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 Nashoba Ogier d'Ivry

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AuteurMessage
Nashoba Ogier d'Ivry
Zombis
Nashoba Ogier d'Ivry

Identification
Emploi: Mannequin et Auteur (Nashoba) / TDS (Huan) / Animateur bénévole (Oliver)
Age apparent: 32 ans (mais fait plus entre 25 et 27)
Dangerosité:
Nashoba Ogier d'Ivry Vote_lcap17/30Nashoba Ogier d'Ivry 160125120054759347  (17/30)

Nashoba Ogier d'Ivry Vide
MessageSujet: Nashoba Ogier d'Ivry   Nashoba Ogier d'Ivry Icon_minitimeVen 13 Juil - 0:38

État Civil

Décline ton identité

Nom : Ogier d'Ivry

Prénom : Nashoba
Prénom d'usage : Nathanaël (parfois nécessaire à son intégration à l'époque où il a vécu à la Nouvelle-Orléans. Utilisé notamment pour son nom de plume. Seul prénom reconnu - tardivement -par la famille Ogier d'Ivry)

Espèce : Zombi (anciennement vodoun)

Âge : 294 ans
Âge apparent : 32 ans (mais il fait jeune : on lui donnerait plus facilement entre 25 et 27 ans).

Date de Naissance : 16 mars 1761 à 4h37
Date de Mort : 06 janvier 1792 à 22h17

Situation de Famille : Son épouse est morte il y a quelques centaines d'années et elle, elle n'a pas été relevée. Le décrire comme veuf, vu qu'il est lui-même mort (en laissant justement veuve la dite épouse), paraîtrait un peu étrange aussi.

Profession / Activité : A son époque, Nashoba (Nathanaël) a brillé durant les quelques années qu'il a passé à la Nouvelle-Orléans, devenant en peu de temps un écrivain ainsi qu'un poète connu. De nos jours malheureusement, il est encore trop perturbé par son retour d'entre les morts (ainsi que par ses conséquences sur sa santé mentale) pour être capable d'écrire la moindre ligne. Sans même compter l'évolution des francophonies locales en plus de 250 ans. Sans même compter qu'à ce stade, il ne parle presque pas un mot d'anglais, langue qui reste majoritaire même ici, à la Nouvelle-Orléans.

Son vodoun ne souhaitant pas se contenter des royalties qu'il a bataillé pour récupérer sur ses anciens écrits grâce à sa réanimation sous forme de zombi original, Nashoba est actuellement obligé de travailler comme mannequin pour la marque "Belle Morte", qui malgré son nom embauche aussi des modèles masculins - adaptant sa communication à chaque image. Elle possède notamment d'autres "noms vitrines". Nashoba se montre particulièrement pointilleux sur ce qu'il accepte ou non de montrer de ses "dégâts post-mortem", mais on le laisse généralement faire sa diva. La boîte est ravie d'avoir embauché un mort aussi connu que celui-là, surtout que des zombis de presque 300 ans, ça ne court pas non plus les rues. Ça lui fait de la bonne pub. Même si il est lourd à supporter et sait à peine baragouiner deux mots d'anglais (... et disparaît à intervalles réguliers pour des périodes de temps indéterminées).

Durant ses fugues dissociatives post-mortem, il se peut que Nashoba (ou ses autres identités) s’octroient d'autres emplois. Huan Liu est notamment travailleu.r.se du sexe, et accepte de courts contrats de danseu.r.se dans des établissements tels que les Plaisirs Coupables ou le Oogie Boogie Club. Oliver Deighton est pratiquement un employé du Zombiland Club (.. à part qu'il n'a pas encore signé de contrat et ne se fait pas payer).


Morphologie

Et donc à quoi tu ressembles ?


État post-mortem : Entre os et poussière
État post-réanimation : Nécrosé

Taille : 1m72
Poids : 65kg

Corpulence : Nashoba est de corpulence fine. La première partie de sa vie a été marquée par beaucoup de marche et d'activité physique. Bien que n'étant pas "sportif" à proprement parler, on voit à sa physionomie qu'il n'a pas été (longtemps) sédentaire de son vivant. Sans être réellement musclé, il est suffisamment bien bâti pour qu'Angus, son descendant, ait pu le vendre sans difficulté à la marque "Belle Morte".

Couleur de cheveux : Anciennement noirs de jais, raides et épais. Nashoba a commencé assez jeune à se faire des cheveux blancs : de son vivant, il était un grand anxieux, si bien qu'à 28 ans, ses cheveux étaient déjà parsemés d'un grand nombre de fils immaculés. Certains rituels auxquels il se serait adonné auraient accéléré ce processus. Néanmoins, c'est bien à sa réanimation imparfaite (mais déjà bigrement réussie vu l'âge et l'état de son cadavre) qu'il doit sa tignasse actuellement blanche comme neige, à l'exception de quelques mèches restées noires. Lorsqu'il pose pour le travail, il utilise des sorts wiccans pour retrouver artificiellement le fameux noir de jais. Le reste du temps (sous sa principale personnalité), il garde les cheveux blancs : cela lui permet d'être moins facilement reconnu. En plus d'avoir toujours été un solitaire, Nashoba a appris à la dure que la notoriété, c'était surfait.

Couleur des yeux : De son vivant, il avait des yeux marrons, assez sombres, quoiqu'éclaircis par les origines blanches de sa mère. La mort a entièrement décoloré ses pupilles, qui paraissent grisâtres/blanches, opaques, vaguement rouges/rosâtres car injectées de sang. Il y voit très bien quand même (c'est la magie de réanimation qui veut ça), mais son regard peut être assez perturbant lorsqu'il ne porte pas les lentilles de contact qui lui redonnent sa couleur d'yeux d'origine. Nashoba les porte en permanence... sauf lors de certaines fugues dissociatives post-mortem.

Allure générale : Ce sont des questions auxquelles il faudra répondre à nouveau lorsqu'on abordera le souci des personalités qui envahissent Nashoba à l'occasion de ses fugues. Lorsqu'il est lui-même, Nashoba se tient généralement très droit, très dignement. Il n'a pourtant été qu'un très court moment en rapport avec la famille Ogier d'Ivry, qui de force a tenté de lui inculquer ses manières pour "faire bien" malgré ses origines évidentes. D'abord, notons que de son vivant, Nashoba n'était pas peu fier de ce qu'il avait réussi à accomplir en peu de temps et de la notoriété qu'il avait acquise : il se comportait donc comme un jeune paon, et en a gardé quelques traces, ce qui peut lui donner un air snob, parfois méprisant, sans que cela ait un quelconque lien avec la famille de sa mère. Ensuite, parlons de sa mort. Son esprit est fragile. Il n'a jamais voulu être relevé et vit très mal cette seconde existence, non seulement forcée, mais aussi perclue de problèmes. Quand ce n'est pas l'Outremonde qui l'envahit sans qu'il ait le moindre contrôle dessus, c'est une fugue dissociative post-mortem qui le conduit loin de chez lui et le laisse ensuite hagard, défrippé, souvent "naturel" dans la rue, alors qu'il tient tellement à rester présentable et, surtout, à masquer les traces évidentes de sa mort par du maquillage, des lentilles de contact, et parfois des colorations magiques commandées à un wiccan - il garde souvent les cheveux blancs cependant car, comme il les teinte justement dans leur couleur d'origine pour les photos de "Belle Morte", cette différence capillaire lui permet d'être moins facilement reconnu dans la rue. Tout cela amène Nashoba à être, et à paraître sordide et renfermé. On ne le verra pas souvent sourire. De plus, son statut de zombi atypique l'amenant à se couper émotionnellement des autres et du monde bien plus facilement qu'il ne le faisait de son vivant, il ne sera pas rare de lui trouver l'air indifférent, désintéressé. Son hypersensibilité naturelle peut revenir au galop sans prévenir selon les situations - ce qui se verra aussi. Dans un groupe, il tentera de rester le plus loin possible, mettant comme un mur invisible entre lui et les autres. Son regard est fuyant. Si on envahit son périmètre, le zombi d'ordinaire fier pourra au contraire se tasser, comme si il cherchait à masquer sa présence ou à disparaître dans le sol avant que l'irréparable ne survienne - oh mon dieu, quelqu'un me parle. En bref, ce n'est pas quelqu'un de facile à aborder. Peu de monde en prendra la peine à moins d'avoir une bonne raison - comme de l'avoir malgré tout reconnu - ou bien d'être spécialement sociable.

Allure vestimentaire : Là encore c'est une question à laquelle il faudra apporter d'autres réponses lorsqu'on parlera des personnalités qui cohabitent avec Nashoba dans son esprit. Se réveiller 262 ans après sa mort peut être déroutant. En effet les tenues que Nashoba affectionnait à l'époque où sa conscience a brutalement disparu n'ont rien à voir avec celles qu'on peut voir dans la rue de nos jours. Imaginez cligner des yeux et vous retrouver dans un futur où tout le monde s'habille dans des matières improbables, avec des tenues improbables, et vous comprendrez le désarroi de notre zombi, qui à ce stade n'y comprend pas grand chose et a du mal à assimiler quoi se porte à quel moment. Ses collègues chez "Belle Morte" l'aident un peu, et Angus lui prête et lui achète des tenues adéquates. Nashoba n'a à l'heure actuelle que peu d'exigeances : il souhaite passer inaperçu, si bien qu'il n'essaiera pas de se procurer des vêtements d'époque, même si son ancienne garde-robe lui manque parfois cruellement. Soucieux de cacher ses lacérations, il ne portera généralement rien de peu découvert - sauf au travail, auquel cas ses maquilleurs devront passer des heures sur une prothèse latex destinée à cacher les fameuses blessures et nécroses résiduelles. Pour les mêmes raisons, et parce que l'une de ses principales blessures est au niveau de la gorge, il insiste pour porter des vêtements qui la cachent.

Particularités éventuelles : On note la couleur de sa peau, qui de son vivant trahissait largement ses origines choctaw. La mort l'a rendu... grisâtre/vert, ce qui lui déplaît fondamentalement. Il se maquille en permanence pour retrouver sa couleur de peau d'origine. Lorsqu'il ne porte rien, les diverses décolorations qu'il a subi suite à sa réanimation ainsi que le profil métissé de son visage rendent ses origines presque imperceptibles. Ca ne lui plaît pas énormément, surtout vues les circonstances dans lesquelles il est mort, qui n'ont pas amélioré l'avis qu'il se faisait déjà des colons blancs depuis tout jeune. Durant ses fugues, il peut ne porter aucun type de maquillage, ou bien choisir d'autres nuances : il y a des personnalités en lui que ce "souci" dérangent moins.

Entièrement maquillé, avec lentilles de contact et tout le bazar, ainsi que ses nécroses bien cachées sous les vêtements, Nashoba passe largement pour vivant. Quand il boit du Brain Juice, néanmoins. Ce qui lui arrive très souvent : il n'est pas loin d'en être accroc. Toutes les économies qu'Angus lui laisse ont tendance à passer là-dedans (... quand ses autres personnalités ne les dépensent pas autrement). Les Normes n'y verront que du feu. Evidemment tous ceux qui ont l'odorat ou l'ouïe assez fine pour remarquer son inévitable odeur de mort, ainsi que l'absence de battements de coeur, sauront tout de suite à quoi ils ont à faire. De même que les vodouns sentiront la magie qui se dégage de lui. Malgré tout, au premier abord, ça peut perturber.

La mort de Nashoba a été violente. Angus est un très bon vodoun, mais tout son pouvoir (... et les sacrifices consentis) n'ont pas suffi à masquer les traces des divers coups de couteaux que le jeune homme a reçu. C'est déjà une chance que sa langue et ses globes oculaires aient retrouvé leur place initiale puisqu'il s'agit de la première chose qu'on lui a coupé (la langue), avant de le torturer un peu à coup de diverses lacérations, de lui percer les yeux, puis de lui ouvrir la gorge profondément, de long en large ainsi que la droite de l'abdomen, de bas en haut. Ce sont ces deux blessures qui sont les plus gênantes : il a fallu les recoudre à la main pour éviter que ses intestins ne se vident par terre ou que sa caboche risque de partir en arrière à la façon d'un Nick quasi-sans-tête. Les bords de ces plaies ont noirci. Celle du ventre paraît à certains endroits un peu gonflée. Dans les premiers temps, elle n'arrêtait pas de suinter, ce qui n'a pas été loin de faire perdre à Nashoba sa dernière once de santé mentale. Angus a dû remédier à cela par un nouveau pacte avec Samedi qui lui a permis d'améliorer juste assez l'état de son zombi pour que la plaie en question soit un peu mieux "refermée" et reste propre malgré son allure peu ragoûtante. Deux autres petites plaies présentent un pourtour nécrosé : une lacération entre cuisse et hanche à gauche, et une autre au niveau de son bras droit, qui dérive sur l'épaule et l'omoplate. Celles-ci se masquent aisément avec un peu de fond-de teint : maquillées, elles prennent l'allure d'anciennes cicatrices.


Caractéristiques magiques

Sparkles !


Origine : OUTREMONDE
Ancienne espèce : VODOUN
Perméabilité à l'outremonde : ATYPIQUE


Âge du cadavre : MORT ANCIENNE
Capacités passées :  INDIVIDU STANDARD
Problèmes : CAS PATHOLOGIQUE
Cas de pathologies post-mortem : Fugue dissociative post-mortem. Possible amnésie dissociative post-mortem : à l'heure actuelle, on n'est pas certain que ses souvenirs manquants lui viennent de cela, ou bien du temps qu'il aurait passé dans l'Outremonde, et qui aurait endommagé sa mémoire. Sans même parler du grave traumatisme qu'il a subi au moment de sa mort, particulièrement violente.


Psychologie

Dans ta tête.


Commençons par rappeler que Nashoba n'est littéralement pas tout seul dans sa tête. A l'heure actuelle, trois autres personnalités se sont attachées à lui et sortent, par moment, à l'occasion de ses fugues dissociatives post-mortem. Nous en décrirons aussi la psychologie et les particularités.

Oliver Deighton :

Né en 1849, cet habitant de Manchester (UK) est devenu tristement connu faute à son implication dans "The Deansgate Mob", célèbre gang local. Il aurait bien connu John-Joseph Hillier, ami et source d'admiration, qu'il aurait pris pour modèle. Oliver est mort jeune, en 1878, des suites d'une bagarre de rue qui aurait mal tourné pour lui. Cependant, en 1889 un vodoun local s'est intéressé à son cas et l'a relevé en tant que zombi. Ses capacités restreintes ne permirent à Oliver que de revenir à la vie sous la forme d'une véritable abomination, la peau du visage, notamment, se détachant sans cesse, celle des joues entièrement manquantes, donnant l'impression qu'il arborait en permanence un large sourire dérangeant. Cela ne fit pas frémir Oliver qui prit sa non-vie étonnamment bien : son apparence l'empêchait de sortir, mais son vodoun ne l'avait pas relevé pour ça. Il resta vingt ans durant membre d'un club d'amusement clandestin pour vodouns et zombis, où se déroulaient notamment de violents combats entre mort-vivants, où on n'hésitait pas à s'arracher des bouts pour le spectacle. En 1910 le vodoun d'Oliver mourut, et lui à nouveau avec.

