Inauguration du salon de thé

Soirée d'inauguration

Bienvenue à tous !

La porte couleur lavande s'ouvre dans un tintement de clochettes ravissant. Alice sort pour bloquer le battant, prenant garde à ne pas coincer sa robe volumineuse. Une agréable odeur de thé, de café et de petits gâteaux chauds se déverse dorénavant jusqu'au trottoir. Les vitres peintes avec des couleurs translucides lancent des reflets kaléidoscopiques aux quatre coins de l'établissement, dont la décoration évoque un savant mélange entre un fourre-tout dans le terrier du lapin blanc, la maison du Chapelier Fou, et la cour de la reine de cœur.

Derrière le comptoir qui s'écroule sous les pâtisseries, une porte barricadée à triple tour qui doit probablement donner sur l'arrière-boutique. Elle semble avoir été volontairement recouverte d'une quantité de serrures faramineuse, inutile, absurde, et qui rajoute encore au cachet de l'établissement.

Vous aurez peut-être récupéré l'un des nombreux tracts qui circulent en ville : ce soir, c'est l'inauguration du "Alice's Tea Cup", le nouveau salon de thé de la Rue Principale. Tous les clients sont les bienvenus !

Qui irait imaginer que quelques mois au préalable, l'immeuble dans lequel la boutique s'est installée s'est entièrement effondré, pour des raisons qui à ce jour restent obscures ?

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Sujet libre dans lequel chacun peut participer comme il l'entend, sans mise en place de tours de jeu nécessaire

Un salon de thé non loin de son resto. Le tract tomba entre ses doigts quand elle fumait un cigarillo en terrasse. Eh bien, elle ne bossait pas du soir et il fallait voir un peu la compét. Enfin... Si on peut appeler ça de la compét. C'était un salon de thé, ça n'avait rien d'un restaurant, mais peut-être que le nouvel endroit allait l'inspirer.

Vêtue d'une robe à fleur violette et bien coloriée comme il faut, elle avait décidé de s'y rendre. En regardant les alentours, elle se souvint que juste là, l'immeuble s'était effondré il y a plusieurs mois. Personne ne savait pourquoi, comment...

Sont rapides, quand même!

Elle pensa. Rosie se méfiait de ce genre de choses, mais l'odeur des pâtisseries était bien tentante, elle qui aimait la bonne cuisine, elle allait peut-être créer son menu dessert d'automne en observant.
La Vodoun entra dans le salon et observa les alentours. C'était pas mal, mais pas son style, c'était confus et elle n'était pas spécialement calé Alice au Pays des Merveilles, trouvant que ce genre de décor était usé jusque la moelle ces dernières années pour donner une once "alternative". Que dire, Rosie aimait les bons classiques avec quelques petites touches de folie. Mais elle n'allait pas le rayer de la liste comme ça, il fallait tâter la marchandise.

En s'installant à une petite table, elle zyeutait le comptoir. Sentant son ventre gargouiller, comme d'habitude à la vue de la bouffe, elle commanda un baba au rhum ET un croissant. Rosie dévorait le tout des yeux, mais il fallait commander une tasse de thé. Après tout, c'était un salon de thé!

'Un Earl Grey, s'il vous plait. Sans lait. Sans sucre.'

Je regarde l'immeuble avec un oeil critique. Biensûr que ça allait ressembler à un truc sortie de Alice i Eventyrland. Bien sûr. À quoi m'attendais-je, après avoir vu le tract avec les horloges, le chapeau et les cartes à jouer? Étant petite, mes parents m'avaient fais lire et relire le roman de Carroll en m'expliquant qu'il s'agissait des aventures d'une jeune fille qui jouait avec des potions et autre savoir wiccans sans vraiment les maîtriser. "C'est pour ça qu'elle hallucine toutes ses choses Solvejg, alors garde toi bien de faire la même chose!" Un bonhomme sept heure version wiccan en somme...

Je ne porte pas cet oeuvre dans mon coeur...

