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 Zizanie au restaurant réunionnais

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Bonnie O ’ Reilly
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MessageSujet: Zizanie au restaurant réunionnais   Zizanie au restaurant réunionnais Icon_minitimeVen 11 Jan - 13:22

Des cris, de la sueur, de la tension et de la chaleur. Le fracas des casseroles en métal, des couteaux, des ustensiles qui s'entrechoquent, les flammes qui sortent des gazinières. Le balais pressé et désordonné des humains qui courent dans tous les sens.
Le spectacle bruyant et nerveux des cuisines de restaurants, c'était quelque chose, il fallait bien le reconnaître.
Bonnie observait tout ça tranquillement depuis la porte arrière de l'endroit, celle qui donnait sur une petite ruelle sale et odorante, pleine de bennes à ordures. Personne ne l'avait encore remarqué, rien d'étonnant, cette bande d'humains étaient bien trop occupés à bourdonner et s'affairer comme un essaim d'abeilles.
Elle n'était pas ici par hasard. Elle s'était creusée la tête toute la nuit pour trouver une nouvelle farce à jouer. Et puis ce matin à la morgue, un de ses collègues humains avait laissé entendre dans la salle de pause qu'il avait découvert un nouvel endroit. Un petit restaurant réunionnais qui avait connu récemment un certain succès. Selon le petit homme partiellement chauve et ventripotent, les gens s'y bousculaient et la nourriture y était particulièrement savoureuse.
Parfait.
Elle avait eu une idée, un petit tour qui serai tellement amusant à mettre en oeuvre. Oh oui, elle allait mettre un tel bazar !

La fée irlandaise s'avança d'un pas dans la salle bruyante et la porte de service claqua derrière son dos, attirant l'attention d'une humaine.
De petite taille, à la peau café, la femme était vêtue d'un tablier blanc taché sur le devant. Un foulard aux couleurs criardes recouvrait ses cheveux et une ride du lion creusait son front. D'une voix forte et teintée d'agacement elle s'adressa à la jeune fille rousse :

- Eh toi ! Qu'est ce que tu fais là ? T'es le nouveau commis ?

Les fées ne pouvant pas mentir, Bonnie se contenta de l'observer en silence, laissant l'humaine tirer les conclusions de son choix.

- T'as perdu ta langue ou quoi ?! Allez bouge de là ! Tu vois pas qu'on est en plein coup de feu ?! Au travail ! Allez allez allez !

Le sourire aux lèvres, le petit diablotin roux ne perdit pas plus de temps pour mettre son plan à exécution.
Voyez vous, parmi les faës, chaque espèce a sa spécialité, un petit truc qui lui est propre, une sorte de talent. Les fées plus spécifiquement sont dotées d'un talent remarquable pour la cuisine. Elles font des merveilles derrières les fourneaux, créant des mets appétissants et d'un gout particulièrement délicieux.
Cependant, bien naïf et inconscient serai celui qui se laisserai tenter. Car en effet cette nourriture particulière a pour effet secondaire de rendre fou quiconque ose y goûter.
Si auparavant cette folie pouvait durer tout une courte vie d'humain, avec le temps malheureusement, l'effet s'est affaibli avec la magie faë et ne dure plus que quelques jours.
C'est regrettable certes mais quelques jours c'est quand même suffisant pour semer une zizanie des plus distrayante, pour le plus grand bonheur de notre fée.

Pleine d'impatience et d'anticipation, Bonnie observa le plateau plein à en déborder de beignets de bananes qu'elle avait préparé. Elle en envoya une seconde fournée, juste pour être bien sûre que le plus de monde possible soit touché.
Pour son plus grand plaisir un humain en sueur la bouscula pour en déposer quelques uns dans une petite corbeille qu'il envoya directement en salle.
Passant la tête par la passe plat, elle suivi des yeux la progression du serveur et ne put s’empêcher de sautiller sur place en frappant dans ses mains, telle une enfant lorsque qu'une rangé de dent parfaitement alignée mordit le premier beignet.
Oh oui ! Elle allait bien s'amuser aujourd'hui.
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MessageSujet: Re: Zizanie au restaurant réunionnais   Zizanie au restaurant réunionnais Icon_minitimeSam 12 Jan - 19:41

La salle était bruyante, à un niveau certes encore supportable. Tout n’était que fragment de conversation, bruit de couverts et de verres, éclats de rires et noms de plats, commandés ou déposés. De temps à autres, les portes de la cuisine s’ouvraient pour laisser passer un bref écho de casserole, de fourneau et de cris qui se tarissait de suite après. Au dehors la nuit était tombé depuis un moment déjà, et la lumière distante des lampadaires, se déversant au travers d’une vitrine aux fins rideaux tirés, était largement dominée par celles des ampoules vaguement dorée dispatchée aux quatre coin de la pièce.

