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 Rencontre fraternelle

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MessageSujet: Rencontre fraternelle   Rencontre fraternelle Icon_minitimeLun 1 Oct - 0:46

Les deux plus grandes qualités de Jesse étaient sans aucun doute son intelligence et sa patience. Acérée, la première lui permettait de tirer des conclusions presque toujours exactes de ses observations, en suite de quoi il pouvait effectuer autant d'expériences qu'il le souhaitait, menant à de nouvelles observations et de nouvelles conclusions dans un cycle sans fin. La seconde, paraissant infinie, faisait qu'il était prêt à attendre tout le temps qu'il faudrait pour mettre une expérience en place, si le jeu en valait la chandelle.

Ce soir, alors qu'il jetait un coup d’œil à la dérobée à la petite assemblée qu'il était parvenu à réunir pour le weekend, il estimait que c'était tout à fait le cas.

Plusieurs mois plus tôt, il avait fait irruption dans l'appartement d'Asch Räder. Un mec qu'il connaissait de vue, sans plus, parce qu'il bossait dans le bar où il lui arrivait de passer pas mal de son temps. Un mec à qui il n'avait pas prêté plus d'attention que cela jusque là. Jusqu'à ce qu'il comprenne par des bribes de conversation que le jeune homme était très probablement dans un état dépressif grave, et qu'il pourrait attenter à sa propre vie.

Il avait empêché Asch de se suicider. Ce genre de geste avait tendance à rapprocher les gens, sans avoir besoin d'ajouter de syndrome du héros ou du sauveur. Ce soir-là, Asch et Jesse avaient appris à se connaître. Et Jesse avait compris qu'Asch était bien plus que ce que les bruits de couloirs des Plaisirs Coupables annonçaient. Il y avait chez lui une intelligence brute, émotionnelle, intense, qui ne demandait qu'à s'afficher. Et le doctorant avait été intrigué. Assez pour décider de faire son maximum pour permettre à ce potentiel de s'épanouir, histoire de pouvoir l'observer en toute tranquillité.

...Bon. Et aussi parce qu'au fond, il l'aimait bien, ce méta-loup coincé.

C'était tout cela qui l'avait amené à chercher, dans le téléphone d'Asch, le numéro de sa sœur. Karin. Il n'avait pas obtenu beaucoup d'informations à son propos, si ce n'était qu'elle paraissait à la base de l'équilibre (notamment émotionnel) du métamorphe, et que ce dernier s'obstinait à ne pas la contacter de peur que cela remonte aux oreilles de leur mère...

...Jesse n'avait pas ces scrupules.

Une rapide recherche Internet lui avait permis d'apprendre tout ce dont il avait besoin sur Karin Räder : son excellence scolaire, son domaine d'études, sa spécialisation, et même un vieil article sur sa participation à une foire aux sciences : plus jeune participante à présenter un projet d'envergure universitaire... et à gagner le prix ! Il ne lui en fallait pas plus.

En quelques semaines, Jesse avait organisé un colloque inter-Etats gravitant autour d'un domaine de sciences qui lui était totalement inconnu, mais dont la jeune femme était spécialiste : impossible de ne pas l'inviter ! A celleux qui lui demandaient pourquoi lui décidait d'organiser un truc pareil, il répondait que l'un de ses parents était prof de sciences et qu'il avait toujours eu envie d'organiser une conférence. Une admission tout ce qu'il y avait de plus vraie !

Le doctorant avait ensuite eu plusieurs échanges téléphoniques avec les divers participants, dont Karin. Si la jeune femme était un peu septique au départ, elle avait fini par se laisser convaincre.

Et voilà comment Jesse était parvenu à ce que Karin Räder rejoigne la Nouvelle-Orléans sans que cela ne risque de revenir aux oreilles de sa mère de façon dangereuse. De ce qu'il avait compris, la marâtre était même ravie que son enfant chérie obtienne une distinction de plus à son CV !

Restait maintenant à amener Karin et Asch à se rencontrer. Mais pour cela aussi, Jesse avait un plan. Qu'il était plus que temps de mettre en place.

Le colloque était terminé. Tout s'était bien passé et les responsables de l'Ambassade étaient ra-vis. Jesse s'était naturellement porté volontaire pour accompagner les intervenants tout le weekend, avec quelques uns de ses collègues de sciences. Ces derniers étaient actuellement en pleine discussion avec les divers invités. Le californien jeta un coup d’œil à sa montre : Asch ne travaillait pas aujourd'hui (il s'était assuré de cela, allant jusqu'à demander la coopération d'Ailin concernant les horaires de ses collègues) mais il ne leur faudrait pas trop tarder non plus. Il estima donc que l'option la plus simple était d'aller droit dans le mur, avec l'honnêteté brutale qui le caractérisait. ...Ou presque.

