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 Le moment que l'on attendait tous

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Tess Cambridge
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MessageSujet: Le moment que l'on attendait tous   Le moment que l'on attendait tous Icon_minitimeLun 13 Juil - 21:09

La princesse était particulièrement détendue, mis à part le mal de crâne qui faisait fureur. Patrick était content que la soirée prenne sa fin, il semblait fatigué même s’il avait réussi à fermer l’oeil pour une sieste. C’était presque étrange pour elle de voir ces rues complétement vides et elle se rappela de sa mini-fugue au Quartier Sanglant où elle avait rencontré Esteban pour la première fois depuis des années. Après la situation embarrassante avec sa jupe, les situations sur le paquebot, elle était quasiment certaine qu’ils étaient tous deux maudits et que même avant la fin de cette soirée il y aurait une nouvelle situation gênante pour achever le tout comme il fallait: sur une note qui dit “je veux m’enterrer et ne pas sortir”. D’un côté cela lui semblait bien amusant, de l’autre…

’Plus rapidement rentrée’... Je ne veux pas rentrer plus rapidement, je veux rester.

Elle eut comme un mal de cœur. C’était bien la fin de leur aventure ensemble et elle ne savait pas s’ils allaient se revoir de si tôt. S’ils allaient se revoir tout court. Voudrait-il la revoir? Il était charmant, un vrai gentleman, mais elle ne savait pas à quel point il serait content de revivre une expérience pareil (elle ferait surtout en sorte de ne pas boire. Plus jamais comme ça!)

Une petite boule s’était formé dans sa gorge. D’une part causé par la nausée et de l’autre par un grand chagrin. Elle força un sourire en sa direction en hochant de sa tête qu’elle posa de côté, en fermant les yeux brièvement. Tess voulait lui parler encore un peu, mais elle ne savait que dire: à part des remerciements elle avait tout épuisé. Son énergie aussi.
Quand la limousine s’arrêta devant l’hôtel elle regarda par les fenêtres teintées, à droite et à gauche. Elle ne voyait personne, c’était presque vide à part les quelques lumières allumées dans un ou deux immeubles où de pauvres gens n’arrivaient pas à dormir (ou choisissaient de rester debout). Tess avait son regard plongé sur ses Jimmy Choos, elle semblait réfléchir à ce qu’elle voulait dire.

‘Et nous voilà…’

Elle prit une grande inspiration. Une fois de plus elle tentait. Après tout, cette soirée allait se terminer, il pouvait peut-être lui accorder un dernier instant? Patrick ouvra la porte de la limousine du côté de son employeur et elle demanda timidement au jeune homme:

‘Pouvez-vous nous raccompagner jusqu’à la porte? Il n’y a personne en vue, dites lui Patrick?’

‘C’est exact, votre Altesse.’

‘C’est bien mon dernier vœux. Vous rendrez une fille très heureuse, si vous voulez bien l’accorder…’


Difficile de ne pas regarder ces yeux de biche qui semblaient briller avec les lumières qui éclairaient la grande avenue. Patrick ne commenta pas, il avait présenté sa main pour l’aider à sortir de la limousine et il était simplement ravi de revenir dans son lit d’hôtel et en terminer avec cette aventure hors du commun. La princesse posa ses pieds sur le béton et elle attendait la réponse d’Esteban avec beaucoup d’anticipation. Il n’y avait pas de mal à ce qu’il lui accorde aux moins un dernier instant innocent? Cela n’allait rien changer, mais la rendre plus heureuse dans un futur proche.
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Esteban Luz-Descalzo
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MessageSujet: Re: Le moment que l'on attendait tous   Le moment que l'on attendait tous Icon_minitimeLun 13 Juil - 23:08

Esteban eut un instant d'hésitation. Tess ne paraissait pas tout à fait satisfaite de sa proposition. Il était extrêmement tard, cependant. L'heure n'était plus à prolonger la soirée. Il fallait probablement mettre cette absence d'allant sur le compte de la fatigue. La conclusion à en tirer était que oui, ramener la jeune femme et son garde à l'hôtel sans attendre était ce qu'il y avait de mieux à faire.

Il était incapable d'avoir sommeil. Le silence lui paraissait donc légèrement pesant car il était parfaitement alerte. Il ne voulut pas importuner la princesse qui ne lui paraissait plus être en état de mener la moindre discussion. Ni de boire autre chose que de l'eau. Il en prit un verre aussi, pour meubler, et se proposa de la resservir. Après cela, il ne pipa plus mot jusqu'à ce que la voiture soit arrivée devant l'hôtel.

‘Et nous voilà…’

"Eh oui... Déjà."

Il percevait sa déception et la partageait partiellement... Mais il y aurait certainement d'autres occasions. Il comptait bien maintenir le contact avec Tess par internet. Peut-être pourrait-elle organiser un second voyage en Louisiane, un peu plus tard dans l'année, ou même après. Quant à lui, cela faisait bien longtemps qu'il n'était pas parti en vacances en dehors du continent américain. C'était quelque chose qu'il pouvait toujours envisager même s'il fallait évidemment prendre garde à leur image, et à ce que ces rapaces de journalistes pourraient bien vouloir lancer comme rumeurs les concernant.

Esteban s’apprêtait à offrir à la jeune femme des au revoir dignes de ce nom lorsque cette dernière lui fit une proposition qui le coupa net. Surpris, il laissa son visage se décomposer.

"Mademoiselle, je ne sais pas si c'est très..."

On le coupa net pour la seconde fois d'affilée. Cette fois, la surprise venait de la part du garde du corps qui donnait raison à Tess. S'il y avait bien une chose à laquelle Esteban ne s'était pas attendu, c'était à cela. Il avait la nette impression que l'homme avait suivi son employeure à contrecœur sur le bateau et qu'il n'appréciait pas du tout leur relation naissante, qu'elle fut amicale ou non. Peut-être y avait-il aussi de la nervosité... Après tout, Esteban avait percé sa nature métamorphe à jour. Patrick était peut-être inquiet qu'Esteban la dévoile à la princesse.

... En bref, tout le monde était en train de l'inviter à sortir de la voiture et il avait du mal à se remettre de ce virage à 180 degrés. Perplexe, il observait les visages du garde et de la princesse à tour de rôle. Il s'arrêta sur Tess qui lui faisait l'un de ces regards... et qui présentait les choses d'une manière si...

Rah. Comment aurait-il pu lui dire non dans de pareilles circonstances ? Il aurait eu l'impression de briser la nuque à un chaton, ou bien de voler sa sucette à un enfant. Cruautés dont il était absolument incapable. Il abdiqua dans un soupir qui se mêlait déjà d'un sourire.

"Très bien... Vous avez raison, à cette heure, ce n'est sans doute pas si risqué."

Ô, douce ironie...

"En ce cas, je serai parfaitement ravi de vous raccompagner."

Esteban quitta la voiture à son tour et rejoignit prestement celle qui pour quelques minutes encore resterait son invitée. Ils échangèrent quelques badineries et avancèrent sur quelques mètres avant que quelque chose n'aille pas.

Avant que quelque chose n'aille vraiment, vraiment pas.

Des bruits étranges lui parvenaient. Son ouïe sur-développée était capable de capter beaucoup de choses en pleine nuit, lorsque le calme et le silence régnaient. Il interprétait cela comme des volets que l'on fermait tardivement. Peut-être un chat ou deux qui marchaient sur les toits, sautaient dans les gouttières... Cela ne l'inquiétait pas outre mesure.

Sa vigilance monta d'un cran. La respiration de Patrick s'était accélérée, ainsi que son rythme cardiaque. Il entendait les deux distinctement. L'homme était jusqu'à présent resté d'un calme olympien, si bien que cela ne pouvait pas être anodin. L'inquiétude d'Esteban monta en flèche. Il se tourna dans la direction du garde et le regarda dans les yeux. Il succombait peu à peu à une panique qu'il ne s'expliquait pas.

"Qu'est-ce que... ?"

Esteban n'eut pas le temps de terminer sa question. Un instant passa, trop court pour que des perceptions humaines le qualifient comme tel. Les yeux du vamp venaient de capter une lueur rouge. Un point rouge. Et ce point rouge visait Tess. Il fallait remercier l'immense consommation de films et de séries dont il s'était rendu l'auteur par le passé : il comprit tout de suite, et c'est probablement ce qui changea tout.

Car tout se joua à une microseconde près, grand maximum. Il n'eut même pas le temps de crier. Pour formuler la moindre phrase intelligible, il aurait fallu qu'il revienne à une perception du temps toute différente dans laquelle il serait arrivé trop tard pour dévier la trajectoire de la balle. Ou plus précisément pour en éloigner la princesse.

Esteban disparut du champ de vision de Patrick comme d'Octavio au moment exact ou un sifflement métallique glaçant traversait l'atmosphère. Il réapparut presque instantanément à un mètre de sa précédente position, agenouillé sur le sol, hagard. Il ne comprenait pas encore ce qu'il venait de se passer.

Il tourna instinctivement la tête dans la direction du son, dans la direction du tir. Et il la vit. Elle était très loin, au sommet d'un immeuble. Il n'était capable de la distinguer si clairement que parce que ses yeux voyaient mieux que ceux de n'importe quel vivant. Tout ce qu'il pouvait voir, c'est que ça devait être une femme.

Bess. Ça ne pouvait être que Bess. Qui d'autre, pour faire preuve d'autant de cruauté gratuite ? Qui d'autre pour en vouloir à Tess tout spécifiquement ? Il hurla de rage dans la direction de l'assassin, trop loin, et qui était déjà en train de s'éloigner. Ce cri était de trop. Il lui brûla les entrailles, le força à se plier en deux, une main placée sur son ventre. Tiens ? Pourquoi avait-il mal ?

Si l'assassin avait été plus près, il l'aurait attaqué, lui pour qui la violence était pourtant si peu naturelle. Il voulait savoir pourquoi. Qu'est-ce qui pouvait bien justifier une telle radicalité ? Bess avait-elle seulement besoin d'une raison ? Esteban avait déjà vu la tutrice réagir exagérément face à l'adversité.

Tess était derrière lui, sur le sol, inerte. Mais il ne l'avait pas encore vue. Encore une fois, tout était allé très vite.

"... Tess..."

Pourquoi était-ce si dur de parler ? C'était comme s'il n'avait plus eu de souffle. Sa voix était éraillée, très faible, c'était incompréhensible. Il fallait qu'il vérifie comment elle allait. Poussée par un vampire à pleine vitesse, elle aurait pu se faire mal en tombant...

Esteban essaya de se mettre debout. Stupéfait, il constata qu'il n'y arrivait pas. Ses jambes refusaient de le porter. Ce n'est qu'à ce moment qu'il remarqua sa main humide et rouge de sang. Il baignait dans une flaque, tandis que ça aurait dû être impossible. Le sang des vampires ne coulait pas, leur cœur ne le pompait plus. La douleur commença à pulser. Les yeux écarquillés, il retira la main qui cachait son ventre, écarta les tissus ravagés, et découvrit une plaie immense. La balle l'avait touché et avait fait un trou d'une quinzaine de centimètres de diamètre dans son abdomen. Humain, il serait mort sur le coup. Il eut presque peur pour sa non-vie. Si rationnellement il savait qu'une blessure par balle ne pouvait pas le tuer, celle-ci était si impressionnante qu'il ne comprenait pas comment il allait parvenir à en guérir.

La balle était entrée et elle était clairement ressortie. Et cela signifiait, que, peut-être... Oh, non. C'était mauvais. Très mauvais. Il entendait Patrick et Octavio accourir et aucun d'entre eux ne paraissait serein. Oh, non. C'était impossible. Cela ne pouvait pas signifier que... Avait-il échoué ?

Horrifié, il se retourna et découvrit la princesse sur le sol, inanimée.

"TESS !!! Oh non. Dios mio, ce n'est pas possible... Tess... TESS... Répondez, je vous en supplie... Dites moi qu'elle ne vous a pas touchée... Dites moi.. Non... Je..."

Il voulut s'approcher pour vérifier l'état de la princesse mais il se rendit compte qu'il était couvert de son propre sang. Il recula. Une douleur horrible souleva toute sa moelle épinière et il se plia en deux, toujours plus près du sol.

"Je... Octavio dites moi... Je vous en supplie je ne peux pas l'approcher... Je vais la contaminer... Patrick, vous devez le voir... La balle, est-elle ? Elle s'est juste cognée la tête, n'est-ce pas ? Je l'ai poussée. Elle ne pouvait pas être dans la trajectoire.. Elle ne pouv.. ah... pas... a.. r..."

Le choc passait et avec lui, l'anesthésie provisoire dont avait disposé Esteban. Il commençait à avoir des sueurs froides, une énorme nausée, et l'impression qu'un faisceau de nerfs partant depuis sa blessure se répandait dans tout son corps et y diffusait la plus horrible des douleurs. Il s'effondra, au bord de l'évanouissement.

Octavio accourut auprès de son employeur et fit de son mieux pour boucher la plaie et empêcher le fluide de se répandre. Esteban ne pouvait pas mourir d'anémie, mais plus il perdait de sang, plus la suite serait compliquée : il allait en avoir besoin d'énormément pour guérir cette blessure. Le chauffeur leva les yeux en direction de Patrick, très inquiet. C'était lui qui était en charge de vérifier l'état de la princesse. Et ça n'avait pas l'air bon.
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MessageSujet: Re: Le moment que l'on attendait tous   Le moment que l'on attendait tous Icon_minitimeMar 14 Juil - 15:27

Quel petit minois illuminé! Aux moins cette fois elle avait arrivé à quelque chose, ce n’était rien, mais cela lui avait fait grandement plaisir. Patrick, quant a lui, ne dit rien. Il était tellement prés du but (son lit) qu’il pouvait sentir le doux duvet sur sa joue et il eut un petit soupir.

L’air frais donna un nouveau souffle de vie à Tess, son mal de crâne s’estompait et les nausées faisaient déjà partie de l’histoire. La princesse échangeait quelques plaisanteries avec Esteban, lui demandant si la prochaine fois il voulait quelque chose de particulier des UK. Juste à ce moment là elle se prit Patrick qui s’était arrêté comme un poteau, elle avait l’air d’une enfant qui venait de se prendre une vitre. Confuse, elle prit quelques pas en arrière pendant.
Patrick quant à lui avait l’air d’avoir le poil hérissé. Quelque chose n’allait pas du tout. Si Esteban avait entendu quelque chose, il l’avait remarqué. Le métamorphe n’avait pas une oreille aussi développée que le Vampire, c’était évident, mais l’air semblait mal tourner. Patrick était un homme calme et il avait toujours beaucoup de contrôle sur ses émotions, cependant cette fois c’était différent: il avait ressenti cette même peur la première fois qu’il avait remarqué que l’on l’observait, un sniper perché dans une tour à Nasiriyah. Ses yeux avaient rencontré ceux du jeune héritier.

‘À l’abri! Maintenant!’

Tout s’était passé bien trop vite. Entre son ordre, l’air confus de l’héritier entre temps qu’il donnait son ordre et le point rouge qu’il n’avait pas remarqué plus tôt sur sa protégée. C’était Esteban qui avait réagi bien plus vite. L’Irlandais avait comme l’impression que le temps s’était arrêté. Le sifflement de la balle l’avait fait revenir sur le champ de bataille qu’il aurait préféré oublier. Son sang pompait son cœur et ses poumons et il semblait essayer de garder contrôle autant qu’il pouvait.

Quant à Tess… Eh bien, elle ne vit rien venir. Avant de ne tomber à terre poussé par l’héritier, elle avait senti comme si quelqu’un lui avait frappé avec une balle de baseball dans le ventre, très fort. Puis plus rien.
Patrick regarda finalement en la direction du jeune héritier et vit sa protégé à terre, immobile. Un homme comme lui savait garder son calme, il avait le contrôle sur son instinct qui lui criait de céder à l’agression, sauf que cet instant là n’en demandait aucune. Les deux hommes accoururent vers leur employés, Octavio instinctivement alla aider Esteban se relever et Patrick couvrit de son corps celui de Tess quand il arriva. S’il y avait une autre tentative de tir, aux moins il prendrait la balle. Mais ce n’était pas nécessaire.

L’Irlandais n’écoutait plus ce qu’Esteban balbutiait avec panique dans la gorge. Il était concentré sur le corps de la fille qu’il était employé pour protéger. Non, pas un emploi, une responsabilité et un devoir. La jeune fille qu’il connaissait depuis ses 5 ans, la jeune fille qu’il devait amener et récupérer de l’internat, la jeune fille qui aimait s’entrainer à ses côtés et qui ne sentait pas le besoin de lui parler à chaque fois qu’ils faisaient du sport.
La jeune fille qu’il aimait, qui faisait partie de ses petits-enfants de manière non-officielle. Tout ces moments qui lui passèrent par la tête s’étaient arrêtés quand il vit la balle dans l’abdomen après avoir déchiré le bout de robe pour examiner les dégâts.

Cela se compliquait. Il ne fallait pas beaucoup de gymnastique mentale pour arriver à conclusion.

Les sentiments confus devaient attendre. Il réussit à se décrocher de la plaie de sa protégée pour regarder en l’air. S’il y avait quelques lumières au départ, c’était presque l’immeuble entier qui venait de s’illuminer comme une énorme tour de feu. Ce n’étaient même plus les petits rideaux qui avaient une feinte avec des petits yeux qui en sortaient: les fenêtres étaient grandes ouvertes et la majorité de la populace avait un téléphone en main.

Faire courir Esteban risquerait d’avoir deux corps immobiles et ce n’était pas une possibilité. Patrick savait ce qu’il devait faire. Du moins pour le moment. Le reste allait attendre.

‘Octavio!’ son ton de voix en disait beaucoup, il allait donner des ordres que ça plaise ou non. ‘La voiture! Tout de suite! Esteban, vous restez ici.’

L’employeur du jeune héritier s’exécuta rapidement, pendant que Patrick enleva sa veste et la plaça sur la plaie d’Esteban, qui lui était sur le dos. Il ne pouvait pas faire grand-chose avec le corps de sa protégé, mais il devait tenter avec le jeune homme.

‘Écoutez-moi bien’ il essayait de rencontrer le regard d'Esteban ‘Gardez votre main sur le ventre et surtout ne faites aucun geste brusque. Au moment où la voiture arrivera je vais vous y placer, je viendrais de suite avec son altesse. Faites-moi confiance, tout ira bien.’

Il était rapide dans ses explications, mais il énonçait tout clairement et calmement afin que cela rentre bien dans la tête du jeune homme. Normalement, un plan donnait structure, cette structure pouvait apaiser. Quand Octavio arriva à vitesse grand V, couvrant les trois des téléphones qu’avaient les hyènes en dehors des fenêtres de l’immeuble opposé, Patrick compta jusque trois et prit Esteban dans ses bras sans plus de problèmes vu la force qu’il avait. Il plaça le jeune héritier aussi vite qu’il pouvait, mais aussi en faisant très attention à ne pas aggraver sa condition. Maintenant c’était au tour de la princesse et il se plaça entre les deux dans la limousine et ferma la porte brusquement.

‘Accélerez!’

L’assistant n’avait même pas besoin que l’on lui dise, c’était instinctif. Le son des roues qui entraient en friction avec le pavé avaient laissés des traces noirci sur le sol et une odeur particulièrement désagréable. Il n’y avait peut-être pas de journalistes, mais les caméras étaient sur eux jusqu’à ce qu’ils disparaissent dans une nouvelle rue.

‘Faites ce que vous devez faire, Octavio, je m’occupe du reste’ il soupira, un soupir qui était semblable à une valve qui devait absolument lâcher un peu de vapeur.

Il sortit son téléphone pour taper quelque chose dessus, surement quelques informations, il ne voulait aucunement passer un appel de suite, même s’il était pratiquement midi au Royaume-Uni. D’ailleurs, il savait très bien ce qui s’était passé avec la princesse et ce genre de conversation ne pouvait pas se passer en l’espace de deux minutes; surtout avec un corps mort sur le sol et un mort-vivant qui semblait “mourir”. Il regarda la jeune femme, l’air calme, mais complétement attristé. L’air d’un homme qui semblait perdu et qui ne voyait plus aucun espoir. Le regard d’un homme qui a échoué. Puis il posa ses yeux sur Esteban qui était sali de son sang et de celui de la princesse. Patrick savait ce qu’il devait faire, mais il savait que cela allait énormément déplaire au jeune homme.

‘Vous savez ce que je suis’ il commença, prudemment en relevant ses manches ‘Je ne le veux pas non plus, mais je serais à présent inutile à son altesse. Vous ferez ce que vous devez faire, pour le bien de votre employé et surtout pour celui de la princesse.’ il tapa quelque chose sur sa montre et présenta son poignet devant le nez du Vampire ‘Ce n’est pas une demande, ce n’est même plus une question de choix. Pour aucun de nous.’