Oliver parle uniquement anglais. Il a l'accent de Manchester, de l'époque qui a correspondu à sa période d'existence.

De nos jours, quand Oliver est de sortie, il fait exactement ce qu'il a toujours fait de sa précédente non-vie : il s'éclate, dans tous les sens du terme. Il ne porte évidemment aucun maquillage. Il s'amuse de son apparence et adore aller se faire exploser au Zombiland Club, dont il aimerait bien devenir employé. Pour l'instant, il est client "régulier" (autant que faire se peut pour une personnalité secondaire d'un zombi atteint de fugue dissociative post-mortem). De son vivant, Oliver était une personne dangereuse et la mort ne l'a pas rendu plus scrupuleux, cependant, il n'éprouve plus d'intérêt pour les effusions de violence gratuite. Il considère avoir trouvé plus intéressant à faire au Zombiland, de ce point de vue. Sa personnalité a évolué de telle sorte à ce que le gangster anciennement patibulaire soit devenu grandiloquent, théâtral. Il aime être le centre de l'attention autant qu'il aime tirer partie de son corps mort pour s'amuser, pour déranger, ou les deux. Il lui arrive souvent de s'arracher un bras pour l'utiliser tel un sceptre, royal. Taper sur la tête des gens avec est devenu une manie proche du trouble obsessionnel compulsif. Souvent, il coupe les fils qui referment la profonde plaie dans sa gorge afin de pouvoir jouer avec sa tête (en tirant sur ses cheveux, par exemple, pour la faire pencher en arrière de manière étrange). Sa précédente non-vie l'a habitué à une bouche sans joues et son sourire inquiétant est devenu partie de son identité propre, si bien que même dans ce corps en meilleur état, il lui arrive très souvent d'étirer ses lèvres aussi largement qu'il en est capable. Ce qui lui a valu le surnom de "Joker", octroyé par certains habitués du club suffisamment anciens pour connaître la référence. Lorsque Nashoba revient à lui, c'est la personnalité qui lui laisse le plus de dégâts. Devoir faire recoudre sa gorge par Angus, notamment, est toujours un épisode traumatique. Surtout que ce dernier ne le fait jamais de bonne grâce et se montre désagréable et insultant tout au long du processus.


Kiara Jones :

L'histoire de Kiara est une histoire triste. Cette petite fille tirée d'une famille de vodouns est née en 1972, à Columbia (Missouri). C'est dans cette même ville qu'elle a vécu avec sa famille jusqu'à ce qu'en 1978, alors qu'elle avait 6 ans, elle périsse dans l'incendie de sa maison avec son père et sa mère, qu'elle a d'ailleurs passé de longues minutes à chercher en vain en slalomant entre les poutres et les lattes en feu, avant de s'évanouir asphyxiée, puis de perdre la vie.

Kiara parle uniquement un anglais américain approximatif, son jeune âge ne lui ayant pas permis de le maîtriser comme un enfant plus âgé, ou comme un adulte le ferait.

Quand Kiara est de sortie, elle est perdue. Elle semble ne pas avoir compris qu'elle était morte et ne pas avoir remarqué qu'elle n'habite pas son propre corps. Hagarde, elle erre sans but ou presque. Elle est atteinte d'une unique obsession : retrouver ses parents. Elle ne paraît pas se souvenir de l'incendie, ni comprendre pourquoi elle a été séparée d'eux. Tout ce qu'on pourra lui dire qui ne cadrera pas à sa vision des choses risque de provoquer en elle une profonde confusion, qu'il la fera littéralement "buguer". Généralement, elle oublie tout aussi vite ces informations, et se concentre à nouveau sur son objectif vain. On ne sait pas vraiment ce qu'une tentative plus corsée (telle que lui tendre un miroir, ou bien insister pendant qu'elle paraît perdue dans sa tête) pourrait entraîner chez elle. Essayer n'est peut-être pas une bonne idée...


Huan Liu :

Née en 2009, Huan est née Prodige, au grand dam de sa mère américaine qui avait justement quitté son pays pour le Canada afin de fuir sa famille vodoun et leurs pratiques étouffantes. Ses origines sino-canadiennes lui viennent donc de son père. Elle a vécu à Sherbrooke chez ses parents jusqu'à ses 16 ans, date à laquelle elle s'est prématurément émancipée alors qu'elle entrait tout aussi prématurément à l'Université. Bien que souvent "embêtée" par ses pouvoirs latents, elle n'a jamais appris à les développer, sa mère ayant au moins "réussi quelque chose dans son éducation" (pour reprendre ses propres termes), soit celui de faire en sorte qu'Huan n'éprouve aucun intérêt pour le vaudou. C'est probablement sa nature de Prodige qui aida à ce qu'elle ne développe effectivement aucun type de curiosité : Huan avait des intérêts limités, autant pour le monde autour d'elle que pour les personnes constituant son entourage. N'éprouvant aucune forme d'empathie à leur égard, elle cessait toute communication dès qu'ils ne l'amusaient plus. Et "amuser" pouvait avoir différentes significations : Huan adorait faire tourner les gens de sa promo en bourrique en défendant des points de vue qui n'étaient pas le sien, juste pour tenter de les énerver, ou réagir en tous les cas d'une façon bien particulière, qu'elle avait généralement prévu d'avance. C'était une manipulatrice finie. Pas uniquement, cela dit. La jeune femme développa rapidement un penchant pour les plaisirs de la chair qu'elle n'eut aucun mal à épancher, la nature ayant été plus que généreuse avec elle. Certaines mauvaises langues médisaient à son sujet, ce dont elle se fichait éperdument : c'était son corps, elle en faisait bien ce qu'elle voulait. Y compris le faire "participer" à des coups d'un soir à répétition si ça lui faisait plaisir (et ça lui faisait plaisir, même si certains loas en profitaient parfois pour la chevaucher à leur tour sans autorisation). Une fois son doctorat en médecine acquis elle... lâcha absolument tout pour entâmer une courte formation de barmaid, manquant de faire faire une crise d'apoplexie à ses parents. Ben oui mais voilà : ça l'avait occupée un temps, mais c'était fini. Elle se fit embaucher dans divers bars (qui lui permettaient des rencontres faciles par ailleurs). A 28 ans, elle se fit embaucher par un nightclub un peu spécial. Naquit en elle l'idée d'apprendre le pole-dance et de changer un peu de fonction, parce que le métier de danseuse paraissait lui aussi hautement amusant, à l'instar d'un de ses hobbies préférés. Elle mourut prématurément à 33 ans lorsque l'un de ses fameux coups d'un soir se révéla être un membre du TPH qui apprécia peu la voir se faire accidentellement chevaucher par autre chose que lui. Oups.

Huan parle couramment un anglais canadien ponctué d'ajouts/accentuations venus de la version qu'elle a originellement appris avec sa mère, venue de Caroline du Nord. Elle parle aussi, par son père puis en contact avec la population de la ville, le français québecois et le mandarin.

Egale à elle-même, Huan à sa première sortie n'a été guère choquée de remarquer qu'elle était morte, et en plus de cela incarnée dans un corps différent du sien. Elle a commencé par se regarder sous toutes les coutures, usant de ses compétences de médecin, faisant commentaires sur commentaires comme à l'occasion d'un match sportif quant aux diverses blessures encore visibles sur le corps de Nashoba ("Outch! Ca a dû faire mal"). On vous épargnera les autres "Tiens c'est rigolo" qui ont suivi, pour d'autres raisons. Incapable de remords ou de regrets, elle s'est donc montrée au contraire hautement amusée par le changement, trouvant peut-être dommage de ne pas pouvoir en profiter plus que cela - elle est couramment tentée par l'idée de se faire implanter le Digital Angel. Morte, elle voit peu l'intérêt de s'embêter à exercer des métiers qu'elle juge contraignants et a préféré garder sa liberté en devenant principalement travailleu.r.se du sexe. Déjà parce que c'est drôle - quoiqu'un peu frustrant de ne pas pouvoir en profiter - ensuite, parce que c'est encore plus drôle lorsqu'un individu lambda découvre, alors qu'elle se déshabille, qu'elle est en réalité morte et qu'elle porte des traces pas très glamour en guise de preuve. C'est rédhibitoire pour beaucoup. Mais il y en a toujours certains que ça ne dérangent pas. On aura compris que tout comme Nashoba, mais pour des raisons différentes, Huan se maquille. Elle utilise un fond de teint plus clair que celui de Nashoba et s'amuse à porter des lentilles vertes, là encore pour changer de ses habitudes. Elle a toujours voulu avoir les yeux verts de son vivant. Elle utilise la magie wicanne pour se teindre les cheveux, généralement dans un auburn suffisamment clair pour être qualifié de "presque roux pétant". Il lui arrive d'accepter de très courts contrats de danseu.r.se pour des boites telles que les Plaisirs Coupables ou le Oogie Boogie Club, à l'envie, et quand l'occasion se présente. Enfin, il est extrêmement rare qu'elle révèle son genre. En fait, être considérée comme un homme la dérange aussi peu que d'habiter un corps "étranger". A tel point qu'on pourrait se poser des questions : peut-être Huan a t-elle toujours été bigenre, et ne le découvre que maintenant.





Défauts

Nashoba : De son vivant, Nashoba avait déjà nombre de défauts : il était soupe au lait, très exigeant, et se prenait très au sérieux. Cela l'a amené à devenir prétentieux, narcissique, précieux en un sens (même si pas dans le sens que son nom de famille pourrait laisser entendre. Il n'a jamais renié ses origines et n'a jamais adhéré à la vision des choses des Ogier d'Ivry, qui de toute façon ne l'ont accueilli dans leur clan que par pur intérêt pécunier). Colérique car vite frustré lorsqu'il n'obtenait pas ce qu'il voulait, Nashoba pouvait se montrer alternativement impulsif et démesuré dans ses réactions, ou bien au contraire se refermer sur lui-même comme une huître et ne plus parler à personne pendant trois jours. C'était un artiste et un hypersensible à qui il suffisait de très peu pour s'emporter et qui pouvait rapidement, de ce fait, devenir infect. Parlant peu sauf lors d'occasions mondaines où il monopolisait la parole, Nashoba a toujours été un solitaire qui supportait mal même la présence perpétuelle de sa femme et de ses enfants, dont il s'est probablement mal occupé, enfermé dans son bureau à longueur de journée et de nuit pour écrire. La non-vie n'a pas arrangé cette facette asociale du personnage, lequel évite autant que possible tout contact avec un monde auquel il a perdu goût, et dont il préfèrerait être libéré. Il n'arrive même plus à s'intéresser au destin d'autrui... Quand il se rend compte du point auquel il lui arrive d'être involontairement insensible, Nashoba s'en veut terriblement. Il a peut-être toujours été très autocentré, mais ça ne signifie pas qu'il était dépourvu d'empathie dans les rares moments où il songeait à sortir de sa propre tête. Au contraire. Nashoba est quelqu'un qui, paradoxalement a son comportement occasionnel de paon, a du mal à voir sa valeur intrinsèque. Le dit comportement vient en réalité en compensation d'un manque de confiance en lui et d'amour propre. Il a tout autant de mal à donner sa confiance à autrui. Estimant qu'il n'est pas "aimable", ou pas réellement, il peut vite se montrer jaloux ou avoir des doutes sur la sincérité de ses rares amis. Le manque d'affection qu'il a reçu de sa mère, Prodige qui malgré ce qu'elle était l'a élevé comme elle a pu, est à l'origine de beaucoup de soucis.

Oliver : La liste est longue. Oliver est méchant. Il peut se montrer violent et agressif, même si ça n'arrive plus souvent depuis sa zombification (moins encore depuis la seconde). Il n'éprouve aucun scrupule et considère le monde comme un terrain de jeu. Il sait pertinemment qu'il occupe un corps qui n'est pas le sien mais n'en prend aucun soin, parce qu'il s'en fiche. Autant qu'il se fiche bien du reste du monde. Oliver est moqueur et cynique. Il prend plaisir au malheur des autres. Il aime bien leur faire mal, aussi, à l'occasion. Le tout avec le sourire.

Kiara : Il reste trop peu de la personnalité de cette petite fille perdue pour être en mesure de lister des défauts qui lui seraient propres... C'est une enfant. Elle en a les comportements. De ce fait, elle supporte encore moins la frustration que celui dont elle habite le corps : Kiara est seule, a peur, et est totalement dépendante de l'aide d'autrui. Ses émotions peuvent évidemment déborder et prendre des formes désagréables pour les oreilles. Mais peut-on vraiment lui en vouloir ?

Huan : Tout comme Oliver, Huan a peu de considération pour autrui. Chez elle, ça se présente autrement, cependant : c'est une manipulatrice. Elle aime jouer avec les émotions des gens, notamment en inventant un script dans sa tête et en testant ses intuitions. Elle tente de faire perdre leur sang-froid à ses interlocuteurs, à leur faire dire ou admettre un point en particulier qu'ils tentaient en vain de garder caché... etc. Ses amitiés sont superficielles. Quand quelqu'un ne l'intéresse plus, il est probable qu'elle cesse tout simplement de lui parler. Elle s'amuse du désarroi de ses clients lorsqu'ils découvrent qu'elle est morte et que son corps comporte certaines nécroses plutôt laides. Elle n'a aucun scrupule à mentir, évidemment. Dans son corps originel comme dans celui-ci, la jeune personne se montre imbue d'elle-même et aime se donner en spectacle à un point qui tient d'un narcissisme que même Nashoba n'a jamais atteint.



Qualités

Nashoba : Malgré tout, Nashoba est un personnage authentique, qui n'hésitera jamais à dire ce qu'il pense, quitte parfois à manquer un peu de tact. Dôté d'un esprit fin, et d'une vive intelligence, il n'est pour autant pas suicidaire : il lui est souvent arrivé de tenir sa langue par le passé quand il s'agissait d'éviter les mâchoires des crocodiles peuplant la Haute-Société néo-orléanaise, mais c'était toujours en grinçant des dents qu'il se taisait. Surtout lorsque certains colons osaient parler devant lui des siens avec un mépris et une irrévérence qui le mettaient immanquablement hors de lui. Il n'est pas forcément nécessaire de lui parler pour qu'il comprenne les messages qu'on tente de lui faire passer : il comprend bien le langage du silence, et est dôté d'une bonne intuition. Son statut de zombi atypique le rend parfois insensible, mais initialement, le jeune homme est doté d'une moralité sans faille. Il ne supporte pas l'injustice. Bien que disposant d'un courage "standard", il lui est arrivé de prendre des positions fortes à certaines occasions, lorsqu'il sentait que ne pas intervenir était synonyme de collaboration. Nashoba est dôté d'une grande sensibilité. Il est très créatif, souvent dans la lune, même si cela lui a été un peu retiré depuis qu'on la relevé. En ce moment, il est bloqué, mais reste qu'il écrit bien prose comme poésie : c'est un auteur connu dont on étudie encore les textes à l'Université. C'était aussi un bon vodoun, d'autant plus inventif que les multiples cultures dont il est tiré lui ont permis d'explorer des horizons relativement méconnus. Il a beaucoup souffert en apprenant ce qui était advenu des Premières Nations suites aux colonisations anglaises - qui de son vivant n'avaient pas encore poussé jusqu'en Louisiane - et si il y a bien un sujet qui le sortira de son habituelle morosité, c'est celui là. Pour lui, c'est encore tout neuf. Il est mort tandis que ce n'était pas encore vraiment arrivé (chez lui), et se réveille dans un monde complètement changé, dans lequel nombre de cultures, dont la sienne, ont été tout ou partie détruites, transformées, réduites à une minorité souvent exotisée... sur ses propres terres. En cela il ne supporte pas les effusions de nationalisme yankee et devra très vite partir/fermer la télé si il lui arrive d'en être témoin, sous peine d'exploser. Nashoba n'est pourtant pas une personne violente. On ne le verra jamais frapper quiconque (sauf Angus. Si il pouvait).