Il profita d'un moment de creux dans la discussion pour s'adresser spécifiquement à la jeune wiccane.

"Karin, si tu n'es pas trop fatiguée, est-ce que tu voudrais bien venir boire un verre avec moi ? Il y a quelque chose dont j'aimerais te parler."

L'étudiant-chercheur ne prêta pas la moindre attention à ses collègues de l'Ambassade, mais il pouvait sans problème imaginer la tête choquée de ces derniers : il était vrai que s'il arrivait à Jesse d'être aimable au travail, le voir inviter une personne en particulier relevait presque de la science-fiction.

Et cela, même Karin s'en était probablement aperçue, même en si peu de temps. De là à ce qu'elle soit effectivement intriguée par ce que le jeune homme pouvait bien avoir à lui dire, il n'y avait qu'un pas. Et si elle décidait de ne pas le franchir, il lui restait la solution de faire venir Asch ici. Son appartement n'était pas si loin, après tout.
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MessageSujet: Re: Rencontre fraternelle   Rencontre fraternelle Icon_minitimeMar 9 Oct - 1:12

Colloque, lumières, sourires, blablabla. Karin est sage, elle écoute, répond ce qu'il faut quand il faut. Ne laisse rien transparaître de son impatience. Mais la vérité, c'est que si tout cela était en effet assez intéressant et qu'elle avait adoré en apprendre plus au travers des présentations que les autres avaient fait.. Le fait est que là, tout de suite, elle a envie de se casser. Faire les trucs mondains c'est bien joli, mais elle a autre chose à faire.

Karin n'avait jamais entendu parler de cette Université, et d'ailleurs elle plaçait la Nouvelle-Orléans sur une carte mais n'en savait pas tant que ça sur la ville. Recevoir une invitation pour ce genre de rassemblement académique avait été surprenant, mais flatteur. Parce que justement elle n'en avait jamais entendu parler auparavant, la rousse avait d'abord été un peu méfiante. Mais finalement, il était apparu que oui, c'était bien quelque chose de sérieux. Rachel était ravie, évidemment. Il avait même été question que la jeune fille aille saluer son ancien prof, Skyler. A voir si elle en aurait le le temps.

Parce que oui, outre le colloque, la jeune wiccane a prévu bien des choses. Notamment parcourir la ville et certains endroits clef, pour tenter de retrouver son frère. L'opportunité est trop belle de pouvoir explorer une autre ville sans alerter la Reine Mère. Il était hors de question de la gâcher.

Colloque, lumière, sourires, blablabla. Karin offre son sourire innocent numéro deux, celui qui est ingénu et ne laisse rien transparaître du fait qu'elle veut se casser d'ici dare dare. Intérieurement, elle réfléchit à un moyen de d'exiler loin de tout ce foutu truc mondain sans paraître rude ni griller les quelques contacts qu'elle vient de se faire.

Et c'est là que tu arrives, Jesse. Pour peu, on se serait cru dans un mauvais feuilleton tellement c'est parfait : la belle qui s'ennuie et veut s'enfuire, le beau jeune homme galant qui offre une sortie de secour, les regards estomaqués d'un tel comportement. Karin sourit, ses yeux pétillent d'un enthousiasme qui n'est pas feint.

- Oh ? Voilà qui est intriguant, c'est une offre que je ne peux refuser. Messieurs dames, veuillez m'excuser. Ce fut un plaisir d'échanger avec vous, et je serais ravie de reprendre cette conversation une prochaine fois.

Un sourire poli mais presque mutin offert au petit cercle de personnes que tout cela prend de court, et la voilà qui te rejoint et attrape ton bras dans la foulée. Karin est jeune, mais elle n'a peur de rien à te suivre si vite. Le sujet dont tu veux lui parler l'intrigue, clairement. D'autant que grâce à toi elle peut enfin s'extirper de ce chiasme de parlote. Il sera toujours temps de te dire au revoir une fois que tu lui auras dit ce que tu as en tête, et de chercher Asch ensuite. Ce n'est pas comme si elle avait besoin de beaucoup de sommeil.

Quelques foulées plus loin, elle te jette un rapide coup d'oeil amusé, et te suit sans broncher.

- C'est une tradition de la Nouvelle-Orléans, d'inviter les mineures à boire un verre ? L'approche était très mystérieuse, ceci dit.