Cyan était assis à une petite table légèrement branlante, dans un coin de la salle. A côté de son assiette au fumet délicatement épicé et d’un verre de vin rouge trônait un petit livre rectangulaire à la couverture vaguement usée. Sa canne en bois sombre, à la base ferrée, était appuyée contre le mur derrière lui. Seul, le vieil homme était plongé dans sa lecture, complètement oublieux du brouhaha ambiant : certains l’aurait trouvé trop déconcertant pour s’adonner à la lecture, mais le libraire le trouvait parfaitement adapté à l’exercice. Le fond sonore perpétuel et quasi invariant était une ambiance de lecture au moins aussi particulière que le silence de la Plume Bleue.
Il appréciait à peu près tout dans ce restaurant. La cuisine était (à son goût) délicieuse, le vin agréable et l’ambiance (comme la maisonnée) charmante. En somme, il n’aurait pour rien au monde cherché mieux. Il y avait certes de bien meilleurs restaurants, avec des vins d’une qualité bien supérieures et des mets infiniment plus fins : mais un peu de confort et de routine ne lui avait jamais fait trop de mal, ni à lui ni à son porte-monnaie.

Si il avait dû soulever un seul et unique point négatif pour ce restaurant ç’aurait  très probablement été celui de sa clientèle : non pas quelle soit trop pincée, trop bruyante ou trop grossière. Elle était simplement trop nombreuse.
L’endroit avait connu une recrudescence de fréquentation qui récemment rendait difficile de trouver une table sans être coincé entre deux autres tablées nombreuses et (le plus souvent, étonnamment) caquetantes. Cela restait supportable, puisqu’il pouvait encore lire, mais il était à espérer que l’endroit ne serait pas victime de son succès.
Sans lever les yeux de ses pages, le vieil homme tendit la main vers sa fourchette, avalant une bouchée de rougail avec une gorgée de vin. Il aurait probablement pu entrer, commander, manger et payer sans quitter des yeux une seule seconde le roman qu’il tenait : c’était d’ordinaire plus ou moins ce qu’il faisait. Cyan était un client régulier, aux habitudes presque automatiques. Il venait, de temps en temps, et cherchait une table un peu à l’écart. Il commandait quelque chose, souvent passablement épicé, sortait un livre et n’en décrochait plus avant d’avoir fini son assiette. Il ne prenait jamais de dessert (ce qui était bien dommage pour un restaurant réputé pour ses beignets à la banane mais passons), mais toujours une tasse de thé. Et surtout, il ne pipait mot. Il avait fini par devenir un visage familier pour les employés de l’endroit, mais personne n’avait pu aller plus loin dans la conversation que les simples formules de politesse et un remerciement courtois pour le repas. Cyan était un étrange bonhomme, quand il mettait un peu du sien.

-Et je vis un Ange se tenant dans le soleil ; et il cria à haute voix, disant à tous les oiseaux qui volent par le milieu du ciel : Venez, assemblez-vous au grand souper de Dieu.

Le vieil homme ne tiqua pas. Pour autant, il entendait quelqu’un, qui parlait de plus en plus fort et dont la voix, au fur et à mesure, couvrait le brouhaha ambiant qui mourait peu à peu.

-Assemblez-vous au grand souper de Dieu afin que vous mangiez la chair des rois, et la chair des chiliarques, et la chair des puissants, et la chair des chevaux et de ceux qui sont assis dessus.

Le silence était presque total, maintenant. Presque. Une seule voix le dominait, lui livrait un duel féroce, dont elle semblait sortir vainqueur. Centimètre par centimètres, au fur et à mesure que le silence s’était installé, le Wiccan avait baissé son livre. Maintenant, ses deux yeux bleus glaces dépassaient à peine le roman, dardant leur regard froid juste au dessus du bord des pages.

-Et la chair de tous, libres et esclaves, petits et grands.

Le silence fit mouche, et la voix se tut. Il s’agissait de celle d’une petite vieille, courbée au-dessus d’une assiette où on pouvait encore apercevoir quelques traces de sucre glace, approximativement trois tables plus loin. Ses yeux verts étaient vitreux, partiellement à cause de la cataracte, et semblaient fixer un point qui n’existait pas. Sa voix chevrotante s’était éteinte aux portes du cri, et ses lèvres vieillies ne laissaient désormais passer qu’une respiration rauque et lourde.
Tout le monde semblait rigoureusement stupéfait. A travers toute la salle, les yeux étaient écarquillés, surpris voir inquiets. Cyan baissa un peu plus son livre. Tout le monde ne semblait pas très bien le vivre. Un peu sur sa droite, un homme d’environ quarante ans ne semblait pas savoir quel expression afficher. Ses traits, taillés à la serpe, tiquaient sans cesse : spasmes des paupières, clin d’oeil, frémissement des lèvres, plis de la bouche. D'abord lentement, de manière passagère, puis de plus en plus souvent. Sa compagne finit par le remarquer et posa sa main sur son bras accompagné d’un « chéri ? » inquiet. L’autre tenta de formuler une réponse, sans parvenir à aligner trois mots.