Oliver : Oliver est une personne charismatique, douée pour l'animation. Son sens de l'humour est... spécial, mais on ne peut pas le lui retirer. Il fait un bon "clown", et le Zombiland serait probablement heureux de l'embaucher. A vrai dire, il bosse presque déjà là-bas. L'argent ne l'intéresse pas - ou plus - depuis longtemps. Tout le monde le connaît, et on le laisse faire son show. Parfois, il va jusqu'à créer ses propres jeux au sein des installations mises à disposition. Le personnel le laisse faire, toujours un peu dans l'expectative, mais généralement satisfait. Il arrive qu'il faille lui imposer des limites, car il va parfois trop loin. Généralement cela dit, il se "maîtrise" tout seul. Ca serait quand même con qu'il gache ses propres fêtes ! Il traumatisera quelqu'un plus tard.

Kiara : Là encore, la personnalité résiduelle de Kiara est trop perturbée pour qu'on voie au-delà de ce qu'elle a en commun avec beaucoup d'enfants - quoique certains se montrent plus revêches : l'innocence et la pureté des intentions.

Huan : Huan est très intelligente : c'était une Prodige, de son vivant. Docteur en médecine, elle est aussi très instruite, mais ne s'en vantera jamais. Ca ne représente pas grand chose pour elle, bien que cela puisse être occasionnellement utile. Elle est ouverte sur tout un tas de sujets. Evidemment, puisqu'elle se fiche un peu de tout, elle n'était pas militante pour un sou de son vivant mais elle comprenait et approuvait le discours de ceux qui l'étaient tant sur les problématiques LGBT que de racisme ou que de féminisme (pour n'en citer qu'une partie). Elle l'a d'ailleurs appliqué à sa propre échelle, faisant pied de nez sur pied de nez au slut-shaming qu'elle recevait en permanence à cause de son physique avantageux, de ses tenues osées, et de ses choix sexuels. Elle se montre authentique dans sa recherche de simplicité et d'accord avec ses besoins intérieurs : rentrer dans les normes ne l'intéresse pas. Être riche ne l'intéresse pas. Indifférente aux avis de ses détracteurs, elle fera toujours ce qui lui plaira, quand cela lui plaira. Et elle invite tout le monde à faire de même. Enfin. Quand elle n'est pas en train de se jouer de ce "tout le monde" pour s'occuper.



Croyances

Nashoba : A l'heure actuelle, Nashoba ne croit plus à grand chose... Surtout lorsqu'il voit ce en quoi le monde s'est transformé en son "absence". Désabusé, désespéré, il voudrait juste qu'on le laisse en paix. Il était probablement mieux sur le Terrain de Ch... pardon. Dans cet Outremonde dont il ne se souvient pas.

Oliver : Oliver est un hédoniste un peu... trash. Le monde n'a d'intérêt que si il sert à sa gratification personnelle. Le reste, la morale, toutes ces conneries... Rien à battre.

Kiara : Sa maman et son papa sont là, quelque part. Il lui faut juste trouver où.

Huan : Le monde pourrait être plus juste, plus propre... Mais honnêtement ? Si elle s'amuse et qu'elle tire son épingle du jeu, ça lui suffit amplement.



Religion

Nashoba : Vaudou. Religion Choctaw. Les deux étaient loin d'être incompatibles. Au contraire, cela lui aurait permis de créer des rituels atypiques, dont celui (dont il n'a plus aucun souvenir) qui a incité son descendant à le ramener d'entre les morts.

Oliver : Barf... Franchement, malgré une éducation protestante, et bien qu'ayant entendu des voix venues de nulle part durant toute sa vie - il a décidé de ne pas y faire attention - Oliver a vite cessé de croire en quoique ce soit. Relevé d'entre les morts, il a bien fallu qu'il se convertisse au vaudou. Enfin, vite fait quoi. Il admet que ça marche. Le côté cérémonieux par contre... ça le pompe.

Kiara : Les parents de Kiara étaient vodouns. Elle vivait dans une communauté de vodouns et c'est ce qui a marqué ses jeunes (et uniques) années. Elle est un peu jeune pour que ça veuille dire quoique ce soit pour elle cela dit...

Huan : Son père était bouddhiste, sa mère vodoun malgré elle. Huan n'a pas eu une éducation très religieuse... Et cela valait mieux, parce qu'elle n'aurait rien écouté. Concrètement, elle s'en fiche. Elle voit que le Vaudou marche, la Wicca marche... Eh bien il doit forcément y avoir quelque chose qui fait marcher tout ça, mais ça lui ferait une belle jambe de comprendre les dessous de l'affaire.



Goûts

Nashoba : Mieux vaut éviter de parler de nourriture à Nashoba. La non-vie lui va mal... Il n'était pas très gourmand de son vivant, mais tout de même. Ne plus rien pouvoir manger - ni même goûter - est passablement déprimant. De son vivant, il n'a ressenti que des attirances hétérosexuelles mais il faut dire qu'il ne s'est jamais intéressé à grand-monde, alors ça ne veut pas forcément dire grand chose. Et puis maintenant il ne ressent plus rien, alors ça va être difficile de savoir. Nashoba est quelqu'un qui évidemment s'intéresse beaucoup à la lecture, même si pour le moment, son baromètre de plaisir est cassé. Il n'a pas encore découvert le cinéma. Nul doute que cela lui fera un petit quelque chose, même si en ce moment, plus rien ne l'intéresse. Il apprécie aussi la musique. Quoiqu'il en ait toujours été moins proche, il la trouvait inspirante de bien des manières. Le vaudou a eu une part importante dans sa vie. Cependant quand il voit Angus, et la façon dont il le traite, il a tendance à considérer son ancien art avec une amertume qu'il n'a pas toujours eu. Et en même temps, il a toujours été contre la Réanimation.

Oliver : Vivant, Oliver avait un fort penchant pour la bouteille. Il mangeait de tout, mais en quantités monstrueuses. La mort l'a privé de ces plaisirs, mais il en a trouvé d'autres. Par ailleurs, il n'a jamais été avec personne : il n'en a jamais ressenti le besoin. Ca passait pas forcément bien à l'époque, si bien qu'il a menti à quelques occasions. Il aimait se battre, et la sensation de pouvoir que cela lui procurait, mais là encore, il a trouvé mieux.

Kiara : Kiara aime sa maman et son papa. Et ses papis et mamis, mais elle veut surtout retrouver maman et papa, déjà. Elle aime aussi les sorbets aux fruits rouges, surtout à la cerise. Elle ne comprend pas pourquoi tous ceux qu'elle trouve ont le goût de l'eau. Kiara aimerait bien manger un vrai sorbet à la cerise, mais elle préfèrerait retrouver ses parents avant, quand même.

Huan : Huan s'intéresse à plein de choses... superficiellement. Dotée d'une curiosité intellectuelle sans fond, si vous lui parlez d'un sujet qu'elle connaît mal, elle pourra vous écouter des heures durant, petit sourire en coin, lueur brillante au fond des yeux. Et elle engrangera ces connaissances avec une précision effrayante, pour les ressortir par la suite occasionnellement, si cela peut lui servir. Pourtant, seule, elle n'a aucune paradoxalement aucune initiative, ce pourquoi elle ne s'est même jamais renseignée sur le vaudou, alors qu'elle avait pourtant de fortes prédispositions pour le pratiquer. En dehors de cela, il n'y a rien qu'elle déteste, et rien qu'elle adore : elle aime tout un peu, mais pas trop. A part ce qu'on a déjà cité : faire tourner ses victimes désignées en bourrique comme un chat joue avec une souris, être au centre de l'attention et attirer sur elle les regards plein de désirs d'une personne ou d'une foule, et puis s'adonner à tout ce qu'on peut faire avec un, ou plusieurs corps... Bon. Vraiment, elle aimerait bien disposer du Digital Angel, parce que c'est beaucoup moins drôle quand on ne ressent rien.



Talents, savoirs notables

Nashoba : Faisons vite, car on va se répéter : Intelligence et intuition. Créativité. Capacités d'écriture. Sensibilité de poète. Pratique avancée d'une forme de vaudou mêlant les arts classiques à certaines branches du chamanisme choctaw. Lorsqu'il le veut, Nashoba peut se montrer très éloquent, très convaincant. Mais il n'aime pas beaucoup parler.

Oliver : Oliver fait lui aussi preuve d'une certaine forme de créativité. Charismatique, bon acteur, bon animateur. Dôté d'un sens de l'humour douteux, mais indubitablement efficace. Doué pour les combats de rue, si l'occasion devait se présenter.

Kiara : Elle est attendrissante. Ca n'est pas vraiment un talent (la pauvre), juste un constat.

Huan : Ancienne prodige, Huan est douée d'une intelligence dangereuse. Elle possède une excellente mémoire et des capacités de manipulatrice qui n'ont rien à envier à celles de certaines autres personnes, dont on ne citera pas le nom, à la Nouvelle-Orléans. C'est une très bonne danseuse et une très bonne """danseuse""" (comprenez qu'on ne donnera pas le détail du mot entre triple guillemets). Elle est tout aussi douée pour aguicher, peu importe le lieu et le contexte.



(+) Espoirs, buts, rêves

Nashoba : Plus de justice pour son peuple, ainsi que tous ceux qui ont été brimés et dépossédés de leurs terres. Plus de justice pour les Outres, mais une meilleure auto-régulation des Réanimations : sa présence ici même est la preuve des abus qui arrivent bien trop souvent. Bien sûr, à ce stade, rien de tout cela ne lui semble possible : son seul espoir serait donc qu'Angus se fasse renverser par un bus histoire qu'il puisse retourner tranquillement à sa mort.

Oliver : Il paraîtrait que le Brain Juice serait potentiellement capable de diminuer le lien entre un vodoun et son zombi ? Si ça pouvait être vrai, ça serait COOL, même si pour sa part, il subit assez peu les obligations d'Angus, qui agissent surtout sur la principale personnalité de ce corps. Il aimerait bien devenir la principale personnalité. Il se demande si c'est possible. Sinon, peut-être choper un emploi au Zombiland Club, mais après c'est déjà tout comme donc...

Kiara : Retrouver papa et maman, et puis retourner ensemble à la maison.

Huan : Vraiment, être zombi a quelques inconvénients. Bon, le Brain Juice, elle est limite sous perfusion : hors de question de se montrer lente et maladroite, ça ne lui va pas, et ça ne va pas dans son/ses métiers. Mais l'absence de goût,de toucher... De plaisir ? Ca, c'est vraiment nul. C'est vraiment le seul point qui la chagrine, et elle aimerait bien y remédier, mais quelque chose la retient encore de se faire implanter le Digital Angel. Elle voudrait savoir comment ça marche. Et surtout, à quel point ça marche. Il est dit que le Digital Angel redonne la sensation de toucher... Mais est-ce qu'il remet aussi en route le fonctionnement de la machine et permet de se payer des tripes sous endorphines ? Il faudrait peut-être qu'elle s'intéresse de plus près à la boîte qui le produit. La Genosis Corp, il paraît ? Elle serait curieuse de parler avec ceux qui ont conçu l'engin... de leur arracher quelques secrets. De participer provisoirement à l'élaboration d'une v2, si besoin ? Huan n'a aucunes limites ! Qu'on se le dise.



(-) Angoisses, regrets, phobies

Nashoba : Il regrette d'avoir été relevé. Il a toujours détesté les cadavres - ironique pour un ancien vodoun. Vraiment, ça le débecte. Maintenant il en est un, il se dégoûte tout seul. C'est la seconde raison qui l'a poussé à demander, par testament, à ne JAMAIS être relevé. L'autre raison étant qu'il trouve la Réanimation souvent amorale. Sa mort extrêmement brutale ne l'a pas laissé sans traumatismes. Il sursaute au moindre signe de violence physique. Il lui arrive d'avoir des flashbacks intenses, et de revivre cet épisode monstrueux. Parfois, c'est ce qui déclenche une fuite dissociative. Comme si son esprit essayait de se sauver et préférait laisser la place à quelqu'un d'autre, le temps que ça aille mieux. Zombi atypique, il est le seul de ses personnalités - avec Huan - qui paraît en mesure d'entendre la voix des morts et de se faire aborder un peu violemment par tout un tas de trucs indéfinis - dont des loas. Ca l'inquiète, parce que ça peut être dangereux, et qu'il n'a pas de contrôle dessus. Il ne connaît aucune de ses personnalités annexes mais étant donné l'état dans lequel il se retrouve après chaque fugue dissociative, il est terrorisé à l'idée d'être reconnu tandis qu'il est sous leur influence. L'idée même de faire une nouvelle fugue le terrorise, d'autant plus qu'il sait que cela arrivera forcément. Et qu'il se "réveillera" encore dans des états déplorables et dégoûtants.

Oliver : Sa seule peur, c'est qu'un jour, il cesse "d'apparaître". Il sait qu'il n'est pas une personnalité principale. Il en saît peu, mais il sait comment ça marche. Il sait donc aussi qu'il est très peu probable que ça arrive : quand un zombi a une personnalité annexe qui se colle à lui, c'est à vie. Sa peur est donc irrationnelle, il le saît, mais ça n'y change rien. Il s'amuse beaucoup trop pour que cela prenne fin de si tôt. De ce fait il a peur que son abrutie de personnalité principale déprimée et déprimante parvienne à mettre fin à leur jour d'une manière ou d'une autre. Oui, il sait qui Nashoba est. Pas dur : il y a des affiches de lui partout en ville et en plus, la nouvelle de sa réanimation a fait un sacré tabac, vu sa notoriété passée. Il a eu l'occasion de se renseigner. Bon ok il a une seconde peur : celle qu'Angus lui tombe dessus et l'oblige, par le lien qui existe entre eux, à arrêter de faire... ben tout ce qu'il fait, quoi.

Kiara : Son état de conscience, lorsqu'elle est présente, est un mélange informe d'angoisses, de terreur, d'un sentiment de perte qui s'estompe et la laisse perplexe quand elle essaie d'y toucher, et d'égarement. Son ressenti est bien trop primitif pour qu'on puisse dire quoique ce soit d'autre à ce sujet. Elle ne se projette pas dans des futurs hypothétiques où elle ne parviendrait PAS à retrouver ses parents. Le seul fait qu'ils ne soient pas là lui suffit à aller très mal.