Ca n'a pas l'air de la déranger plus que ça, ceci dit.
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MessageSujet: Re: Rencontre fraternelle   Rencontre fraternelle Icon_minitimeJeu 6 Déc - 16:28

Les lèvres de Jesse s’étirèrent en ce demi-sourire qui lui était propre en entendant la réaction de la jeune Karin. Ce qu’il avait décelé en nuances subtiles - car peu exploitées - chez le frère brillait de mille feux chez la cadette, et il ne pouvait nier qu’il était intrigué. Cet intérêt pour autrui était aussi rare qu’il s’exprimait peu, ce qui expliquait l’apparente surprise des collègues. Si Karin prit le parti de s’en amuser, le doctorant persista dans sa désinvolture et son désintérêt ordinaires. Il savait déjà que l’Université serait parcourue de bruits de couloirs dès ce soir et il s’en amusait hautement. Il se demandait bien ce qu’ils allaient être capables d’inventer : une expérience comme une autre sur le comportement humain qui le fascinait tant.

Lorsque la jeune wiccane prit congé auprès de leurs camarades, le californien se contenta donc d’un léger signe de tête, avant de s’apprêter à prendre la route et se laisser emboîter le pas. Il ne s’attendait pas à ce qu’il se passa ensuite.

La prise sur son bras était aussi surprenante qu’effrontée, et quiconque d’autre que Jesse aurait eu tôt fait d’ouvrir grand les yeux dans un étonnement non feint, voire avoir un mouvement de recul face au geste inattendu. Mais il s’agissait de Jesse, l’éternel imperturbable. Ou presque, car il se contenta de rire. Un éclat bref, allié à un pétillement amusé derrière ses lunettes ovales, ce qui équivalait chez lui à un fou rire. Au temps pour l’absence de réaction auprès des collègues. Ceci dit, niveau bruits de couloirs, il allait être servi. Car il était évidemment hors de question de ne pas profiter de la situation.

C’est donc avec la jeune femme au bras que Coleman quitta l’enceinte de l’Université pour arpenter les rues du centre-ville. Ce n’est que lorsque Karin prit elle-même la parole que le brun tourna vers elle un sourire aussi mutin que celui qu’elle arborait.

« J’ai toujours adoré les mystères. Ils ne rendent les surprises que plus… surprenantes. »

Qui connaissait le doctorant savait qu’il ne butait pas sur les mots. Manquer de vocabulaire n’était pas son style. Quant à occulter la question, ce n’était clairement pas un oubli involontaire.

« Je pense que la Nouvelle-Orléans te réserve bien des surprises, Karin. Moi-même, je n’en suis pas encore venu au bout depuis mon arrivée dans cette ville. »

Ils avançaient dans les rues sans donner l’impression d’avoir un but précis. Vu de loin, ils avaient tout d’un couple flânant lors d’une balade après un dîner romantique. Mais le californien savait très bien où leurs pas les menaient.

« Si tu souhaites réellement boire un verre, rien ne nous empêche de nous arrêter en chemin. Je parie qu’ils font des cocktails sans alcool à emporter. »

Sans paraître plus gêné que cela par les sous-entendus qu’il offrait, Jesse continuait à marcher, demi-sourire aux lèvres, donnant l’impression de rien. Pourtant, il était extrêmement attentif aux réactions de la jeune scientifique. Plus encore quand il reprit la parole.

« Quelle serait la meilleure surprise que la Nouvelle-Orléans pourrait t’offrir, Karin ? »

En toute honnêteté, le doctorant était impatient de savoir quelles informations l’esprit brillant de la rousse allait pouvoir déduire efficacement. Les enfants Räder étaient vraiment des expériences passionnantes.
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MessageSujet: Re: Rencontre fraternelle   Rencontre fraternelle Icon_minitimeVen 18 Jan - 0:57

Il n'était pas juste question de boire un verre et de baguenauder gaiement. De cela, la rousse était à peu près certaine. Pas qu'elle ne te connaisse vraiment, non. Mais son instinct lui soufflait qu'il s'agissait d'autre chose. Recrutement pour l'Université, lui parler de cette asso charitative pour la cause des nains de jardins unijambistes.. Allons, soyons sérieux. Ou pas. La jeune femme s'était amusée à imaginer les raisons les plus farfelues  à ton invitation. Pour ne pas s'attarder à des spéculations plus sérieuses mais qui ne seraient basées sur rien. Inutile de réfléchir à quoi que ce soit, quand on ne dispose d'aucune donnée. Comme en labo, comme pour confirmer n'importe quel théorème : il faut des faits, des éléments avant de se lancer dans l'expérimentation. Quitte à faire n'importe quoi avec ensuite. For science.

Quand tu te tournes vers elle, Karin se dit que y en a pas un pour rattraper l'autre : t'as l'air aussi espiègle qu'elle. Ca doit jaser, dehors. Drôle. Qu'ils s'amusent donc des ragots. La jeune femme espère que ceux-ci ne te gênent pas, mais compte tenu de tes réactions -et de ton entrée en matière- elle en doute fortement. Peut-être même que cela t'amuse, ce ne lui semblerait pas si aberrant.