Sur sa gauche, à la table d’une famille relativement nombreuse, un enfant se mit à sangloter, presque en position fœtale sur sa chaise. Sa voisine direct, probablement sa sœur, visiblement très tendue, lui marmonna quelque chose. L’enfant se mit à pleurer et elle se répéta plus fort, encore et encore jusqu’à ce qu’un « ferme ta gueule !» bien distinct parvienne aux oreilles de Cyan. Les parents s’en mêlèrent, et les cris comme les pleurs augmentèrent.

Chaque seconde qui passait, des réactions diverses éclataient aux travers de la pièce. Elles n’étaient pas très nombreuses, mais chaque action avait sa réaction. La vieille s’était remise à déblatérer des paroles cryptiques, l’homme s’était mis à rire. L’enfant continuait de pleurer, sa sœur de crier, et un jeune homme d’une vingtaine d’année se précipita vers la porte (pour être aussitôt bloqué par une femme au sourire presque carnassier).
Le magicien, le visage inexpressif mais le regard curieux, posa son livre, observant tour à tour les différentes bulles de panique qui éclatait au travers de la pièce. Il fronça les sourcils et porta son verre à ses lèvres. Il fallait admettre que l’entropie de l’endroit était saisissant à observer : la chute d’un seul cailloux engendrait l’effondrement d’une montagne rien qu’en entraînant d’autres cailloux toujours plus gros. Il fronça les sourcils un peu plus. Le spectacle était certes sociologiquement et psychologiquement fascinant, mais il y avait quelque chose d'autre qui occupait son esprit. Il sentait, dans l’air, que quelque chose n’allait pas, mais il ne parvenait pas à mettre le doigt dessus.


***


Quelques instants auparavant, il s’était déroulé un incident supposément insignifiant. Adán, l’un des  serveurs du restaurant, n’avait pas mangé. Et il fallait admettre qu’à passer sa soirée à servir des plats et à promener de la nourriture odorante ne l’aidait pas vraiment à maintenir son estomac tranquille.
Aussi, sachant pertinemment qu’il n’aurait pas le temps de prendre une collation quelconque pendant son service qui s’annonçait par ailleurs encore long, il avait prit la décision (ô combien peu professionnelle) de chiper un peu de nourriture. Il n’avait pas sut se tenir devant les beignets à la banane. Sachant très bien que personne dans la cuisine n’approuverait qu’il tripote la nourriture des clients il avait profité d’un moment de discrétion pour en engloutir un le plus rapidement possible, quitte à se brûler la langue.

Résultat, il ne se sentait pas bien du tout. Sa tête tournait terriblement, comme si la migraine qui y était terrée voulait se frayer un chemin au travers de son crâne en frappant dessus. Elle avait commencé à taper quand il était revenu en cuisine et n’avait pas arrêté depuis, s'améliorant même dans son envie de lui perforer le crâne. Il avait failli renverser une rouquine sans même la voir, tant sa démarche était devenue moins fiable, moins droite. Il s’était excusé dans un murmure groggy avant de s’aérer un peu dans la rue sur laquelle donnait la porte arrière du restaurant. Sa tête lui faisait mal, et il sentait des sortes de démangeaisons dans sa nuque et ses doigts.
Adán n’allait pas bien. Et personne, vraiment personne, ne veut laisser quelqu’un ayant mangé de la nourriture cuisinée par une fée dans le passage de la seule autre porte de sortie, à proximité des couteaux en acier inoxydables, aller aussi mal.


***


Cyan posa les yeux sur l’assiette de la vieille. Il y vit des traces de sucre glace. Il les porta vers la tablée de l’enfant en larmes et de sa sœur trop tendue pour que ce soit normal. Il vit, presque intégralement mangé, une corbeille de beignets. Seuls un ou deux desserts devaient subsister dans le récipient. Le vieil homme sentait que quelque chose n’allait pas, au-delà de la folie ambiante. D’ici, il pouvait sentir de fines effluves magiques flotter dans l’air. Il cligna des yeux. Ça n’avait finalement duré que quelques secondes, mais le vieil homme finit par comprendre que la nourriture était la cause du chaos ambiant, et qu'une magie était liée à la chose.
Son regard se tourna vers la cuisine. Un battement de coeur plus tard, quelqu’un poussait un hurlement aiguë de l’autre côté des portes battantes.
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MessageSujet: Re: Zizanie au restaurant réunionnais   Zizanie au restaurant réunionnais Icon_minitimeDim 3 Fév - 17:05

L'escalade d'éventements étranges et désordonnés, conséquences du tour malveillant de Bonnie O'Reilly ne se fit pas attendre.
Quelques minutes à peine après la première bouchée, une litanie animée envahit la salle, un homme se retrouva incapable de parler le corps animé de tics incontrôlables suivi d'une dispute qui éclata non loin, et un rire hystérique se fit entendre.
La situation et l'atmosphère à l’intérieur du restaurant avaient drastiquement changé en un rien de temps et promettait de tourner au vinaigre sous peu.
En cuisine, personne n'avait encore remarqué le comportement pour le moins cocasse des clients, les employés étant bien trop occupés à finir de préparer les commandes qui s'étaient accumulées. Et la fée rousse savait parfaitement quoi faire pour attiser la zizanie, faire grandir la folie à son maximum.