Huan : Elle doit admettre que ces foutues voix et ces foutus loas l'emmerdent royalement, mais bon : ça n'était guère différent de son vivant, si bien qu'elle n'en fait pas une priorité. Même si c'est un peu à cause de ça qu'elle est morte. Mais ça ne la touche pas vraiment. C'est arrivé, too bad. Il faut bien mourir un jour. Et puis parfois, revivre à nouveau, visiblement.



Si on vous parle des Outres, vous réagissez comment ?

Nashoba : Tempéré, Nashoba a tendance à considérer les inimitiés entre espèces d'Outres souvent mal avisées. Il comprend, cependant : un vamp se méfiera forcément d'un vodoun qui risque de vouloir lui prendre son sang (même si il y a toujours moyen de se mettre d'accord entre personnes censées). Un métamorphe a de quoi craindre les wiccans sans foi ni loi qui voudront le tuer pour sa peau. Entre wiccans et vodouns, il comprend moins bien. Leurs arts fonctionnent différemment. Est-ce une raison pour se regarder de travers ? Pour lui, le Vaudou n'est pas contre nature. Il agit simplement sur ce qui fait suite à la nature connue. A son époque et dans le village où il a vécu, on pratiquait les deux, on respectait les deux. Chaque chose était à sa place, et il n'y avait nul besoin de les mettre en opposition. Bref. Ces inimitiés ne font que les desservir de toutes façons, en encourageant les comportements extrêmes dont elles sont tirées... Ensuite, ce n'est plus que cercle vicieux. Il a du mal avec les zombis, mais ce n'est pas vraiment leur faute (les pauvres, tout comme lui, beaucoup d'entre eux n'avaient rien demandé). C'est juste qu'ils sont... morts. Les vamps le font déjà frémir - ou du moins de son vivant, le faisaient frémir lorsqu'il touchait accidentellement leur peau glacée. Mais là, c'est le niveau au dessus du mort. C'est... mort de chez mort. Il n'y peut rien, ça lui retourne l'estomac.

Oliver : Ben... Ils existent. Franchement, qu'est-ce que j'en ai à faire, moi ?

Kiara : Maman et papa disent que les wiccans sont méchants, mais je n'ai pas compris pourquoi. Il paraît qu'il faut faire attention aux vampires. C'est parce qu'ils ont de grandes dents ? Et les fées existent vraiment ? Je peux voir une fée ? Toute petite et qui vole ?

Huan : Ben visiblement j'en faisais partie... Franchement, pour avoir vu de loin ce qu'il se passait aux USA après la Révélation, c'était pas beau. J'éprouve plus d'amitié pour les Outres - tous les Outres - que pour les Normes. Des désaxés, y en a dans tous les camps (comment ça je parle de moi ?).



Et votre sentiment vis à vis des Normes ?

Nashoba : Je ne les ai jamais vus comme un groupe à part entière. Évidemment, nous leur cachions certaines choses... Mais ce n'est pas cela qui faisait la différence. A l'époque, il y avait les riches propriétaires blancs, et le reste du peuple. Les hommes libres, et les esclaves. Les colons, et les peuples natifs. Parmi les sans-pouvoirs figuraient aussi tous les vaudoisants qui partageaient nos secrets, nos rites, nos croyances. Maintenant cela dit, tout semble avoir bien changé... Ces "Normes" là, ceux qui prennent les décisions pour tous, me rappellent les figures de mon époque que je méprisais le plus.

Oliver : Au risque de me répéter : ils existent. Rien à péter, vraiment. Surtout que c'est pas moi qui m'occupe de leur connerie de recensement.

Kiara : Je crois que mon tonton est comme ça. Il est gentil. Il ne faut pas leur dire que la magie existe, c'est ça ? Sauf aux gens comme tonton.

Huan : Franchement... Des idiots qui se mettent à paniquer en apprenant que le monde n'est pas comme ils l'avaient toujours imaginé être, et qui subitement mettent en place des lois débiles comme si les Outres étaient apparus par génération spontanée en 2010 et que le monde allait se transformer de ce fait en bain de sang qu'il fallait réguler ? J'en pense pas grand chose de bien. Après c'est comme partout... On trouve des gens bien, et des abrutis dans tous les groupes sociaux. Celui là pue juste un peu la merde depuis... environ ma naissance en fait.



Êtes-vous satisfait de votre existence ?

Nashoba : La réponse adéquate serait : "Pitié, laissez-moi mourir à nouveau."

Oliver : Évidemment ! Je me suis jamais autant éclaté. Surtout maintenant que les normes savent qu'on existe et qu'on a plus besoin de rester planqué sous prétexte qu'on est moche.

Kiara : Où est ma maman ?

Huan : Oh, oui. C'est un petit bonus sur lequel je ne crache pas. Cela dit si je pouvais m'offrir quelques extras supplémentaires... ça ne serait pas de refus non plus.



Possibles évolutions ou objectifs futurs

[color=#743130]Nashoba : Nashoba est encore dans le déni et la souffrance. De ce fait, il vit mal sa non-vie, ce qui pourrait s'améliorer au contact des bonnes personnes. Le monde a pour lui perdu sa magie. Peut-être a t-il besoin de retrouver de l'espoir, et un peu de rêve... Mais il n'est pas aidé, entre ses diverses personnalités, sa forte perméabilité à l'Outremonde, et les traumatismes qu'il trimballe avec lui. Et son vodoun infect.

Oliver : Si Oliver trouve le moyen de "poper" plus souvent, il sera content, mais dans l'idée, il est plutôt du genre à vivre au jour le jour.

Kiara : Y a t-il de l'espoir pour l'esprit brisé de cette enfant ? Rien n'est moins sûr. Son évolution est des plus incertaines. Si elle finit par comprendre certaines choses à son propre sujet, et sur ce qui est réellement "en train de se passer", rien ne dit qu'elle s'en remettra. Six ans, c'est beaucoup trop jeune pour assumer le poids d'un pareil destin.

Huan : Huan profite au jour le jour un peu comme Oliver... Cependant, elle est très intéressée par la Genosis Corp et fourrerait bien son nez dans leurs travaux. Pour travailler avec eux. Ou avec quelqu'un d'autre, en piquant leur boulot, si jamais ils la refoulent à l'entrée.



Particularités éventuelles

Les fugues dissociatives post-mortem de Nashoba commencent toujours par une impression de coup violent porté derrière sa tête. Elles arrivent souvent après un flashback traumatique ou dans des moments où il va vraiment mal, cependant parfois, elles peuvent aussi arriver sans prévenir.

Quand il "commence" à revenir à lui, il vit un épisode de confusion totale durant lequel il peut errer, de plusieurs heures à plusieurs jours, complètement hagard et incohérent, jusqu'à retrouver ses souvenirs ainsi que la notion qu'il a de lui-même.


Relations sociales

Présente nous tes potes !


Votre vodoun ?
Angus Saint-Cyr : Il s'agit de son descendant, et d'un vodoun extrêmement doué, mais il l'exècre de tout son être. Malgré son voeu formulé sur papier de n'être jamais ramené en zombi, Angus n'a écouté que ses envies de profit personnel et l'a ramené, malgré les sacrifices impliqués (... si Nashoba savait qu'il a fallu un sacrifice humain pour faire de ses os en compote quelque chose de plus solide il ne s'en remettrait pas). Nashoba en veut d'autant plus à Angus que le vodoun connaissait les risques à ramener un aussi vieux vodoun d'entre les morts : c'est sa faute si il a développpé des soucis dissociatifs post-mortem. Sans compter le traumatisme de se réveiller 263 ans plus tard dans un monde entièrement changé, avec tous ses proches morts, et tout ce qui lui était familier, disparu. Angus est frustré car Nashoba n'a actuellement aucun souvenir des puissants rituels dont il voulait lui soutirer le secret. En attendant, il lui pique les royalties qui devraient LUI revenir (puisque ses travaux se vendent encore, même si ils intéressent dorénavant plus les profs de Français et d'Histoire et leurs étudiants plutôt que le grand public). Il le force aussi à travailler comme mannequin pour "se rendre utile". Nashoba déteste ça. Ce qui ne l'aide pas à mieux aimer Angus. Dire que la relation entre ces deux là est électrique serait un euphémisme : si Angus ne le lui avait pas explicitement interdit, Nashoba l'aurait probablement tué (... se suicidant donc au passage, mais comme dit plus haut, il n'a jamais voulu être ramené en zombi).

Un animal de compagnie ?
Ce n'est pas vraiment sa priorité.

Un meilleur ami ?
Déjà qu'il n'a jamais vraiment eu d'amis de son vivant, 263 ans après...

Relations particulières notables :

Arrière-grand-mère :
Aliénor Ogier d'Ivry (Nom de jeune fille : Rozée d'Infreville). Mère de Barthélémy. Grand-mère de Constance. (1700-1751)

Arrière-grand-père biologique :
Ebo, esclave de la famille Rozée d'Infreville. Vodoun. Père biologique de Barthélémy, grand-père de Constance. (1694-1720)

Arrière-grand-père adoptif :
Alban Ogier d'Ivry, mari d'Aliénor, père adoptif de Barthélémy, grand-père adoptif de Constance. (1698-1773)

--------------------

Grand-père :
Barthélémy Ogier d'Ivry, mulâtre de "justesse" adopté par les Ogier d'Ivry. Père de Constance. Vodoun ayant caché ses dons toutes sa vie. (1719-1773)

Grand-mère :
Marie Angélique Daneau de Muy, femme de Barthélémy, mère de Constance. Issue d'une riche famille de Nouvelle-France. Morte en couches. (1722-1740)

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Mère :
Constance Ogier d'Ivry, Prodige vaudoun bannie de sa famille à cause de son don. (1740-1778)

Père :
Talako, villageois choctaw, chasseur réputé. (1743-1814)

Grand père adoptif :
Shango, ancien esclave africain ayant fui ses maîtres, réfugié dans le même village choctaw. Sorcier vaudou expérimenté. Professeur en la matière de Constance et de Nashoba. (1706-1784)

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Mécène et vieil ami :
Ignace Heurtain, libraire, relecteur et complice qui l'aida à garder cinq ans durant l'anonymat tout en publiant sous un nom de plume. (1715-1797)

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Cousins éloignés :
Célestin Ogier d'Ivry (1749-1811) et Lucien Ogier d'Ivry (1751-1794), héritiers de Barthélémy, resté "sans descendance officielle".

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Femme :
Aurore Ogier d'Ivry (nom de jeune fille : de Marillac) Jeune femme issue de la noblesse de Nouvelle-France, rencontrée durant certaines fêtes organisées par Lucien et Célestin. (1759-1835)

Fils ainé :
Constantin (Kostini) Ogier d'Ivry (1786-1853)

Fille, seconde née :
Isabelle (Isi) Ogier d'Ivry (1788-1866)

Fils cadet :
Sidoine (Shikoba) Ogier d'Ivry (1790-1841)


Dernière édition par Nashoba Ogier d'Ivry le Dim 22 Juil - 1:54, édité 1 fois
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Nashoba Ogier d'Ivry
Zombis
Nashoba Ogier d'Ivry

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Emploi: Mannequin et Auteur (Nashoba) / TDS (Huan) / Animateur bénévole (Oliver)
Age apparent: 32 ans (mais fait plus entre 25 et 27)
Dangerosité:
Nashoba Ogier d'Ivry Vote_lcap17/30Nashoba Ogier d'Ivry 160125120054759347  (17/30)

Nashoba Ogier d'Ivry Vide
MessageSujet: Re: Nashoba Ogier d'Ivry   Nashoba Ogier d'Ivry Icon_minitimeDim 22 Juil - 1:47

Antécédents

C'est le moment de raconter sa vie


Quelque chose à dire sur votre Famille ?
L'Histoire de Nashoba commence avec celle de la Louisiane française, ainsi que des branches atypiques de deux familles nobles françaises qui, suite à de graves complots ayant été déjoués, furent obligées de fuir leur pays à la hâte, avant que ne retombe sur elles les foudres du Roi, qu'elles avaient tenté de duper. C'est ainsi qu'une petite poignée d'Ogier d'Ivry, ainsi que de Rozée d'Infreville entâmèrent la longue traversée séparant l'Europe du continent américain. Ils s'installèrent d'un commun accord en Louisiane, terrain qui en 1714 commençait tout juste à être colonisé, par la principale initiative de la Nouvelle-France. Suivant l'initiative de Louis Juchereau de Saint-Denis, les deux familles en fuite s'installèrent à proximité de Natchitoches durant quelques années. Dès qu'elles en eurent l'occasion, soit en 1718, elles quittèrent le fort et ses alentours pour plutôt s'installer à La Nouvelle-Orléans, voyant dans cette initiative naissante une opportunité d'investissement plus intéressante. Et effectivement, dès lors, les deux familles posèrent pied et commencèrent à prospérer. Dès 1722, la ville devint la Capitale de la Louisiane.

Les familles Ogier d'Ivry et Rozée d'Infreville étaient devenues très proches : rares étaient les français à participer à l'initiative. Plus rares encore ceux de leur rang. Devenus riches propriétaires terriens, ils se mêlaient peu au reste de la population, et quoique gardant contact avec le reste de la Haute-Société, leurs origines et leur histoire commune leur offrait une complicité supplémentaire. Un "drame" survint quand, en 1719, Aliénor Rozée d'Infreville, la fille ainée de la maisonnée, fricota de son plein gré avec Ebo, l'un des esclaves noirs que son clan avait récemment acheté. L'histoire s'en serait arrêtée là si de cette union n'était pas né un bourgeon d'être humain, que les Rozée d'Infreville ne pouvaient absolument pas accepter. Aliénor fut vertement réprimandée, châtiée, et il fut décidé que l'enfant serait donné aux esclaves dès sa naissance et serait traité comme tel. Néanmoins, la jeune fille, qui avait à cette époque 19 ans, refusa suite à son accouchement la décision familiale : elle voulait garder son enfant, peu importe ses origines.

Aliénor Rozée d'Infreville fut dès lors bannie de sa famille. Fort heureusement pour elle, l'un des fils de leurs si appréciés voisin, Alban Ogier d'Ivry, grand ami de la jeune Aliénor, avait des vues sur elle depuis des années. Moins intéressée, elle l'avait jusqu'à présent éconduit, mais ne trouva d'autre solution que d'aller frapper à la porte des Ogier d'Ivry, son enfant sous le bras, et espérant plus de clémence de leur part. Évidemment, son histoire choqua, mais Alban appréciait énormément Aliénor. Les parents d'Alban aimaient beaucoup leur fils. Quelques dents grincèrent, mais il fut convenu d'organiser un mariage. La couleur de peau de l'enfant était juste suffisamment claire pour que les Ogier d'Ivry admettent l'adopter dans leur famille, à la condition sine que non que son éducation parfaite compense ses origines jugées indignes, et bien sûr, qu'Aliénor offre à Alban une progéniture directe par la suite.

