranquille. Mais il a ce sourire qui ne démord pas, et ses yeux qui t'observent pour voir comment tu vas réagir. Le jeu est lancé.

C’est qu’il me relance le minet. Je m'esclaffe brièvement, un petit son qui sort de la gorge aussi vite qu’il est terminé, amusée par sa crainte de manquer de pudeur. Moqueuse, je lui répond

- Choquer quelqu’un? Et moi qui me suis revêtue après avoir enlevé ma robe pour ne pas TE choquer. Je te rappelle que j’ai 75 ans et l’air de ça.

Je me désigne bien vite d’un geste de la main.

- Ça te donne une idée de ma proximité avec ma “bête intérieure”. Il n’y a pas de honte à être nu. En fait, selon moi, ça devrait être l’aspect sous lequel nous somme le plus à l’aise. Un animal ne se vête pas, après tout...

Je conclu le tout avec un clin d’oeil. S’il est vrai que, s’il n’en était que de moi, je me baladerais nue dans les rues comme l’animal que je suis au plus profond de moi, je ne suis pas non plus dupe à l’effet que me “dévergondée” de la sorte pourrait avoir sur mon compatriote dans notre état saisonnier. Aussi, alors que rien ne devait se passer, je m'étais sagement vêtue de ma robe chiffonnée. Or, maintenant que les “hostilités” semblaient s’ouvrir...

- Je dois t’avouer que je n’ai aucune idée de ce qu’est un bindu… Si tu veux, j’ouvre le bal. Je te montre mon tatouage et tu me montre les tiens? Tu es déjà à moitié nu, ce n’est que justice que je me dévoile à mon tour.

Je me lève pour lui montrer mon flanc. Assez lentement pour qu’il puisse m’arrêter s’il est mal à l’aise, mais pas trop pour que ça passe pour un strip-tease (ce n’est pas le but… tout à fait… après tout), je relève la jupe de ma robe pour dévoiler le premier triskel qui forme mon plus grand tatouage. Il commence un peu plus haut que ma mi-cuisse et commence tout juste à s’enlacer dans un triquetra avant que l’oeuvre de disparaisse sous mes boxers garçonnes. Quelques motifs de cupcakes bien gnagna plus loins, la dentelle d’encre noire réapparait sur ma hanche et grimpe dans un balais de noeuds celtes le long de mon flanc droit.

Avant longtemps, j’ai remonter ma robe jusqu’à mes omoplates, la maintenant sous mes seins devant, et la quasi totalité de mon tattoo celte est exposé aux yeux de l’artiste assis sur mon divan. Ne manque que les quelques centimètres sur mon omoplate et ceux caché par mes sous-vêtements. Je regarde mon tattoo en commentant.

- Après les notes derrière l’oreille, j’ai vraiment eu la piqûre pour le tatouage. Du coup, quand j’ai fait faire mon deuxième, j’y suis vraiment aller plus extrême… donc, ça a fini par un flanc complet. J’ai laisser la liberté à l’artiste avec comme instruction “un truc celte”. Je suis plutôt satisfaite.

Je reste comme ça un moment, pour le laisser regarder à son bon vouloir.

Le choquer ? Ah cette bonne blague. Tu l'amuses, et ses yeux pétillent de plus belle.

- Me choquer ? Je suis torse nu chez toi, vêtu d'un de tes sarouels en sentant un savon très sucré, et j'suis complètement chill. Donc bon..

C'est absolument ridicule, ce constat qu'il te fait avec un air gouailleur. La situation est ridicule. Faudra qu'il raconte ça à Finn, quand ils se reverront. Ca lui plaira sans doute, surtout s'il est bourré. Est-ce que ça vaut la peine d'attendre qu'il le soit pour lui raconter ? Possible. Mais la flemme.

Tu proposes un échange de bons procédés et le chat ronronne presque en inclinant sa tête pour accepter. Tu es simple, sans complications alambiquées, mais pourtant pas sans espièglerie. Il aime bien. Ca sent le jeu, évidemment qu'il aime. Zénon te voit donc relever ta robe, sans qu'il ne fasse un geste pour t'arreter. Pourquoi faire ? Il n'est pas gêné de la nudité, et aime l'art encré à même la peau. Quand tu dévoiles ton flanc, le regard du chat suit les lignes avec un intérêt qu'il ne cache pas. Il approche même un peu sa tête pour mieux voir avec la passion d'un artiste pour l'art qu'il pratique. D'un oeil expert, il note les entrelacs, la souplesse des courbes, la cicatrisation parfaite. C'est du beau boulot, et il se demande combien de temps il a fallu pour faire tout ça. Ca dépend la vitesse à laquelle l'artiste travaille et ton endurance, mais vu l'ampleur du motif il aura fallu plusieurs sessions a priori.