C'est discrètement, sur la pointe des pieds qu'elle se faufila en salle, profitant du fait que tout le monde était bien trop occupé à ce moment là pour la remarquer, filant tout droit vers la porte d'entré. Ne vous y trompez pas, son but n'était absolument pas de contenir la folie entre quatre murs loin de là, en fait elle avait autre chose en tête : garder les humains touchés en vase clos pour faire monter la démence en intensité, comme dans une cocotte minute. Une fois que la situation serai assez critique à son goût (probablement après quelques meurtres) elle comptait ouvrir les portes en grand, et regarder avec un plaisir malsain ses petits jouets semer la chaos en ville pour quelques jours.
Une femme se tenait debout sur sa chaise et battait des bras, en poussant des caquètements assez proches de ceux de la poule au moment où Bonnie verrouilla la sortie, lui offrant une distraction remarquablement efficace.

Satisfaite, elle reparti en sens inverse, il ne restait plus que la porte arrière en cuisine à condamner et elle pourrai profiter du spectacle. En cheminant à travers les tables et les humains agités elle senti une effluve magique lui picoter le nez.
S’immobilisant quelques secondes, elle se concentra et... oui, on aurait bien dit la nuance magique wiccane. Mh, voilà qui était intéressant.
Tournant la tête elle scruta la salle, à la recherche de l'humain en question, mais il était assez difficile de l'identifier parmi autant d'autres humains, particulièrement au milieu de toute cette agitation.
Il pouvait, selon elle, aussi bien s'agir du vieil homme assis devant un lire, que de la jeune femme au chignon stricte qui fouillait dans son sac, ou peut être de l'homme aux longs cheveux tressés qui observait la scène les sourcils froncés. Elle s'apprêtait à s'avancer vers ce dernier lorsqu'un cri horrifié lui parvint des cuisines.
Ah, la folie aurait elle finalement atteint le personnel ? Sans plus se préoccuper du potentiel wiccan, elle fonça vers la porte à double battant, qu'elle franchit sans ménagement, et le spectacle qu'elle découvrit la ravi.
Un jeune serveur aux cheveux plaqués en arrière par la sueur et au regard hagard se tenait juste devant la porte de service et jonglait avec des couteaux d'acier.

Le pauvre garçon riait hystériquement, la bouche grande ouverte et les yeux exorbités, alors que les lames fendaient l'air. Ses grandes mains fines et ses avant bras étaient recouverts de coupures et du sang bien rouge gouttait lentement sur le carrelage d'un blanc passé. Visiblement il avait des progrès à faire dans l'art du cirque.
Les cuisiniers et serveurs l'observaient, certains confus, d'autres horrifiés, et quelques uns semblaient même terrifiés. La femme au foulard criard que Bonnie avait croisée un peu plus tôt se rapprocha légèrement du jongleur fou, droite comme un piquet :

- Adàn ! Mais qu'est ce que tu fais ?! Pose moi ça tout de suite !

Le ton se voulait autoritaire, mais était si tremblant que la phrase sonna plus comme un couinement que comme un ordre direct.
Le fameux Adàn se mit à sautiller sur place, ce qui n'aida pas ses prouesses débattables de jongleur, et une des lames, probablement un couteau à poisson, retomba vers sa cuisse dans laquelle il s'enfonça.
Adàn se figea net. Baissant la tête il observa l'acier qui s'enfonçait dans sa chaire pendant quelques secondes, dans le silence choqué qui s'était installé. Il entoura le manche de sa paume, et de ses doigts meurtris, tira d'un coup sec et... se mit à rire de plus belle en agitant la lame dans tous les sens, éclaboussant légèrement au passage quelques humains assez proches pour se recevoir quelques gouttes de sang.

Les humains crièrent, Bonnie éclata de rire. Les humains s'enfuirent vers la salle, Bonnie applaudit et encouragea le pauvre serveur dont le pantalon s'imbibait de sang chaud.
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MessageSujet: Re: Zizanie au restaurant réunionnais   Zizanie au restaurant réunionnais Icon_minitimeMar 19 Fév - 19:52