Ainsi naquit Barthélemy Ogier d'Ivry, qui resta ironiquement le seul enfant d'Aliénor et d'Alban, au grand dam des parents de ce dernier. Toutes les théories portent à croire qu'Alban était en réalité stérile. Élevé de manière très stricte, Barthélémy n'eut pas la vie facile. Son statut de mulâtre intégré à une des grandes famille locales était effectivement source de nombreux problèmes. Il devait supporter le mépris de sa propre classe sociale, qui n'attendait de lui que la moindre petite faute pour étayer ses préjugés de supériorité. De ce fait ses parents (mais surtout ses grand-parents) ne lui pardonnaient pas le moindre écart. Les esclaves, quant à eux, ne perdaient pas une occasion de lui jeter des regards sombres, comme pour l'accuser de trahison.

Barthélémy tira de cette éducation un caractère autoritaire et extrêmement cadré. Il était encore plus intransigeant, encore plus méprisant à l'égard du bas peuple que les autres. C'est probablement la seule stratégie que le jeune homme a trouvé pour s'en sortir dans ce contexte, d'autant plus que dès son adolescence, Barthélémy commença à entendre des voix. Il n'en parla qu'à sa mère qui, horrifiée, lui intima de cacher absolument tout ce qui avait trait à cela au reste du monde. En effet Ebo, le véritable père de Bathélémy, était issu d'une famille de vodouns africains, et il avait transmis le don à son premier né, qu'il n'eut malheureusement pour lui jamais l'occasion de connaître.

En 1737, Barthélémy se maria à Marie Angélique Daneau de Muy, qui mourut malheureusement en couche en donnant naissance en 1740 à une petite fille, Constance Ogier d'Ivry. Effondré, Bathélémy resta veuf à partir de ce jour et fit de son mieux pour élever sa fille de la meilleure manière qui - selon lui - était. Cela dit, les effets de son éducation glissaient sur l'enfant comme l'eau sur les plumes d'un canard. Non content d'avoir lui aussi transmis son don à sa première née, Barthélémy avait sans le savoir donné naissance à une Prodige. En absence du moindre enseignement correct, il ne sut quoi faire de son enfant, qui paraissait en permanence dans la lune, complètement désintéressée de tout et de tout le monde. Il n'eut de sa part jamais la moindre preuve d'amour, si bien qu'il se demanda si il n'avait pas donné naissance à une sorte de démon.

Lorsque les pouvoirs de Constance apparurent, tout comme les siens, vers l'adolescence, il ne put que lui donner les mêmes conseils que ceux de sa mère : il fallait absolument qu'elle cache son don, par tous les moyens possibles.

Cependant, et bien que Constance comprit la prudence de son père et accepta de bon gré de se plier à ses exigences, il n'était pas aussi facile pour une Prodige de se prémunir de son propre don non maîtrisé. Tandis que Constance avait 15 ans, en 1755, elle fit une crise à table, en la présence de quantité d'invités prestigieux. Par crise, on entend par là qu'elle se fit littéralement chevaucher par un loa sans que ce dernier ne lui eut demandé son avis.

La nouvelle se répandit comme une traînée de poudre et fit l'effet d'un véritable scandale dans cette Haute-Société encore très fermée sur elle-même, et qui acceptait très peu les mélanges, plus courants dans le commun - malgré l'interdiction des mariages entre blancs et noirs. Constance, cette fille qui avait toujours été étrange, froide, et indifférente à tout, possédait la magie des esclaves. En plus d'être une disgrâce, c'était sans nul doute l'oeuvre de Satan. Bathélémy ne put pas grand chose pour sa fille unique : pour sauver les apparences, elle fut immédiatemment chassée de chez elle et se retrouva littéralement à la rue.

Dès lors, Constance permit à sa curiosité de s'étendre au-delà des limites qu'on lui avait toujours imposées. Elle avait entendu parler de "vaudou". A cette époque de superstitions, la pratique était vue d'un mauvais oeil par les catholiques, et notamment ceux des grandes familles dont elle était issue. Elle, néanmoins, n'avait aucun préjugé, et le besoin d'en apprendre plus sur elle-même. Elle tenta d'approcher plusieurs groupes d'esclaves, mais se fit à chaque fois envoyer paître : les inimitiés entre dominants et dominés étaient fortes et Constance, dont le quart d'origines africaines était pour ainsi dire invisible, était en position de faiblesse. De plus, la pratique de la religion vaudou était à cette époque interdite parmi les esclaves qu'on évangélisait de force depuis la publication du code noir en 1727. Qu'on la soupçonnât d'espionner pour le compte des Maîtres ou bien qu'on décidât simplement qu'il était impossible de lui faire confiance, Constance ne trouva jamais l'aide dont elle avait besoin.

La jeune fille erra plus de deux ans, mendiant dans la rue pour manger, en proie, souvent, à des crises que les passants pensaient être de démence. Enfin, à court de solution, et sur le conseil des voix qui parlaient dans sa tête, elle décida de sortir de la cité et d'aller tout droit, au hasard, ou peut-être pas vraiment, car dans une direction donnée. Elle marcha, très longtemps, se nourrissant en chemin d'herbes et de baies - les voix lui conseillaient, ou lui déconseillaient certaines plantes nocives. Parfois, elle parvenait par la force des choses à attraper un rongeur et à lui briser le cou. Elle n'avait pas toujours la force de faire cuire sa nourriture, mais se fichait bien du goût que cela pouvait avoir, comme de l'impression qu'elle pouvait donner. Elle buvait dans des ruisseaux, toujours bien conseillée par les voix, qu'elle finissait par considérer comme ses amies. Puis, malheureusement, Constance tomba malade. Son long trajet, qui devait avoir duré plusieurs semaines - elle n'avait pas compté - avait eu raison d'une santé déjà défaillante à force de malnutrition. Fiévreuse, tremblante, elle tomba à terre et ne dut sa survie qu'aux pas discrets qui, dans les deux heures, passèrent tranquillement à proximité. Ils s'arrêtèrent, il y eut un moment de flottement, et puis on s'empressa d'accourir vers elle. Au moment où une silhouette se penchait sur elle, Constance s'évanouit, pour ne se réveiller que plusieurs jours plus tard et constater qu'elle avait été recueillie au sein d'un village choctaw suffisamment reculé pour éviter toute interaction avec les colons.

Elle apprit qu'elle avait été soignée par un docteur du village (équivalent d'un sorcier wiccan), aidé par un sorcier vodoun qui, quant à lui, s'occupait de chasser les mauvais esprits, qu'on pensait être à l'origine de nombre de maladies graves. Le sorcier vodoun était en réalité un ancien esclave qui avait fui ses maîtres et avait fait exactement le même chemin qu'elle, des années plus tôt. Le vieux sage, nommé Shango, écouta son histoire et se montra beaucoup plus ouvert et compréhensif que les gens de la ville. Il accepta avec joie de la prendre en apprentissage, comprenant de plus sans mal à qui (ou à quoi) il avait à faire. Elle ne s'en serait pas sortie sans lui. De plus, à cette époque, les Prodiges étaient traités avec beaucoup plus de déférence qu'à la nôtre. Nous étions alors en 1758.

Constance s'ouvre un peu plus au monde. La vie dans le village diffère de tout ce qu'elle connaît et la fascine. Elle apprend avec joie les traditions des choctaw et s'éprend - à sa manière, mais d'une façon tout de même inattendue et qui la laissera pantoise un moment - d'un villageois qui entre plusieurs noms était avant tout nommé Talako (aigle) pour ses talents de chasseur : il était capable d'atteindre une cible à très longue distance, et sa bonne vue lui valait la comparaison avec le noble oiseau.

Constance tombe enceinte en 1760. Le ventre débordant, elle décide de partir seule en forêt en dépit de tout bon sens pour aller cueillir des baies qu'elle avait appris à apprécier durant son voyage entre La Nouvelle-Orléans et son actuelle maison. Elle perd les eaux en pleine récolte et s'effondre au sol. Chanceuse, une fois supplémentaire, elle croise les pas d'un loup, en réalité un métamorphe sous forme animale. Le métamorphe ne peut rester sans rien faire : il prend le bras de l'inconsciente entre ses crocs et la tire bon gré mal gré jusqu'au village en essayant de ne pas lui faire mal ni de blesser l'enfant à naître.

Lorsqu'ils arrivèrent à destination, le soleil baissait et tout le village était en ébullution car on s'inquiétait de la disparition de Constance. Son "arrivée" spectaculaire fut l'objet de nombreux récits, pendant longtemps. Le loup s'éclipsa aussi vite qu'il était arrivé et on put s'occuper de la mère en devenir. Quelques heures plus tard, elle allait bien, et avait donné naissance à un garçon, qu'on prénomma Nashoba (loup) en raison des circonstances spéciales dans lesquelles il avait vu le jour. Nous étions alors le 16 mars 1761.


Événements de votre passé qu'il convient de connaître :  
Nashoba ne connut donc rien d'autre, durant l'enfance, que le village de son père, dont il fut élevé comme un membre à part entière. Constance, d'une part, avait elle aussi été adoptée par les choctaw. Ses pouvoirs de chamane autant que sa malléabilité culturelle la rendait pour eux étrangement attendrissante, malgré les difficultés évidentes qu'elle semblait avoir à garder les pieds sur terre, ainsi qu'à s'attacher émotionnellement. D'autre part, Nashoba avait physiquement prit de son père plus que de sa mère, malgré les traits qu'elle lui avait légués. Les choctaw auraient-ils été moins accueillants, il serait resté difficile de nier son appartenance légitime à la tribu.

Il grandit en apprenant les coutumes du village. De son père, Talako, il apprit la langue des choctaw. Constance commençait à la maîtriser elle aussi mais il semblait normal que le parent dont c'était la langue maternelle se charge de l'apprentissage. De plus, Constance et Talako décidèrent de se partager le travail en deux tâches distinctes, pour éviter autant que possible à l'enfant de s'emmêler les pinceaux : elle apprenait pour sa part à Nashoba le français de ses ancêtres, très proche de celui qu'on parlait encore en Europe, dans l'Héxagone du XVIIIème siècle. Shango l'assistait dans sa tâche. Le vieux vodoun s'était attaché à Constance et il ne tarda pas à faire de même avec Nashoba, dont il devint littéralement le grand-père adoptif. Son influence amena le jeune garçon à intégrer dans son français des bouts de créole louisianais. Cela aurait probablement fait faire un arrêt cardiaque à ses grand-parents ainsi qu'à ses arrière-grands parents Ogier d'Ivry mais Constance, elle, trouvait au contraire cela très enrichissant. Ainsi, quand l'enfant commença à utiliser des mots de choctaw dans son français et inversement, on l'informa qu'il était en train de mélanger - afin qu'il soit tout de même au courant - mais on ne l'empêcha pas de le faire, si il y tenait. Ce genre d'usages commençaient à se répandre en Louisiane. Le village était certes isolé, mais on avait tout de même déjà entendu parler ce patois franco-choctaw qui se répandait à proximité des villes, là où les ethnies étaient en contact plus fréquent.

Talako était un bon père. Constance, elle, faisait de son mieux. On ne peut nier les efforts qu'elle réalisa pour nouer un lien réel avec son enfant : lui apprendre le français faisait partie des initiatives qu'elle prit pour créer un contact et tenter de s'attacher au garçon comme une mère était censée s'attacher à son fils. Elle fit aussi en sorte de lui raconter l'histoire de sa famille française. Très demandeur, très curieux, Nashoba, souvent perché sur ses genoux, lui demandait de lui en répéter des bouts qu'il avait déjà entendus des dizaines de fois, fasciné par le monde qu'elle lui décrivait, et qui lui paraissait bien étrange et très étranger à tout ce qu'il connaissait. En contact avec Aliénor, l'arrière-grand mère de l'enfant morte depuis 1751, Constance lui transmettait parfois des messages, toujours doux et affectueux.

Il lui arrivait d'entrer en contact avec Ebo. L'âme de l'ancien esclave, exécuté par les Rozée d'Infreville peu après la naissance de Barthélémy en guise de vengeance parfaitement injuste, n'était pas en paix. Plus rares étaient les fois où elle se permettait de partager ses perceptions avec Nashoba, qui était trop jeune pour assister, même indirectement, à de tels déferlements de colère, quand bien même ces derniers n'étaient pas dirigés contre eux.

Mais Constance, qui portait ironiquement bien son nom, ne pouvait changer sa nature, peu importe combien elle essayait. Elle n'arriva jamais vraiment à se comporter comme une mère. Au-delà de ces épisodes, la jeune femme restait égale à elle-même : elle se montrait absente, dans la lune, désintéressée. Nashoba était un enfant trop sensible pour ne se rendre compte de rien. Malgré l'amour que lui apportaient Talako et Shango, ainsi que tous les membres du village, celui de sa figure principale d'attachement - celui de sa mère - lui manquait. Un sentiment de vide le secouait dès lors qu'il posait les yeux sur elle. Il faisait de son mieux pour l'intéresser, lui racontant ses journées, lui ramenant des cadeaux confectionnés avec l'aide des artisans, mais Constance ne faisait que semblant d'écouter et de s'intéresser, ce qui n'échappa pas à l'enfant, lequel n'en sortit pas indemne.

Nashoba se souvient avec acuité d'une soirée où il a accidentellement assisté à une discussion privée entre ses deux parents. Il avait alors 10 ans. Il était rentré plus vite que prévu d'une escapade solitaire, et fut forcé de se cacher à toute vitesse quand il constata que Constance était en pleurs, dans les bras d'un Talako attristé, mais résigné. Constance culpabilisait énormément de son incapacité à s'occuper correctement de leur fils, ainsi qu'à lui offrir l'affection dont il avait besoin. Elle s'épancha largement, expliquant ses tentatives. Expliquant aussi l'échec perpétuel dans lequel elle était. Talako ne pouvait que lui répondre ce qui était : elle n'y pouvait rien. Personne ne lui en voulait pour cela, car c'était ainsi qu'elle était faite et Nashoba devrait apprendre à vivre avec ce fardeau, aussi lourd et injuste put-il paraître.

Nashoba se doutait depuis longtemps que quelque chose ne tournait pas rond, et souffrait déjà du manque d'affection de Constance. Cependant, il existe une nuance non-négligeable entre une supposition et une certitude. Entendre les choses énoncées aussi crûment, de la bouche de sa mère, fut un énorme choc pour le petit garçon, qui se retrouva assis par terre, et se roula en boule tout aussi rapidement. L'épisode terminé, Constance sortit dehors pour assister les autres villageois dans leurs tâches quotidiennes. Talako allait faire de même, lorsqu'il entendit un couinement qui lui mit la puce à l'oreille. Catastrophé, le père porta son fils en pleurs et tenta durant au moins une heure de le consoler : il était voué à apprendre la vérité, mais pas si jeune, et surtout pas de cette façon. Il avait assisté à une discussion entre adultes dont il n'était même pas capable de comprendre le quart des implications.

Dès le lendemain, Talako amena Nashoba voir Shango afin que le vieux vodoun lui apporte quelques explications nécessaires. Il était le plus sage des chamanes, et le plus à même d'expliquer au garçon ce qui se tramait avec sa mère. Shango lui expliqua donc que parfois, dans les familles vodouns, certaines personnes naissaient avec d'énormes capacités, mais aussi d'énormes difficultés d'adaptation sociale, qui pouvaient prendre diverses allures. Constance faisait partie de ceux là. Mais il ne devait pas oublier que malgré ce qu'elle était, elle avait tout fait pour dépasser ses limites. Elle souffrait cruellement de ne pas y parvenir. C'était la plus belle preuve d'amour qu'elle pouvait apporter à Nashoba... à sa façon, qui serait certes toujours insuffisante.