Son visage était résigné à faire ce qui devait se faire. Si Esteban se débattait il allait fourrer ses veines dans les crocs s’il le fallait. Pour le bien de la princesse. Après il somnolera pendant quelques petites heures et il espérait que le réveil sur sa montre le remettra sur pied. Il pourra ainsi faire toutes ses démarches horripilantes et administratives en sachant que sa protégée était en sécurité dans le penthouse du Luz-Descalzo.
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MessageSujet: Re: Le moment que l'on attendait tous   Le moment que l'on attendait tous Icon_minitimeMar 14 Juil - 17:36

Tout en couvrant la plaie pour l'empêcher de saigner, Octavio l'aidait à se tourner sur le flan plutôt qu'à rester étalé à plat ventre dans son propre sang. Ce simple changement de position envoya dans son échine et dans chacun de ses membres des signaux de douleur tels qu'il n'en avait jamais connus. C'était tellement surprenant, tellement stupéfiant qu'il n'émit aucun son, comme s'il avait été coincé dans un rêve et que sa voix refusait de sortir.

Ce n'était pourtant pas ce dont il se souciait le plus à cet instant précis. Esteban était certes revenu de loin depuis sa transformation, mais certaines choses étaient restées. Il avait acquis une certaine tendance à se moquer de ce qui lui arrivait, à faire passer sa propre personne en dernier lorsqu'une situation critique survenait. C'était lui qui avait invité Tess à sortir. Il se sentait responsable d'elle. Personne ne semblait vouloir lui répondre : Comment allait-elle ? Avait-elle été épargnée ? Le silence d'Octavio et Patrick s'éternisait. L'effroi d'Esteban grimpait en flèche. Il craignait de comprendre ce que signifiait cette absence de réponse de la part des deux employés. Sa panique atteint un degré tel qu'il s'entendit crier, malgré la douleur que cela lui occasionnait, malgré les fenêtres ouvertes et les téléphones qui filmaient, dont il n'avait d'ailleurs même pas noté l'existence :

"COMMENT VA T-ELLE ? RÉPONDEZ-MOI ! A T-ELLE ÉTÉ TOUCHÉE ? A QUEL ENDROIT ? PITIÉ, DITES QUELQUE CHOSE..."

Patrick venait de donner ce qui s'apparentait à un ordre à Octavio. Le chauffeur disposait d'une formation de secouriste qui ne lui servait guère avec un employeur vampire, et il n'avait clairement pas les compétences martiales de Patrick. Il savait que le mieux à faire était de l'écouter sans faire d'histoires.

Cependant, Octavio était celui qui connaissait le mieux l'héritier Luz-Descalzo, ses fragilités, ses façons de penser et de fonctionner et son caractère buté. Il n'était pas à ses côtés depuis si longtemps, mais ils avaient parlé. Il avait aussi beaucoup parlé avec les membres de sa famille ainsi que leurs employés. Sans broncher, il jeta à Patrick un regard qui signifiait "je m'en occupe, mais je dois faire quelque chose avant". Si personne ne répondait à Esteban, le jeune homme continuerait de s'égosiller. Pire : il risquait de faire de grosses bêtises, et personne ne parviendrait à le convaincre de s'arrêter. Il fallait tuer dans l’œuf cette panique avant qu'elle ne déborde et qu'elle ne risque de réveiller l'instabilité psychologique latente du vampire. Il fallait lui donner partie de la vérité, mais il fallait aussi le rassurer. Dans ce contexte, c'était compliqué. Il y avait des choses qu'il ne pouvait pas encore entendre.

Octavio se pencha sur Esteban et prit son visage entre ses mains pour le forcer à le regarder, car le vampire essayait en vain de se renseigner tout seul, de se redresser pour mieux voir Tess. Il tirait donc sur sa blessure, tout ça pour ne rien voir du tout quand même : il n'était pas dans l'angle adéquat. Les billes claires roulèrent dans leur orbites d'une façon qui en disait long : le vamp était déjà en train de sombrer dans l'un de ces états de conscience anormaux dont il était capable lorsqu'on réactivait ses traumas. Il s'ancra dans le regard d'Octavio et but ses paroles comme du petit lait.

"Votre corps a amorti la balle, mais la princesse est effectivement blessée à l'abdomen. La plaie n'a rien à voir avec la votre. Nous allons faire notre possible, restez calme, je vous en prie. C'est ce dont elle a le plus besoin pour le moment."

"Oh, non... Non..."

Esteban était abattu d'apprendre que la jeune femme avait été touchée malgré sa tentative de sauvetage. Rassuré, cependant, de comprendre qu'elle devait encore être vivante : Octavio n'aurait pas formulé les choses ainsi si ce n'avait pas été le cas.

Le chauffeur en question s'en voulait pour ce semi-mensonge, bien qu'il ait été nécessaire. Il était en revanche rassuré qu'Esteban n'ait pas calculé ce que signifiait réellement le passage de la balle au travers de son corps puis de celui de la princesse. Sa réaction aurait été très différente s'il avait compris ce qui était réellement en train d'arriver.

Le vamp était désormais bien plus docile, car capable de pensées rationnelles. Il savait qu'il devait laisser faire Patrick et Octavio. Il n'aurait pas essayé de bouger, quand bien même Patrick ne le lui aurait pas demandé. Il ne sentait désormais plus ses jambes et elles ne répondaient plus à ses sollicitations.

Assommé, aveuglé par la douleur, il essaya tant bien que mal de s'accrocher au regard de Patrick ainsi qu'à ses instructions pour ne pas perdre conscience. Un vampire pouvait-il seulement s'évanouir ?

Faites-moi confiance, tout ira bien.

Il essayait, mais c'était dur. A cet instant précis, il n'arrivait même plus à se souvenir de ce "qu'aller bien" pouvait signifier. Il n'était plus qu'une énorme plaie dotée de la faculté de penser. Il était terrorisé pour Tess. Il ne voyait pas le bout de cette situation cauchemardesque. De ce fait, il était rassuré de ne pas en avoir la charge directe. Patrick semblait savoir ce qu'il faisait. Il décida effectivement de lui accorder toute la confiance dont il était capable.

Il garda la main sur sa plaie comme on le lui indiquait. Les premières larmes de culpabilité coulaient, silencieuses. Cela ne serait jamais arrivé s'il n'avait pas mis Tess sur la piste de Bess Butler. Il n'aurait pas dû lui donner son nom. Il n'aurait pas dû lui offrir ce carton contenant ses effets personnels. Ou bien, il aurait dû insister plus pour l'aider, quand bien même ce n'était pas le désir de la jeune femme. Il aurait dû mener ses propres recherches, employer ses propres hommes pour éviter qu'un tel carnage ne puisse avoir lieu...

... Il n'y pensa brutalement plus, car Patrick était en train de le soulever. Un feu liquide se répandit dans l'ensemble de son système nerveux et il hurla, incapable de contenir l'horrible douleur. Simultanément, l'odeur de sang frappa sa gorge et ses narines et réveilla sa soif, plus exigeante, plus profonde qu'elle ne l'avait jamais été, même après qu'il se soit abstenu de boire plus de trois semaines alors qu'il venait tout juste d'être transformé. Les yeux grand ouverts, il plaqua ses mains tremblantes contre sa bouche tout en sachant que cela ne suffirait jamais. C'était comme si une entité sombre, au dessus de lui, essayait de prendre le contrôle. Patrick sentait le métamorphe et c'était pire que tout. Il n'avait qu'une envie : lui sauter à la gorge et le drainer à blanc.

Une bien mauvaise habitude lui revint, mais une habitude salvatrice lorsqu'il était question de garder un contrôle autrement impossible : il enfonça ses crocs dans le dos de sa main, entre le pouce et le reste des doigts. Habituellement, cela faisait un mal de chien qui lui permettait de garder conscience de ce qu'il était en train de faire. A ce stade, la douleur était ridicule par rapport à ce qu'il subissait déjà, mais au moins, cela lui gardait les crocs occupés. Il serait moins prompt à attaquer quiconque s'approchait de lui trop près.

Couché, il resta dans cet état. Il s'empêchait de réfléchir comme de respirer. C'était le seul moyen qu'il avait de garder le contrôle sur lui-même. Octavio obéissait aux demandes de Patrick de façon spontanée, sans généralement prendre la peine de répondre. La voiture s'enfonçait à toute vitesse dans les rues nocturnes. Esteban était persuadé qu'ils étaient en train de rejoindre le premier hôpital venu... Pas pour lui, mais pour la jeune femme dont la vie devait réellement être en danger.

Seul aux commandes de la limousine, Octavio composa le numéro de téléphone de Gael pour passer un appel mains libres. Il devait le prévenir de leur arrivée, ainsi que tous ceux qui étaient actuellement chez Luisa. Il donna tous les détails nécessaires. Tout ce qu'il avait compris. Ils gagneraient à ce que chacun soit pleinement informé.

Quand Patrick lui présenta son poignet sous le nez, autant dire qu'effaré il esquissa le plus grand mouvement de recul dont il était capable, quand bien même cela lui déchirait les entrailles et tout le reste. Il fit plusieurs allez retour entre le visage et le bras nu du garde, luttant contre l'instinct brutal qui lui disait de sauter sur ces veines charnues et de les vider de leur contenu.

"... Vous ne savez pas ce que vous me demandez. Même si je buvais jusqu'à la dernière goutte du sang que contient votre corps, ça ne suffirait pas. Vous êtes un métamorphe et cela signifie avant tout que je perdrai le contrôle encore plus aisément. Ne dites pas d'idioties, Tess a encore besoin de vous vivant."

Et Esteban ne voulait pas non plus devenir un meurtrier. Mais il eut une idée, et quelque chose changea brutalement dans son attitude. La panique fondit au profit d'une résignation froide, d'une détermination qui donnait à son regard un aspect dur, légèrement vacant, qu'il n'avait plus eu depuis très longtemps. Il inspecta la tenue de Patrick et trouva ce qu'il cherchait au niveau de sa ceinture. Tant mieux. Il ne voulait pas faire arrêter Octavio, il leur fallait urgemment rejoindre l'hôpital.

"... Dans ce cas, prenez ça, et visez là si ça ne marche pas ailleurs. Et n'attendez pas de ne plus avoir assez de force pour recommencer si nécessaire."

Il montrait sa tempe. Il n'était pas sûr qu'un coup de taser soit suffisant pour l'arrêter s'il perdait entièrement le contrôle, à moins que Patrick ne vise directement le cerveau. Ça le mettrait probablement KO pour quelques dizaines de minutes, mais il devrait s'en sortir sans trop de séquelles. La mort par électrocution n'existait pas chez les vampires. A priori, et même si il n'en était tout de même pas entièrement certain, la lobotomie accidentelle non plus.

C'était donc réglé. Cela ne plaisait à aucun des deux partis, mais ils n'avaient effectivement que très peu de choix à leur disposition. Avec une appréhension évidente, Esteban prit le bras du métamorphe entre ses doigts et approcha sa bouche des veines qu'il voyait poindre sous la peau. La chaleur irradiant de ce bras vivant l'attirait au point de lui donner le vertige. L'odeur entêtante du sang était omniprésente et il ne l'avait même pas encore libéré de la chair offerte. Il eut une grande inspiration étrange, c'était comme si on rentrait en lui, comme si on le possédait et qu'on le forçait à agir. L'instinct était brutal, bestial, immodéré. Il n'avait plus son libre-arbitre. Il était terrorisé. Ses crocs percèrent la chair, ses deux mains plaquant fermement le bras du garde contre son visage pour qu'il puisse continuer à boire goulûment. Chaque gorgée supplémentaire répandait un plaisir sombre en lui, et il en demandait plus. Toujours plus. Insatiable, il aurait voulu que cela ne s'arrête jamais. Toute tentative pour éloigner le bras de son visage se solderait par un échec accompagné d'un grognement du vampire dont les yeux grand ouverts n'exprimaient plus qu'une avidité sans âme, sans fond.

Il ne s'arrêterait effectivement pas tout seul.
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MessageSujet: Re: Le moment que l'on attendait tous   Le moment que l'on attendait tous Icon_minitimeMar 14 Juil - 22:27

Il ne sait pas...

Sémantiques. Il y avait bien une raison pourquoi Octavio ne lui avait rien dit. Il était tout à fait probable qu’Octavio ne sache pas, mais il pensait qu’il était assez fûté pour avoir découvert bien plus vite. Là était une des choses qu’ils partageaient dans leur travail: devoir penser plus vite que leur employeurs et les protéger à tout prix. Patrick commençait à avoir un énorme doute, mais il était trop tard pour faire demi-tour et quelle que soit la manière dont on essayait de tourner cette image abstraite le résultat était le même: mieux fallait qu’Esteban s’occupe de la Princesse à son réveil. Cependant il sentait que le jeune héritier n’était peut-être pas totalement dans un bon état mental pour s’occuper d’une néophyte comme Tess. Déjà, pendant les jours où elle stressait elle était connue pour prendre des décisions drastiques chez elle, alors maintenant? Allait-il être à la hauteur?

Qu’importe, le jeune héritier n’avait pas totalement compris ce qu’il voulait dire, mais finalement ce taser qu’il avait acheté au cas où allait lui servir à quelque chose. Ce n’était plus une option, c’était un devoir, il allait se faire saigner comme un animal et il allait devoir l’arrêter au bon moment. Il n’était pas sans expérience avec les vampires, il les connaissait bien, un peu trop à son goût et l’idée de devoir donner son poignet une fois de plus lui était dégoutant.
Avant que le jeune homme ne plante ses crocs dans son bras, il regarda une dernière fois sa protégé qui semblait plus pâle que jamais. Il espérait la revoir vite, quand elle aura mangé surtout.

Patrick sentait le liquide quitter ses veines. À une vitesse plutôt rapide et il ne regarda pas le jeune homme qui faisait son festin jusqu’au moment où il sentait son corps faiblir considérablement. Il l’avait fait exprès, il n’allait pas tenter une cinquantaine de fois de taser le jeune homme jusqu’à ce que ça marche. Il n’arriva pas à viser la tempe, il allait le faire quoi qu’il arrive car s’il pouvait survivre à cela et être encore utile à sa protégée autant tenter sa chance. Au lieu de cela, le taser alla droit dans l’oreille du jeune homme et avec le restant de force qu’il avait en lui, il le repoussa de tout son corps.
C’était un succès, Esteban le lacha et était de l’autre côté de la banquette, sonné et Patrick était libre. Mal en point, mais libre. Il n’allait pas tarder à perdre connaissance lui-même, mais avant que cela n’arrive il devait s’assurer de pouvoir fonctionner après.

‘Octavio’ il dit, adossé et yeux à demi ouverts ‘Il me faudra quelque chose au réveil. Dans 3 heures maximum. J’aurais une longue journée devant moi. Bonne chance.’

Décidémment, il se faisait trop vieux. D’ailleurs, il espérait se réveiller dans sa chambre d’hotêl avec Tess qui devrait être assise sur son bureau, piannotant sur son téléphone comme la jeune ado qu’elle semblait être. Ce n’était que le début, il y avait beaucoup de choses à faire et il ne savait même pas quel allait être la réaction d’Esteban en réalisant qu’ils n’étaient pas allés à l’hôpital, mais directement au penthouse.
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MessageSujet: Re: Le moment que l'on attendait tous   Le moment que l'on attendait tous Icon_minitimeMer 15 Juil - 2:01

Au téléphone avec Gael, Octavio assistait à tout ce qu'il se passait à l'arrière de la limousine par l'intermédiaire d'un petit écran installé près du tableau de bord. Et il n'aimait pas du tout ce qu'il voyait. Il comprenait la nécessité de redonner du sang à Esteban pour accélérer sa guérison, et il comprenait aussi la nécessité du taser : vu l'état du jeune vamp, c'était un acte risqué, il leur fallait une sécurité.

Le garde du corps de la princesse visa immédiatement la tête. Octavio écarquilla les yeux devant l'écran et ne put s'empêcher de jurer en sifflant :

"... Puta mad..."

Face aux interrogations de son interlocuteur téléphonique, le chauffeur fut obligé d'expliquer ce qu'il venait de se passer. Ce n'était pas plus mal que Gael soit mis au courant, en réalité, car ce n'était pas un acte anodin. Esteban avait demandé à Patrick de viser sa tempe en dernier recours pour une bonne raison : les blessures à la tête étaient susceptibles de mettre un vampire en réel danger. Octavio n'appréciait pas du tout le raccourci que l'homme avait décidé de prendre. Tenter une première fois dans le ventre (au niveau de sa blessure) ou même dans le cou n'aurait pas été beaucoup plus compliqué, d'autant que le vampire était trop accroché à son bras, et de surcroît trop amoché pour penser à se défendre, ou même pour être en mesure de le faire.

Aux yeux d'Octavio, cela ressemblait plus à un acte de haine masqué sous le faux visage de la nécessité qu'à quoique ce soit d'autre. Il appuya sur le bouton qui activait le micro et répondit très sobrement, mais avec une certaine froideur :

"Dûment noté."

--

La première chose qu'Esteban fut capable de se dire, c'est qu'il avait terriblement mal à la tête. Ensuite, il se rendit compte qu'il avait terriblement mal au ventre. Tout lui revint soudain. Il poussa un glapissement horrifié et tenta de se redresser trop vite. Le vamp s'effondra à nouveau sur la banquette, une main sur le ventre, le corps étrangement fébrile, tremblant... C'était comme si plein de courants électriques étaient encore en train de le traverser. Comme si ses nerfs formaient des court-circuits et que ses membres refusaient de ce fait d'obéir correctement aux ordres qu'il essayait de leur envoyer.

Il sentait et entendait les vibrations du moteur. Ils étaient encore dans la limousine. Diantre ! mais où était cet hôpital ? Si ils n'y parvenaient pas à temps, la princesse n'allait pas survivre...

Très laborieusement, il passa en position assise. Il serrait les dents et se retenait de hurler. Il peinait à contrôler le moindre mouvement. Cependant, ses jambes n'étaient plus paralysées. Il inspecta brièvement le trou dans son ventre : toujours présent. Peut-être un peu moins large qu'avant. Il avait peut-être perdu deux ou trois centimètres de diamètre. Cependant, cette blessure allait prendre du temps pour se refermer. Le grésillement du micro que l'on activait se fit entendre.

"Esteban. Comment vous sentez-vous ?
- J'ai.. j... j.. connu... Meilleures nuits. Mieux... Dans... bientôt. Espère..."

Il avait l'impression que ses neurones avaient profité de son évanouissement pour se mélanger. Ses chemins cérébraux étaient étrangement compliqué, et il n'avait pas encore entièrement retrouvé sa faculté de parole. Ses pensées étaient cohérentes, cependant. Il retrouverait bientôt tout le reste. Ou du moins, il l'espérait. Le jeune vamp porta une main à son oreille, puis jeta un coup d’œil sur le corps inanimé de Patrick, vaguement choqué. Certes, il lui avait dit de viser la tempe, mais il avait cru s'être fait comprendre : ce n'était pas son premier choix. Malgré l'état second dans lequel il s'était trouvé au moment de recevoir le coup de taser, il se souvenait clairement de la surprise, de la brutalité de l'électrocution.

"... Je supp... suppose q... que vous ne m'aimez vraiment pas..."

Esteban destinait ce murmure encore très laborieux à sa propre personne plutôt qu'à Patrick, qui avait sombré dans le sommeil. Depuis le début, Esteban trouvait cet homme aussi gracieux qu'une porte de prison, mais il avait mis cela sur le compte de son travail : Gael n'était guère plus aimable, en règle générale. Ni plus à l'aise en sa présence. Il avait supposé que l'homme n'appréciait pas les initiatives prises par sa protégée, ni les risques que supposaient la soirée qu'ils venaient de passer. Mais là, il commençait à avoir l'impression que cela cachait quelque chose de beaucoup plus personnel. Que lui avait-il donc fait ? Le rendait-il responsable de la catastrophe en cours ? A moins que ce ne fut à cause de sa nature de vampire...

Patrick allait bien, en attendant. Son pouls était stable. Sa respiration, tranquille. Pourtant, quelque chose n'allait pas. Quelque chose le perturbait atrocement. La limousine était beaucoup trop silencieuse.

Lorsque la réalisation le frappa, Esteban eut l'impression de se vider d'un coup de tout le sang qu'il venait de boire. Un froid glacial remplaça presque toutes les autres sensations à l'exception des décharges d'électricité résiduelles. Il écarquilla grand les yeux et bascula sans réfléchir en avant. Il heurta le sol de la limousine brutalement et rampa aussi promptement que son corps le lui permettait jusqu'à la banquette opposée où reposait la princesse.