Le monde était devenu complètement fou. D’abord les Normes contractaient une forme lente mais sûrement dangereuse de folie des grandeurs, résultant en une réduction sensible du temps de validité des licences magiques. Puis ils avaient arrêté un premier Wiccan. Puis, pour la première fois, on avait retiré la magie d’un homme.
Et là, alors qu’elle profitait d’une soirée tranquille au restaurant, Ellie s’était retrouvé entouré par un groupe d’énergumènes complètement barrés, qui sautait sur les tables, piaillaient comme de la volaille et récitaient des textes obscurs. Avec des gestes nerveux, la femme au chignon farfouillait dans son sac, à la recherche des deux amulettes qui se cachaient au fond de l’ample accessoire de tissu. La jeune femme n’avait jamais eu confiance en les rues de la Nouvelle Orléans : elles grouillaient de vampires, de zombis, de normes. Mais depuis peu, s’était pire encore : elle avait peur de tout. Peur de se faire vider de son sang dans une ruelle sombre à la tombée de la nuit, de se faire mettre en pièce pour un quelconque obscur rituel vaudou, de se faire rouer de coup par un groupuscule du TPH. Elle était capable de sursauter à l’ombre d’un chien errant, au grésillement d’un vieux lampadaire. Sa vie était devenue graduellement plus compliquée : et l’augmentation des prix des licences s’était traduite par un nombre de privations conséquent.

Et pourtant elle adorait sa ville, elle adorait sa vie, et ne voulait pas quitter le lieu dans lequel elle avait grandit et où elle s’était construite. Alors elle avait prit l’habitude de sortir avec des amulettes chargées, et un talisman de protection. Elle avait peur. Mais elle n’avait pas encore baissé les bras.

A la réflexion, elle aurait peut-être dû. Pour une rare fois, elle s’accordait une petite folie : une soirée, dans un petit restaurant déniché dans un quartier voisin. Elle n’y allait pas seule : assise en face d’elle, sa partenaire se tordait le coup pour observer de ses grands yeux noisettes le tableau qui se dessinait sous leurs yeux, détail après détail. Rachel était une Norme, tout ce qu’il y a de plus normale : elles s’étaient rencontré dans leur club de lecture, et s’étaient rapprochée étape par étape. Accepter sa différence, passer outre le fait qu’elle n’appartienne (justement) pas aux Outres avait été quelque chose de difficile pour Ellie, mais au moins était-elle sûre de son choix maintenant. Elle l’aimait. Rachel l’aimait aussi. Sa présence avait quelque chose de rassurant, au milieu des cinglés qui lui faisaient de plus en plus peur. Sa présence avait toujours quelque chose de rassurant, dans ce restaurant comme dans sa vie : mais ce soir, ce n’était pas suffisant pour la détendre.

Elle continuait de farfouiller dans son sac. Elle cherchait une amulette, un sort, quelque chose, n’importe quoi, pour se débarrasser des marioles qui s’agitaient dans la pièce. Elle pouvait presque sentir la pression monter dans la salle : leurs actions étaient insensées, imprévisibles. Ils la mettait à mal à l’aise et lui donnait l’impression de courir un danger grandissant. Lorsque certains s’étaient mis à hurler, ici comme dans la cuisine, voir à renverser des meubles, elle avait poussé un petit cri de peur-panique et avait agrippé son sac dans la seconde. Ses gestes étaient nerveux, saccadés. Même Rachel, qu’Ellie considérait dotée d’un sang-froid invincible, semblait à cran : ses doigts étaient crispés sur le dossier de la chaise, sa mâchoire serrée. Elles devaient sortir d’ici. Ce qui se passait ne faisait aucun sens, et lui faisait terriblement peur.

Soudain, quelque chose lui saisit le poignet. Elle poussa un cri perçant et sursauta violemment. Une onde invisible, propulsée par sa surprise, envoya valdinguer son verre d’eau et la corbeille de pain. Tétanisée, elle n’osa plus bouger. Rachel s’était retournée presque immédiatement.

-Tout va bien. Je ne vous veux aucun mal.

La jeune femme mit quelques instants à reconnaître la voix grave et calme qui lui parlait. Ses yeux écarquillés remontèrent les doigts osseux et la manche de veste bleue jusqu’à une barbe couleur de neige, des cheveux en pagaille et deux yeux glacés. Lorsque le visage qu’elle avait sous les yeux fit écho à un de ses souvenirs, elle laissa échapper un soupir et sembla se dégonfler sur sa chaise.

-Douce Déesse… Vous m’avez fait peur.

Les lèvres de Cyan semblèrent s’étirer imperceptiblement, modifiant d’une manière minime son visage pour y dessiner l’ombre d’un sourire. Il reporta son regard sur Rachel, et plus précisément sa main gauche. Celle-ci jeta un regard interrogateur à Ellie. A son hochement de tête, elle lâcha le couteau de cuisine sur lequel ses doigts s’étaient refermés par réflexe. La Wiccane reporta son attention vers le libraire.

-Vous allez bien ? Par Isis mais qu’est-ce qu’il se passe ?

-Je ne sais pas trop. J’essaye encore de comprendre. Il y a quelque chose de magique qui flotte dans l’air, que je n’arrive pas à identifier tout à fait.

Ellie tenta de se concentrer sur ses sens, à la recherche de ce dont parlait le Grand Mage. Elle ne ressentit rien, si ce n’est vague odeur d’épice et de rhum. Le vieil homme releva la tête, cherchant quelqu’un du regard.