Déjà solitaire, Nashoba devint à partir de ce moment plus renfermé. Il partait souvent tout seul, en exploration, pour découvrir de nouvelles cachettes ou rejoindre celles qu'il s'était appropriées. Là, il s'amusait notamment en inventant des histoires dont il jouait tous les protagonistes, montant aux arbres, plongeant dans l'eau au moment où ses personnages le faisaient. Il jouait aussi les dialogues, prenant tour à tour le visage du héros, puis de ses divers interlocuteurs en modulant sa voix, voire, parfois, ses façons de parler. D'autres fois, il prenait un bout de bois et dessinait ses contes dans la terre meuble, toujours à bonne distance des enfants comme des adultes du village : Nashoba n'avait envie d'expliquer ses histoires à personne. C'était son Monde. Sa bulle de retrait, grâce à laquelle il pouvait échapper provisoirement aux blessures qu'il avait accumulées.

Paradoxalement, tout ce qui concernait Constance se mit à le fasciner plus fort encore qu'auparavant. Quand on voulut lui donner d'autres noms, il insista pour qu'on continue à utiliser prioritairement celui qu'il avait reçu à la naissance. Il savait que c'était l'usage, dans la famille dont était issue sa mère. Imposer cette règle lui donnait l'impression de se rapprocher d'elle, et il n'y avait bien que par ce genre de stratagèmes qu'il pouvait y parvenir.

Les choses évoluèrent un peu lorsqu'il eut 14 ans et qu'à son tour, il déclara ses dons de vodoun. Personne n'aurait pu prévoir d'avance que cela finirait effectivement par arriver, car parfois, ce n'était pas l'aîné d'une fratrie qui héritait du don. Dans la famille Ogier d'Ivry, néanmoins, cela paraissait être quelque chose qui arrivait souvent. A moins qu'il ne s'agisse que d'un hasard facétieux, qui voulait que les choses se passent ainsi.

Ses pouvoirs ne se manifestèrent pas à lui de la manière la plus douce qui soit puisque la première voix qu'il entendit fut celle de son grand-père, Barthélémy, mort deux ans auparavant. Toujours aussi strict et agréable, le mort lui hurla littéralement dans les oreilles de "quitter ce clan de sauvages et de rejoindre immédiatement la civilisation", sous prétexte qu'il valait mieux que ça. Immédiatement après, c'est son arrière-grand-père Ebo qui se mit à hurler en direction de Barthélémy des insanités qu'on ne répétera surtout pas ici. La voix d'Ebo était si forte que Nashoba fut presque pris de convulsions, tandis qu'au dessus encore, Aliénor cherchait à apaiser le père et le fils, en pleine rixe spirituelle.

Nashoba perdit brièvement la notion de ce qui était vrai, dans le monde physique, et de ce qui arrivait dans ses perceptions. Sans s'en rendre compte, il hurlait et se tournait en tous sens, ce jusqu'à ce que ses parents, alertés, viennent voir ce qui lui arrivait. Constance comprit tout de suite. Les yeux ronds, elle s'approcha de Nashoba et usa de ses pouvoirs pour apaiser les morts. Pour la première fois depuis des années, elle prit ensuite Nashoba dans ses bras et le serra très fort contre elle, répétant à plusieurs reprises tandis qu'il peinait à retrouver ses esprits : "Ça va aller, ça va aller...".

Malgré cet embrayage brutal, l'arrivée d'un nouveau chamane était une bonne nouvelle, digne de célébration. Shango et Constance entâmèrent ensemble son apprentissage. Nashoba fut l'objet d'un regain d'intérêt de la part de Constance, qui accordait beaucoup d'importance à la pratique de son art. Lorsqu'il maîtrisa suffisamment ses pouvoirs pour être en mesure de l'assister dans ses rituels, Constance éprouva un plaisir réel, non feint. Le sourire fier et satisfait qu'elle lui décochait à l'occasion, lorsqu'il avait réussi quelque chose de particulièrement difficile, le surprit tout d'abord énormément - dans le bon sens - puis, il en devint littéralement accroc.

De ce fait, l'adolescent délaissa brièvement ses histoires pour consacrer toute son énergie au vaudou : il voulait continuer à rendre sa mère fière de lui. Avec l'aide de Constance et de Shango, il atteignit très vite un niveau plus qu'excellent pour son âge et utilisa sa redoutable imagination pour mêler rites choctaw et vaudou traditionnel à l'occasion de rituels de son invention. Il impressionna mère comme grand-père adoptif par son inventivité. Shango, néanmoins, s'inquiétait pour le jeune homme dont il voyait bien que le zèle n'était pas sain : c'était devenu une obsession. Nashoba pratiquait trop, et trop démesurément, pour son propre bien.

En 1778, Nashoba avait 17 ans. Cela ne faisait que trois ans que ses relations avec sa mère s'étaient améliorées. Malheureusement, Constance tomba malade et mourut dans les mois qui suivirent. Toute tentative de guérison, magique ou pas, se solda sur un échec total.

Nashoba le prit évidemment très mal. Réagissant à l'extrême, il se mit bille-en-tête de la réanimer, malgré Shango qui tentait de le tempérer : Nashoba n'avait jamais pratiqué ce rituel, extrêmement difficile, et qui demandait qui plus est quantité de sang d'une espèce étrange de mort-vivants, qui ne l'offraient pas si facilement. Le vieux vodoun parla trop vite, laissant entendre qu'il en existait effectivement un clan à quelques lieux d'ici avec qui il marchandait à l'occasion, mais jamais dans de telles proportions.

C'était trop tard : Nashoba disparut dans la nuit qui suivit, à dos de cheval, et galopa sans réfléchir jusqu'au lieu indiqué par Shango. Sa seule monnaie d'échange résidait dans sa pratique du vaudou, qu'il était prêt à mettre à disposition de ces créatures. Cela aurait facilement pu très mal se passer, mais les vamps, cachés dans une grotte à flanc de montagne, furent intrigués par la visite de ce jeune houngan aux origines amérindiennes, qui venait à eux sans précautions, une flamme intense animant son regard, et qui leur vendait littéralement ses services en échange d'un peu de leur sang à tous - de quoi en avoir suffisamment pour une réanimation. Ce n'était pas la première fois qu'ils négociaient avec un vodoun, mais c'était bien l'une des premières qu'on leur proposait ce genre de marché et qu'on se montrait si peu précautionneux. Amusés, ils acceptèrent contre des nouvelles de leurs proches parfois morts depuis longtemps. Cependant, Nashoba ne s'en sortit pas sans devoir à son tour offrir quantité de son propre sang, ce qu'il n'avait pas exactement prévu.

La morsure ne lui plut pas, ni le contact froid des vampires. Son bien malgré tout acquis, et stocké dans plusieurs grosses sacoches accrochées au dos de son cheval, il retourna chez lui en peinant à garder conscience. Il vida bien vite ses réserves d'eau et de nourriture. De retour au village, il était pâle et chancelant. On dut s'occuper de lui plusieurs jours avant qu'il ne soit capable de revenir à ses plans.

En silence, Shango avait détaché les sacoches pleines de sang du dos de la monture de Nashoba pour les stocker chez lui en attendant. Cette idée ne lui disait rien qui vaille : ramener un Prodige sous forme de zombi était souvent une très mauvaise idée, qui ne marchait d'ailleurs pas dans une majorité de cas. De plus, les choctaw seraient absolument contre, si ils avaient été au courant de ce que le jeune homme comptait faire. La Réanimation faisait partie des pratiques vodouns dont les choctaws se méfiaient car ils craignaient que cela invoque Na-lusa-chi-to, le Grand Être Noir, le Mangeur d'Âmes. Ils craignaient aussi que l'âme du réanimé soit tirée du Terrain de Chasse que tout âme vertueuse était vouée à rejoindre après sa mort, et qu'elle soit incapable de jamais y retourner. Shango pensait qu'ils étaient loin d'avoir tort, à considérer que Na-lusa-chi-to pouvait être l'un des nombreux visages du Baron Samedi - c'était en tous les cas une théorie qu'il avait. Ce qui l'étonnait plus, c'était de voir Nashoba, qui pourtant partageait en partie leurs croyances, prêt à prendre pareil risque - sans même compter ceux induits par le rituel en lui-même.

Ce qu'espérait Shango secrètement, sans le dire à Nashoba, arriva. Ils procédèrent à deux au rituel de réanimation tandis que le reste du village dormait. Le corps de Constance avait été placé sur un piédestal d'un peu moins de deux mètres de haut sur lequel sa dépouille était censée se décomposer jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien ou presque que des os, destinés ensuite à être placés dans une boîte en bois puis à rejoindre la maison des morts, construite en bordure du village.

Le corps de Constance commençait à présenter des traces de nécrose, mais sur une personne "normale", l'acte de réanimation serait resté largement possible.

Pourtant, cela ne fonctionna pas. Comme attendu par Shango, l'âme de Constance resta parfaitement injoignable malgré leurs multiples tentatives. Le petit jour se levait quand Nashoba accepta enfin de cesser d'essayer, griffant de ses ongles la terre autour du monticule funéraire, tandis que coulaient ses premières larmes. Obsédé par sa quête et intimement persuadé d'arriver à son objectif, il s'était muré dans un déni hagard dont il eut du mal à se débarrasser.

Shango tenta de le conduire chez lui, mais Nashoba refusa farouchement. Plusieurs jours durant, il resta au pied du monticule, presque couché contre sa surface. Ses yeux restaient humides et il se laissait entièrement assaillir par les voix des morts, insensible aux remontrances de son grand-père autant qu'aux mots d'espoir de son arrière-grand-mère. Ebo lui-même semblait s'être assagi et l'encourageait à se relever, à manger, à continuer son existence, mais rien ne semblait pouvoir consoler Nashoba qui ne se nourrissait plus et cherchait en vain à atteindre la voix de Constance. Elle paraissait avoir entièrement disparu. Respectant son deuil étrange, on lui porta quelques fois à boire pour qu'au moins il ne se déshydrate pas. On lui humectait les lèvres plus qu'autre chose, car son esprit demeurait aux abonnés absents, plongé dans l'exploration du monde invisible.

L'épuisement eut raison de lui en quelques jours et Talako put enfin venir le chercher. Nashoba recommençait à se nourrir mais demeurait déséspérément silencieux. Lorsqu'enfin il sortit de son mutisme, ce fut pour une annonce qui surprit tout le monde, et qui les inquiéta profondément.

Nashoba exprima son désir de voyager en dehors du village et de découvrir cette Nouvelle-Orléans dont il avait tant entendu parler quand il était plus jeune. On lui conseilla fortement d'abandonner son projet : en ville, il serait mal considéré. Et comment trouverait-il à se nourrir ? Où vivrait-il ? Même en Louisiane où les choctaw étaient mieux considérés et mieux traités que dans beaucoup d'endroits, l'initiative restait dangereuse. Le choc culturel à venir, indubitablement brutal.

Cependant, Nashoba n'était pas du genre à revenir sur ses décisions une fois qu'il les avait prises. Ignorant les avertissements de ses pairs, il prépara effectivement son voyage et partit sur les traces de sa mère, de sa famille française, dès qu'il eut réuni le minimum vital de vivres et d'énergie. Les au revoir furent déchirants. Nashoba avait l'intention de revenir, un jour. Mais quand ? Il ne le savait pas, et certains seraient peut-être morts lorsqu'il le ferait. Il pensait notamment à Shango, qui commençait à se faire vieux.


Quelques détails à savoir sur votre arrivée à la Nouvelle Orléans? Vous en êtes natif ?
1778, Nashoba arrive à La Nouvelle-Orléans vêtu de sa tenue traditionnelle choctaw, à dos d'un cheval harassé par les voyages et portant diverses sacoches et outres de même facture que ses habits. Entre temps, la Louisiane est devenue espagnole, mais on continue d'y parler librement français. Le jeune homme entre d'ailleurs en contact avec le français cadien, version qui l'étonne, puisqu'il ne l'avait encore jamais croisée ni entendue.

C'est la seconde fois en peu de temps que l'adolescent prend des risques inconsidérés, organisant un voyage sur la base de solutions et de précautions bancales, qu'il juge néanmoins suffisantes. Il compte évidemment sur sa maîtrise du français, ainsi que sur les bases culturelles enseignées par sa mère, pour se faire une place en ville. Il aura besoin d'argent, et considère ses points forts : le vaudou, et les mots, même si ici, il lui faudra les écrire, car point de Conteurs oraux considérés avec respect dans cette société étrangère. Ce n'est pas un problème. Lorsqu'il était plus jeune, sa mère a fait en sorte de se procurer le matériel nécessaire : il ne sait pas que parler français, il sait aussi le rédiger, quand bien même il risque d'être initialement un peu rouillé.

Il sait qu'ici, le vaudou est interdit et mal considéré. Ainsi, il lui faudra déjà entrer en contact avec ceux qui le pratiquent clandestinement avant de proposer ses services, sans quoi il se promet à d'importantes sanctions même si, chanceux d'être choctaw et de vivre en Louisiane, l'esclavage ne fait pas vraiment partie des risques qui pèsent sur lui. Le traitement réservé aux africains et aux créoles noirs, en revanche rarement libres, horrifient Nashoba, qui ne peut s'empêcher de penser à Shango et de se dire que c'est ça, qu'il a fui, bien des années auparavant.

Malgré les relatifs bon rapports entre choctaw et français, Nashoba s'attire quelques regards noirs. Perturbé par cette ambiance discriminatoire qu'il n'a jamais vécue avant d'arriver en ville, il reste longtemps mal à l'aise et ne se sent pas entièrement en sécurité.

Il visite, et pille notamment les librairies - quand les libraires ne le chassent pas en rouspettant - afin de se faire une idée plus précise de ce que les gens de la ville attendent de ces fameux récits dont sa mère lui parlait, coincés entre des feuilles rectangulaires et blanches, aussi fines que celles d'un arbre mais lisses comme une pierre polie. L'un de ces libraires s'intéresse au contraire à lui et va jusqu'à lui installer un fauteuil dans un coin de sa boutique. L'homme paraît intrigué : en effet, à son allure, Nashoba ne ressemble en rien à l'un des natifs installés depuis longtemps à la Nouvelle-Orléans. On voit clairement qu'il est issu d'une tribu isolée, et comme la tradition orale fait loi dans ces tribus, le libraire s'interroge à propos des facultés de lecture du jeune homme.

Pendant quelques semaines, Nashoba dévore Recueils de poèmes sur Essais philosophiques. Romans sur Fables, et Nouvelles sur Articles. Il vit sur ses réserves, qui s'épuisent à vue d'oeil, et oublie presque que bientôt, il devra trouver un moyen correct de gagner sa vie.

Silencieux, le regard perçant, Ignace Heurtain le dévisage souvent, plongé sinon dans ses propres lectures et remettant de temps à autre le binocle qui glisse sur son nez aquilin. Les clients qui passent s'étonnent parfois de la présence de Nashoba, mais Ignace détourne bien vite leur attention, en leur demandant si ils cherchent quelque chose en particulier.