Elle ne respirait pas. Son cœur ne battait plus. Elle était affreusement pâle. Elle était morte. Horrifié, il porta les mains devant son nez.

"OCTAVIOOOOOOOO ! Nous... C'est trop tard... Tess... Elle n'a pas... Elle a..."

Nouveau grésillement de micro.

"Esteban... Le moment était mal choisi pour vous l'expliquer plus tôt. La balle a traversé votre corps avant de se loger dans le sien. Il y avait votre sang dessus..."

C'était une déduction dont Esteban aurait été capable seul s'il avait été dans son état normal, mais entre la blessure qui lui avait emporté un bon quart de l'abdomen et la résurgence de ses anciens traumatismes, son esprit ne fonctionnait pas à plein régime. Il était passé à côté de cette évidence. Peut-être son subconscient l'avait-il aussi protégé de cette nouvelle qu'il aurait été incapable d'encaisser sur l'instant.

Il n'était pas certain qu'il en soit bien mieux capable maintenant, cependant. Ni jamais.

L'horreur ne le quittait plus. La compréhension, peu à peu, se faisait. Son visage décomposé fixait celui de Tess, inerte. Les pièces se mettaient en place. C'était logique. C'était affreux. Il posa une main sur la joue froide de la jeune femme. Subitement, les convenances n'avaient plus la moindre forme d'importance. Il tira sur sa lèvre et découvrit les crocs qui étaient en train de pousser. Il eut l'impression qu'on l'assommait avec un marteau. Un hurlement interne, cruel, métallique, remplaça toute forme de pensée. Abattu. Heureusement, il était déjà par terre. Il ne pouvait plus tomber.

L'Histoire se répétait. C'était une boucle sans fin. Un cauchemar. C'était de sa faute. C'était son sang. Il s'était promis de toujours faire attention. Contaminer quelqu'un par accident faisait partie de ses hantises les plus vivaces, et c'était arrivé. Il avait fallu que ce soit la princesse. Elle allait tout perdre, comme lui. Lorsqu'elle allait se réveiller, sans comprendre ce qui lui était arrivée, elle allait se découvrir morte. Bannie du monde solaire. Soumise à des pulsions, à un régime alimentaire digne d'un film d'horreur. Sa famille allait la renier. La presse à scandale ne la laisserait plus tranquille une seule seconde. On allait médire sur elle. On ne la considérerait plus que comme une sous-humaine. Comme un danger. On aurait peur d'elle. Même parmi ses proches, elle se sentirait seule, différente, animale, presque. Il prit sa main froide entre les siennes, se moquant bien des tremblements, des signaux de douleur, du sang qui coulait encore...

Peu lui importait sa propre personne, vraiment. Quand bien même c'était involontaire, il se détestait de lui avoir infligé cela. Personne ne méritait de subir de telles épreuves. Cette belle innocence... cette ingénuité lumineuse qu'il trouvait touchante, qu'il avait appris à apprécier durant ces trop brèves journées... Tout allait disparaître. Il l'avait détruite.

"Mon dieu Tess... Je suis telle...ment dé.... solé... Si seul.. seul.. ement je pouv.. ais le retirer... C'est affreux..."

Grésillement de micro.

"Je sais que c'est difficile à entendre, mais si la balle l'avait touchée directement, elle serait morte, et pas juste à moitié... La situation n'est pas idéale, mais il lui reste un avenir. C'est ce sur quoi il nous faut nous concentrer maintenant."

L'air triste et absent, Esteban caressait désormais les mèches qui entouraient le front de la jeune femme. Il entendait ce que lui racontait Octavio, mais il n'arrivait pas à adhérer à son point de vue. Pas totalement, du moins. Il commenta dans un faible murmure. La parole continuait progressivement de lui revenir, plus fluide :

"... peut-être aurait-elle préf...éré l'autre option. Elle n'a cons...enti à rien de tout cela, comm...ent pensez-vous qu'elle le vivra ?"

Mal. Il n'en doutait pas une seconde. Cela dit, il existait une différence entre leurs deux situations. Esteban avait été abandonné en pleine rue suite à sa propre transformation. Bien qu'au bord de diverses ruptures mentales, il y avait une chose qui lui paraissait évidente : il ferait tout ce qui était en son possible pour aider la jeune femme à mieux vivre cette transition. A se reconstruire. A continuer. C'était sa responsabilité. Il était trop jeune, trop inexpérimenté, trop blessé par ses propres épreuves... il craignait de ne pas être à la hauteur. Mais il ne baisserait pas les bras. Dans le cas inverse, il ne serait probablement plus jamais capable de se regarder dans un miroir.

Épuisé par la douleur, Esteban s'effondra progressivement à côté de la jeune femme. Octavio tira le frein à main. Les portières s'ouvrirent. De l'agitation... Il n'était pas en état de regarder ni de comprendre ce qui était en train d'arriver. Ils étaient probablement dans la cave de l'immeuble, c'est là tout ce qu'il était capable de deviner.
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MessageSujet: Re: Le moment que l'on attendait tous   Le moment que l'on attendait tous Icon_minitimeMer 15 Juil - 11:27

Il y avait des jours où il faisait mieux de ne pas se lever. Ce fut la première pensée qui parcourut l'esprit de Gael alors qu'il prenait son téléphone dans sa main en grognant. Il n'avait aucune idée de l'heure qu'il était, mais alors qu'il jetait un œil sur l'écran de son smartphone et y voyait le nom d'Octavio, il fut soudain sorti du sommeil.

Son jeune collègue ne l'appelait jamais. Non pas qu'ils ne communiquaient pas (au contraire, ils s'entendaient plutôt bien, ce qui était heureux au vu de la relation qu'entretenaient leurs employeurs respectifs), mais l'argentin n'était pas très verbeux, beaucoup plus prompt aux messages textes sur tous supports, ce que son cadet acceptait et réciproquait sans aucun problème. C'était de toute façon plus pratique dans leur ligne de travail. S'il l'appelait, c'était qu'il y avait un problème. Au-delà du fait qu'on semblait être en plein milieu de la nuit.

"Diga."

-

"Luisa. Luisa réveille-toi."

La mexicaine eut un râle de mécontentement en se tournant de l'autre côté. Sa sœur eut un soupir et posa ses mains sur l'épaule et la taille de la belle au bois dormant pour la secouer en continuant de l'appeler. Au moins, cela eu l'effet escompté.

"Non mais ça va pas ?! Qu'est-ce qu'il te prend, Liv' ?"

Toujours aussi aimable au réveil, Luisa passa une main sur son visage avant de jeter un œil au réveil qui était sur la table basse à côté d'elle. Il n'était pas cinq heures du matin. Elles devaient s'être couchées trois heures plus tôt à peine. Malgré la fatigue et le réveil brutal, l'esprit de la cheffe d'entreprise était assez alerte pour en déduire que quelque chose n'allait pas.

"On a un problème."

Le regard sombre de Luisa se tourna vers Gael, debout face à elle, téléphone à l'oreille. Dans son dos, agenouillée sur le lit, Olivia tremblait légèrement.

"La Princesse a été victime d'une tentative d'assassinat. Esteban a tenté de l'éloigner mais s'est pris la balle en plein ventre.
-'tenté' ?!"


Luisa fronça les sourcils en s'asseyant dans les draps. Gael n'était pas très bavard, mais il savait faire usage des bons mots. S'il le disait ainsi, c'était que...

"...la balle a traversé Esteban et touché Thérèse."

Cette fois, c'était Olivia qui avait pris la parole, la voix tremblante. Elle dormait mal la nuit, depuis... bref. Elle avait donc également été réveillée par l'appel d'Octavio et s'était précipitée dans le salon dès qu'elle avait compris que quelque chose se passait, pour trouver son garde du corps et meilleur ami livide au bout du fil. Elle n'avait pas attendu qu'ils réveillent Luisa pour exiger des explications.

Cette dernière n'avait pas besoin d'en savoir plus. Assez tristement, elle savait exactement comment agir dans une situation pareille. Elle soupira. C'était comme retrouver Esteban seul et assoiffé dans son penthouse une fois de plus. Heureusement, cette fois, Olivia était là.

"Liv'. Tu montes et tu prépares le penthouse. On va potentiellement devoir isoler du monde et il est hors de question de rester sous la verrière ouverte."

Quant à la princesse, il était impossible de savoir combien de temps sa transformation allait durer, ni l'état dans lequel elle serait en se réveillant. Mieux valait qu'elle soit dans une salle à part, potentiellement rejointe par Esteban dès que celui-ci serait en état. Olivia hocha la tête et se leva aussitôt, attrapant ses affaires de manière mécanique. Luisa grinça des dents intérieurement. Elle espérait que sa soeur allait être suffisamment préparée mentalement. Une seconde personne traumatisée n'aiderait pas.

Car elle ne se faisait aucune illusion sur l'état de son neveu.

Se levant, Luisa prit un jean et un t-shirt qui traînaient et se dirigea vers sa salle de bains privative tout en lançant à destination de Gael, qui n'avait pas bougé d'un pouce.

"Tu me laisses deux minutes et je descends avec toi."

L'argentin hocha sobrement la tête. Il n'en attendait pas moins.

-

Ils arrivèrent dans le garage à peu près en même temps que la limousine. Octavio eut à peine le temps de couper le moteur que les portières s'ouvraient, laissant la tête de Luisa passer à l'intérieur. Son regard se fixa instantanément sur Esteban et elle grimaça. Même de là où elle se trouvait, elle était capable de voir que le trou dans son ventre était loin d'être résorbé. Quiconque souhaitait le décès brutal de la Princesse de Cambridge n'y était vraisemblablement pas allé de main morte. Dommage pour cet inconnu, elle avait eu à ses côtés un véritable chevalier blanc.

"Tebi ? Esteban, tu m'entends ? C'est Luisa. Ecoute, Gael va te porter jusqu'à ton appartement et Octavio va se charger de la princesse. Tout ira bien, d'accord ?"

Elle eut un petit sourire.

"Si tu ne voulais pas venir à cette dégustation de tequila, il suffisait de me le dire, tu sais."

Derrière elle, Gael secoua la tête sans empêcher un léger redressement de ses lèvres. Il n'y avait bien que Luisa pour tenter de (et parvenir à) dédramatiser n'importe quelle situation de la sorte.

Laissant les gardes du corps s'occuper des deux plus jeunes, Luisa fit le tour pour passer par une autre portière et jeter un œil sur le protecteur de la princesse. Elle posa deux doigts sur son cou, dénichant aussitôt un pouls stable et tranquille. Il était simplement endormi. Parfait, cela voulait dire qu'ils n'avaient qu'une réelle urgence.

Suivant les deux hommes et leurs poids morts dans l'ascenseur, Luisa sortit son téléphone portable. Ils allaient avoir besoin d'aide, c'était une évidence. Heureusement, ils n'étaient plus dans la même situation que quelques années plus tôt : Esteban était parvenu à négocier avec les Luz-Descalzo et n'avait donc plus à se forcer dans l'anonymat. Appeler n'importe quel médecin n'était donc pas aussi dangereux que cela aurait pu l'être auparavant.

La mexicaine dénicha le numéro de médecins de garde spécialisés dans les blessures vampiriques (il y avait vraiment de tout dans cette ville !) et le composa aussitôt. Il ne lui fallut pas très longtemps pour expliquer la situation. Peut-être qu'Esteban allait s'en remettre seul, mais sa tante n'était absolument pas convaincue et elle n'avait pas envie de jouer sa vie sur sa fierté.

Ils arrivèrent -beaucoup trop lentement à son goût- au dernier étage de l'immeuble. Olivia avait laissé la porte ouverte, leur permettant de s'engouffrer directement dans le penthouse et se diriger vers les canapés et banquettes les plus proches. Luisa leva le nez et constata avec soulagement que les stores étaient bien fermés.  Au bruit qu'elle faisait, Olivia était vraisemblablement dans la cuisine, en train de remplir des verres d'eau. Ce n'était pas une mauvaise idée. Luisa la rejoint rapidement et se mit à chercher un torchon dans les placards tout en informant sa sœur.

"Gael et Octavio ont monté Tebi et la Princesse. Son garde du corps est encore dans la voiture mais ils vont aller le chercher. Ton fils est plus ou moins conscient, mais j'aimerai que tu attendes un peu avant de l'approcher. J'ai appelé un médecin."

Dans ces moments-là, on pouvait se demande laquelle des deux était l'aînée. Mais Luisa avait l'habitude de réagir raidement et efficacement en cas de crise, ce qui n'était absolument pas le cas de sa sœur, qui préférait l'écouter et lui obéir sagement. Prenant un plateau sur lequel se trouvaient un élégant pichet d'eau et quelques verres, Olivia se dirigea prudemment vers la pièce principale, dans le but d'offrir un rafraîchissement aux deux autres humains de l'appartement.

Luisa, elle, avait trempé son torchon et s'approchait se son filleul avec un sourire qu'elle espérait rassurant. Elle s'agenouilla au niveau de sa tête.

"Hey. Je vais te nettoyer un peu, d'accord ?"

Elle savait à quel point il pouvait être traumatisé par l'idée de contaminer quelqu'un sans le vouloir. Et il connaissait assez sa sœur pour savoir qu'il aurait suffit d'une goutte mal placée pour qu'Olivia se retrouve à son tour allongée sur un troisième canapé. Tendrement, Luisa passa donc le torchon sur le visage et les bras de son filleul, prenant soin d'enlever tout ce qu'elle pouvait voir. Ce ne fut qu'une fois ceci fait qu'elle se redressa doucement.

"Liv'."

La riche héritière accourut aussitôt au chevet de son fils, tandis que Luisa allait jeter le torchon souillé et en prendre un autre pour effectuer la même opération avec la princesse. Olivia prit la main d'Esteban dans la sienne et la posa sur sa joue.

"Je suis là Niñito, je suis là. Tout va bien."

Elle n'était pas très crédible, avec ses joues mouillées de larmes et son corps tremblant, mais elle faisait ce qu'elle pouvait.

"Tu as été... non, tu es. Tu es extrêmement courageux mon chéri. Je suis fière de toi."

Elle lui fit un mince sourire, essayant de se concentrer sur le visage de son enfant et de ne surtout, surtout pas regarder du côté de la plaie encore béante qui se trouvait plus bas.

"Le médecin va arriver. Essaie de te reposer."
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MessageSujet: Re: Le moment que l'on attendait tous   Le moment que l'on attendait tous Icon_minitimeMer 15 Juil - 13:09

Le temps se déroulait à une vitesse étrange : plus rapide et plus lent tout à la fois. Le monde tanguait, s'éloignait, s'approchait. Les visages, flous, lui paraissaient se déformer. Il avait du mal à les identifier. Le son lui arrivait comme au travers d'un écho. Il n'aurait pas imaginé que la douleur à elle seule était capable d'altérer ainsi sa perception de la réalité. C'était peut-être aussi des restes de ce coup de taser. Son cerveau ne s'en était pas encore entièrement remis. Il balbutiait moins, mais ses fonctions moteurs étaient encore loin d'être revenues à la normale. Ses tremblements incessants n'étaient pas dus qu'à son état nerveux, certes lamentable.

C'était aussi le sang de métamorphe, assurément. Il n'en avait jamais bu autant d'un coup. Il était à moitié ivre mort.

Il tourna un visage cireux dans la direction de Luisa. Ses yeux avaient du mal à se fixer, à accommoder. Il ne la reconnut pas tout de suite. Ce ne fut que lorsqu'elle lui adressa ce sourire inadapté et qu'elle fit cette plaisanterie décalée dont elle seule était capable que tout prit sens pour lui.

Il avait brièvement oublié le sang dont il était couvert, lui qui pourtant faisait toujours très attention de ne s'approcher de personne dans de telles conditions. Il s'effondra contre les jambes de sa tante, qu'il serra entre ses bras, et dans le giron de laquelle il perdit sa tête instinctivement.

Luisa et Esteban s'étaient énormément rapprochés suite à la transformation du jeune homme. C'était elle qui l'avait tiré de l'horrible situation dans laquelle il s'était laissé sombrer. Elle ne remplaçait évidemment pas sa mère, mais il y avait des situations dans lesquelles la cadette des Selva Moreno était devenue le pilier privilégié du vampire. Même à ce jour, il y avait des choses qu'Esteban ne pouvait pas partager avec Olivia. Au sujet de ces dernières, c'était Luisa qui était devenue sa confidente. La confiance aveugle et la dépendance qu'Esteban nourrissait à l'égard de sa tante venaient de s'exprimer sans filtre, avec la spontanéité, la maladresse et la brusquerie qu'impliquaient l'état psychologique vacillant du vampire blessé.

Gael n'eut aucun mal à le soulever, cependant. Esteban était très loin d'avoir retrouvé ses forces et il se laissa de toute façon faire sans discuter. Il ferma les yeux et essaya de ne plus penser à rien, au moins le temps du trajet. Il n'y avait pas un seul centimètre carré de peau, pas un seul de ses organes qui n'allait bien. Ces tremblements et les coups d'électricité qui en étaient à l'origine étaient excessivement désagréables.

Couché sur un canapé. Il était dans le penthouse. C'était un lieu rassurant. Tout partait (encore) à vau l'eau, mais au moins, ils étaient désormais en sécurité... Autant que faire se pouvait, en tous les cas.

"Hey. Je vais te nettoyer un peu, d'accord ?"

La bouche entrouverte, Esteban essaya de trouver le visage de Luisa. Il avait beaucoup de mal à suivre, mais il comprit tout de même, et parvint à acquiescer silencieusement. Avec un temps de retard, il remarqua que Luisa avait les mains nues. Une lueur inquiète s'alluma au fond de son regard autrement hagard et imprécis.

"Tu dev... rais mettre des g..g... gants."

Mince. Son cerveau avait fait un raté. Il balbutiait encore. Peut-être parce qu'il était resté inactif quelques minutes... les lésions avaient provisoirement cessé de se soigner toutes seules.

Luisa n'allait probablement pas l'écouter, mais il n'était pas en état de débattre. Il ferma les yeux, soupira, et se laissa soigner. L'eau fraîche avait le mérite de lui remettre doucement les idées en place, quand bien même son esprit était très émoussé pour diverses raisons.

"... La princesse... Où est-elle ? Où en est-elle ?"

A qui posait-il la question ? Était-ce encore Luisa ?

Il avait une conscience aiguë de son état encore très inadéquat pour accueillir Tess lors de son réveil et c'était pour lui une énorme source d'inquiétude. Il voulait être là lorsque ça arriverait. Il voulait être là pour elle, quand bien même elle ne lui pardonnerait peut-être pas ce qui était arrivé.

"Je suis là Niñito, je suis là. Tout va bien."

"... Mama..."

Voix faible. Il sentit les mains chaudes de sa mère autour de ses propres doigts probablement glaciaux. Tout le sang qu'il avait consommé était déjà en train de disparaître, utilisé à la reconstruction de cette immense blessure. Elle pleurait. Il sentait l'eau qui lui glissait contre la main. Son pouce glissa contre la joue de sa mère pour essuyer ses larmes. C'était futile, il y en avait probablement trop, et il était lui-même prêt à fondre en sanglots. Il détestait la faire pleurer.

"Tu as été... non, tu es. Tu es extrêmement courageux mon chéri. Je suis fière de toi."

Inspiration saccadée. Ça y était. Il allait pleurer lui aussi. Une amertume intense grattait le fond de sa gorge et il secoua la tête en signe de négation, et il s'entendit répondre sans réfléchir :

"Non... J'ai tout fich... chu en l'air... Je n'ai pas été assez rap.. p.. pide... Trop rapide... Je ne sais pas. J'ai échoué. Je n'ai pas réfléch... chi. J'ai voulu la pousser, je ne pensais p... pas que ça pouvait se passer comme ça. J'aurais dû y p... penser... Et maintenant, elle va vivre un cauchemar..."

Il ramena ses genoux à lui, malgré la douleur impliquée. Il aurait voulu n'être plus qu'une toute petite boule cachée de tous. Il aurait voulu s'enfoncer dans le canapé et disparaître, lui et sa honte. Lui et sa culpabilité cuisante. Le moment du réveil de la princesse tournait en boucle dans sa tête. Il imaginait sans mal ce qu'elle risquait de ressentir pour avoir été à sa place il n'y avait encore pas si longtemps. Son visage se déforma en même temps qu'il levait une main et cherchait à cacher instinctivement ses émotions en friches.

"Oh mon dieu quelle horreur... Pauvre Tess... Pourquoi une telle cruauté... Pourquoi encore..."