-Vous voyez l’homme aux cheveux tressés prêt de la fenêtre ? Il s’appelle Liam. Rejoignez-le. Voyez si vous pouvez réfléchir à quelque chose pour minimiser la panique ambiante et appeler une ambulance, ou les pompiers. Nous devons élucider ce qu’il se passe.  

Il jeta un bref regard vers le sac qu’Ellie tenait entre les mains, puis la regarda d’un air entendu. Son regard sembla transpercer le tissu de part en part, puis la jeune femme.

-Essayez d’éviter autant que possible de vous en servir. Nous ne cherchons pas à créer plus de panique qu’il n’y en a déjà, mais à minimiser celle qui est présente. Essayez de raisonner les personnes qui ne semble pas avoir contracté de folie pure. Ceux qui ont peur. Et qui pourrait faire quelque chose de stupide.

La jeune femme rougit un peu et serra son sac entre ses mains. Elle n’avait jamais très bien compris ou même connu les limites des pouvoirs d’un Grand Mage : mais avec son attitude sérieuse et détachée, Cyan lui faisait un peu froid dans le dos. Rachel, elle, ne semblait pas tellement impressionnée.

-Et vous, vous allez faire quoi ?

« Vous cacher sous une corbeille à beignet le temps que ça se tasse ? »
sous-entendait son ton. Ellie lui jeta un regard mi-paniquée mi-admiratif. Elle n’aurait jamais pu parler comme ça à quelqu’un. Ni a Cyan, ni à personne pour ce que ça changeait. Le vieil homme ne sembla nullement importuné. Il commença à lui répondre sur le même ton poli et détaché que celui qu’il avait depuis le début de leur court échange.

-Non, je vais m’occuper de…

Une énorme cohue coupa la vieil homme au milieu de sa phrase. Tout trois relevèrent la tête avec une cohésion quasi-chorégraphiée, juste à temps pour voir les cuisiniers débouler de la cuisine avec des cris de panique. Liam, qui n’était pas très loin, se précipita à leur rencontre, suivit de près par une femme aux larges lunettes carrées. Ils n’allèrent pas très loin, stoppés net dans leur course par le spectacle encore plus catastrophant des clients cauchemardesques qui avait colonisé leur restaurant. La plupart restèrent tétanisés, mais une jeune femme (l’air complètement affolée) se jeta en avant en direction de la porte. Elle n’alla pas bien loin, stoppée dans sa course par une cliente cherchant lui caqueter au visage.
Ellie observa la scène avec des yeux ronds. Cyan commenta la scène avec un ton tout aussi détaché.

-Bon. Eh bien, je vais aller faire un tour dans la cuisine. Essayez de calmer un maximum de gens : raisonnez les cuisiniers d’abords, voulez-vous ?

Sans leur laisser le temps de répliquer, le libraire s’éloigna à grand pas. La soirée prenaient une tournure complètement chaotique, et pourtant il ne semblait pas le moins du monde affecté. A grand renfort de « pardon », « excusez-moi », « je ne fais que passer », le vieil homme se fraya un chemin au milieu du petit groupe de clients et de cuisiniers paniqués. Les conversations allaient bon train. Si leur arrivée s'était faite dans un flot de panique, les langues s'étaient vites déliées et les sains d'esprit s'étaient mis à parler entre eux, observant avec effarement les numéros presque clownesques auquel se livraient les autres.

« Mais qu’est-ce qui se passe, bon dieu ? » « Vous avez vu ça ? » « C’est Adán , dans les cuisines ! Il a des... » « N’entrez surtout pas là-dedans ! » « Que quelqu’un appelle les secours ! »

On essaya de le retenir. Une main importune s’agrippa à son bras. Le vieil homme, sans se détourner, assena une tape sèche sur ledit membre à l’aide de son livre. Visiblement surprise, la main le lâcha bien vite. Cyan ignora les « Monsieur ! N’entrez pas là-dedans ! Faites quelque chose, vous, arrêtez le ! » et se glissa à travers les portes battantes avant qu’on ne l’attrape.

Après tout, il était armé d’un livre et d’une canne de bois. Qu’est-ce qui pouvait bien lui arriver face à un cinglé jonglant avec des couteaux ?
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MessageSujet: Re: Zizanie au restaurant réunionnais   Zizanie au restaurant réunionnais Icon_minitimeDim 14 Avr - 14:55

Bonnie continuait d'encourager sa pauvre victime qui ne se rendait même pas compte qu'il glissait dans son propre sang. Perchée sur un plan de travail, les fesses posées sur le métal froid elle applaudissait et lançait de petits "Oh !" "Wouah !" "Encore !" alors que le serveur blessé continuait de jongler avec les lames affûtées, s’entaillant régulièrement à divers endroits.
La porte à double battants donnant sur la salle battait encore lorsqu'une odeur familière se répandit dans les cuisine. Le fumé floral d'un wiccan très puissant qu'elle avait perçu quelques instants plus tôt.