Ignace Heurtain était libraire, mais c'était aussi une personne avec beaucoup de flair. Il remarque immédiatement la flamme qui s'allume dans les yeux du jeune lecteur tandis qu'il tourne les pages à toute vitesse, enchaînant parfois sur des ouvrages de réputation difficiles à aborder. Il sent quelque chose mais attendra le dernier moment avant d'effectivement interroger Nashoba : Qui est-il exactement ? Pour quelle raison est-il ici ?

Malgré les abords bourrus d'Ignace, une complicité silencieuse a vu peu à peu le jour entre les deux hommes et de ce fait, Nashoba n'éprouve aucun remord à se confier à lui. Il lui raconte tout : l'histoire de sa mère, Constance Ogier d'Ivry. Sa propre histoire, minus les questions de vaudou qu'il sait ne pas pouvoir confier à n'importe qui. Pas même à Ignace.

Le vieil homme pourtant difficile à impressionner ouvre des yeux tous ronds : on pensait Constance Ogier d'Ivry morte depuis belle lurette. Suite au décès de son père, Barthélémy, la famille principale est pour ainsi dire éteinte. Des cousins venus de France ont repris l'affaire en main.

Nashoba confie aussi à Ignace son désir d'écrire pour vivre, justifiant son long séjour ici : il avait besoin d'apprendre les conventions, les méthodes, le type de texte qu'on pouvait attendre de lui. Ni une ni deux : Ignace lui tend une plume, une feuille blanche, et lui indique d'essayer. D'abord hésitant, sans grande confiance en lui, Nashoba veut refuser l'offre trop subite, mais il finit cependant par prendre le matériel à disposition et s'enfonce à nouveau au fond de son siège, les sourcils froncés sous l'effet d'une profonde réflexion. Un moment plus tard, il revient vers Ignace à qui il tend la feuille, profondément gêné, sûr d'avoir produit un poème de moindre qualité.

Les yeux du libraire bougent en silence à mesure qu'il balaye les lignes. Ses narines s'ouvrent discrètement, puis il abat la feuille sur le comptoir et propose sans attendre un poste à Nashoba en tant qu'assistant. Le jeune homme ne sait plus quoi penser. Déstabilisé, il dit oui tout de suite. Puis il réfléchit un peu et considère le décalage entre cette proposition et leur précédent sujet de discussion.

"... Et le poème ?
- Est-ce vraiment ton premier ?
- Oui..."


Ignace ricane doucement avant de demander, une lueur de bienveillance pétillante dans son regard habituellement impénétrable :

"... Qu'est-ce donc qu'un shaul ?
- Il me semble que certains diraient "chaoui" ?
- Poulot, tu dois comprendre que je ne suis ici que depuis six mois."


S'en suit une brève description de l'animal, en réalité un raton-laveur, avant qu'Ignace ne ricane à nouveau.

"C'est de l'excellent travail. Je t'encourage à continuer. Et cet emploi, en veux-tu toujours ?"

C'est ainsi que Nashoba, grâce à un coup de chance phénoménal, trouva emploi et domicile - car Ignace le logeait dans son arrière-boutique. Il lui avait bien proposé de partager sa maison, mais Nashoba avait jugé préférable de faire ainsi : il avait besoin du plus grand calme pour écrire. Et c'était évidemment de cela dont il était question. Son rôle d'assistant n'était là que pour les apparences, Ignace n'ayant absolument pas besoin d'aide. Il s'était en réalité spontanément proposé comme mécène et laissait le jeune homme écrire à longueur de journée, et de nuit si l'envie l'en prenait.

Sur les conseils d'Ignace, Nashoba fit l'acquisition d'une garde-robe plus adaptée à la vie en ville et qui lui permettrait d'attirer moins de regards sur lui. Ignace repassait derrière lui, offrant des critiques constructives à l'auteur en herbe qui lui permirent de s'améliorer rapidement.

Quand vint le temps de publier ses premières oeuvres, Nashoba choisit d'adopter le patronyme de sa mère en guise de nom de plume. Ignace lui conseilla toutefois de choisir un prénom français, ne serait-ce que pour désamorcer les préjugés des plus "vieux jeux", parmi lesquels, nombre de puissants. Souhaitant mettre toutes les chances de son côté, Nashoba devint donc "Nathanaël Ogier d'Ivry", mystérieux auteur, d'autant plus qu'il portait un nom très connu à la Nouvelle-Orléans et criblé de stigmates qui faisaient encore occasionnellement jaser.

Ses textes se diffusèrent par le biais d'Ignace qui l'aida à garder l'anonymat. Nashoba continua à écrire. Peu à peu, le nom de "Nathanaël Ogier d'Ivry" fut connu d'un grand nombre d'amateurs de romans et de poésie, qui appréciaient la qualité et l'originalité de l'écriture tout en se demandant bien qui pouvait être cet Ogier d'Ivry que même la famille concernée ne paraissait pas connaître. Cela dura cinq ans, puis en 1783, un domestique de la dite famille vint taper à la porte d'Ignace. Quelques investigations leur avaient permis d'identifier la source des textes.

Les Ogier d'Ivry avaient à ce stade quelques difficultés financières. Intéressés tant par l'identité du fameux Nathanaël que par l'argent que son talent pouvait leur rapporter, ils demandèrent à Ignace de leur présenter son protégé. Ignace conseilla à Nashoba de rester caché : ils trouveraient une solution. Cependant, Nashoba, une fois de plus imprudent dès que cela avait rapport avec sa défunte mère, n'était pas du même avis. Il décida au contraire d'aller se présenter à ses cousins, et de leur conter son histoire... le vaudou en moins, une fois supplémentaire.

Entre temps, Nashoba avait par ailleurs pris prudemment contact avec quelques communautés locales et participait de temps à autres à des rituels clandestins, prenant bien garde à ne pas être suivi ni reconnu. Il pratiquait dans le dos d'Ignace et rédigeait en parallèle de ses ouvrages des mémoires codés dans lesquels il rangeait les rituels qu'il inventait au fur et à mesure, mêlant toujours rites choctaw et pures pratiques vaudous.

Bien habillé, Nashoba se présenta donc aux portes de la grande demeure coloniale dans laquelle sa mère était née, et avait vécu jusqu'à ses 15 ans. En le voyant arriver, ses cousins crurent à une mauvaise plaisanterie. Quand ils comprirent qu'il était effectivement Nathanaël Ogier d'Ivry, ils eurent bien du mal à cacher leur grimace. Pis encore lorsqu'il leur expliqua être le fils de Constance, qui suite à son bannissement avait trouvé refuge dans un village amérindien à des kilomètres d'ici.

Célestin et Lucien Ogier d'Ivry étaient deux frères qui, alors que la branche louisianaise de leur famille était sur le point d'être décimée, avaient fait la traversée de l'Atlantique pour reprendre les affaires d'un Barthélémy sur la fin. Il s'étaient depuis mariés et avaient respectivement deux et trois enfants, remplumant un peu la famille avec des têtes toutes neuves.

Tout ne fut plus qu'hypocrisie et que rapports d'argent. Nashoba le savait, le sentait, et regretta longuement d'avoir été assez naïf pour croire que ces Ogier d'Ivry, qui avaient indirectement osé mettre à la rue une jeune fille de 15 ans sous prétexte de "pouvoirs maléfiques", pourraient accepter qui il était. Ce qu'il représentait. C'était néanmoins trop tard, et il dut de plier à leurs jeux malsains, si il souhaitait éviter qu'en retour, ses cousins ne le détruisent.

Il fut "accepté" dans le clan, officiellement marqué dans les registres sous le nom de "Nathanaël Ogier d'Ivry", dans la descendance de Constance qu'on réintégra dans la famille à titre post-mortem. On le força ensuite à utiliser ce prénom publiquement, ce qui lui déplut atrocement.

Cependant, cette mésaventure eut tout de même des effets positifs sur la vie de Nashoba, qui dès lors n'eut plus besoin de vivre caché. Accumulant des richesses - en partie absorbées par ses cousins, mais tout de même - il put acheter sa propre demeure. Ignace était un peu inquiet, bien au fait des rumeurs qui couraient sur la radicalité des Ogier d'Ivry, et notamment de cette nouvelle "mouture", mais malgré tout heureux de le voir obtenir la reconnaissance qu'il méritait.

Sa popularité grimpa d'années en années, allant jusqu'à lui monter un peu à la tête, lui qui avait pourtant toujours été du genre à ne pas faire de bruit. Les rencontres mondaines, qu'il détestait initialement, se mirent à lui plaire à mesure qu'il recevait des compliments à outrance. Il supportait à peine Lucien et Célestin qui le lui rendaient bien - et faisaient leur possible pour éviter à leurs enfants d'entrer en contact avec "l'amérindien" (comme ils l'appelaient sans vergogne entre eux, à l'abri d'autres oreilles, et heureusement aussi des siennes).

Ses origines en dérangeaient moins certains. Nashoba devint très populaire auprès de la gente féminine (... notamment, mais il n'est pas au courant du reste), ce qui ne l'aida pas à garder des chevilles de taille convenable. Il restait malgré tout lui-même : ces rendez-vous le fatiguaient et il lui fallait de longues pauses, suite à trop de sorties sociales, afin de se ressourcer. Cela passait généralement par multes journées d'isolement, d'écriture, de rituels, de contact avec les morts. Barthélémy était nettement moins agressif avec lui maintenant qu'il avait (involontairement) accompli son souhait en reprenant sa place dans la famille Ogier d'Ivry. Pourtant, il répétait en permanence les mêmes mots, et ce n'était pas sans inquiéter Nashoba :

"Prend garde à Célestin... Prend garde à Lucien... Ils veulent tout te prendre, mon garçon. Prend garde aux crocodiles cachés près de la rive..."

Nashoba était perplexe : de ce qu'il savait, les morts n'étaient pas censés voir au-delà de la fenêtre que le vodoun qui les canalysait ouvrait. Ce genre de pratiques demandaient l'aide des loas, et impliquait donc un rituel, pas un simple acte de médiumnité. Il hésita à ramener Barthélémy sous forme de zombi astral pour lui demander plus de précisions. Depuis le Terrain de Chasse, il était difficile pour les morts de faire passer leurs messages clairement. Ils avaient tendance à être énigmatiques. A beaucoup se répéter. Pour une véritable discussion, il était nécessaire de ramener le mort à la non-vie, d'une manière ou d'une autre.

Mais Nashoba avait eu une première très mauvaise expérience lors de son unique tentative de réanimation et avait entre temps développé une aversion pour cette pratique : lors de ses sorties clandestines, il avait vu des zombis cadavres, pauvres corps sans dignité utilisés par les vodouns pour faire tout un tas de tâches ingrates. Il avait vu des zombis originaux que leurs maîtres, pourtant eux-même esclaves, traitaient aussi mal que les Maîtres blancs. Il avait aussi développé l'aversion pour les cadavres qu'on lui connaît maintenant. Poser les yeux sur ces pauvres créatures lui faisait mal, et le faisait frémir. Ramener un zombi astral était en un sens plus acceptable, mais devenu raisonnable, il n'oubliait pas sa foi choctaw : il ne voulait pas risquer d'éveiller Na-lusa-chi-to et de mettre en péril des âmes innocentes, tandis qu'elles parcouraient le chemin qui les séparaient encore du Terrain de Chasse. Qui plus est, il partageait les doutes de sa tribu : les âmes qu'on ramenaient de l'au-delà ne risquaient-elles pas de ne plus jamais en retrouver le chemin ?

Il s'abstint donc, se contentant de cet avertissement qu'il prenait par ailleurs très au sérieux : il ne faisait de toute façon pas confiance à ses cousins pour un sou. Seulement, les dits cousins étaient dépendants de lui pour des raisons pécunières. Il ne risquerait rien tant que cela resterait le cas.

Nathanaël s'éprit d'une jeune femme qu'il avait rencontrée à de nombreuses occasions lors des fêtes se déroulant chez les Ogier d'Ivry : Aurore de Marillac. L'attirance étant réciproque, en 1785, les deux jeunes gens se marièrent et eurent rapidement leur premier enfant, Constantin, en 1786. Les deux parents se mirent d'accord pour lui donner un autre prénom choctaw, officieux : Kostini (sage, en hommage à sa grand-mère, après laquelle il était nommé même en français). En 1788, ils eurent une petite fille : Isabelle (Isi en choctaw, signifiant biche). En 1790 enfin ils donnèrent naissance à un petit Sidoine (si petit, et si léger, en réalité, que son nom choctaw, "Shikoba", signifiait "plume").

Le ménage d'Aurore et Nashoba ne fut heureux que de façon mitigée : Force était de constater que Nashoba n'était pas fait pour vivre avec quiconque. Il pouvait se montrer très absent pour sa femme autant que pour ses deux fils et sa fille, absorbé qu'il était dans son écriture et dans ses pratiques vaudous. Occupé, il pouvait même se montrer involontairement méchant - il lui arrivait de grogner lorsqu'on le dérangeait en plein travail.

Lorsqu'il se rendait compte de son comportement, néanmoins, Nashoba s'en voulait terriblement, car il se rappelait sa mère. Et contrairement à Constance, il n'avait aucune excuse : il n'était pas Prodige. S'en suivait alors des périodes durant lesquelles il tentait d'être disponible pour tous, d'être un bon mari, ainsi qu'un bon père, quitte à négliger son travail au risque de se mettre en retard par rapport à ses échéances. Cette "irresponsabilité responsable", ainsi qu'elle l'appelait, attendrissait beaucoup Aurore qui était celle qui devait alors lui rappeler que, tout de même, il fallait qu'il finisse d'écrire son manuscrit. Nashoba savait d'avance qu'il allait encore tomber dans le piège des lignes et des lignes qui ne voulaient plus le laisser partir et l'amèneraient à négliger encore les membres de son cocon familial. Il s'excusait toujours d'avance, catastrophé, tandis qu'Aurore essayait de lui glisser des mots rassurants.

Contrairement à ce qu'on aurait pu croire, ce ne furent pas les pratiques vodouns de Nashoba, qu'il continuait à affûter avec des groupes clandestins quand il ne le faisait pas seul, qui lui valurent de mourir prématurément. Ni même la jalousie et le racisme dans lequel il baignait et qui faisaient mauvais ménage - même si il y avait tout de même un peu de ça. Célestin et Lucien étaient deux personnes détestables. Ils avaient beaucoup d'ennemis puissants dont certains qui dépéchêrent fin 1791 un notaire pour étudier le cas de la famille Ogier d'Ivry. Les modifications apportées à l'arbre généalogique au moment de réintégrer Constance et d'y ajouter "Nathanaël" avaient profondément modifié la donne, faisant de lui le réel héritier de Barthélémy, même rétro-activement.

Nashoba et Aurore flairèrent le danger, mais trop tard : ils n'avaient pas anticipé la vitesse avec laquelle Célestin et Lucien décideraient d'agir, surestimant peut-être l'apport financier que Nashoba représentait pour eux. Après tout, si c'était pour tout perdre, que valait encore cet accord ?