Échangeant un regard avec le chapelier peint dans la vitrine, je songe déjà à partir. Ça m'embête, j'avais prévu le trajet de mes courses en planifiant ma pause déjeuner ici... Mais bon, il doit bien y avoir un café moins grotesque pas loin, c'est la rue principale après tout... puis mon regard se pose sur les petits lapin au chocolat... Merde, Erika ne fait que m'en parler depuis qu'elle a vu la brochure... Si je ne lui en ramène pas au moins un, elle va être terriblement déçue...

Soupirant, je regarde Noth, qui s'est perchée sur la barre de l'enseigne. Elle roucoule doucement, probablement aussi peu convaincu que moi.

- I won't be long, I'll just grab my things and leave. No funny business while I'm gone! Humans don't like crows, they don't need you to scare them with your imitations.

Noth pousse un "caw" qui semble insultée et va se percher plus loin alors que j'entre.

Le décors hétéroclite renforça mon désir de sortir le plus rapidement possible... Arrivé au comptoir, je regardais le menu devant moi; au moins, ils servaient autre chose que des sandwiches aux concombres...

- Un sandwiche pomme, jambon et brie avec un thé menthe ginseng et 2 lapins en chocolat svp.

"Bien sûr. Je vous apporte ça tout de suite !"

La gérante du salon de thé semble être la seule à assurer le service, en tous les cas pour le moment. Son sourire est très professionnel, mais il possède un petit quelque chose de dérangeant. Ses yeux ont une couleur bleue électrique très étrange. Ils sont ronds, et un peu inexpressifs. Froids comme ceux d'un serpent.

Pourtant, Alice est polie et parfaite en tout point. Elle prend une pince et dispose croissant et baba au rhum sur un plateau qu'elle va porter à Rosie.

"Votre thé arrive dans quelques minutes !"

Elle est vraiment toute petite et menue. On dirait presque une enfant. Pourtant, il est difficile de lui donner un âge. Elle pourrait facilement être dans la vingtaine, ou très bien conservée, aux approches de la cinquantaine. Ses cheveux bruns sont lisses, coiffés très proprement sous son serre-tête. Sa tenue de travail tout en dentelles et froufrou verts et roses lui donne des allures de lolita.

Alice est à peine revenue derrière le comptoir lorsque Solvejg entre et commande un sandwich. Elle lui adresse un sourire qui aurait été radieux s'il n'avait pas été si inexplicablement inquiétant.

Le courant magique passe. Solvejg, vous vous rendez immédiatement compte que vous êtes en face d'une fae.

"Assurément. Ce sera sur place, ou à emporter ?"

Alice avance jusqu'au coin très restreint des collations salées. Il y a quelques rares sandwichs, mais ce n'est clairement pas ce sur quoi la maison concentre ses efforts.

Rosie avait beau être Vodoun et ne rien sentir de cette aura magique, elle avait tout de même son expérience; la manière dont la gérante lui répondait et les expressions plutôt mécaniques commençaient à la perturber.
La Vodoun hocha des sourcils avec un sourire qui se traduisait en "rien de grave, tout va bien, j'ai hâte", puis elle hésitait énormément à croquer dans son croissant ou son baba au rum, qui avaient l'air absolument alléchants, d'ailleurs. Elle les prendra avec son thé, peut-être que son avis changera entre temps.

La Wiccane avait fait son apparition et Rosie décrocha son attention des pâtisseries. Elle se souvenait très bien de Solvejg, Roseline avait intervenue non loin de la bibliothèque quand celle-ci fût agressée par un mec complétement bourré. D'ailleurs, Rosie se demandait où se trouvait sa fille, elle avait l'air d'un petit bout de chou.
Rosie leva la main et lui fit signe, elle n'attendait pas qu'elle vienne directement pour faire parlotte, la cinquantenaire se doutait que les gens parfois eussent mieux à faire que de la détendre. Si la Wicanne se décidait de l'approcher, elle n'allait pas dire non, c'est toujours agréable de papotter!