Zénon avance un peu le visage, et ça se voit qu'à cet instant il n'y a que le motif et lui, que le reste du monde n'existe pas. No offence, mais l'art passe en premier. Il se demande qui te l'a fait, quelles sont les autres pièce que cette personne a dans son port folio, quelle machine, quel auiguille.. Autant de considérations techniques que le chat range finalement de côté pour se redresser. Son regard glisse brièvement sur ton flanc une dernière fois, mais cette fois pour des considérations pas tout à fait professionnelles.. Pas uniquement du moins. Ses yeux pétilles quand il les redresse vers toi, et un sourire léger fleurit paisiblement.

- Joli.

Le tattoo, sans doute. Quoique, il pourrait parler de toi aussi, avec son air mi-figue mi-raisin. Il aime brouiller les pistes, Zen. C'est pas nouveau, et mieux vaut faire comme Finn et en prendre son parti.

Une dernière gorgée pour finir son verre, et il se déplie avec paresse pour se mettre debout. C'est qu'assis, le bindu ne sera clairement pas pratique à montrer. Les mains sur les hanches, il réfléchit un instant à comment procéder puis se dit qu'il va te laisser le choix. Même s'il se doute de la réponse, surtout étant donne votre échange un peu plus tôt.

- La constellation sur la cuisse passe encore avec le boxer. Mais le bindu à l'aine, tu m'arrêtes l'emplacement te fait peur.

As if. Vu ta réaction et ce que tu avais eu, il doute fortement que cela ne te mette dans l'embarras. Avec sa nonchalance habituelle -et oui il s'arrêtera si tu changes d'avis- le chat vire baisse donc le sarouel pour te montrer la dite constellation. Sur sa peau sombre, elle se laisse à peine deviner. Mais la sachant là, tu dois pouvoir la discerner malgré tout. Puis il retrousse son boxer pour montrer le bindu, juste au dessus de la pliure de la jambe. Ce n'est pas l'emplacement le plus simple à voir, et c'est bien pour cela qu'il l'avait choisi à la base. La cicatrisation avait été très désagréable, ceci dit. Même en étant un méta, l'endroit n'est vraiment, vraiment pas aussi confortable que le bras. Le bindu semble avoir été tracé avec un pinceau, autant que faire se peut pour un tatouage. Ca et là, de petites touches d'encre ont été ajoutés pour donner un peu plus de relief à l'aspect peinture.

Zénon aime plutôt bien ses tatouages. Dernièrement il s'est mis à réfléchir à s'en refaire à l'encre blanche. Pour tester le rendu, et en avoir pour une fois un qu'il pourrait réellement voir. Mais cela veut dire qu'en chat aussi.. Et il lui faut donc y reflechir. Et s'en faire au feutre blanc pour tester ? Hmm. A voir, a tenter. Mais pas dit que le feutre reste malgré la transformation..

Je laisse son regard vagabonder, souriant doucement en voyant ses yeux pétiller en observant l'œuvre charnelle. Un artiste en appréciant un autre, je savais reconnaître rien et, même si je n'y connaissais rien professionnellement en tatouage, je savais qu'Olivia avait fait du bon boulot. Je ne l'avais pas choisi pour rien avec un projet aussi ambitieux.

Je ne manque pas de remarquer que son observation dévie un peu de dessin vers la fin, s'attarde sur d'autres formes. Malgré tout, je joue le jeu de l'innocence quand il commente.

- Oui, elle a fait du bon travail. Je me suis bien renseigner avant de lui confier un flanc complet comme canevas.

Je rit un peu alors qu'il fini son verre puis se lève. Je prends sa place et mon propre verre, sirotant doucement en appréciant le spectacle alors qui enlève sarouel et box... À non, il ne fait que le relever... On peut pas tout avoir.

Je me mets à genoux, cherchant le motif que se camoufle dans la peau sombre. Je me rapproche, peut-être plus que nécessaire, mais je vois finalement les "coups de pinceaux" qui marque la peau. Ça et là, on peut voir de légère marque où la cicatrisation à eu plus de misère, mais sinon c'est du bon travail. Je pose mes doigts doucement.

- C'est impressionnant, on dirait vraiment des coups de pinceaux.

Je continus d'effleurer les motifs du bout des doigts. Au point où on en est, je sais que je me le ferais dire si je vais trop loin, mais ça me permet d'apprécier la douceur relative de la guérison.

Après quelques secondes, je pose ma main plus fermement sur sa cuisse, plus bas, pour ne pas perdre l'équilibre, alors que je lève ma tête vers son visage, impressionnée.

- Ça n'a pas dû être facile de faire ça à cet emplacement par toi-même, c'est impressionnant!