Mais quand même : elle te trouve un peu poseur. No offence. Surtout avec la petite pause dans ta phrase, là. Tu veux te la jouer mystérieux ? Ok. Mais c'est un peu un truc de kéké, hein. No offence, encore une fois. Karin se contente de sourire poliment, avec le regard qui pétille mais un sourcil qu'elle hausse. Va savoir ce qu'elle en pense, tiens. Mais il en faudra davantage pour l'impressionner, ça au moins c'est évident.

Tu enchaînes, tout à ton affaire d'homme mystère et de guide. Enfin, guide c'est vite dit. La visite de la ville, elle se la fera sans doute de son côté. Discrètement, elle note le chemin que vous empruntez pour pouvoir se repérer ensuiite. D'une, parce qu'elle aime son indépendance. Et de deux.. Simple prudence. Elle ne voudrait pas dépendre de ta bonne volonté pour se diriger, d'autant plus qu'elle ne te connaît pas. Tu blablates encore, de ton côté, à dire que la Nouvelle-Orléans te surprend encore. T'es bien gentil, mais Karin ne connait pas ta vie. Elle ne sait pas quand tu es arrivé, donc ce que tu lui racontes, ça ne lui parle pas vraiment.

Au moins, en réponse à sa remarque, tu as la décence d'admettre à demi mot que non, vous n'allez pas boire un verre. Bin voyons, elle n'est pas si surprise. Mais bon, brave fille, elle fait genre de l'être. Un peu. Juste assez pour que ce soit une réaction qui semble maitrisée, comme si elle l'était vraiment mais tentait de le masquer. Karin s'amuse, certes, mais reste prudente. Sembler réellement abasourdie ne serait pas rendre hommage à ce qu'elle perçoit comme finesse chez toi. Montrer à quel point elle ne l'est pas, en revanche, met un peu trop en avant le fait qu'elle ait flairé qu'il y a anguille sous roche -et donc qu'elle ait pu anticiper quelque chose. S'il y a une chose que Rachel l'a forcé à apprendre, c'est à doser ce qu'elle montre de ses émotions -et lesquelles montrer. Avec cette chère petite maman, chaque erreur peut se montrer fatale. Karin s'imagine parfois comme une funambule qui marche littéralement sur le fil d'un rasoir. Et cela l'amuse, la grise. A trop frôler le danger, il en devient banalisé -mais non moins redoutable.

Et toi, hop ! T'es reparti avec tes surprises. Si elle avait mis l'insistance sur cette thématique sur le compte d'un effet de style au premier abord, Karin se dit maintenant que c'est plus que cela. Tu ménages tes effets. Tu prépares le terrain. Tu veux lui montrer quelque chose, plus tard. Sans doute à la fin de cette sortie, ce serait logique. A quoi joues-tu, Monsieur Poseur ? Curieuse, la jeune femme l'est. Mais d'autant plus aux aguets aussi. Il ne lui semble pas, instinctivement, que tu ne lui veuilles du mal. Pas physiquement, en tout cas. Tu n'aurais pas affiché à tous que tu allais t'isoler avec elle, sinon. Non, l'enjeu est autre. Mais quel est-il ?

Une chose est certaine, bien qu'elle n'en montre rien la wiccane n'aime pas la dernière question. C'est l'exemple parfait d'interrogation pour soutirer mine de rien des informations. Rachel, décidément, a été une bonne école. Dommage que Karin ne puisse jamais la remercier directement pour ça. Avec un sourire ingénu -le genre qui a sincèrement l'air innocent et amusé à la fois- Karin hausse des épaules en guise de réponse. Puis, développe un peu avec une apparente joie simple qui n'est même pas si mensongère.

- Oh, je ne sais pas que qu'elle a à m'offrir, alors pourquoi me fermer des possibilités ? Et toi, ce serait quoi ?

Grand sourire.

Chacun son tour. Tu vas lui raconter quoi, du coup ? Un peu plus d'info sur ce qui se trame, ce serait appréciable.
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MessageSujet: Re: Rencontre fraternelle   Rencontre fraternelle Icon_minitimeVen 1 Mar - 11:56

Jesse se doutait qu'il était analysé pour le moindre de ses mots et gestes. Il s'en doutait, parce que c'était ce qu'il aurait fait lui-même et qu'il avait bien l'impression que la jeune Räder était faite du même bois. Ou alors elle ne l'était pas, et en ce cas le doctorant ne ferait que s'amuser l'espace d'une soirée : la fratrie serait bien moins intéressante s'il s'avérait qu'il les avait sur-estimés. Mais le californien était plutôt bon juge de caractère.

D'autant que les réactions en réponse à ses prises de parole le confortaient dans son opinion. Vraisemblablement, la rousse s'amusait un minimum, si ce n'était autant que lui. Ou presque : Jesse avait cet avantage de savoir où tout cela allait les mener et donc de pouvoir s'en délecter à l'avance. Les seules inconnues étaient les réactions de Karin le long du chemin... et pour le moment, elles étaient tout à fait à la hauteur de ce qu'il espérait.