Mais ce n'était pas vraiment à Dieu qu'il adressait ses suppliques. Qu'il l'assume ou non, cela faisait plusieurs années qu'il n'arrivait plus vraiment à croire en son existence, ni au bien fondé de la plupart des préceptes bibliques. Et si un Dieu existait réellement, alors il n'était clairement pas du côté de la morale. Il y avait une limite aux horreurs que ses prétendues voies impénétrables pouvaient justifier.

Il allait avoir du mal à se reposer.
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MessageSujet: Re: Le moment que l'on attendait tous   Le moment que l'on attendait tous Icon_minitimeMer 15 Juil - 14:46

Luisa leva la tête vers le toit de la voiture en sentant Esteban s'accrocher à elle. Ses paupières papillonnaient, tentant tant bien que mal de reteir les larmes qui lui montaient invariablement aux yeux. Même si leur relation avait énormément évolué durant ces dernières années, elle savait que cette réaction n'était pas normale. Du moins, elle était poussée par les circonstances et en disait long sur la psyché d'Esteban à l'heure actuelle. Elle détestait le savoir dans cet état, mais elle ne pouvait que faire ce qui était en son pouvoir pour améliorer au maximum la situation.

Passant une main tendre dans les cheveux d'ébène de son neveu, la mexicaine se décala légèrement, laissant Gael prendre la suite avant d'aller vérifier l'état de Patrick. L'argentin, pour sa part, restait silencieux, mais inquiet. Il étudiait avec plus d'attention qu'il n'en donnait l'air le jeune homme dans ses bras, pinçant les lèvres en le sentant trembler. Quelque chose lui disait que ce n'était pas uniquement les nerfs de la blessure qui le faisaient réagir ainsi.

Il était heureux que Luisa se soit d'elle-même dirigée vers le garde du corps de laa Princesse, parce qu'il n'aurait pas fait le moindre geste dans sa direction sans en avoir directement reçu l'ordre.

En quelques minutes, tout le monde -ou presque- avait rejoint Olivia dans le penthouse. Gael déposa Esteban sur un canapé tandis qu'Octavio faisait de même avec la princesse. L'argentin ne put s'empêcher de jeter un regard admiratif en direction de la cadette Selva Moreno. Oh, il l'avait vue à l'oeuvre plus d'une fois, mais il restait impressionné par la façon dont elle était capable de mettre ses ressentis en boîte pour gérer une situation de crise. Il n'avait aucun doute quand au fait qu'elle craquerait probablement à un moment ou un autre, mais il savait aussi qu'elle ferait tout son possible pour que personne ne s'en rende compte.

"Gracias, Chiquita."

L'argentin prit le pichet dans une main et un verre dans l'autre, le remplissant pendant qu'Olivia posait le plateau sur la table la plus proche. Il le tendit à Octavio, qui n'était pas loin, avant de s'en verser un second, qu'il but dans la foulée avant de s'exprimer, toujours en espagnol.

"Il va falloir aller chercher le garde du corps de la Princesse."

A son ton, il n'était clairement pas ravi et ne serait pas contre le laisser encore un moment dans la voiture. Dans l'intérêt de Thérèse, cependant, il valait probablement mieux que l'homme soit là à son réveil. Il était l'un de ses seuls repères de ce côté de l'Atlantique, et Dieu savait qu'elle allait en avoir besoin.

De son côté, Luisa répondait à l'inquiétude de son neveu par un sourire malicieux. Inutile de lui dire qu'elle était déjà tâchée de partout vu la façon dont il s'était accrochée à elle un peu plus tôt et qu'elle n'était plus à ça près. Elle se contentait d'être prudente et filerait se doucher en haut dès qu'elle aurait fini avec Thérèse. D'ailleurs...

"La princesse est juste à côté, pas de changement pour l'instant. Je m'occupe d'elle, ne t'inquiète pas."

Luisa esquissa un nouveau sourire rassurant avant de se relever et appeler sa sœur qui accourut au chevet de son fils, tandis qu'elle allait chercher un nouveau torchon humide, pour s'approcher cette fois du corps sans vie de la princesse de Cambridge. La mexicaine fit la moue en voyant la blessure de son abdomen, qui semblait cependant se résorber plus facilement que celle de son neveu (ce qui n'était pas étonnant). Sans grande délicatesse, Luisa déchira un peu plus le tissu par lequel était passé la balle et entreprit de nettoyer la plaie autant qu'elle le pouvait, avant de se pencher sur le reste.

Olivia, elle, esquissa un sourire soulagé en entendant son fils l'appeler. Elle n'était pas certaine qu'il la reconnaisse. Elle prit sa main dans les siennes et manqua de se mettre à pleurer plus encore en sentant son pouce glisser sur sa joue. Mais elle prit sur elle et se contenta de lui parler, lui dire à quel point elle était fière de lui.

Sa réaction n'était pas tout à fait celle qu'elle espérait, mais en même temps tellement typique de son enfant qu'elle ne put que secouer légèrement la tête à son tour en réponse. Elle le laissa parler, convaincue qu'il avait besoin de dire tout ce qu'il avait sur le cœur, serrant sa main dans la sienne.

"C'est faux, mon chéri... Tu n'as rien fichu en l'air. Au contraire, tu as fait tout ce que tu pouvais."

Elle passa une main sur sa joue, tendre caresse. Sur le côté, la voix de Luisa, qui venait de finir son travail et était en chemin pour jeter son second torchon (avant de bientôt faire de même avec ses vêtements).

"Tebi, ce n'est pas de ta faute. Vraisemblablement, la personne qui a ordonné cet assassinat ne voulait pas qu'elle s'en tire. Tu n'aurais rien pu faire d'autre. Si tu veux blâmer quelqu'un, blâme le commanditaire."

En chemin, elle croisa les deux gardes du corps qui portaient le troisième pour le poser sur un énième canapé (ou dans une autre pièce, elle n'en savait rien et c'était pour le moment le dernier de ses soucis). Elle lui jeta un regard désintéressé avant de lever la tête vers les deux hispaniques.

"Je vais me doucher vite fait, il faut que je me change avant qu'un autre malheur ne survienne. Je vous laisse gérer, je serai rapide."

Non pas qu'elle s'estimait indispensable, mais le nombre n'était clairement pas de trop au vu de la catastrophe qu'ils avaient à gérer. Gael et Octavio hochèrent la tête, continuant leur chemin alors que Luisa disparaissait dans les escaliers. Olivia, elle, était toujours accrochée à son fils, lui murmurant des paroles qu'elle espérait réconfortantes. Elle se sentait un peu inutile, incapable de faire quoi que ce soit de plus, mais était consciente que chaque se devait d’œuvrer à la hauteur de ses moyens.

Une main finit par se poser sur son épaule, qu'elle identifia aisément comme étant celle de Gael. Elle leva la tête vers lui, mais l'homme de main avait le regard fixé sur Esteban.

"Gamin. Est-ce qu'il t'en faut d'autre ?"

La question était à moitié rhétorique. Il était évident qu'il avait besoin de sang. Il était plutôt question de savoir s'il en avait besoin maintenant. Il ne savait pas ce que le médecin allait dire en arrivant, mais il était extrêmement bien placé pour savoir qu'il ne servirait à rien de lui parler de perfusion : il y avait de grandes chances pour que ses traumatismes rejettent une telle proposition.

De fait, l'argentin était prêt à offrir son poignet à son tour.
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MessageSujet: Re: Le moment que l'on attendait tous   Le moment que l'on attendait tous Icon_minitimeMer 15 Juil - 17:46

Octavio récupéra le verre qu'on lui tendait avec un enthousiasme qu'il ne chercha même pas à cacher. Il sortait d'une nuit blanche durant laquelle il avait donné son sang. Repas ou non, pilules magiques ou non, le colombien commençait à accuser le coup d'une fatigue plus que compréhensible. Et il était assoiffé.

Cul sec.

Lorsqu'il reposa son verre, Gael venait de donner leur programme des prochaines minutes. Octavio jeta à son collègue un regard blasé qu'il ne chercha même pas à modérer. La discussion téléphonique entre les deux hommes avait permis d'établir qu'aucun d'entre eux n'approuvait la radicalité dont Patrick avait fait preuve pour calmer Esteban. "Puisqu'il le faut", eut-il envie de rajouter. Il ne le fit pas, mais il n'en avait pas besoin. Il le pensait si fort que cela se voyait.

--

Malgré le rapport rassurant que lui avait fait Luisa, Esteban n'était pas tranquille. Ses peurs n'étaient pas entièrement rationnelles, il le savait. Il avait perdu connaissance dans la voiture mais cela n'avait pas dû être très long puisqu'il s'était réveillé avant même leur arrivée au penthouse. Il faudrait plusieurs heures avant que Tess n'ait achevé sa transformation. Elle ne se réveillerait pas de si tôt.

Serait-il opérationnel en l'espace de ces quelques heures ? Là, en revanche, son inquiétude était justifiée. Il n'avait aucune idée du temps que mettraient à se résorber ses blessures. Ni de la quantité de sang que cela lui demanderait d'ingérer.

L'arrivée de sa mère à son chevet apporta une autre discussion. Esteban ne se trouvait pas du tout courageux... Il avait sauté sans réfléchir. Il s'était cru capable de réagir à temps, mais il n'avait fait qu'empirer les choses.

... S'il n'avait pas réagi, Tess serait entièrement morte. Il ne voulait pas qu'elle soit entièrement morte. Mais là n'était pas le souci : Qu'est-ce que Tess aurait choisi, elle, si elle avait eu l'occasion de donner son avis sur la question ? Aurait-il mieux fait de ne pas bouger ? De laisser les choses arriver ? Une petite partie de lui le pensait. Le reste de son esprit freinait des quatre fers : c'était absurde. Il n'aurait pas pu la laisser mourir sans rien essayer. Il ne s'en serait pas beaucoup moins voulu, et il y avait eu de bonnes chances pour que sa stratégie fonctionne. Pourquoi fallait-il qu'il ait la poisse, tout le temps ? Voilà que maintenant sa malchance devenait contagieuse...

Avait-il eu raison ? Avait-il eu tort ?

Il n'arrivait pas à en décider malgré les efforts combinés de Luisa et de sa mère pour atténuer sa culpabilité. Il entendait bien ce qu'elles disaient, oui... Mais il n'était pas entièrement convaincu. Elles étaient sa famille. Elles n'étaient pas objectives.

Si tu veux blâmer quelqu'un, blâme le commanditaire.

Cette phrase eut pour effet de le calmer net. Son regard vacant se fixa sur le plafond. Luisa avait efficacement dévié son chemin de pensée, du moins pour le moment. Il murmura à moitié :

"... Bess Butler... L'ancienne t... tutrice vampire, qui a disparu peu avant sa nomination à la t... tête de la hiérarchie. C'était une sil...houette de femme. La princesse faisait des recherches à s... son sujet. Elle la pensait responsable de la mort de son père. C'est elle. J'en suis certain."

Cette femme était une plaie. Chaque fois qu'elle était entrée dans sa vie, elle avait tout fichu en l'air. Il n'avait toujours pas avalé son passage dans les égouts, la course-poursuite avec les alligators, l'homme qu'il avait vu se faire énucléer. Mais ça... C'était pire. Bien pire.

"... Cette femme est un danger public... Je le savais. Je l'ai toujours su."

Il tremblait toujours, mais c'était déjà ça de gagné : sa rancœur à l'égard de Bess avait efficacement détourné son attention de sa propre culpabilité. Il était plus calme. Il commençait aussi à s'exprimer de manière bien moins régulièrement saccadée.

Revenu de son expédition sur le parking, Gael dut penser que le moment était bien choisi pour proposer au jeune vamp un service désagréable, mais potentiellement nécessaire.

"Gamin. Est-ce qu'il t'en faut d'autre ?"

Esteban lança sur l'homme un regard très éloquent, accompagné d'un hochement de tête paradoxalement calme et effaré tout en même temps. Il s'était promis de ne plus jamais mordre Gael ni Luisa. Plus après cette première fois catastrophique. S'y résigner, c'était comme d'accepter un échec supplémentaire. C'était un retour en arrière. Et si les deux fameuses soirées se ressemblaient sur bien des points, Esteban n'était pas prêt à tracer ce pont symbolique.

"Pas maintenant. Pas si je peux faire autrement."

Lorsqu'un Luz-Descalzo ou lorsqu'un Selva Moreno demandait un médecin en urgence, le mot "urgence" prenait un sens tout à fait différent. Les secours arrivèrent en hélicoptère et se garèrent sur l'immense terrasse du penthouse, suffisamment large pour accueillir le véhicule. A vol d'oiseau, les embouteillages en moins, ils avaient gagné un temps considérable. Octavio se précipita pour ouvrir la porte de la baie vitrée. Un médecin en blouse le suivit jusqu'à Esteban. Il tenait à la main une valise. Ses cheveux bouclés grisonnaient, et il portait d'épais verres qui déformaient ses yeux. Esteban leva une main.

"Je peux attendre. Commencez par traiter l'autre blessée je vous prie... La balle est sans doute encore dans son ventre."

Le médecin se déplaça prestement jusqu'à la jeune femme inerte. Il inspecta brièvement la plaie qui était déjà en train de se refermer, secoua la tête, et insista pour se mettre au chevet de l'héritier, s'excusant auprès d'Olivia qu'il lui avait fallu légèrement déloger.

"Monsieur Luz-Descalzo, je ne préfère pas. Ce n'est pas de l'argent, elle ne risque rien. Il sera possible de déloger cette balle à tout moment. En revanche, votre blessure est alarmante. Il me faut vérifier que les tissus sont correctement connectés avant qu'elle ne se referme, ou la cicatrisation pourrait faire un peu n'importe quoi..."

Il fouillait dans sa valise à la recherche de son matériel, tout en expliquant calmement :

"C'est le même phénomène qui empêche aux vampires de profiter des opportunités ouvertes par la chirurgie esthétique. Le corps tente de se reconstituer exactement tel quel et si il en est incapable... Il peut y avoir des séquelles. Mordez ça, s'il vous plaît. Je suis désolé, ça risque d'être un peu douloureux. Je ne peux pas vous anesthésier."

Esteban soupira mais ne fit pas d'histoire. Il mit l'épais morceau de cuir qu'on lui tendait entre ses dents. Ses crocs devaient être dévoilés... Il espérait que sa mère supporterait cette vision sans trop de mal.

Quant à l'opération en elle même, c'était le cadet de ses soucis... Il n'était plus à une ou deux douleurs près.
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MessageSujet: Re: Le moment que l'on attendait tous   Le moment que l'on attendait tous Icon_minitimeMer 15 Juil - 19:49

Olivia avait regardé Octavio et Gael boire leurs verres avec un léger sourire soulagé. Ce n'était pas grand chose, mais elle avait ainsi la sensation de se sentir utile. Luisa ne tarda pas à l'appeler et elle se précipita aux côtés d'Esteban, tandis que les deux autres vaquaient à leurs occupations.

Après un moment de flottement, la discussion avait repris entre les trois membres de la famille Selva Moreno. Luisa répondait lorsqu'Olivia ne savait pas quoi dire, il semblait qu'était là leur nouvelle dynamique. La mère aurait pu éprouver un quelconque ressentiment à l'égard de sa cadette, mais elle était bien trop reconnaissante pour que ce soit le cas. Elle savait que sa sœur avait sauvé son fils, et c'était quelque chose qu'elle ne pourrait jamais lui rendre. Alors, si le prix à payer était que son enfant se tourne de temps en temps vers quelqu'un d'autre qu'elle, elle l'assumait. Quelque part, elle l'avait cherché. D'autant qu'elle avait une confiance aveugle envers Luisa et savait pertinemment que son fils serait entre de bonnes mains avec elle, dusse-t-il lui arriver quelque chose.

Mais le moment n'était pas à ce genre de considérations. Elle ne comprenait pas de qui il était question (malgré tout, Olivia tentait de rester le plus éloignée possible du monde vampirique et de ses politiques), mais Esteban semblait avoir une idée assez précise de la personne qui était derrière ce massacre. Elle notait également qu'il s'exprimait de mieux en mieux, ce qu'elle estimait être une bonne chose. Légèrement rassurée, elle tenta de faire de même avec son enfant.

"Si tu as des certitudes, nous pourrons la faire rechercher."

A ce stade, elle ne parlait pas des autorités compétentes, mais bel et bien des moyens annexes qu'ils possédaient. Depuis quelques temps, sa naïveté à l'égard de ce genre de choses a eu tendance à se déliter... les efforts qu'Esteban avait dû fournir pour recouvrer sa liberté, probablement.

"Doucement, quand même. Elle est dangereuse."

Et Luisa ne parlait pas uniquement de l'incident qui venait d'avoir lieu. Elle s'était renseignée sur la hiérarchie de la Nouvelle-Orléans lorsqu'Esteban avait été transformé. Principalement parce qu'elle voulait savoir s'il elle pouvait attaquer n'importe lequel de ces incompétents en justice pour le traitement de son filleul. Les retours qu'elle avait eu sur Bess Butler n'étaient pas des plus reluisants... Et dire que cette femme avait failli devenir Maîtresse de la Ville... Elle n'ignorait pas le danger que représentait Ailin Dyce, encore moins depuis qu'elle l'avait rencontrée en personne, mais au moins, elle savait qu'il était possible de négocier calmement avec cette vipère là.

Concernant Butler, rien n'était moins sûr.

Le moment passait. Luisa avait fini de s'occuper de Tess et avait décidé de se nettoyer de fond en comble. Si elle n'avait rien contre les vampires, elle appréciait plutôt bien sa vie de Norme et n'avait pour le moment pas l'intention d'en changer. Et hors de question qu'elle contamine quelqu'un sans faire attention. Elle fila donc à l'étage, profitant d'un des jets massants de luxe qu'Esteban avait fait installer dans sa salle de bains (dire qu'elle ne l'avait pas fortement incité à le faire aurait été un mensonge, mais son neveu avait eu le choix final).

Olivia était toujours au chevet d'Esteban quand Gael s'approcha d'eux pour poser une question. La réponse du jeune homme était éloquente. Le garde du corps hocha la tête, n'insistant pas plus que cela. La situation était critique, certes, mais ils n'en étaient pas rendus au point d'il y a cinq ans.

"Préviens-moi, si jamais."

Ce ne serait probablement pas nécessaire. L'hélicoptère des urgences venait de se poser sur la terrasse. Tout un autre système se mit alors en branle. L'argentin s'éloigna, laissant au médecin l'espace dont il pouvait avoir besoin. Olivia, elle, se contenta de se décaler légèrement à la demande du spécialiste, gardant la main de son fils dans la sienne. L'idée de rester là alors qu'il se faisait opérer à vif ne lui plaisait pas le moins du monde, mais il était hors de question qu'elle s'éloigne.

Elle grimaça en voyant le morceau de cuir entre les dents de son enfant (...et les dents que cela l'amenait à montrer plus que de raison. Mais il fallait bien qu'elle s'y habitue un jour) mais cacha rapidement cela sous une moue pincée caractéristique. Après tout, la situation n'avait rien de normale, on ne pouvait pas lui demander de l'approuver de bout en bout. L'avantage, c'était qu'elle avait cessé de pleurer. Au moins, avec un médecin sur place, les choses ne pouvaient qu'elle mieux, non ?

Luisa descendit de l'étage quelques secondes plus tard. Elle avait enfilé l'une des robes qu'elle laissait chez son neveu pour des "situations exceptionnelles" et en avait une autre dans la main. Elle avait entendu l'hélicoptère arriver et était un peu plus sereine, maintenant que des professionnels étaient là pour prendre en charge la situation. Elle passa derrière les canapés, posant la robe sur le dossier de celui où était Thérèse, avant de s'adresser au médecin.

"Bon...jour ? Bonsoir ? Peu importe. C'est moi qui vous ai appelés. Merci d'être venus aussi rapidement." Elle savait qu'elle avait été assez vindicative pour qu'ils se sentent obligés de le faire, mais ce n'était pas une raison pour se montrer totalement impolie. "N'hésitez pas à nous faire signe si vous avez besoin de quoi que ce soit."

Pour le moment, elle n'avait clairement pas l'intention de se mettre dans leur chemin. Esteban étant déjà accompagné par sa mère, Luisa se dirigea vers les deux gardes du corps. Gael lui jeta un regard vaguement préoccupé, auquel elle répondit par un léger hochement de tête. Ça irait. Elle tiendrait le coup.

Après tout, si tout le monde le faisait, pourquoi pas elle ? Même si le poids qui commençait à s'échapper de ses épaules la laissait prête à craquer à tout moment.