La fée rousse se figea, les mains en l'air, son rire se taisant soudain. Sans perdre une minute elle se laissa glisser de son perchoir et se dissimula derrière une étagère servant à stocker des épices.
Elle n'avait pas vraiment peur des wiccans... C'était juste que, celui-ci semblait drôlement puissant. Et tout le monde savait bien que les wiccans raffolaient d'ingrédients faës pour leur sorts et leurs charmes. Et puis, s'il la trouvait ici, le sorcier comprendrait aussi tôt la situation et il n'était pas question que l'on mette fin à cette petite fête alors qu'elle venait à peine de commencer.
Avec un peu de chance le trouble fête avait déjà croqué dans un de ses beignets. La situation serai vraiment idéale si c'était le cas. Le wiccan serait alors sans défenses et il se retrouverait dans le frigo de l'irlandaise avant la tombée de la nuit.

Excitée à l'idée de déguster un délicieux steak de wiccan, Bonnie se pourlécha les lèvres en observant l'individu pénétré dans la pièce.
Il s'agissait d'une homme d'un certain âge. De taille moyenne, fin, la silhouette élancée s'avança encore un peu, offrant à la fée un meilleur angle de vue sur sa personne. Ses cheveux blanchis par l'âge et en désordre coiffaient une tête au visage émacié et ridé. De là ou elle se trouvait, Bonnie ne pouvait pas vraiment distinguer davantage de détails si ce n'est que l'homme semblait beaucoup trop calme.
Il était clair désormais qu'il n'était pas atteint par la folie ambiante, pire, il n'était ni effrayé ni confus ni même ne serai ce qu'impressionné. Un tel calme ne pouvait être qu'une façade, si l'homme était aussi sûr de lui, c'est qu'il savait être capable de gérer la situation.

Contrarié la petite fée rousse pinça les lèvres en observant le pauvre serveur qui ne tenait plus sur ses jambes que par la force de la folie qui s'était emparée de lui, dessiner de grands moulinets dans l'air avec ses couteaux.
Il fallait à présent un éclair de génie, une idée fabuleusement brillante, quelque chose lui permettant de tromper l'homme au cheveux blancs. S'il était si puissant que cela, il n'aurai probablement aucun problème pour identifier sa nature faë.
Elle avait sentie la présence d'au moins un autre wiccan dans la salle. Avec un peu de chance ce dernier ou cette dernière serai bien moins puissant et elle pourrai le ou la tromper plus aisément. Peut être même pourrai t elle amener le pauvre bougre à croquer dans un beignet ?
Oui voilà, c'était une bonne idée. Mais pour mettre son plan à exécution, il lui faudrait traverser les cuisines pour rejoindre une nouvelle fois la salle sans se faire repérer... ce qui n'était pas gagné étant donné que le vieux magiciens se tenait en plein milieu du chemin.

Spoiler:
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Artémis Cyan
Wiccans
Artémis Cyan

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Emploi: Libraire/Grand Mage de la Nouvelle Orléans
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MessageSujet: Re: Zizanie au restaurant réunionnais   Zizanie au restaurant réunionnais Icon_minitimeJeu 25 Avr - 17:37

La cuisine n’était pas très grande. Une forte odeur d’épices flottait dans l’air, suivie de près par un parfum de brûlé : quelqu’un, probablement tout à sa panique, avait oublié une poêlée de légumes sur une gazinière, qui avait brutalement noircie et semblait prête à prendre feu. Des choses avaient étaient renversées : des ustensiles traînaient au sol, des pots d’herbes ou de poudres gisaient sur le bord du comptoir, décapités par ce qu’on imaginait facilement comme une fuite désordonnée vers la seule porte de sortie. Et au regard du spectacle en court, il y avait de quoi fuir en courant en abandonnant plats et cuisine :
A quelques mètres du vieil homme se tenait un jeune cuisinier. Son visage était barré d’un sourire extatique, et son regard fiévreux résolument fixé sur les lames qu’il faisait danser dans les airs. Il semblait complètement oublieux du reste du monde, puisqu’il avait supposément jonglé seul pendant plusieurs minutes, après que tous ses collègues se soient enfuis en courant. Il n’avait même pas tiqué lorsque Cyan était entré dans la cuisine.
Le Wiccan jeta un coup d’oeil rapide à la poêlée de légumes. Mieux valait s’éviter un incendie. Il éteignit le feu, le regard fixé sur le cuisinier, puis s’approcha avec un air de pure curiosité sur le visage. Il ne s’arrêta qu’à quelques pas, observant de ses yeux écarquillées le spectacles absurde qui se déroulait devant ses yeux. Le jeune homme ne réagit pas plus. Son front était perlé de sueur, et ses mouvements étaient dangereusement tremblants ; il semblait pâle, et ses yeux bruns étaient injectés de sang. Une large plaie barrait sa cuisse droite : le nuage carmin s’étendait rapidement sur le tissu blanc, gouttant jusque au sol. Cyan n’avait pas la moindre idée de ce qui avait pu causer l’état dans lequel il se trouvait. La blessure était relativement simple à diagnostiquer : une des lames scintillant dans les airs projetait occasionnellement des gouttes de liquide rougeâtre.
Ce qui intéressait le vieil homme, c’était pourquoi l’autre jonglait. Il avait supposé que les effluves magiques qu’il avait perçue était issue de la nourriture, et avait logiquement supposé trouver un coupable en cuisine. Mais il n’était tombé que sur une victime de plus, qui semblait parfaitement à l’aise avec le fait de jouer avec sa vie. Le vieil homme glissa une main dans la poche de sa veste. L’alchimiste savait que c’était quelque chose de magique, mais il ne reconnaissait pas quoi. Il n’avait pas la moindre idée de ce qui était à l’oeuvre dans ce restaurant, ni de qui pouvait bien se cacher derrière. L’air de la cuisine était saturé de magie, mais d’une magie qu’il ne comprenait pas. Cela aurait sûrement pu le contrarier, ou froisser son égo d’un millier d’autres manières : mais à dire vrai, il était plutôt joyeux.
Il lui fallait bien reconnaître l’incroyable chef d’oeuvre qu’il avait sous les yeux. Un sortilège suffisamment complexe pour le laisser perdu, et suffisamment remarquable pour supprimer toute notion d’instinct de survie chez un être humain supposément normalement constitué. Cyan était admiratif, bien plus qu’il n’était frustré ou agacé. Il faudrait qu’il mène sa propre enquête. Et qu’il mette la main sur la recette de ce sortilège.