L'étudiant n'avait pas l'intention de lui faire peur ou au contraire de lui faire réaliser de but en blanc ce dont il était question. Alors ces réactions en demi-teinte, ces yeux pétillants de malice, ces faux airs surpris et ces sourires à demi-amusé, c'était exactement ce qu'il attendait. Peu lui importait que Karin en sache plus qu'elle n'en dise ou qu'elle soit assez bonne actrice pour faire croire que c'était le cas : d'une façon ou d'une autre, elle possédait l'intelligence et la ruse suffisante pour mettre ces stratagèmes en place. C'était quelque chose que Jesse voyait trop peu chez ses semblables et qui pouvait l'amener à les estimer. Concernant la wiccane, il n'en était pas encore là, mais disons que l'expérience montrait pour le moment des résultats favorables.

Le brun se décida à poser une nouvelle question directe, rendant la parole à son "invitée" qui une fois de plus ne le déçut pas. L'absence de réaction était parfois la plus parlante de toutes, mais aussi la plus énigmatique. On pouvait cacher bien des choses en faisant mine de ne pas réagir, Jesse était bien placé pour le savoir. Puis, un sourire ingénu, un haussement d'épaules et enfin, une réponse. Le regard gris pétilla derrière ses lunettes. Cette conversation s'avérait de plus en plus passionnante de minute en minute. Il ne chercha même pas à cacher son amusement en répondant à son tour.

"Les rencontres, sans hésiter. Autant qu'on puisse prévoir et mettre en place quelque chose, il suffit d'une rencontre pour tout faire basculer. La Nature humaine est une véritable énigme, d'autant plus passionnante à étudier qu'au fond elle permet de se comprendre soi-même, sans jamais totalement y parvenir..."

Il fit une pause, ralentissant inconsciemment le rythme de ses pas.

"J'aime être surpris. J'y parviens rarement. Mais cette ville regorge du plus inattendu."

Jesse s'arrêta tout à fait cette fois, entraînant la jeune femme avec lui. Il la regarda avec un demi-sourire amusé.

"J'ai l'impression de ne pas être le seul dans ce cas... mais va savoir si je suis ou non à la hauteur de la tâche."

A son tour, il haussa les épaules, dans un geste faussement désinvolte. Jesse ne doutait pas de lui-même. Il se demandait simplement jusqu'où l'intelligence et l'esprit de déduction de Karin allait bien pouvoir la mener. Quelles hypothèses diverses et variées allait-elle pouvoir fomenter. A quel point les indices qu'il donnerait le long du chemin lui permettrait de rayer certaines hypothèses de sa liste et en créer d'autres. Peut-être qu'il se servait d'elle comme d'un sujet d'expérience. Comme il le faisait avec son frère. Mais c'était différent, avec ces deux-là.

Il avait également envie de les aider.

L'étudiant se tourna vers la vitrine de l'épicerie de quartier à côté de laquelle ils s'étaient arrêtés et fit mine de réfléchir à voix haute.

"Une bouteille de vodka ne sera pas de trop... Karin, c'est l'instant de vérité : verre ou pas verre ?"

Ou plutôt canette, au vu de l'endroit où ils étaient, mais ce n'était pas l'information la plus importante de cette discussion.
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MessageSujet: Re: Rencontre fraternelle   Rencontre fraternelle Icon_minitimeDim 3 Mar - 14:46

Le courant passe plutôt bien, entre vous. Ou plutôt, il pourrait bien passer si Karin ne se méfiait pas autant. C'est à dire qu'elle adore les surprises et les mystères. Quand c'est elle aux commandes. Alors tout ton numéro.. Bien évidemment qu'elle ets intriguée, mais sa méfiance déjà très présente d'ordinaire (il faut bien) est ici décuplée. Quand elle saura ce que tu lui veux, ça ira peut-être mieux.

La jeune femme donne donc le moins d'informations possible, tout en sachant bien que dans tous les cas il y en a qui filtreront. Surtout face à quelqu'un comme toi qu'elle perçoit comme intelligent, observateur voir calculateur. Alors, soit : elle ne te donne rien que tu ne puisse percevoir de toi-même. Rien d'intime en tant que tel. Si tu veux en savoir plus, trésor, il faudra batailler pour cela. Et elle ne compte pas te faciliter la tâche.