Dernière édition par Luisa Selva Moreno le Dim 19 Juil - 10:30, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le moment que l'on attendait tous   Le moment que l'on attendait tous Icon_minitimeMer 15 Juil - 22:11

Un signal d'alerte passa dans les yeux d'Esteban, qui se posèrent sur l'aînée des sœurs. Il n'était pas courant que sa mère se mêle des manigances les moins légales de leur famille. Surprenant tout le monde, il avait lui-même fini par s'y mettre, mais il n'était pas certain de vouloir qu'Olivia le suive sur cette voie. Surtout pas quand cela concernait Bess Butler.

Luisa fut plus rapide que lui à répondre. Elle avait tout dit. Il hocha la tête en signe d'approbation mais se fendit tout de même de quelques explications supplémentaires :

"Elle est déjà recherchée par la hiérarchie vampirique, p... personne n'a encore réussi à mettre la main sur elle. Il faut avancer prudemment."

Cependant, il n'était pas non plus d'avis à abandonner les recherches. Déjà parce qu'il en faisait désormais une affaire personnelle. Ensuite, parce que Tess en savait trop. C'était probablement pour cela que la tutrice avait tenté de l'assassiner. Rien ne leur disait qu'elle n'essaierait pas d'achever le travail. Il leur fallait mettre en place leurs pions, mais cette fois, hors de question de se placer en première ligne.

Il n'en discuterait pas plus. Pas maintenant, du moins. Plus tard, avec sa tante, à la rigueur. Il adorait sa mère au plus haut point et il ne voulait pas la mettre en danger. Il adorait aussi sa tante, mais cette dernière savait se protéger : il avait tout appris d'elle et de son oncle Juan, après tout.

Plus calme, Esteban était capable d'entendre la proposition de Gael. Il n'était cependant pas prêt à l'accepter. L'homme sembla comprendre tout de suite où le vampire voulait en venir. Les yeux baissés, ce dernier hocha sobrement la tête en signe d'approbation. Si il n'avait plus d'autre choix que de boire le sang du garde, il s'y résignerait. Cependant, il fallait vraiment qu'ils aient épuisé toutes leurs autres options.

Jusqu'à ce jour, Esteban ignorait qu'il existait des médecins spécialistes en vampires. Il n'aurait jamais imaginé qu'un vampire puisse avoir besoin d'un médecin. Il avait vraisemblablement fait preuve d'un manque cruel d'imagination.

Il n'aurait pas non plus imaginé qu'une simple balle puisse perforer son abdomen en emportant tant de chair avec elle.

Le médecin répondait aux salutations de sa tante avec un sourire. Il eut donc un bref moment de répit, mais ça ne dura guère.

Il était donc dans ce canapé, avec un morceau de cuir entre les dents et accompagné de sa mère dont il avait capté la brève grimace. Parce qu'elle avait mal pour lui, ou parce qu'elle détestait toujours autant la vision de ses crocs ? Il n'en savait rien. Il se passait trop de choses. Il était comme anesthésié, mais ironiquement pas comme il l'aurait fallu. Au moment où le docteur commença à fouiner dans sa plaie, il regretta de n'avoir pas pensé à proposer à sa mère d'aller prendre un thé et de le rejoindre plus tard. Il ne voulait pas qu'elle assiste à ça.

"Hmmm... HNNNNNNNNNNNNNNNGRRRRRRRR !!!"

Il lâcha la main d'Olivia, juste assez conscient pour se rendre compte qu'il allait lui en broyer absolument tous les os si il ne s'en séparait pas prestement. Dans un coin de son esprit, l'inquiétude qu'elle ait mal pris ce geste naquit, mais il eut bien vite d'autres soucis à se faire.

"HHHHHHHHHHHHHHHHHHHRRRRRGGGGGG !!"

Sa main gauche lacérait le cuir du canapé, qui commençait à lâcher. La droite se tenait au dossier si fort qu'un grincement métallique désagréable retentit: il avait tordu le mobilier. Les yeux exorbités, il faisait de son mieux pour ne pas se cambrer ou au contraire faire le dos rond afin d'échapper aux doigts gantés du docteur. Le spécialiste n'y allait pas de main morte. Il farfouillait dans sa plaie comme il aurait vidé un cochon.

"Alors attention, ça va faire un coup sec..."

Des larmes de douleur sur le visage, il soupira dans son bâillon. Il était déjà au seuil maximum de douleur qu'il pouvait imaginer... Cela servait-il encore à quelque chose de le prévenir ?

Un craquement sonore retentit. Sa moelle épinière prit feu. Ses yeux se révulsèrent. Cela dit,  il commençait déjà à sentir d'agréables vagues se répandre dans ses jambes.

Le docteur retira les mains de son ventre et essuya ses gants dans un tissu, non sans pousser un soupir de soulagement.

"Ce n'était pas beau à voir, mais le plus dur est passé. Une lombaire disloquée avait déjà commencé à repousser au mauvais endroit, je viens de la remettre en place. La moelle épinière est touchée donc il faudra une ou deux nuits pour soigner les dernières séquelles. Et bien se nourrir, surtout. Maintenant, avec une consommation de sang adéquat, les viscères devraient se reconstituer correctement. Je vais vous faire un bandage pour tenir tout ça en place et je vais vous faire boire tout de suite trois ou quatre poches..."

Bien que toujours tremblant, Esteban retira le cuir bien entamé qu'il avait entre les dents et tourna vers le médecin un visage soucieux :

"Ça va poser problème, d.. docteur. Je ne peux pas boire de cette m.. manière. Ça me fait instantanément vomir..."

"Ah."

Le médecin avait tout de suite compris de quoi il voulait parler. Cependant, il était maintenant préoccupé par autre chose. Il souleva une paupière et lui mit une petite lumière dans l’œil. Il fit de même avec l'autre.

"Vous avez reçu un coup à la tête ?"

Le médecin avait l'air circonspect. Les vampires ne faisaient pas de traumatismes crânien. Pour que cela devienne dangereux, il fallait leur couper la tête, ou atteindre le cerveau avec un projectile, ou équivalent.

"... Une grosse décharge d'électricité, plutôt.
- On ne vous a pas raté dites voir... Ça n'a pas l'air trop grave, mais il va vraiment falloir que vous vous nourrissiez correctement ces prochaines nuits. Il y a des amis que vous pouvez appeler ?
- Pas vraim... oui... Enfin...
- Il y a de très bonnes sociétés qui fournissent des services à domicile maintenant. Vous connaissez peut-être déjà.
- ... Aussi... Je ... Je vais me débrouiller, merci."

Pas tout à fait rassuré, le docteur s'occupa du bandage d'Esteban. Puis il se dépêcha de passer du côté de Tess.

"Occupons nous de la jeune fille... Je préfère commencer avant que la plaie n'ait entièrement disparu."

Avec l'impression impossible d'être en sueur, Esteban poussa sur ses bras de sorte à se remettre en position assise dans le canapé. Inquiet, il chercha sa mère des yeux. Il craignait qu'elle n'ait encore plus mal vécu ce spectacle que lui.

"... Il faut tout de même des poches de sang. Pour Tess. Je n'en ai pas ici, je n'en ai pas l'utilité..."

A qui s'adressait-il ? Il ne savait pas trop. Il avait l'impression d'être très lucide mais en réalité, il planait un peu. Beaucoup. Il parlait au premier adulte responsable qui voulait bien l'écouter.

Et intérieurement, il suppliait le destin d'épargner à Tess les épreuves qu'il avait lui même subies. Faites qu'elle puisse boire le sang dans des poches. Faites qu'elle puisse boire dans un verre. Faites qu'elle n'ait pas à se confronter aux aspects les plus bestiaux de sa nouvelle nature dès le premier soir.
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MessageSujet: Re: Le moment que l'on attendait tous   Le moment que l'on attendait tous Icon_minitimeMer 15 Juil - 23:53

Si Patrick faisait de beaux rêves, c’était interrompu avec les sons atroces qui venaient de l’autre côté de la banquette. Esteban se faisait explorer les entrailles ce qui fit sursauter le métamorphe et il se rassit assez vite. Trop vite. Sa tête tournait à cause de la perte de sang considérable, il passa ses mains sur ses oreilles et celles-ci traversaient son visage. Ce son là ne lui était pas inconnu et il sentait qu’il perdait contrôle sur soi, au fur et à mesure. Ce n’étaient que quelques sons, quelques actions, mais les traumatismes de la guerre effectivement n’étaient pas totalement partis.

Après quelques grandes inspirations il regarda de côté le corps de sa jeune protégée et reposa une fois de plus son visage dans ses mains. L’Irlandais ne pleurait jamais, ce n’était pas dans sa nature, d’ailleurs il ne le fit pas même si une boule se formait dans son estomac. Puis il écoutait le docteur parler à Esteban, lui mentionnant la décharge électrique et en levant la tête il vit la froideur de tout le monde dans les yeux. Patrick ne ressentait pas le besoin que l’on soit d’accord ou pas avec ses actions, il n’a pas été élevé de cette manière et vu que le jeune héritier allait s’en sortir voulait dire que tout ira bien. Le plus de peine a été causée quand il avait entendu ses cris à travers le bout de cuir dans ses crocs. Il savait ce que ça voulait dire, se faire malaxer les entrailles.

Patrick n’allait pas se rendormir comme ça. Il ne pouvait pas. Quel genre de sommeil pouvait-il avoir dans ces circonstances? Son téléphone en disait beaucoup. Les assistants des royaux n’arrêtaient pas de l’appeler et il avait même remarqué que Princesse Charlotte avait laissé plusieurs messages. Il soupira et se leva très lentement, en gardant une main ferme sur le canapé au cas où.

‘Merci pour votre aide.’
il hocha sobrement de la tête vers ceux qu’il assumait l’avaient portés avec Esteban et Tess ‘Excusez-moi…’

Il n’attendait pas vraiment que l’on lui dise oui ou non, la famille et les assistants des Luz-Descalzo étaient bien plus préoccupés par ce qui se passait avec lui et il n’allait pas les déranger. Il s’était éloigné considérablement afin d’avoir un moment privé au téléphone. Directement avec l’assistant du roi.

‘- patientez s’il vous plait…’

Il patienta et il entendit la voix du roi. Son sang se glaça et il ne pouvait pas s’imaginer lui annoncer la mort, ou plutôt la transformation, de sa petite-fille.

‘Patrick.’

‘Votre Majesté.’

‘Expliquez-moi donc votre silence et les rapports douteux des médias sociaux au sujet de Therese. Je vous préviens que je ne suis pas le seul à vous entendre, ne laissez aucun détail.’

Il soupira et commença à détailler tout ce qui s’était passé ce soir. Au moment qu’il ait annoncé l’état nouveau de sa jeune protégé un hurlement atroce retentit de l’autre côté du téléphone qui fit que Patrick dû l’éloigner de son oreille. En se frottant les yeux, il attendait de ne plus entendre les sanglots et la panique qu’il attribuait à Princesse Charlotte et à la femme du roi, Catherine. Une fois de plus, il se souvenait que ce n’était pas la première fois qu’il devait annoncer d’atroces nouvelles à quelqu’un, cela venait avec son bagage. De l’autre bout il entendait Edward dire quelque chose qu’il n’avait aucunement compris avec les pleurs des deux femmes, mais le Roi lui demanda de continuer d’expliquer la situation et de lui dire ce qui se passait à présent.

‘Nous sommes chez Monsieur Luz-Descalzo, tout le monde s’occupe de son altesse Therese de Cambridge et… elle sera parmi nous dans plusieurs heures.’

‘Ce qu’Edward m’a expliqué, vous deviez être au courant. Therese continuait ses recherches généalogiques?’


‘... Oui, votre majesté.’ il avait marqué un temps au départ, mais il ne pouvait plus la couvrir et il ne pouvait qu’admettre les erreurs. Le roi était bien renseigné.

‘... Et vous avez décidé de procéder contre les ordres de la couronne et assisté aux recherches de ma petite fille?’

‘Oui.’ son ton était monotone, il assumait tous ses échecs avec la jeune femme ‘J’ai échoué dans mon devoir et mes responsabilités. J’attends vos ordres.’

‘Vous allez prendre ce vol destiné à quitter la Nouvelle-Orléans à 20h du soir aujourd’hui et vous présenter à Windsor au plus vite possible. Vous aurez 24h à l’atterrissage. Je vous saurais gré de me donner les détails des Luz-Descalzo concernés et leur assistants pour que l’on puisse les contacter directement. Nous informerons la police de la Nouvelle-Orléans de notre plan et normalement vous serez dans le clair pour quitter le pays. Vous allez devoir vous expliquer auprès d’eux une fois que nous auront conversé.’

Il ne s’était jamais senti aussi mal. Du moins pas depuis son enfance. Ce message voulait dire qu’une chose: il n’allait pas pouvoir aider sa protégée… Pire, la famille royale après 15 ans de service pour leur petite-fille avait décidé qu’il n’était pas en point de protéger Therese. Chose qu’ils avaient raison, car au fond il savait qu’il avait échoué. Il avait bien confirmé qu’il n’y avait pas un chat en dehors de l’hôtel, il n’était pas assez rapide et il avait prit les dernières décisions à l’arrache. Il s’attendait à ce qu’il soit accusé de trahison, très surement mis en prison jusqu’à ce qu’il expire.
Il ne pouvait que répliquer avec son “Oui, votre Majesté” habituel.

‘Pour ce qui en est de Therese, nous allons devoir délibérer son sort’ le ton de voix était difficile à discerner, mais pour Patrick qui auparavant passait beaucoup de temps auprès du roi, il ressentait la douleur dans sa voix ‘Informez donc les partis concernés de ce qui va se passer, je répete: nous allons appeler Therese dans les prochaines 24 heures et arranger un rendez-vous en ligne pour lui donner notre verdict. Si elle n’est pas disponible personnellement pour raison de… santé (un craquement de voix se fit entendre), nous le feront par le biais des Luz-Descalzo. Avez-vous tout bien compris?’

‘Oui, votre majesté.’

‘Nous attendrons votre retour. Au revoir.’

‘Au revoir, votre majesté.’

Il raccrocha le téléphone. Il avait besoin d’un long moment pour se remettre toutes les idées en tête. Il fallait qu’il agisse avec prudence. Ses affaires allaient donc rester à l’hôtel si elles n’étaient pas déjà au QG de la NOPD, il n’y avait plus rien à faire à part suivre les ordres de la couronne à la lettre.
Il n’allait pas encore approcher le petit comité qui entourait Esteban et Tess, il allait attendre que tout se soit calmé pour pouvoir clairement passer son message aux partis concernés.

Patrick ne voulait qu’une chose: revenir en arrière et attraper Therese par la taille pour la sortir de la Plume Bleue cette fameuse journée où elle avait décidé de sceller son destin. Par ordre de la couronne.
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MessageSujet: Re: Le moment que l'on attendait tous   Le moment que l'on attendait tous Icon_minitimeJeu 16 Juil - 12:16

Olivia fit la moue, apparemment aussi peu convaincue par les arguments de sa sœur que par les ajouts de son fils. Certes, elle était peut-être recherchée, mais le fait était que quiconque était préposé à ce travail ne le faisait pas avec la plus grande des diligences... Sinon, comment expliquer que cette femme ait pu revenir ici et agir de la sorte sans même se faire remarquer ?

Néanmoins, Olivia n'était pas la plus pacifiste (...ironiquement) des Luz-Descalzo pour rien. Si on lui demandait de se mettre en retrait et de ne rien faire, elle n'allait pas se battre contre cet avis. Encore moins si la demande émanait d'Esteban lui-même. Elle finit donc par hocher la tête.

"Je vois."

La discussion se tassa quelque peu jusqu'à l'intervention de Gael, puis l'arrivée du médecin. Olivia se décala légèrement mais resta quand même à proximité de son enfant tandis que tout le monde ou presque (du moins, ceux qui pouvaient bouger) se décalaient pour laisser le personnel compétent intervenir. Luisa revint de l'étage juste à temps pour saluer le médecin avant qu'il ne commence son opération. En l'écoutant, elle ne put s'empêcher de se dire qu'elle avait probablement bien fait d'être aussi alarmiste au téléphone : si elle se fiait au cuir qu'on donnait à Esteban pour serrer les dents, cela n'allait clairement pas être une partie de plaisir.

La mexicaine grimaça. Elle était plus loin et moins touchée, mais même elle pouvait sentir ses entrailles se retourner à l'entendre crier ainsi. Elle n'imaginait pas ce que cela devait être pour...

"...Liv'..."

Gael fut plus rapide qu'elle. Il s'était rendu au chevet de la riche héritière, qui dont le regard oscillait entre le visage de son fils et la main qu'il avait lâchée. L'argentin la prit dans ses bras pour la faire lever et l'éloigner sans autre forme de procès. Elle tremblait de tous ses membres, se cachant le visage dans le torse de son employé en entendant crier à nouveau. Murmurant quelque chose à son oreille, il la traîna en direction de la cuisine. On viendrait certainement les chercher lorsque ce serait terminé.

Luisa leur jeta un coup d’œil rapide, mais son attention était principalement focalisée sur Esteban. Elle approuvait la décision de l'argentin : sa sœur était beaucoup trop sensible pour supporter une opération pareille, d'autant que cela tapait dans des traumas qu'elle n'avait certainement pas réglé malgré le temps (l'appartenance de son fils à une espèce qui pouvait se régénérer après s'être fait arracher une partie du ventre, par exemple). Elle grimaça à nouveau en entendant le bruit sec, puis les explications du médecin : effectivement, ça devait faire mal.

Du coin de l’œil, elle nota le mouvement du garde du corps qui s'éloignait du salon. Elle ne serait pas étonnée que ce soit pour passer quelques coups de fils : après tout, au vu de l'état de la princesse, il allait certainement devoir répondre à quelques urgences... D'ailleurs, elle se demandait s'il n'allait pas en être de même pour eux. Une pensée fugace l'effleura : si Juan venait à être au courant de cette histoire, allait-il s'inquiéter pour l'état de son filleul, ou se contenter d'un reniflement dédaigneux ?

...Elle allait le tenir au courant. Juste pour voir.

Pendant ce temps, Esteban était en train de discuter avec le médecin, qui semblait vérifier quelque chose sur son visage. Luisa sentit Octavio se tendre légèrement à ses côtés. Cela ne dura pas très longtemps, mais cela lui suffit pour savoir de quoi il était question. Heureusement, selon le médecin, ce ne serait pas un problème à long terme. Jugeant que le pire était passé, Luisa soupira et se glissa à son tour dans la cuisine, pour aller chercher sa sœur. Ne restait donc plus qu'Octavio comme "adulte responsable" pour écouter les demandes de son employeur.

Quelques instants plus tard, tout le monde revenait dans le salon. Olivia se dirigea instantanément vers son fils, Gael vers son collègue (certainement pour l'aider à organiser ce qui devait l'être) et Luisa, verre d'eau et biscuits trouvés dans un placard à la main, partait à la recherche du dernier garde du corps. Elle n'avait aucune idée du savon qu'il devait être en train de se prendre (même si elle pouvait assez facilement l'imaginer) mais, pour avoir elle-même été drainée d'une bonne partie de son sang par un vampire affamé une fois dans sa vie, elle savait que l'homme ne ferait pas long feu s'il persistait à rester debout.
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MessageSujet: Re: Le moment que l'on attendait tous   Le moment que l'on attendait tous Icon_minitimeJeu 16 Juil - 16:26

"Je m'en occupe."

Octavio sortit son téléphone et commença à pianoter dessus. Faire venir directement des poches de sang au penthouse n'était plus aussi compliqué qu'à l'époque où Esteban vivait caché des autres Luz-Descalzo.

Malgré cette situation chaotique, ils étaient tous autant qu'ils étaient dans le clair. Ils ne se cachaient pas. Le penthouse était de toute façon inaccessible aux journalistes rapaces qui pourraient vouloir récolter des miettes : photos, conversations, vidéos... Quant à la police, elle ne trouverait rien à leur reprocher. Esteban et Tess étaient les victimes d'une tentative d'assassinat. La jeune femme avait été accompagnée par son garde du corps. Ce n'était pas un enlèvement, c'était un sauvetage. A tout le mieux, on pouvait essayer de mettre sur le dos d'Esteban la transformation non consentie de la princesse, mais la loi était du côté du vampire : l'acte avait été aussi involontaire qu'accidentel. Sans même compter sur l'influence et les réseaux qu'il possédait et qui le protégeaient (de façon plus ou moins légale) d'un certain nombre d'accusations, son jeune employeur ne risquait rien.

Il hésitait tout de même à choisir un type de livraison "à emporter" et à se déplacer en personne. On risquait d'avoir besoin de lui ici. D'un autre côté, faire monter des livreurs, c'était risquer que les rumeurs de la transformation de la princesse et de sa relation avec Esteban s'ébruitent encore plus rapidement. Malgré les récents développements, Octavio n'était pas encore un visage connu des médias américains. Il disposait d'une certaine forme d'anonymat qui était pour eux tous un atout. Il demanderait probablement l'avis de Gael avant de prendre une décision définitive.