Soudain, le cuisiner sembla se réveiller. D’un geste affreusement rapide, il attrapa un des couteaux  qu’il venait de lancer en l’air pour le lancer dans la direction du vieil homme. Le second couteau retomba au sol avec un bruit métallique, manqua de peu de se planter dans son bras tendu, et il brandit le 3ème (qu’il n’avait pas encore relancé) vers la gorge du libraire.
Cyan manqua de ne pas réagir, et écarquilla les yeux de surprise lorsqu’une lame fusa vers son crâne. La magie des lignes lui vint presque instinctivement. Par réflexe, il recroquevilla la tête dans ses épaules et ferma les yeux : sa magie prit le relais et dévia de peu la course du couteau, qui vira brutalement sur la droite pour frôler un plan de travail et se planter sur le mur. Le cuisinier se jeta en avant, couteau brandi, poussant un râle désarticulé. Il aurait probablement été un danger, si il n’avait pas commencé à se vider de son sang sur le carrelage (et si le sang n’était pas si glissant). Le jeune homme dérapa sur le sol et tomba à la renverse avec un hoquet de stupeur, laissant tomber sa lame dans sa chute. A peine au sol, il se mit à gesticuler pour tenter laborieusement de se remettre debout. Cyan eut un bref mouvement de recul, puis sortit la main de sa poche : il tenait une fine poussière dorée dans le creux de sa paume. Il se pencha sur le cuisinier au sol, et souffla un nuage ambrée sur son visage. L’autre se mit à respirer plus fort, et s’agita pendant quelques secondes. Progressivement ses mouvements se ralentirent, puis ses yeux se révulsèrent et il se laissa tomber sur la dos. Le vieil homme se mit à genoux, et tira une de ses aiguilles de sa veste. Il se piqua le pouce, et retira une de ses bagues. Il la déposa sur le front du cuisinier endormi, puis fit tomber une goutte de sang dessus. Il sentit une énergie froide se répandre dans l’organisme du jeune homme, refermant ses plaies et soignant ses possibles blessures. Une fois le sortilège libéré, il récupéra son anneau et recula un peu. Le jeune homme n’était pas dans un état glorieux, mais avec un peu de chance il s’en sortirait sans séquelle trop grave.

Sans se remettre debout, le vieil homme s'assit par terre, appuyé contre un placard, l'air pensif. Il se demanda brièvement si son sortilège de soin avait influencé d’une quelconque façon l’état mental du jeune homme. Il ignorait totalement ce à quoi il faisait face, et ignorait par extension quelles répercussions pouvaient avoir son acte. Cyan laissa aller sa tête contre la porte d’un placard, cherchant à calmer un peu son vieux coeur qui enregistrait à peine qu'il était passé à deux doigts de se retrouver avec un couteau à désosser entre les deux yeux.
Les effluves ensorcelées de la cuisine étaient entêtantes. Il sentait la magie partout autour de lui, caressant sa peau, passant dans ses cheveux. Exactement comme les restes odorants après une session de cuisine. Le vieil homme redressa soudainement la tête. Il y avait quelque chose dans la cuisine. Les restes de magies ambiants étaient perturbés par cet élément, à la manière dont l’eau se distord parce qu’un gros poisson nage en son sein. Parmi les restes magiques, quelque chose semblait plus neuf, plus mouvant. Plus vivant. Le wiccan balaya la pièce du regard, sans se lever.

-Il y a quelqu’un ?
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