Ta réponse la laisse pensive, parce que bien évidemment elle n'en rate pas un mot. Karin les tourne et les retourne dans sa tête, cherche à en extraire tout leur sens -non sans se départir de cette attitude poliment enjouée qu'elle a décidé de garder avec toi. Depuis tout à l'heure, tu parles du même thème général : les surprises, l'impromptu. Là, le nouvel élément que tu instille c'est l'humain. Enfin, la rencontre, plus précisément.. Qui est mise en parallèle avec un aspect plus stratégique. Qu'est-ce que tu mijotes, Jesse ? La rencontre, Karin doute que ce soit celle entre vous deux : après tout, vous avez déjà échangé auparavant bien que dans un cadre professionnel. A moins que tu ne parles de votre rencontre de ce soir, premier face à face réel ? Hmm, c'est aussi une possibilité. Mais dans ce cas, pourquoi parler de soi-même ? Un bref instant, Karin se demande si cet bout là de ton discours n'est pas juste un ajout pour faire joli et mieux vernir les phrases à double sens que tu lui sers. Parce que oui, la jeune femme en est certaine : il y a plusieurs couches à ce que tu dis.

Et une fois encore, la ville surprenante. Tu te répètes, Jesse. Tout son instinct hurle à la jeune rousse que ce n'est pas un hasard, que ce soit conscient ou non de ta part. La ville surprenante. Mais du coup.. Pour qui ? Parce que oui, tu parles d'être à la hauteur de la tâche. Quelle tâche ? Si la ville te surprend, que tu aimes les rencontres qui peuvent faire tout basculer et que tu veux accomplir quelque chose..

De qui parles-tu, vraiment, quand tu parles de rencontres surprenantes à la Nouvelle-Orléans, Jesse ? Pour qui sont-elles ce soir, ces fameuses surprises dont la ville semble regorger ? Là encore, la jeune femme a l'impression que tu cherches à lui faire passer un messgae, que tu tâte le terrain. Dans ce cas, s'il y a une tâche à accomplir comme tu dis, c'est qu'il ne s'agit pas que de vous deux. Il y a un autre but derrière. Quoi ?

Et d'ailleurs, quand tu dis avoir l'impression de ne pas "être le seul dans ce cas", de quoi parles-tu ? Du fait d'aimer être surpris, ou bien de rarement l'être ? Sans doute cette seconde option, cela aurait du coup plus de sens si on le rattache à ce que tu es supposé accomplir. Donc, tu veux la surprendre elle ? Comment ?

Cette interrogation pèse, dans l'esprit de la jeune wiccane. Oh, elle ne doute pas que tu soit intelligent, que tu sache qu'elle aussi. C'est un étonnant ballet que vous avez entamé, entre reconnaissance mutuelle de vos armes et règles floutées. Karin, justement parce qu'elle ne veut pas te sous-estimer, est d'autant plus méfiante quant à ce que tu peux lui vouloir ou ce dont tu es capable.

En attendant, elle te sourit de tout son velour et te laisse parler tout ton saoûl. Après tout, ce n'est pas poli d'interrompre, n'est-ce pas ? D'autant plus quand l'interlocuteur semble s'amuser si follement. Mais intérieurement, elle réfléchit à tout ce qui pourrait lier les différents éléments disséminés ça et là dans ton babillage faussement léger. Et l'ajout de tout ce passage sur "se comprendre soi-même" la titille. Plus elle y réfléchit, moins elle se dit que tu aurais ajouté ça juste pour la déco. Donc il s'agit d'une autre pièce du puzzle. Sans doute elle, d'une façon ou d'une autre. Mais comment pourrais-tu la pousser à se connaître mieux elle même alors que vous ne vous connaissez pas ? Cela ne peut pas venir que de toi, donc il s'agit d'un élément extérieur. Lequel ? Sans doute quelque chose d'extrême ou d'intense, puisque c'est lorsque nous sommes poussés hors des zones de conforts que nous nous révélons. Voilà qui pourrait être une conclusion, mais celle-ci n'a rien pour la rassurer. Au contraire.

Autour, la ville est pleine de vie et semble indifférente à tout ce jeu d'énigme. Divers bruit combinés semblent former sa voix pour qui peut l'entendre. Karin, tout en réfléchissant et marchant à tes côtés alors que tu parles, n'a pu s'empêcher de l'entendre avec uen attention plus ou moins relative. Ca et là les voitures qui roulent, quelques conversations qui se croisent. Un croâssement, un autre en réponse, et des pépiements qui viennent en renfort. Quelques enfants qui parlent trop fort, un scooter qui laisse dans on sillage pétaradant une fumée trop noire pour que ce soit bon signe. La vie continue son chemin avec indifférence alros que votre monde est bien plus restreint, concentré sur la conversation que vous avez. Mais de percevoir tout cela autour, ou au moins une partie de ce brouaha ambiant, la rassure un peu.