Le colombien jeta un coup d’œil rapide sur Patrick qui à quelques mètres d'eux téléphonait à ses patrons. Il n'avait beau pas le porter dans son cœur à cet instant, il n'avait pas oublié la demande formulée par le métamorphe juste avant qu'il ne s'évanouisse. Il s'était réveillé bien plus tôt que prévu et Octavio n'avait pas eu le temps de préparer pour lui la moindre collation. Il était heureux que Luisa s'en soit chargée. Il fallait bien admettre qu'Octavio n'aurait pas aimé être à la place du garde du corps de la princesse : il ne fallait pas être devin pour comprendre que la famille royale allait lui passer un savon.

Mais Octavio avait d'autres soucis plus urgents. Nul besoin d'une ouïe vampirique : les réactions de douleur des proches parents de la princesse étaient parvenues aux oreilles de tout le monde, et Esteban y avait très mal réagi. Ou plus précisément, il était en train d'y réagir très mal.

--

Dans son cas, ça n'avait pas été des hurlements. Du déni. Des gémissements. Un état second. Des mots coupants, blessants. Mais c'était du pareil au même : il assistait en direct à l'effondrement d'un parent face à la transformation d'un enfant. Non. C'était pire, et c'était bien ça le problème. La douleur et le désespoir exprimés étaient ceux desquels on tapissait les enterrements. C'était comme si Tess était morte.

Esteban se figea. Son visage se décomposa. Ses yeux grand ouverts fixaient un paysage inexistant. Il était assis, certes, mais il se tassa dans le fond du canapé déformé. Dévasté.

Soudain, il avait de nouveau dix-huit ans. L'odeur familière du studio l'entourait. Elle se mêlait à celle de la peur, d'une tristesse sans fond, des produits de douche. De l'humidité. Il était sous ce rideau qui lui barrait la vue. Caché. Pris au piège. Pris d'assaut par un sentiment à la fois étrangement lointain et familier : son corps n'était pas vraiment le sien, ou bien il n'était pas vraiment dedans.

Ses tremblements n'étaient plus seulement dus aux restes de ses lésions cérébrales. Jusqu'à présent, malgré tout ce que l'on pouvait bien dire et étant donnée sa blessure et l'horreur de la situation, Esteban avait plutôt bien tenu le coup. Il avait en tous les cas réussi à garder un minimum la tête sur les épaules ainsi qu'un objectif qui le tenait à flot : prendre ses responsabilités auprès de Tess. S'occuper d'elle comme il aurait fallu qu'on s'occupe de lui à l'époque. Malgré sa volonté, cependant, le jeune homme disposait d'une santé psychologique rendue très fragile par les événements de 2051. La scène téléphonique dont il venait d'être témoin avait réactivé ses traumatismes et maintenant, il était en train de revivre le pire d'entre eux.

Le vampire plongea le nez dans un coin de canapé, les mains sur la tête, comme s'il était effectivement en train de tenir ce rideau de douche sur son crâne afin qu'on ne le reconnaisse pas. Au milieu de tout, pourtant, il y avait ce nom qui revenait, dont il ne comprenait plus la signification.

Tess...

--

« Je vous en prie, dites-moi que vous n’avez pas pris mon fils… »

"C'est moi... C'est juste moi..."

« Vous ne pouvez pas… je ne peux pas… Il ne peut pas… Il n’a pas le droit d’être parti ! Vous ne pouvez pas être Esteban, vous ne pouvez pas ! »

"... Ne dis pas ça je t'en supplie... Mama..."

« Mon bébé ne peut pas être mort… »

"... Je ne suis pas mort... Ne pleure pas... Je t'en prie ne pleure pas..."

« Qu'est-ce qu'ils t'ont fait... »

Gémissement coupable. C'était sa faute. S'il n'avait jamais eu l'idée stupide de sortir et de rejoindre le Quartier Sanglant, s'il s'était contenté de prendre les mois d'existence qui lui restaient sans se montrer avide, procès ou non, ce ne serait jamais arrivé. Il n'aurait pas trahi sa confiance et son amour, accidentellement ou pas.

« Comment... Pourquoi... Pourquoi tu as fait ça ? »

"Je suis désolé..."

« Je...je ne sais plus qui tu es... »

Et à cela, il n'y avait rien à répondre. On niait jusqu'à son existence. On broyait son âme. On brisait son monde. Il n'y avait plus qu'un cri silencieux dans sa gorge, sortant par sa bouche béante, déformée, tournée dans le cuir du sofa pour n'être en mesure de ne rencontrer personne, de ne voir personne.

Il la voyait quand même. Ses grands yeux terrorisés. Son corps prostré contre le mur. Son mouvement de recul, alors qu'il se relevait pour s'enfuir.

Esteban restait inconsolable et pourtant, ses pensées étaient parasitées. L' intrusion d'une idée étrange au sein de sa bulle d'horreur... Des sensations d'un autre temps. Une priorité presque oubliée.

"... Bouchez lui les oreilles.... Bouchez les... Il ne faut pas qu'elle entende... Il ne faut pas qu'elle voie... Bouchez..."

De quoi parlait-il ? Hagard, submergé, il n'avait plus aucune notion de ce qui était réellement en train d'arriver. Où était-il ? Dans la douche de son studio, ou ailleurs ? Et qui était cette "elle" ? Il fallait lui boucher les oreilles. C'était tout ce dont il était certain.

--

A l'écart, le médecin regardait la scène avec une inquiétude discrète. D'une, son patient allait se faire mal. De deux, il n'était pas psychiatre, et il n'avait rien dans son attirail susceptible de calmer un vampire qui était en train de dérailler. Les efforts de la mère du jeune homme ne paraissaient pas avoir encore fait effet, mais il espérait que cela finisse par être le cas. Elle avait l'air d'être au centre de ce flashback particulièrement vif et long. Ce pauvre gamin n'avait pas l'air d'être à sa première rude soirée... Ce qui n'était guère étonnant, compte-tenu de son histoire et de son pedigree.

En attendant, il avait retiré la balle du ventre de la princesse de Cambridge. Sacré gros calibre... Il était heureux qu'elle ne l'ait pas pris de plein fouet. Même si elle avait été tout de même contaminée par le sang du vampire, la plaie béante aurait rendu sa transformation compliquée.

... Et il n'allait pas lui boucher les oreilles. Elle était encore bien trop loin de tout pour entendre quoique ce soit. Ce qui n'était probablement pas plus mal, il l'accordait à Esteban.
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MessageSujet: Re: Le moment que l'on attendait tous   Le moment que l'on attendait tous Icon_minitimeJeu 16 Juil - 21:05

Patrick, ayant dû éloigner son oreille du téléphone, assourdi par les cris, vit une scène particulière se dérouler du coin de l'œil. C'était un homme discret et il n'allait en aucun cas intervenir sauf si demandé, mais que pouvait-il donc faire de toutes les manières? Ce n'était pas la première fois qu'il voyait ce genre de choses se dérouler. Les cris étaient insupportables au téléphone, mais il fallait qu’il garde son sang froid pour le bien de tout le monde, la dernière chose dont ils avaient tous besoins était d'une autre personne s'écrouler.  

Cette conversation était tendue et tout se serra en lui comme un nœud qui ne pourrait jamais se détacher tellement on a tiré sur les cordes. Personne ne voulait se faire passer un savon par son employeur, mais alors un savon qui pouvait parfaitement résulter en peine de prison jusque la fin de ses jours? Il pensait à ses petits-enfants et à quel point leur familles allaient en souffrir, il les aidait énormément financièrement et maintenant ils seraient tous…
Puis il y avait la Princesse. Elle qui n'attendait que de revivre et il aurait tant voulu pouvoir être là à son réveil pour l'aider, la consoler et la soutenir pendant les moments difficiles qui allaient venir. Il se doutait du sort qu'on lui préparait et elle allait être sûrement dévastée.

Il n'avait pas remarqué Luisa s'approcher, il était aussi pâle qu'un drap. Grisâtre même. La sueur était visible sur son front et au-dessus de ses lèvres. Il n'était pas bien, mais il accepta gracieusement ce que l'on lui offrait. Par contre ce dont il avait besoin c'était 3 kilos de boudin noir.

'Madame' il hocha sa tête avec beaucoup de politesse, il bu le contenu entier du verre en un coup, le biscuit qu’il avait essayé de passer se trouvait bloqué tellement il était serré, mais il devait avaler quelque chose au risque de tomber dans les pâmes 'Mes ordres sont clairs. Je dois prendre le vol de 20h pour Heathrow qui quittera l'aéroport Louis Armstrong. Je dois me présenter devant sa majesté le roi William VII' il marqua un temps 'Sa majesté demande à avoir vos coordonnées pour être en contact constant durant cette période.’'

Si Luisa avait comprit qu’il était dans le “doghouse” complet, il ne savait pas. Il n'était pas content de cette situation, Patrick aurait voulu pouvoir rester et s'occuper de Tess, mais il savait très bien ce qui se passait avec les néophytes. Rester voudrait dire aggraver la situation pour tout le monde. Potentiellement traumatiser la jeune fille encore plus. D'ailleurs il jeta un bref œil sur Esteban qui n'arrivait pas à se remettre de cette situation horripilante et il regarda Luisa sobrement, mais ses yeux dévoilaient une peine atroce et avec son corps affaibli et ses nerfs tendus il ne pouvait s'empêcher de dévoiler quelques émotions difficiles.

'Je vous suis à présent d'aucune utilité et je ne peux être présent quand la Princesse se réveillera.'
il regarda le médecin qui s'occupait de l'abdomen de Tess 'J’aurais plus d’utilité à son altesse en arrangeant nos dernières affaires inachevées avant de partir.’ pour la première fois, il semblait baisser son regard et ne semblait plus si froid que d’habitude ‘Quand son altesse se réveillera, pourriez-vous m’en informer?’

Parler à la princesse était impératif, juste pour la rassurer et pour lui donner du courage. Patrick avait un plan, juste parce que Bess Butler s’était échappé il était certain que cet attentat était à cause des affaires qui lui ont été piquées. Il ne savait pas si Bess travaillait solo ou si elle avait des gens un peu partout, mais il lui fallait trouver une cabine téléphonique et contacter Artémis Cyan. À présent la Princesse devait prendre toute l’aide qui lui serait à disposition, puis le sac qui a été laissé à la Plume Bleue allait surement avoir des preuves vitales sur cette salope qui a ruiné la vie à beaucoup de gens.
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MessageSujet: Re: Le moment que l'on attendait tous   Le moment que l'on attendait tous Icon_minitimeJeu 16 Juil - 22:35

Dès que Luisa leur avait fait signe qu'ils pouvaient revenir, Gael et Olivia étaient sortis de la cuisine, le premier se dirigeant vers son collègue qui était vraisemblablement en train d'obéir à une demande quelconque, la seconde se précipitant à nouveau au chevet de son fils. L'argentin discuta à voix basse avec Octavio, tandis que Luisa se dirigeait vers le garde du corps de la princesse pour lui apporter de quoi se sustenter un peu et ne pas risquer de tomber au sol sitôt son coup de fil passé.

Gael était de l'avis de son jeune collègue et le lui fit savoir : il était plus prudent qu'il aille lui-même chercher cette livraison, même si cela signifiait qu'ils seraient une personne de moins pendant un temps donné. Visiblement, le pire était pass...

Les hurlements au travers du combiné n'échappèrent à personne. Surtout pas à ceux dont l'ouïe était sur-développée. Evidemment, il s'agissait de celui qui allait le moins bien vivre l'expérience. Gael jura dans sa barbe inexistante : il savait très bien ce qui devait passer par l'esprit d'Esteban. Il en avait déjà été témoin. Craignant la réaction de sa patronne et de son fils, il s'approcha d'eux à pas lents, jetant un regard sombre dans la direction de Luisa. Ils allaient plus que probablement avoir besoin de son aide.

La mexicaine n'aurait pas pu louper ce cri si elle l'avait voulu. Elle était la personne la plus proche de ce téléphone, au-delà de Patrick lui-même. Elle grimaça et jeta un coup d’œil par-dessus son épaule. Ce n'était pas bon ça. Pas bon du tout. Cependant, Olivia était avec son fils et semblait essayer de lui parler. Elle croisait les doigts pour que ce soit suffisant.

Olivia, elle, n'avait pas réalisé la portée des hurlements avant de voir le visage de son fils se défaire et son regard se faire extrêmement lointain. Elle l'appela plusieurs fois, d'abord à voix basse, puis de plus en plus fort, sans parvenir à l'atteindre. Lorsqu'il se mit à trembler plus violemment, l'héritière fronça les sourcils et s'assit à côté de son enfant, cherchant à poser une main sur son épaule. C'est le moment que le vampire choisit pour se cacher sous ses mains dans un coin du canapé. Elle se figea. Soudainement, elle comprenait de quoi il était question.

"Esteban... Ecoute-moi Niñito s'il te plaît..."

"C'est moi... C'est juste moi..."
"...Je sais que c'est toi, mon chéri. Je le sais, à présent. Ecoute-moi..."


Elle s'approcha pour finalement lui poser une main sur l'épaule, mais elle tremblait. Les larmes coulaient sur ses joues sans qu'elle soit capable de les arrêter. C'était de sa faute. Tout ce que subissait Esteban actuellement était pleinement et entièrement sa faute... Et elle avait peur de ne jamais être capable d'y remédier. Il s'agissait là de sa plus grande hantise, peut-être même plus grande que celle qui berçait ses nuits de sommeil -ou plutôt leur absence- ces cinq dernières années.

"... Ne dis pas ça je t'en supplie... Mama..."
"Je suis là mon bébé, je suis là ! Ecoute ma voix, je t'en prie !"


Elle s'était penchée sur lui, serrant ses épaules, posant sa tête sur la sienne. Les larmes qui coulaient sur ses joues glissaient sur la chevelure ébène sans qu'elle y prenne garde.

"... Je ne suis pas mort... Ne pleure pas... Je t'en prie ne pleure pas..."
"Je sais mon chéri..."
Un hoquet, alors qu'elle tentait tant bien que mal de maîtriser ses larmes -même si ce n'était pas réellement à cette version-là d'elle qu'il le demandait. "Je l'ai compris maintenant. Je sais que tu es là, que tu as toujours été là, mon bébé doux, mon Niñito, je sais, je sais..."

Elle le serrait contre elle, tâchant maladroitement de le bercer autant qu'elle le pouvait. Ses lèvres se posaient sur son crâne alors qu'elle lui répétait en boucle qu'elle savait, qu'elle était là à présent, qu'elle serait toujours là et qu'elle l'aimait plus que tout au monde. Elle ne savait même plus si elle faisait ça pour chercher à l'atteindre ou pour calmer sa propre crise de nerfs qui n'était pas loin de l'emporter. A leurs côtés, Gael observait les deux Luz-Descalzo comme du lait sur le feu, prêt à intervenir si jamais le vampire faisait preuve d'une violence qui aurait pu l'amener à blesser sa mère sans le vouloir. Il avait l'air trop abattu pour cela, mais il se souvenait de cette scène comme si elle s'était passée la veille, et il n'était pas dit qu'il souhaite à nouveau s'isoler en sautant par la première fenêtre venue. S'il bougeait trop violemment, Olivia allait forcément en payer le prix, même si elle ne s'en rendait pas compte.

De son côté, Luisa attendait en serrant les dents. Elle détestait l'idée d'être inutile, de ne pas pouvoir se précipiter aux côtés d'Esteban et de faire tout ce qui était en son pouvoir pour le ramener de ces horribles souvenirs. Elle avait déjà dû le ramasser à la petite cuillère une fois. Il était hors de question que son traumatisme reprenne le dessus. Cependant, elle était aussi consciente qu'il était important qu'Olivia soit celle qui tente de le calmer. Elle était le problème. Elle se devait d'être la solution.

Ce n'était pas la première fois qu'elle pensait sa sœur en des termes aussi durs. Elle le lui avait d'ailleurs dit en face, dans une conversation qui avait été aussi houleuse que larmoyante pour toutes les deux. Mais lorsqu'il s'agissait d'Esteban, Olivia comme Luisa étaient capable de se mettre dans des états terribles.

Pour le moment, elle devait donner le bénéfice du doute à la mère du jeune homme. Elle verrait ensuite s'ils avaient besoin d'elle. Elle concentra son attention vers Partick et écouta ce qu'il avait à lui dire, pinçant les lèvres.

"Mademoiselle."

Oui, même dans ces moments-là, elle trouvait le moyen d'insister sur les petites choses. C'était sa façon à elle de dédramatiser. Et puis, "Madame", cela lui donnait l'impression d'être sa propre mère, et c'était quelque chose qu'elle refusait catégoriquement. Elle hocha brièvement la tête.

"Je vois. Donnez-moi votre téléphone."

Elle n'avait pas de carte de visite sur elle, et n'allait certainement pas prendre le temps d'aller en chercher une dans son sac à main quelques quinze étages plus bas. Alors qu'elle entrait son nom et numéro dans l'appareil, elle continuait d'écouter les informations qu'on lui donnait. Elle fronça les sourcils et répondit, tout en lui rendant son téléphone.

"Vous ne partirez pas sans avoir bu au moins quatre fois de plus le contenu de ce verre et dévalisé la cuisine." Elle marqua un temps. "Je pense que vous seriez au contraire très utile au chevet de la Princesse, pour qui vous êtes l'unique repère en ces terres inconnues, mais je ne doute pas à votre regard que vous n'en ferez qu'à votre tête..."

Elle n'allait pas se mêler des histoires de la famille Royale d'Angleterre. Elle n'en était pas rendue à ce point. Elle avait déjà du mal à intégrer l'information selon laquelle elle allait probablement être en communication avec le Roi William dans les prochaines vingt-quatre heures... Devait-elle laisser Olivia s'en charger ?

"Envoyez-moi un message pour me communiquer votre numéro. Je tâcherai de vous prévenir dès que je serai mise au courant du réveil de la Princesse."

Car elle n'avait pas l'intention de rester dans la même salle qu'une vampire tout juste transformée pour lui servir de repas. Et elle ne voulait pas mentir à Patrick. Le pauvre gars en avait déjà suffisamment gros sur la conscience, et cela se voyait. Luisa lui tapa gentiment sur l'épaule.

"Faites ce que vous avez à faire, mais passez par la cuisine d'abord."

Oui, la mexicaine était plus maligne qu'elle ne le laissait paraître au premier abord. Suivant le garde du corps, elle s'arrêta au niveau du canapé d'Esteban, où ce dernier était toujours en train de se faire plus ou moins bercer par sa mère en larmes. Luisa pinça les lèvres. Au moins, cette fois, elle avait essayé.


Dernière édition par Luisa Selva Moreno le Dim 19 Juil - 10:30, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le moment que l'on attendait tous   Le moment que l'on attendait tous Icon_minitimeVen 17 Juil - 0:30

Les efforts d'Olivia n'auraient pas pu le tirer plus tôt des souvenirs qu'il était en train de revivre, trop puissants, trop douloureux, trop réels. Cependant, une petite partie de lui confuse entendait cette voix qui tentait de l'extraire du cauchemar.

C'était le moment où, incapable d'en supporter plus, il avait fui l'appartement. Il avait failli brûler sous l'effet du soleil. La suite, certains la connaissaient : il avait terminé dans une benne à ordures. Retrouvé par le frère d'Erin, il avait eu une courte discussion avec ce dernier, et puis... Encore elle. Bess Butler.

Encore des passages de sa vie traumatisants. Cependant ni les égouts, ni les alligators, ni même Bess estropiant un homme devant lui n'avaient si bien détruit son psychisme que le rejet qu'il avait vécu ce jour là de la part de sa mère. L'illusion perdait en épaisseur car le pire était tout simplement passé. Et le réel parvenait à nouveau à se faufiler jusqu'à lui.

Cela commença par des demandes absurdes que l'intéressé lui-même ne comprenait pas. Il se souvenait peu à peu de Tess, et il amalgamait leurs deux situations. Il ne voulait pas que la jeune femme subisse un épisode tel que celui qu'il venait de revivre.

Puis, peu à peu, il se rendit compte qu'on lui parlait. Il se rendit compte qu'on le berçait. Inquiet pour le bien-être de la vampire en devenir, il avait décollé son visage du canapé et Olivia en avait certainement profité pour mieux l'atteindre. Quoiqu'il en soit, leurs deux visages se faisaient face. Les caresses sur son dos, sur son visage ou ailleurs lui permettaient de s'ancrer peu à peu dans la réalité.