Les deux frères commanditèrent l'assassinat de Nashoba qui, comme on le sait, se déroula en soirée, le 6 janvier 1792, tandis qu'il était en train de rentrer chez lui suite à une soirée clandestine. La cruauté inutile de ses tueurs pourrait venir de préjugés raciaux, ou bien du fait qu'en le suivant, et en le voyant entrer puis sortir de l'endroit où se réunissaient les esclaves pour communier, ils auraient compris à quelles magies impies le jeune auteur s'adonnait. Les deux raisons peuvent évidemment s'ajouter l'une à l'autre. Toujours est-il qu'il commencèrent par lui couper la langue avant de le torturer en lacérant son corps de bien des façon, et en lui crevant les yeux. Les blessures qui le tuèrent finalement furent un grand coup de couteau au travers de la gorge et - très inutile à ce stade - un autre sur la droite de l'abdomen, de bas en haut.

Des siècles plus tard, Nathanaël Ogier d'Ivry est toujours connu pour ses écrits ainsi que pour son histoire bouleversante. Son appartenance à la communauté vodoun, restée longtemps hypothétique dans les livres d'Histoire, est devenue un fait avéré lorsqu'après la Révélation, les Saint-Cyr, ses descendants directs, avouèrent garder en leur possession de précieuses archives : les mémoires de leur ancêtre, certes codées mais contenant (à en croire le peu qu'il avaient réussi à déchiffrer) nombre de rituels originaux, issus des cultures vaudou traditionnelles et du chamanisme choctaw.

Les textes allèrent jusqu'à son plus récent descendant : Angus Saint-Cyr, qui à l'instar de ceux qui étaient passés avant lui s'essaya à décoder les mémoires de Nashoba. C'était néanmoins chose compliquée car, très prudent, Nashoba ne s'était pas contenté de chiffrer ses écrits d'une seule façon : mélangeant ses diverses langues, interchangeant des lettres, des syllabes, et changeant les règles à chaque page - si ce n'était pas au milieu - il avait fait de son mieux pour que les textes ne soient lisibles que de lui.

Angus fouilla d'autres archives. Des tas de manuscrits poussiéreux et de papiers divers qu'on avait gardé mais qu'on avait jamais pris la peine d'éplucher. Prenant garde à ne pas émietter les vieux écrits, il eut l'idée de chercher des indices dans ces paperasses. Nashoba aurait pu cacher la clé permettant de déchiffrer entièrement son manuscrit n'importe où.

Ce ne fut pas sur cela qu'il tomba, mais sur une correspondance étonnamment ouverte pour le personnage, qui se montrait généralement bien plus prudent lorsqu'il s'agissait de cacher ses liens avec le monde magique. Il mentionnait son père Talako. Shango avait lui aussi appris à lire avec Constance, et peut-être s'attendait-il à ce que le vieil homme puisse traduire le message à son père. Peut-être avait-il finalement abandonné l'idée d'envoyer cette lettre à son ancien village en constatant que Shango, vu son vieil âge, était peut-être déjà mort. Peut-être même avait t-il reçu la visite de son esprit venu l'en informer. Toujours est-il que la missive restait incomplète. Après avoir été traduite, elle donnait quelque chose comme :

Citation :
Bonjour père !
Chaque jour qui passe me rappelle combien tu me manques. Je voudrais revoir tout le monde. Puisse le Grand Esprit me le permettre bientôt. Je voudrais revenir au village, mais des soucis en ville m'en empêchent.

Shango, tu ne dois plus utiliser la Réanimation. Tu vas trouver cette injonction ironique de ma part, mais je t'en supplie : c'est encore pire que ce que je pensais. L'un de mes rituels m'a permis d'entrer en communication avec une entité différente. Mon esprit a bondi en avant sans que Samedi ne s'y attende, peut-être avais-tu tort, peut-être n'est-il pas

... Le texte s'arrêtant ici, le vodoun fut évidemment pris d'une telle curiosité que cela finit par tourner à l'obsession. Accumulant de plus les problèmes d'argent, il ne fallut pas grand chose pour qu'Angus se décide à faire ce que tout descendant de Nashoba s'était jusqu'à présent interdit : le ramener à la vie sous forme de zombi original. 263 ans plus tard.

Non seulement c'était un acte fortement déconseillé (mieux valait éviter de ramener un vodoun mort depuis plus de 50 à 100 ans), mais en plus de cela, Nashoba avait par testament secret explicitement demandé à sa descendance de ne pas le réanimer. La dite descendance avait (malheureusement pour lui) tenu cette information secrète, si bien qu'Angus considéra ne rien risquer : il suffirait d'interdire au zombi de parler de ce détail à quiconque.

Il déterra ses os. La demeure héritée par les Saint-Cyr possédait un cimetière familial où se trouvait justement - et de manière bien pratique - la tombe de Nashoba, qui fut donc facile à piller. Le rituel de réanimation en lui-même fut bien plus compliqué et demanda à Angus de trouver un sacrifice humain. Ne disposant d'aucun scrupule, le vodoun invita chez lui à dormir un sans abri dont personne ne s'inquiéterait de la disparition.

Angus avait un potentiel énorme qui, s'il l'avait souhaité, lui aurait permis de devenir Baron sans aucun souci, à la Nouvelle-Orléans ou ailleurs. Cependant, Angus était bien trop autocentré, intéressé par son propre nombril, pour prendre la responsabilité d'une entière communauté, malgré les avantages qu'il aurait pu en tirer. En tous les cas, si l'idée lui avait déjà traversé l'esprit, il n'avait jamais trouvé le courage ni la motivation de chercher à s'élever dans la hiérarchie locale.

Tout ça pour dire qu'il n'eut besoin d'aucune aide pour relever Nashoba qui certes, du coup, n'était pas entièrement "parfait". Il lui aurait fallu au moins un complice pour faire de son ancêtre un zombi tout propret, sans nécroses résiduelles. Un complice, cependant, c'était beaucoup de complications. Et Angus se moquait bien des nécroses de son arrière arrière arrière... bref. Grand-père. Tout ce dont il avait besoin, c'était de son savoir, afin d'une part qu'il lui explique où il avait voulu en venir avec cette lettre incomplète, et que d'autre part il déchiffre ces fichues mémoires une bonne fois pour toutes.

Quand Nashoba se réveilla, hagard, le ciel étoilé était au dessus de lui. L'air avait une drôle d'odeur acide qu'il n'avait jamais connue avant. Tout autour de lui sonnait étrange, et différent. Il entendait au loin des vibrations graves dont il ne comprenait pas l'origine. Des explosions ?

Nashoba se redressa dans son cercueil, s'accrochant à la terre meuble et constatant que de son vivant, rien de tout cela n'aurait été possible. Et puis il percuta. Il regarda ses mains, rendues par la mort aussi pâles, ou presque, que celle d'un Célestin ou d'un Lucien. Immédiatement, les circonstances de son décès lui revinrent. Il releva la tête et tomba nez à nez avec un vodoun. Il sentit le lien. Les souvenirs le submergèrent, la douleur, et puis il s'entendit hurler et chercha, maladroitement, avec son corps lent, à sortir de terre pour sauter à la gorge du traître et l'étrangler, pour écourter cette torture. Angus eut tout le temps du monde pour le rendre inoffensif, par les mots et la pensée.

Ensuite, il le traîna bon gré mal gré à l'intérieur de la maison - de SA maison, bien vieillie, bien changée. D'abord inerte, catastrophé, Nashoba fut obligé de suivre le mouvement quand Angus lui donna l'ordre de se relever et de le suivre.

Le même Angus qui piqua une crise de colère monstrueuse quand il se rendit compte que l'esprit de Nashoba, trop abîmé, bloquait certaines mémoires. Comme, notamment, celles qui avaient trait à cette fameuse lettre. Ou bien celles qui auraient pu lui permettre de déchiffrer son recueil de sortilèges.

Calmé, mais sous le choc, assis dans un fauteuil d'aspect étrangement minimaliste, Nashoba se roula en boule pour entendre Angus lui expliquer qu'on venait d'entrer dans l'année 2055. Les yeux grand-ouverts, Nashoba hurla à nouveau avant d'insulter son descendant de tous les noms. Se rendait-il compte des risques qu'il avait pris ? De ce qui allait inévitablement lui arriver ? Angus haussa les épaules : ça ne le concernait guère, tant que Nashoba restait suffisamment présent pour au bout du compte répondre à ses questions - et continuer à faire abouler la monnaie. Nashoba parut se rendre compte de quelque chose. Il se figea, horrifié, avant de demander sans y aller par quatre chemins dans quel état était son corps lorsqu'Angus l'avait sorti de terre. Sans réagir à sa crise de colère, Angus mentit éhontément, nonchalamment, en lui expliquant que ses os étaient suffisamment entiers pour procéder à une réanimation standard. Et que, d'ailleurs, il était maintenant interdit de parler de la possibilité de réanimer cendres et poussières humaines en procédant à un sacrifice humain.

Angus enchaîna, lui expliquant non moins nonchalamment que depuis 2010, toutes les créatures surnaturelles avaient révélé leur existence au monde, et qu'il y avait des lois qui les bridaient. Que depuis 2051, on savait aussi que les faës existaient - des lutins, des minuscules femmes volantes et d'autres créatures bizarroïdes de cet acabit. Il l'obligea, usant de leur lien, à faire des recherches sur la Grande Révélation. Puis il lui conseilla de faire quelques autres recherches historiques pour se mettre à la page, lui indiquant notamment de trouver quelqu'un pour lui expliquer ce qu'était Internet, parce que ça lui servirait. Il lui interdit ensuite de révéler quoique ce soit des traitements qu'Angus lui infligeait, ainsi que d'expliquer qu'il avait été relevé de force, tandis qu'il avait explicitement demandé à ce que ça n'arrive jamais. Il lui interdit aussi formellement de mettre fin à ses jours par aucun moyen possible pour un zombi. Enfin, fatigué par sa soirée, et déjà lassé par cette discussion, il indiqua à Nashoba qu'il allait se coucher, et qu'ils continueraient plus tard. Le zombi était libre de faire ce qu'il voulait entre temps - il y avait des vêtements dans la penderie.

Assailli par les informations, Nashoba ne fit en réalité... pas grand chose de sa nuit. Il y en avait juste trop, et c'était trop absurde, pour qu'il parvienne à ressentir quoique ce soit au sujet de rien. Il était juste abasourdi. Et puis, il se rendit compte qu'il était encore nu et son regard se baissa sur son corps. Un haut le coeur souleva son estomac tandis qu'il découvrait la plaie boursoufflée, suintante, qui ornait son ventre, ainsi que la nécrose secondaire qui décorait sa hanche. Sa peau verdâtre et marbrée témoignait d'une reconstruction corporelle juste à peine suffisamment effectuée. Son esprit flancha. Les cris obligèrent Angus à redescendre pestant, bon gré mal gré. Il fut obligée de recoudre et de nettoyer les plaies les plus évidentes du zombi avant que ce dernier daigne se calmer et le laisser dormir. Nashoba passa le reste de la soirée prostré, à peine cohérent. Dès le lendemain, Kiara était de sortie.

Les escapades de son zombi n'inquiètent que modérément Angus, qui tout de même prépare, dans son coin, d'éventuelles justifications pour le jour où on lui demandera les raisons d'une réanimation aussi dangereuse, tardive, déconseillée.

Angus est par ailleurs une personne patiente, obstinée. Il n'abandonne pas l'idée d'arriver à arracher à Nashoba les informations qu'il cherche et en attendant, lui a trouvé une autre utilité : les lois concernant les zombis originaux diffèrent de celles sur les zombis astraux et cadavres. Quoiqu'asujettis par la force des choses à leurs vodouns, ils sont considérés comme des outres à part entière. De ce fait, Nashoba étant considéré "vivant ou assimilé", il touche à nouveau les royalties sur ses ouvrages.

Enfin. Angus touche les royalties sur ses ouvrages. Et comme cela ne lui suffit pas, Nashoba n'arrivant plus à écrire pour le moment, traumatisé par sa réanimation, il l'a aussi forcé à se faire embaucher par une marque de mannequinat spécialisée en zombis (Belle Morte) qui évidemment a sauté sur l'occasion. Nul doute qu'Angus fera tout ce qu'il faut pour qu'on achète à nouveau les ouvrages de son ancêtre comme des petits pains. Y compris accepter à sa place les interviews des journalistes et des universitaires curieux.

Les psychologies d'Oliver, Kiara et Huan sont développées de telle sorte à donner l'impression que Nashoba est relevé depuis au moins six mois, si ce n'est plus. Cela peut être le cas, mais il est tout à fait possible de jouer en RP des scènes "précoces", dans un passé proche, et datant de l'époque où sa réanimation était encore si fraîche qu'il ne devait même pas comprendre où il avait atterri.


Bas les masques

Dans l'étrange monde de l'irl...


Derrière l'écran, vous êtes : Asch, pour changer

Vous serez souvent là avec nous ?
Hahahaha...

Comment avez-vous connu Voodoo Child ?
XD je réponds joker pour cette septième fois.

Avez-vous déjà un double/multi compte ?
Ailin Dyce, Blake Davis, Esteban-Luz-Descalzo, Winruna, Asch Räder, Skyler Skinner (et puis le touriste hors-quota Saul Ziegler). KOUKOU

Votre avatar provient-il d'une de nos banques ?
Nop !

Avez-vous des suggestions, des questions, des compliments ou des tomates à nous jeter à la figure ?
Je devrais probablement aller dormir. (Comment ça c'est pas ce genre de suggestion qu'on demandait ?)

Vous attestez avoir lu le règlement, et vous engagez à l'appliquer à-la-lettre ?
J'atteste blabla... lu.. bla... je m'engage à l'appliquer à la lettre mainsurlecoeurtoussa (ATCHA <= dédicace au Spectre)
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MessageSujet: Re: Nashoba Ogier d'Ivry   Nashoba Ogier d'Ivry Icon_minitimeDim 22 Juil - 19:52

...Tu me tues. Tu le sais ça ?

Déjà, popper un tel perso c'est assez impressionnant. Mais le popper, écrire sa fiche en à peine 48 heures et former un tout archi-cohérent alors que derrière on a déjà du mal à digérer la lecture... Ouais, j'avais envie de commenter ici. Bref, soit pas surpris :

Te voilà validé ! ;). Voici la marche à suivre maintenant. Tu dois :
  • Créer ton Carnet Mondain et ton Inventaire, ainsi que tes Correspondances.

  • Générer ta fiche d'identification dans ton profil (n'oublie pas de compléter ton profil avec les liens vers ta fiche, carnet mondain et inventaire).

  • Une fois la fiche générée, tu peux faire une demande de niveau de dangerosité, dans le topic correspondant de la section Carnet Mondain.

  • Tu peux te faire des sous et te faire aimer par le staff en votant pour nous sur les topsites. Pour savoir comment devenir riche, il y a un topic dédié dans la section de l'Inventaire.

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  • Si tu le souhaites tu peux aussi créer ton profil Tour de Jeu en indiquant que tu joues chez nous.

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MessageSujet: Re: Nashoba Ogier d'Ivry   Nashoba Ogier d'Ivry Icon_minitime

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Nashoba Ogier d'Ivry

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