Quand vous vous arrêtez devant l'épicerie, que tu parles de vodka et que tu rappelles la possibilité de boire un verre, Karin incline la tête sur le côté et te fait un sourire cryptique. Si vous achetez ici, c'est que ce sera à emporter. Si c'était juste pour causer, vous auriez pu vous poser dans un bar. Donc tu veux l'emmener quelque part de précis. Pas forcément un endroit publique, d'ailleurs. Tout ça, c'est un cri de son instinct, une conclusion consciente à moité seulement. La vraie question, au dela du verre que tu offres, n'est pas si elle veut boire ou non. Il lui semble que c'est plutôt : "tu me suivras, ou pas ?"

- Ah ! Et moi qui pensais qu'on se poserait dans un bar discret mais animé, le genre de truc cliché que les habitants montrent aux touristes à qui ils font visiter. Une épicerie, vraiment ?

Non, elle n'est pas dupe, Jesse. Mais, toute méfiante qu'elle est, toute pleine de questions, de doutes.. Il y a une autre chose qui reste indéniable : si tu devais lui faire du mal, du tort, tu ne te serais pas autant affiché à partir avec elle, une mineure de surcroît, devant tout le monde. Et ça, c'est aussi un élément non-négligeable. Ceci étant, elle ne t'imaginais pas amateur de vodka. Mais c'est vrai qu'elle ne te connait pas.

Un haussement d'épaule fataliste, et la rousse finit par te faire un sourire presque de sale gosse.

- Verre. Si je m'ennuie de la visite, j'aurais au moins gagné ça. Au pire du pire, je te le verse dessus.

A bon entendeur, salut !

Et les questions qui restent, toujours, et qu'elle rumine en parallèle. Plus elle y pense, plus elle se dit qu'effectivement tu prépares le terrain. Les surprises, pour aujourd'hui, elle se dit que c'est sans doute pour elle. Sinon, pourquoi tant de mystères ? Et pourquoi mentionner ce que tu dois accomplir ? Reste à savoir ce que tu voulais dire par rencontre, et se connaitre soi-même.. Si c'est une tâche, si tu n'es que l'excécutant.. La rencontre pourrait-elle être entre elle et quelqu'un d'autre ? Ca expliquerait que vous ne vous posiez pas dans un bar quelconque.

Mais si tel est le cas.. Qui ? Pourquoi ?

Un léger pincement au coeur, trop habituel pour qu'il ne la surprenne ou qu'elle n'en fasse grand cas. Il y a toujours ces petites choses qui vous rappellent un être cher, quand celui-ci n'est plus là. Que ce soit une disparition, un décès, une séparation, il s'agit toujours d'une forme de deuil. Karin ne manque pas à la règle, et la mention de la vodka lui rappelle évidemment son frère, dont c'est l'alcool préféré.. Pour des raisons plus ou moins douteuses. L'aflux de souvenirs de soirées passées ensemble à boire lui laisse un goût amer en bouche, qu'elle prend soin de masquer. Tu n'as pas besoin de savoir ça, toi. Mais la douleur sourde, habituelle, devient un peu plus marquée : c'est bien pour ça qu'elle essaye de rester concentrée sur ses objectifs, plutôt que de laisser l'amertume gagner du terrain.

Ceci dit, elle est du coup d'autant plus décidée à savoir le fin mot de l'histoire rapidement pour ensuite partir à la recherche de son frère.
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MessageSujet: Re: Rencontre fraternelle   Rencontre fraternelle Icon_minitimeMar 5 Mar - 19:50

Inutile de préciser que Jesse s'amusait follement. Cela ne se voyait évidemment pas au premier abord, car il restait d'humeur égale, mais qui savait décrypter ses demi-sourires se rendrait facilement compte qu'il paraissait de bien meilleure humeur que d'habitude. Probablement parce que la compagnie était à la hauteur.

Et pourtant, Karin ne faisait rien. Rien d'autre que d'écouter en souriant. Du moins en apparence. Le californien savait qu'elle était très certainement en train d'analyser le moindre de ses mots et de ses comportements. Elle avait raison  : tout était calculé. Le doctorant n'était pas de ceux qui parlaient pour ne rien dire, il n'aimait pas faire la conversation, au sens mondain du terme. S'il parlait, c'était qu'il avait quelque chose à dire, à faire comprendre. Une expérience à mener, en quelque sorte. C'était bien entendu différent lorsqu'il parlait avec des membres de sa famille ou des amis, des gens qu'il estimait réellement. Son interlocutrice se situait pour le moment dans un entre-deux  : il ne la connaissait pas assez pour se décider à son encontre, mais ce qu'il avait vu jusqu'à présent lui avait plu.

Ils étaient à présent arrêtés devant une épicerie que le jeune homme fréquentait régulièrement puisqu'elle se trouvait entre l'université et son domicile. Malgré son caractère joueur et son manque de considération pour autrui, il n'avait pas l'intention d'effrayer la wiccane. Il la séparait de leurs camarades intervenants sans s'en cacher le moins du monde, passait par des rues éclairés et par des boutiques où il connaissait du monde, histoire de lui prouver sans mot dire qu'il ne lui causerait pas de tort.