Il avait très mal au ventre.

Il voyait flou, sans doute à cause des larmes. Deux points sombres en guise d'yeux. Une chevelure noire. Même ainsi, il l'aurait reconnue entre mille. Il y avait aussi sa voix. La fraîcheur de sa peau. Cette odeur, qui lui évoquait une insouciance et une sécurité qui n'étaient plus siennes depuis bien longtemps, et qu'il lui arrivait de regretter.

Les yeux dans le vague, les mains tremblantes, Esteban approcha ses doigts du visage de sa mère. On aurait dit qu' il n'était pas entièrement sûr qu'elle fut bien là avec lui et qu'il craignait qu'elle disparaisse au moment où il la toucherait.

"... M... M... Ma.... Mama... ?"

Elle était pourtant bien présente. Ses joues étaient humides et salées. Froides sans doute aussi, car il ne ressentait qu'une faible différence de chaleur entre eux deux.

Il revint sur terre et un énorme soupir lui échappa. Cependant, les souvenirs étaient encore vivaces. Ils tournaient dans sa tête à toute vitesse. Chaque image, chaque phrase lui revenait avec tant de clarté qu'il peinait à penser que ces événements dataient d'il y avait déjà six ans. Tout était désormais très différent, mais le simple fait que ces moments aient pu exister un jour le blessait. Il aurait voulu pouvoir les oublier, les effacer. A défaut, ces mémoires affreuses éveillaient en lui une tristesse incontrôlable. Les larmes coulaient incessamment.

Il posa sa tête sur les genoux de sa mère et serra puissamment sa taille avec l'un de ses bras libres sans pour autant avoir l'impression de réduire la distance entre eux. Ni lui ni elle n'avaient jamais entièrement dépassé ces moments qui les avaient séparés. Leur relation ne s'en était pas tirée indemne malgré tous les efforts qu'ils faisaient depuis des années, chacun de leur côté, pour réparer ce qui s'était brisé.

C'était trop de choses pour un seul soir. Une tentative d'assassinat. Un trou de quinze centimètres dans son ventre. De l'électricité dans le cerveau. Un médecin qui lui fouillait les entrailles et lui triturait la colonne vertébrale. La princesse, transformée par sa faute. La princesse, qui allait le détester, dont il était le créateur. Dont il devrait être le mentor, alors qu'il n'en avait lui-même jamais eu. La princesse qui allait passer par les mêmes affreuses expériences que lui. Et puis le souvenir des pires moments de son existence qui se manifestaient avec plus d'intensité qu'ils ne l'avaient jamais fait depuis des années. Son mental flanchait au plus mauvais moment.

Il en avait plein le dos. Tout le submergeait en même temps et c'était trop pour ses nerfs. Il était usé. Il n'avait plus de forces. Il n'y arriverait jamais. Accroché à sa mère, le jeune homme commença à sangloter dans le creux de ses genoux. Il pleurait pour celui qu'il avait été. Il pleurait pour toutes ces injustices qui étaient arrivées. Il pleurait pour exprimer et simultanément évacuer sa culpabilité. Il pleurait aussi en grande partie pour Tess, et pour tout ce qu'il lui restait à vivre à cause de lui.

Mieux valait qu'il craque maintenant une bonne fois pour toutes que lorsqu'elle serait réveillée. Mais il était encore loin d'être en mesure d'avoir cette pensée pragmatique.
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MessageSujet: Re: Le moment que l'on attendait tous   Le moment que l'on attendait tous Icon_minitimeVen 17 Juil - 14:34

Patrick avait poliment hôché de la tête quand il se fit corriger. Il ne voulait pas briser sa concentration entre devoir donner les instructions du roi, se corriger et essayer de ne pas faire attention à l’effondrement du jeune homme de l’autre côté du salon.

Il serra sa mâchoire et il sentit sa paupière se tendre très brièvement. Ce dernier commentaire a failli l’emporter, mais il arrivait à se contrôler avec une grande inspiration. Là n’était pas le moment de lâcher son agression, ce n’était pas nécessaire et cela serait contre-productif. Luisa était une femme et il n’allait jamais frapper une femme sauf si sa vie courait un risque. Il ne sentait pas l’envie non plus de s’expliquer et de lui parler des dynamiques et de la hiérarchie royale Britannique. Il y avait bien plus important que de débattre les ordres. Il devait l’accorder à la Méxicaine: il savait qu’il serait d’une énorme aide à son altesse, mais ce n’était plus sous son contrôle et cela le bouillonnait.

Encore une bonne raison pour quitter les lieux et de se rendre utile pour son altesse tant qu’il avait encore du temps. Il ne s’attendait pas à ce que la femme lui tape gentiment l’épaule et étrangement cela venait de suite le calmer. Il eut un retour en arrière, une infirmière qui l’avait encouragé à manger après avoir soigné ses blessures. Un nouveau soupir, comme une valve qui devait lâcher de la vapeur pour ne pas surchauffer et exploser.

‘Vous avez raison.’

Il n’allait pas se faire demander à deux fois. Patrick était dans tous ses états et s’il allait être d’utilité pour son altesse, il devait être fort. En se dirigeant vers la cuisine il alla directement vers la cafetière pour se faire un double… Non, pardon, un quadruple expresso avec 4 sucres. Il n’était pas à l’aise de dévaliser le frigidaire qui n’était pas le sien, mais il avait la permission de cette femme qui semblait tout avoir en main.
Si c’était effectivement le domaine d’Esteban, il était étonné de voir un frigo rempli de nourriture humaine. Il commençait à se douter que le jeune homme était toujours entouré par ces personnes qui n’étaient pas buveurs de sang. Ils avaient dû passer par ce moment tragique une fois, cette fois ce n’était plus leur enfant, mais celui des autres. L’Irlandais se sentait beaucoup comme un coucou, laissant son nouveau-né dans le nid des autres pour l’élever.

Il débattait ses mouvements très sérieusement pendant qu’il se faisait un sandwich digne d’un épisode de Scooby-Doo. Ce mouvement de se faire de la nourriture était presque thérapeutique… Il allait manger, boire son café, les remercier, dire au revoir à son altesse, sortir et démarrer la voiture. Il trouvera une cabine téléphonique en périphérie pour passer ses coups-de-fils, laissant un message à Artémis Cyan qui devait être toujours en possession de ce sac si précieux à Tess… Il se demandait s’il valait le coup d’appeler les deux autres. Ils étaient particulièrement odieux, mais ils étaient puissants et si la princesse jouait bien ses cartes elle pourrait trouver en eux des alliés. Allait-il appeler Précieuse? La princesse n’était pas prête et elle manquait cruellement d’expérience avec ce genre de personnes. Ce n’était donc pas une très bonne idée, mais une idée qui ne devait pas être ignorée complétement. Il faisait bien plus confiance aux Luz-Descalzo qu’aux deux Wiccans, mais faute de grives on mange des merles. Il allait éviter de se faire arrêter en ville pour un questionnement, il n’aurait jamais le temps d’aller de la NOPD jusqu’à l’aéroport. La couronne allait s’en occuper, mais il ne pouvait pas supposer que la police de l’aéroport n’allait pas vouloir prendre un rapport. Cela allait être long et mieux valait attendre au terminal.

Assis à table. Première bouchée. Tout se détendait lentement. Il avait finalement très, très faim et il était épuisé physiquement et mentalement.
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MessageSujet: Re: Le moment que l'on attendait tous   Le moment que l'on attendait tous Icon_minitimeVen 17 Juil - 15:29

Luisa avait bien remarqué le coup d'oeil du garde du corps, et son petit doigt lui disait qu'elle avait évité de peu une droite bien sentie. Elle haussa intérieurement les épaules : Patrick ne serait pas le premier  ne pas apprécier son comportement et sa façon de faire et de dire franchement les choses, même les plus désagréables. Elle était bien consciente qu'il se devait d'obéir à certaines règles, mais elle vivait dans un monde où elle avait dû suffisamment envoyer paître le protocole pour savoir qu'il n'avait pas réponse à tout, spécialement en situation de crise.

La discussion continua plus ou moins calmement, jusqu'à ce que la mexicaine réordonne à l'homme de main d'aller se faire à manger. Il y avait bien suffisamment dans le frigo de la cuisine pour tous les humains présents dans l'appartement. De plus, qu'elle l'apprécie ou non, Luisa n'était pas du genre à laisser une personne plus ou moins sous sa responsabilité se faire la malle alors qu'elle pouvait s'effondrer à tout moment. Elle ferait une bien misérable cheffe d'entreprise si elle ne s'occupait pas un minimum des personnes qui l'entouraient.

Enfin, elle rejoignit sa sœur et son neveu au centre de la pièce. Esteban était dans un état lamentable, mais il semblait avoir retrouvé assez de conscience pour être dans l'instant présent. Olivia l'avait accueilli avec un sourire soulagée sous ses larmes lorsque son fils l'avait appelé et avait hoché vivement la tête tout en se laissant approcher.

"Oui... oui c'est moi, mon chéri... Je suis là..."

Avec un soupir de soulagement profond, Olivia se laissa entraîner et posa un main tremblante sur la chevelure de son fiston, avant de la caresser doucement en lui murmurant des mots doux. L'enfant se calmait mais la mère avait le regard dans le vide, posé sur son fils mais sans réellement le voir. Elle se sentait extrêmement responsable de ce qui venait d'arriver -à raison- et n'était pas certaine de l'assumer aussi bien qu'il le faudrait pour sa propre intégrité physique et mentale. Elle avait détruit son fils, son enfant, la personne qui lui était la plus chère au monde.

Elle ne s'en remettrait probablement jamais.

Légèrement rassurée par ce qu'elle voyait sur ce canapé (disons que cela aurait pu être pire, même s'il y avait du chemin à faire), Luisa se tourna vers celui où la Princesse était étendue et s'approcha du médecin, l'interrogeant du regard sur son état. Ils allaient devoir la déplacer, au cas où elle se réveillerait plus tôt que prévu, mais la mexicaine n'avait pas envie que cela soit fait aux dépends de la guérison de la jeune femme.

Gael, après s'être assuré qu'Olivia et Esteban n'allaient pas avoir besoin de lui dans les prochaines minutes, s'était tourné vers Octavio pour hocher la tête dans sa direction, lui signifiant qu'il pouvait à présent aller chercher la fameuse livraison s'il le souhaitait. Puis, comprenant où elle voulait en venir, il s'approcha de Luisa et du médecin pour savoir ce qu'il en était.
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MessageSujet: Re: Le moment que l'on attendait tous   Le moment que l'on attendait tous Icon_minitimeVen 17 Juil - 18:18

Octavio observait la scène à une courte distance de Gael, à peu près aussi concentré que lui. Il le laisserait intervenir en premier si c'était nécessaire. Le garde du corps d'Olivia avait été présent bien avant lui et avait subi de plein fouet les situations qui étaient à l'origine... de cette autre situation. Octavio savait où se trouvait sa place en ce genre d'instants : en renfort, si besoin.

Et il n'y aurait vraisemblablement pas besoin. Esteban était inconsolable, mais il paraissait être revenu parmi eux. Le colombien échangea un coup d’œil entendu avec son collègue :

"J'y vais."

Le médecin, qui avait fini avec la princesse, allait justement se redresser pour s'approcher de Luisa et lui faire son rapport. Elle paraissait être celle qui était en charge. Il accueillit son arrivée avec ce genre d'expression bonhomme qui signifie : "Ah ! Vous tombez bien". Un signe de tête à l'égard de Gael, qu'il n'avait pas encore réellement salué. Le médecin capta le regard que Luisa posait sur Tess. Il commença donc par là :

"La demoiselle ira bien. La plaie sera refermée d'ici quelques dizaines de minutes et aux signes physiologiques qu'elle présente, je dirais qu'elle ne se réveillera pas avant un minimum de 2h30, 3h. Ce qui devrait vous laisser le temps de..."

Il se retint de finir. Ce n'était pas ses affaires, et il ne voulait pas se montrer malpoli. Il soignait les vampires gravement blessés. Leurs autres problèmes dépendaient de la hiérarchie de la ville. Il n'était pas suicidaire : il ne voulait pas s'en mêler. Il détourna l'attention de ses interlocuteurs sur Esteban en pointant son regard sur la scène derrière eux.

"Pour ce jeune homme, il ne faudra pas trop tarder à faire appel à quelqu'un. La blessure est stagnante. D'ici moins d'une heure, il risque d'avoir trop soif pour que cela soit prudent. Encore deux personnes ce soir je dirais, puis il faudrait qu'il double son apport de sang habituel pour les deux ou trois prochains jours. Les lésions nerveuses sont toujours un peu plus longues à soigner."

Tout sourire, le praticien tira sa conclusion :

"J'imagine que vous le savez déjà, mais n'oubliez pas de bien isoler la jeune fille avant son réveil. Seul un autre vampire devrait s'approcher d'elle avant qu'elle ne se soit nourrie. Avez-vous encore besoin d'autre chose ?"

--

De son côté, Esteban commençait à se calmer. Les sanglots devenaient moins systématiques. Ses émotions en friche retombaient, le laissant étrangement vide... Étrangement calme. Bientôt très lucide. Il soupira. Son visage quitta le creux des genoux d'Olivia. Il avait tant pleuré qu'il lui avait complètement ruiné son habit.

Le jeune vampire s'essuya les yeux, renifla. Il tremblait encore, mais cela ne lui semblait plus en lien avec la crise qu'il venait de passer. Probablement les restes du coup de taser.

"... Je suis confus... Cela tombe au plus mauvais moment. Je..."

Ses yeux qui auraient dû être rougis croisèrent ceux d'Olivia et il s'arrêta brutalement de parler, saisi par une vive inquiétude. Elle avait l'air dévasté. Absent. Cela lui rappelait de très mauvais souvenirs. Ces instants qu'il lui arrivait de revivre avec trop de réalité n'étaient pas le tissu que de ses propres cauchemars. Volontairement ou non, il s'en voulait de lui avoir rappelé cette période qui avait été affreuse pour eux deux.

Sans réfléchir, il la prit dans ses bras et il la serra bien fort contre lui. S'il la lâchait, il allait la perdre. Elle allait s'étioler. A son tour de caresser ses cheveux et de lui glisser des mots dans l'oreille.

"Je suis désolé mama... C'est fini. C'est passé. Il ne faut plus y penser. Il se passe trop de choses ce soir... Cela fait remonter des cauchemars qui n'ont leur place que dans l'oubli. Je vais bien mieux maintenant, et toi aussi, n'est-ce pas ? C'est terminé. Réglé. Nous en avons beaucoup parlé. Rien de tout cela n'est encore pertinent."

Posant son front contre celui de sa mère, il continua probablement à murmurer ce genre de choses jusqu'à la sentir devenir plus solide. Il ne voulait pas l'abandonner à ses démons, quand bien même il savait qu'il avait encore beaucoup à faire. Il ne disait pas tout. Ils ne se disaient jamais tout. Esteban comme Olivia prenaient toujours grand soin d'ignorer les problèmes qui les séparaient encore. La façon dont la mère, notamment, était incapable de voir et d'accepter l'entièreté de ce qu'il était devenu. Il ne leur fallait pas se concentrer sur leurs échecs, mais plutôt sur le chemin qu'il avaient parcouru. Cette soirée où elle l'avait renié était désormais bien lointaine.

--

"... Je suis vraiment désolé, je ne voulais pas être un poids. Il faut que je me ressaisisse... Je n'ai pas le droit de craquer maintenant."

Maintenant que les émotions de tout le monde étaient maîtrisées, Esteban essayait de revenir dans le jeu. Il se frappa les joues pour tenter de recouvrir toute la lucidité, tout le dynamisme qui dormaient en lui. C'était compliqué, parce qu'il avait encore la tête qui tournait. Sa langue se déliait trop facilement. N'ayant été ivre que très rarement, ce n'était pas quelque chose qu'il maîtrisait très bien.

Il se sentait terriblement responsable pour Tess. Il craignait son instabilité émotionnelle (que les points communs entre leurs transformations pouvaient aisément réveiller et amener à un point critique) et son inexpérience en tant que vampire... Non. Son inexpérience tout court, en fait.

Il appréhendait énormément le moment où elle se réveillerait. Cependant, il était bien décidé à faire tout ce qui était en son possible pour adoucir ce passage affreux. Il voulait tout faire au mieux. La guider - tant qu'elle en ressentait le besoin. Lui apporter son aide inconditionnelle. C'était la moindre des choses.

"Il faut que je change de vêtements. Je ne peux pas l'accueillir comme ça. Elle sera bien assez choquée sans qu'il faille en rajouter inutilement..."

Il avait bon espoir de pouvoir se lever. Ses jambes bougeaient, désormais. Ses muscles abdominaux devaient s'être certainement un peu reconstitués... Il s'approcha du bord du canapé et tenta de se redresser.

Il déchanta bien vite. Une main sur le bandage qui tenait ses viscères en place, il échappa un glapissement douloureux et se laissa retomber.

"... C'est fâcheux. Il faut faire quelque chose pour ça..."

Coup d’œil sur Gael... Non. Il détourna systématiquement le regard. Surtout pas. Ils n'en étaient toujours pas rendus là. Ou du moins, il l'espérait... Il n'avait plus vraiment notion du temps qui avait passé.

"Quelle heure est-il ?"

L'heure qu'Octavio rentre avec sa cargaison de poches de sang, si l'on en croyait les bruits à l'entrée.
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MessageSujet: Re: Le moment que l'on attendait tous   Le moment que l'on attendait tous Icon_minitimeVen 17 Juil - 21:52

Patrick mangeait et débattait. Son âme se tordait entre deux devoirs… Les ordres du roi et son devoir de s’occuper de sa protégée. Le roi lui avait bien fait comprendre qu’il n’avait plus à s’en occuper et que finalement il était considéré comme étant incapable de s’en occuper. Le roi avait raison, il a échoué dans ses responsabilités et cela a coûté la vie à Tess. La princesse ne s’était jamais mise dans une situation pareille, le pire moment de la vie de Patrick avec Tess en comparaison n'était rien. Elle avait promis de ne pas faire du saut à l’élastique quand ils étaient partis en Inde, mais elle s’était décidé d’aller derrière son dos pour faire de la chute libre en visitant l'Écosse. Il a failli en mourir plusieurs fois de peur, mais rétrospectivement c’était une heure d’amusement.

Là il semblait vivre son pire cauchemar. Il ne pouvait que l’accorder à Luisa, il le savait aussi que rester serait la meilleure des choses. Cependant, il ne savait pas quelle serait sa réaction en le voyant pour la première fois. Elle ne le connaissait qu'en tant qu'être humain, ça serait une nouvelle trahison pour la princesse. Il pouvait devenir un parfait inconnu pour elle en l'espace de quelques secondes et il avait peur. Puis pendant 6 solides années il avait contribué à son entrainement de manière psychologique. Allait-elle pouvoir résister son sang métamorphe? La jeune femme avait une volonté de fer et physiquement et mentalement elle était au point… En sport. Comment allait-elle réagir à tout ce qu’il lui arrive? Il ne pouvait qu’espérer qu’elle allait s’en sortir plus vite qu’Esteban.

Et puis il entendait Esteban parler. Le jeune homme avait énormément de courage, c’était évident, puis finalement c’est bien ce qui l’avait poussé à sa décision. Il devait aux moins montrer son support au jeune Luz-Descalzo. Ceci serait un passage pour lui, il allait lui réleguer ce bâton et le prévenir, car les laisser tous sans aux moins les prévenir de ce qui pouvait arriver serait cruel, mais aussi complétement idiot. Il avait un devoir de les aider, car finalement à part le père défunt de Tess, Patrick était le seul à avoir vu le meilleur et le pire de Tess.

La nourriture et le café lui avaient éclairé les pensées, il savait ce qu’il devait faire.

‘Il est 5h30, monsieur’ il sortit de la cuisine en jetant un œil sur sa montre, de bien meilleure mine qu’avant, même si la fatigue se voyait dans ses yeux ‘Je ne peux être aux côtés de la princesse à son réveil et sa majesté m’a ordonné de prendre le vol à 20h de l’aéroport Louis Armstrong. Je ne peux pas le rater. Mademoiselle (dit-il en hochant poliment la tête vers Luisa) vous expliquera les directives du Roi quand le moment sera approprié.’

Il marqua un temps, il hésitait encore, mais il devait le dire. Comme ça il ne pourrait pas retourner à sa décision quoiqu’il arrive. Pour Esteban et pour Tess.

‘Mais je reviendrais avant mon départ.’

Il s’approcha de la banquette où le corps de Tess gisait. Il posa sa main sur la sienne, il l’avait vu dans tous ses états. Enfant, adolescente… Jeune femme. Il devait dénouer ce nœud dans sa gorge qui recommençait à se resserrer. En se raclant la gorge, il allait vers la porte pour quitter les lieux, mais pas avant d’avertir le jeune héritier.

‘Monsieur. Je connais son altesse depuis ses 5 ans. Les seuls conseils que je peux vous donner est de la laisser faire autant que possible, dans un environnement sûr que je ne doute pas que vous allez lui procurer. Ne nous voilons pas les yeux: elle est inexpérimentée et fragile dans plusieurs domaines, mais elle ne manque pas de volonté à apprendre et elle gère ses problèmes personnels toute seule la plupart du temps. Elle aura potentiellement besoin de se défouler, si vous avez une salle de sport, tout devrait aller.’

Il avait ouvert la porte. Il hésitait vraiment à le dire, mais il y eut déjà un incident au palais et la Princesse Catherine était dans tous ses états. Ce n'était peut-être pas la pire des choses, mais il sentait le besoin de l'informer de ce petit détail. Puis, si c'était la pire des choses qui pouvait arriver ce soir, ils n'étaient pas plus mal. Chaque petit détail pouvait potentiellement changer le cours de son chemin dans la non-vie.

‘Si vous vous rasez en utilisant une tondeuse à cheveux, cachez la.’ il soupira, il n’imaginait pas dire cette phrase à qui que ça soit et il se sentait comme un père qui laissait sa fille à une famille d'accueil ‘Merci pour votre hospitalité. Occupez-vous bien de son altesse Therese. S'il vous plait.’
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MessageSujet: Re: Le moment que l'on attendait tous   Le moment que l'on attendait tous Icon_minitimeVen 17 Juil - 23:59

Gael suivit des yeux le mouvement d'Octavio et s'approcha ensuite de Luisa, constatant que la situation était sinon réglée, au moins au point mort du côté d'Olivia et Esteban. Il répondit au hochement de tête du médecin par le même geste, fidèle à son attitude sobre et peu verbeuse. De toute façon, c'était Luisa qui menait la barque.

La mexicaine écouta les explications du spécialiste avec attention. Autant que possible, elle aimerait éviter que cette nuit tourne encore plus à la catastrophe. Il ne finit pas sa phrase mais Luisa était capable de voir où il voulait en venir.

"Nous ferons le nécessaire."

Ils passèrent ensuite à l'état d'Esteban, qui était lentement mais sûrement en train de se calmer pour de bon. Sa tante hocha la tête. Dès qu'il serait en état de le faire, elle se chargerait de lui dire d'appeler une de ces sociétés qu'il avait déjà été amené à utiliser. Il fallait absolument qu'il se nourrisse complètement avant que Tess ne revienne à elle, ou ils risquaient d'avoir des problèmes.

Et une fois encore, la cheffe d'entreprise n'avait pas l'intention de laisser cette nuit empirer.

Enfin, le médecin finit son compte-rendu en énonçant quelque chose dont elle était déjà en train de se préoccuper. C'était donc parfait. Elle lui décrocha un léger sourire, sincère mais épuisé : elle commençait à sacrément accuser le contrecoup.

"Je ne crois pas... Merci encore, pour votre réactivité, votre diligence et votre excellent travail. Je ne sais pas ce que nous aurions fait sans vos bons soins."

Il était rare qu'elle fasse autant de compliments sans être sarcastique à un moment où un autre, mais c'était vraisemblablement possible. Sans autre intervention de la part des autres, Gael se chargea de raccompagner le médecin à son hélicoptère.

-

Olivia était de son côté en bien moins bon état qu'on ne pourrait le croire. Sachant qu'elle ne devait pas être très bien, au vu de ce que traversait son fils, c'était peu dire que de songer que l'on s’approchait d'une catastrophe. Son regard noir était fixé sur son enfant, mais elle ne semblait pas le voir tant il était vide. Absent, plongé dans des remontrances et des flagellations qu'elle estimait plus que mérités.

Elle ne sentit pas tout de suite l'étreinte de son fils. Ce fut quand il lui parla qu'elle commença à émerger. Plus encore lorsque son front toucha le sien. Son regard se fit peu à peu plus présent, moins douloureux, et elle finit par reconnaître les pupilles turquoise qui lui faisaient face.

"Niñito..."

Doucement, faiblement, elle lui rendit son étreinte. Il était là, elle aussi. Ils étaient ensemble. C'était tout ce qui comptait à présent.

-

Luisa avait envisagé de porter la Princesse elle-même, mais elle n'était pas certaine d'entre être capable, même s'il s'agissait d'un poids plume. Elle allait attendre qu'Octavio ou Gael ne revienne. En attendant, elle s'était approchée de sa sœur et de son neveu, laissant ce dernier s'occuper de sa mère. Il n'aurait pas été bon qu'elle s'immisce, et il semblait parfaitement gérer la situation. La mexicaine eut un léger sourire en le regardant faire. Malgré tout, il faisait ce qu'il pouvait pour combattre ses démons et être opérationnel. Elle était fier de lui -même si elle ne lui dirait jamais aussi directement.

...Quoique. Bien des choses avaient changé ces dernières années.

Le temps passa et Gael revint. Luisa s'apprêta à lui demander de déplacer la Princesse quand Esteban reprit la parole. Elle préféra donc se concentrer sur sa sœur, qui restait une véritable épave (qu'elle aimait profondément, mais une épave quand même). Elle s'approcha d'elle et lui tendit la main pour l'inciter à la rejoindre.

"Liv', viens avec moi, je vais te faire un thé."

La situation était sous contrôle à présent. Olivia n'allait plus être d'une grande utilité. Mieux valait la laisser calmer ses nerfs. D'ailleurs, l'héritière le comprit de suite et suivit sa cadette en direction de la cuisine sans demander son reste. C'est le moment que choisit Patrick pour prendre la parole, répondant à la question d'Esteban.

Elle l'écouta religieusement, souriant à la façon dont il s'était corrigé par rapport à leur première interaction. Olivia faisait de même, la tête posée sur son épaule. Elle n'était pas tout à fait capable de comprendre tout ce dont il était question, mais elle était certaine qu'ils se débrouilleraient à eux tous. En tant que mère, cependant, elle était capable de voir clair dans les sentiment du garde du corps à l'égard de la Princesse. Elle ne savait pas exactement ce dont il avait été question, mais elle trouvait la couronne britannique bien cruelle d'enlever un tel réconfort à cette pauvre jeune fille.

L'ironie de la situation lui passa bien au-dessus de la tête.
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MessageSujet: Re: Le moment que l'on attendait tous   Le moment que l'on attendait tous Icon_minitimeSam 18 Juil - 10:47

Le docteur répondit par un sourire humble. Ce qu'on appelait la "médecine vampirique" était une spécialité quasi-inexistante, dans les hôpitaux. Elle dérivait de pratiques ancestrales (toujours appliquées dans les hiérarchies en place) auxquelles on venait mêler l'apport des sciences modernes. On ne la trouvait que dans quelques villes du pays, et elle était réputée pour son statut paradoxal : il n'y avait que peu de postes rendus disponibles. Il était difficile de les obtenir, cela demandait un parcours universitaire d'excellence. D'un autre côté, c'était une spécialité très stigmatisée. Ceux qui s'engageaient dans cette voie n'avaient pas peur d'être regardés de haut et ne le faisaient pas non plus vraiment pour le salaire. Généralement, ils présentaient un profil altruiste doublé de raisons personnelles : vampires dans la famille, tout ça.

"Je vous en prie, c'est normal, c'est mon métier."

Quelques minutes plus tard, le médecin était reparti par la voie des airs.

--

Esteban n'était pas très rassuré. Le temps qu'il avait fallu à Olivia pour réagir à ses sollicitations était alarmant. Il parvint à l'atteindre, mais il n'était pas satisfait de son résultat, qu'il jugeait insuffisant. Anxieux, il dut cependant se résigner à la laisser partir : énormément de choses reposaient sur ses épaules, ce soir, ce qui le forçait à tracer des priorités inhabituelles (Olivia étant généralement et invariablement sa priorité numéro un).

Luisa invita sa soeur à venir avec elle dans la cuisine. Le jeune vamp suivit des yeux la scène, en silence. Son regard soucieux croisa celui de sa tante et un message, une demande muette passa : "S'il te plaît, occupe toi bien d'elle". Ce que ferait Luisa. Il n'en doutait pas une seule seconde. Elle n'avait pas attendu qu'il soit né pour prendre soin de son aînée, et inversement.

Il avait le devoir de se rendre apte à prendre en charge la princesse ainsi que de se rendre présentable avant qu'elle ne se réveille. Pour le moment, il n'était même pas capable de marcher. Ni de se mettre debout. Il lui fallait absolument se nourrir pour régler ce problème. Lui restait-il suffisamment de temps ?

La réponse lui fut offerte par une voix qu'il ne s'attendait pas à entendre. Il aurait parié sur Gael, ou sur Luisa qui était encore suffisamment près pour s'en charger. Surpris, Esteban tourna les yeux sur Patrick. A l'exception des événements qui avaient eu lieu devant l'hôtel de la princesse et dans la limousine, l'homme ne s'était jamais adressé directement à lui. C'était plutôt normal : après tout, il s'agissait de l'employé de la princesse. Les gardes du corps étaient employés pour leur discrétion autant que pour la protection qu'ils fournissaient à leur patron. Cela dit, l'air invariablement renfrogné de cet homme associé au coup de taser immédiatement porté à sa tête lui avaient donné l'impression que Patrick ne l'aimait pas beaucoup. Ou qu'il n'aimait pas beaucoup les vampires. Ce qui, pour un métamorphe, n'aurait pas été très étonnant.

A cause de ce qu'il avait vécu durant l'enfance, Esteban n'était pas à l'aise avec les hommes assez âgés, encore moins ceux dont la stature était massive et l'aura démesurément virile étouffante. Encore moins ceux qui lui donnaient l'impression de désapprouver tout ce qu'il faisait, ou tout ce qu'il était. Patrick l'impressionnait et il n'était pas tout à fait tranquille en sa présence.

Ou du moins, cela avait été le cas jusqu'à présent. Face à la nécessité de cette conversation, face à l'authenticité dont faisait preuve cet homme et face à la confiance qu'il était désormais obligé de placer dans le jeune vampire, les émotions conflictuelles d'Esteban fondirent comme neige au soleil. Son regard clair se dressa sans faillir dans celui du garde royal. On n'y lisait plus la moindre trace de gêne ou de timidité. Juste la flamme d'une détermination continuellement alimentée par le sentiment du devoir à accomplir, ainsi qu'un sérieux à la hauteur des révélations, de l'émotion sensible que Patrick osait assumer devant eux, pour des raisons très similaires aux siennes : il n'avait que le bien de Tess à l'esprit, et c'était tout à son honneur.

Les premières explications ne lui plurent pas beaucoup, pourtant. Il entendait bien que le Roi lui-même avait demandé à Patrick de prendre cet avion à 20h... Ce même avion avec  lequel la princesse aurait dû partir si rien de tout cela n'était arrivé. Mais il ne s'envolerait que dans plus de 14h. La princesse serait depuis longtemps réveillée. Une fois nourrie, une fois le choc des premières révélations passé, Esteban était certain d'une chose : Tess aurait besoin de retrouver ses repères. Quelque chose qui la raccrochait à sa vie d'avant. Il avait le sentiment que les directives du Roi d'Angleterre vraisemblablement transmises par Luisa (... elle devait être ravie) n'allaient en rien aider.

Non. Tess aurait désespérément besoin de la présence de Patrick. Esteban n'allait pas le laisser filer comme un voleur, même s'il pouvait comprendre sa réticence à lui révéler sa nature métamorphe.

Les sourcils du jeune homme se fronçaient peu à peu et il avait même commencé à ouvrir la bouche pour dire au garde tout le mal qu'il pensait de sa fuite, mais Patrick l'arrêta brutalement en reprenant la parole.

"Mais je reviendrais avant mon départ."

Oh. dans ce cas, Esteban n'avait plus rien à dire. Son visage s'adoucit. Il retrouva sa précédente attitude : volontaire et terriblement attentive. Il buvait religieusement chaque parole du garde car il comprenait leur importance. Une attirance, même lorsqu'elle était réciproque, ne valait pas grand chose. Surtout pas dans ce genre de situations. Le vamp ne connaissait Tess que depuis deux petites soirées de rien du tout. Deux soirées durant lesquelles la communication n'avait pas forcément été facile, qui plus est. Il avait plus que certainement besoin de l'avis et des informations d'un homme qui la connaissait depuis l'enfance et la suivait partout où elle allait.

Il y avait au moins une chose qu'Esteban avait compris sur Tess sans qu'on ait besoin de le lui expliquer : elle n'aimait pas qu'on lui dise quoi faire. Même lorsqu'on n'était pas vraiment en train de lui dire quoi faire, et que l'on proposait simplement son aide. Il suffisait de voir combien elle l'avait envoyé paître dès qu'il avait remis le sujet de Bess Butler sur la table, et ce jusqu'à ce qu'elle décide d'elle-même de le mettre dans la confidence quant aux recherches qu'elle avait effectué toute seule, assistée par le grand mage et deux autres wiccans. Etant donné ce qu'était accidentellement devenue leur relation, ça allait certainement leur causer des soucis. Esteban allait devoir être prudent, et il devrait aussi prendre sur lui. Prendre beaucoup sur lui.

"... Je ferai venir des artisans dès que cela sera devenu prudent. Nous devrions pouvoir en aménager une dès demain."

Esteban l'avait expliqué à de multiples reprises : le sport était sa bête noire. Il n'avait évidemment pas de gymnase dans son penthouse, mais cette villa de verre construite sur cinq étages avait le potentiel d'en accueillir un sans problème. Pour lui c'était une broutille, un détail. Et si cela pouvait profiter à Tess, alors il allait sans dire que les travaux commenceraient sans attendre.

Cette histoire de tondeuse était... Perturbante. Le visage du vamp se défit légèrement. Une pointe interrogative naquit dans ses yeux clairs, mais disparut tout aussi vite. La jeune femme risquait-elle de se blesser ? Risquait-elle, sous le coup de l'émotion, de vouloir se raser la tête, comme pour jeter aux orties son héritage princier ? Esteban n'était pas étranger à l'auto-mutilation, ni à certains élans d'auto-destruction qui l'avaient déjà poussé à se comporter d'une façon que son lui d'avant aurait jugé hideuse pour se convaincre plus fort de ce qu'il était devenu et, paradoxalement, pour essayer de l'accepter.

Ici, il ne savait pas exactement de quoi il était question, mais il n'avait aucune envie de le découvrir. Il fallait empêcher que cela arrive, tout simplement.

"Octavio."

Le colombien n'avait pas encore eu le temps d'arriver, ni de poser ses sacs.

"Veuillez apporter ces rations dans l'une des chambres d'amis qui dispose d'un mini-frigo. Remplissez des coupes, s'il vous plaît, ne laissez pas les poches en vue. Mettez cela au frais. Faites... ce qu'il faut pour qu'aucune odeur ne s'échappe avant que le moment soit adapté."

Esteban ne parlait pas de vérifier la qualité du joint. Il savait certaines choses sur Octavio dont il n'avait pas mis tout le monde au courant.

"Préparez une salle de bain et des vêtements propres. Tia... Tu ne verras pas d'inconvénient à ce que l'on exploite tes tiroirs ?"

Et enfin, ce qui n'était pas sans importance, visiblement :

"Lorsque vous aurez terminé, cherchez tout ce qui ressemble de près ou de loin à une tondeuse à cheveux et... Mettez tout chez Luisa. La princesse ne pourra pas les y trouver."

Il n'avait pas demandé son autorisation à sa tante, mais il ne doutait pas qu'elle serait d'accord avec lui.

"Il faudra coucher la princesse dans cette chambre. Je la rejoindrai dès que je serai en mesure de le  faire..."

Ses yeux croisèrent à nouveau ceux du métamorphe, et il eut réellement l'impression de parler à un père, lequel était en train de lui donner la main de sa fille. Cela dut certainement influencer la façon dont il répondit, toujours aussi déterminé :

"Je vous le jure sur mon honneur. La princesse recevra les meilleurs soins possibles."

Il fallait dire que c'était bien de cela qu'il était question. Son honneur, sa décence en tant qu'être humain (ou en tant qu'être presque humain) était en jeu. Il ne voulait pas reproduire les erreurs de sa créatrice. Tout comme il se refusait à être comme son père.
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Le moment que l'on attendait tous Vide
MessageSujet: Re: Le moment que l'on attendait tous   Le moment que l'on attendait tous Icon_minitimeSam 18 Juil - 13:52

Croisant le regard de son neveu alors qu'elle entraînait Olivia plus loin, Luisa hocha brièvement la tête, lui faisant comprendre qu'elle avait saisi le message. Evidemment, elle n'avait pas besoin qu'Esteban le lui dise, mais il le savait, et n'avait probablement fait que laisser parler sa propre inquiétude. C'était donc cette dernière, que la cadette Selva Moreno cherchait à calmer.

Les deux sœurs se dirigèrent vers la cuisine, pour être interrompues dans leur mouvement par Patrick, qui avait vraisemblablement mangé et était prêt à partir. Luisa ne retint pas un sourire vainqueur quand il fit mention de revenir parler à la Princesse avant son départ. Ce n'était pas aussi bien que s'il était resté avec eux, mais c'était déjà ça.

Esteban, de son côté, semblait boire les paroles du garde du corps comme s'il s'agissait du plus savoureux des cocktails. Cela ne l'étonnait pas. Ce garçon avait toujours voulu faire au mieux pour satisfaire le plus grand nombre, et elle n'avait aucun doute sur le fait qu'il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour que la Princesse vive le début de sa nouvelle vie de manière sereine.

...Enfin, autant que c'était possible au vu des circonstances.

Se désintéressant provisoirement de la discussion, la mexicaine continua son chemin avec son aînée vers la cuisine. De toute façon, elles pouvaient encore tout entendre, les deux pièces étant suffisamment proches. Elle s'occupa de la bouilloire avant d'ouvrir le placard contenant les différents services à thé, tandis que sa sœur (qui semblait avoir retrouvé un minimum de contrôle sur elle-même) était en train de choisir ce qu'elle mettrait à l'intérieur.

En entendant Esteban l'appeler, Luisa passa la tête par l'ouverture de la porte.

"Pas de soucis, qu'elle se serve le temps qu'il faudra !"

Ce n'était pas comme si elle manquait de vêtements. En entendant la seconde remarque, elle leva les yeux au ciel, marmonnant à sa sœur.

"Bah voyons... Voilà que mon appartement se transforme en hangar à tondeuses..."

C'était dit avec le sourire, et dans l'unique but de faire sortir Olivia de sa torpeur. Ce qui eut l'effet escompté : l'aînée laissa échapper un très léger éclat de rire. Intérieurement, Luisa était soulagée : cela signifiait qu'elle allait mieux, même si elle n'était pas encore au plus haut. C'était ça de gagner.

Dans la pièce principale, Gael s'était approché d'Octavio pour l'aider à porter ce qui devait l'être. Il se chargerait également de déplacer la Princesse (et les vêtements que Luisa avait sortis pour elle) dans la-dite chambre pendant que le colombien continuerait de s'occuper des poches de sang.

Une fois le discours de Patrick terminé et les ordres d'Esteban distribués, tout le monde se mit en marche. Profitant du fait qu'Olivia regarder tranquillement son thé infuser dans la théière en cristal transparente qu'elle avait choisie, Luisa s'éclipsa le temps de donner à son neveu le rappel qu'il lui manquait.

"Tebi, il va falloir penser à appeler cette société... Le médecin a dit qu'il te restait moins d'une heure avant que cela ne devienne problématique." Elle paraphrasait, mais c'était l'idée. "Deux ce soir, et doubler ton apport journalier pendant les trois prochains jours."

Oui, il avait dit "deux ou trois". Mais personne n'était là pour la contredire. Et de toute façon, elle connaissait son neveu : il était capable de s'arrêter dès qu'il estimait que "ça irait", et sa notion de ce genre de chose était plutôt de l'ordre du "Je fonctionne à peine mais je fonctionne". Peut-être que la responsabilité de Tess allait enrayer cela, cependant.

Bientôt, les humains autres que ceux qu'Esteban allait appeler pour se nourrir ne seraient plus nécessaires, et tous pourraient descendre dans l'appartement de Luisa pour tenter de récupérer de cette nuit particulière... Même s'ils seraient certainement incapables de le faire avant d'avoir eu l'assurance que le réveil de la Princesse s'était bien déroulé.

Par ailleurs, ils n'étaient pas encore partis : il restait une chasse aux tondeuses à mener.
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