Ou que du moins, s'il le faisait, on retrouverait rapidement sa trace.

Au sourire cryptique que la rousse lui fit, l'étudiant répondit par un haussement de sourcil amusé. Oui, il savait qu'elle avait compris qu'ils n'allaient définitivement pas se poser dans un bar. Et non, il n'allait pas lui donner d'indice tout de suite. Pas directement, du moins.

« Dis-toi plutôt que, déciderais-tu de revenir ou rester, tu sauras directement où te fournir à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. »

C'était qu'il en rajoutait, le bougre  ! Et il s'en amusait follement. Mais pas autant que de l'attitude de la jeune femme, dont l'assurance effronté lui arracha un véritable éclat de rire. C'était décidé  : la petite Räder, il l'aimait bien.

« Je prends le risque. »

Avec un sourire canaille digne du poseur -oui, encore- sûr de lui qu'il pouvait prétendre être lorsque ça l'arrangeait, Jesse se détourna pour passer la porte du magasin et s'adressa presque aussitôt à la personne qui en tenait la caisse.

« Bonsoir Robin ! »

Lae susnommé.e Robin -toujours dans la lune- sursauta, avant de regarder ses nouveaux clients et de faire un sourire et un signe de la main à Jesse. Son regard s'attarda ensuite sur Karin, qu'iel salua poliment d'un signe de tête.

« Bonsoir Monsieur Beignets ! Bonsoir dear new costumer ! »

Jesse sourit, vaguement amusé, avant de se diriger vers les boissons. Vodka d'abord. Il se tourna vers sa camarade.

« Une préférence ? »

Non loin se trouvaient des pochettes cadeau, supposément prévues pour les bouteilles de vin. Il en choisit une simple, de couleur rouge. Sortant un stylo de sa besace d'étudiant, il entreprit de marquer quelques mots sur la mini-carte accrochée à la pochette, se souciant peu de savoir si Karin allait ou non lire par-dessus son épaule.

« Toutes les précautions ont été prises, relax. Et profite. »

De quoi faire passer un message, intriguer son invitée et lui donner de nouveaux indices, bien que relativement complexes cette fois. Mais il ne doutait pas que la rousse serait, elle aussi, à la hauteur de la tâche.

Rangeant son matériel, le doctorant jeta un œil à l'intérieur du congélateur sur lequel il s'était appuyé pour écrire.

« Hey, Karin, une petite glace, ça te tenterait ? »

Ils étaient certes en janvier mais la température de la Nouvelle-Orléans n'était jamais bien basse… Et puis, pourquoi pas  ? Une proposition totalement innocente, pour une fois.

« Ils en ont même pour les enfants ! Regarde celle-là, on dirait un ours ! Ou un loup. »

...Quoique.
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MessageSujet: Re: Rencontre fraternelle   Rencontre fraternelle Icon_minitimeMer 6 Mar - 23:43

Ta réplique, quand elle parle de l'épicerie, lui fait hausser un sourcile avec un sourire en coin. Le message est on ne peut plus clair : "Plaît-il ?". Hey, niveau rencard, elle a vu mieux. No offence, babe. Du coup, elle se demande une fois de plus ce que tu as derrière la tête. Pour que tu sous entende qu'elle pourrait avoir envie de revenir ici -ici où ? La Nouvelle Orléans, ou le quartier spécifiquement ?- ça veut dire que ton projet est supposé l'intéresser sur le moyen ou long terme. Combiné à la promesse d'émotions que tu sous entendais.. A moins qu'elle n'ait mal interprêté ? Non, elle jurerait que non. De plus en plus mystérieux.. Et tant mieux : Karin adore les mystères. Même quand elle est frustrée de ne pas savoir ce qui se trame. Ton approche est assez bienveillante pour que mine de rien le jeu soit assez présent pour éviter que la frustration et le sentiment de danger ne prennent le pas.

Une fois de plus, tu éclates de rire à son insolence. Karin en déduit donc que tu aimes ça, petit coquin. Entre cette réplique et la fois où elle t'a chopé le bras pour s'enfuire des mondanités.. Ca lui plaît bien, à la rouquine : ça permet de s'amuser un peu, et d'avoir les coudées franches. Le prout prout, franchement, ça va bien 5 minutes. Qui sait, si elle revient effectivement, peut-être te proposera-t-elle un verre. Une fois le mystère levé, et selon ce que ça vaut.

Quand vous entrez, l'employé.e vous salue et la jeune femme note que tu es visiblement un habitué. A tel point que tu as même ton propre surnom ? Aw, c'est mignon. Elle pouffe un peu en entendant "monsieur Beignet" et se demande bien comment tu as récolté ça. Lorsque Robon se tourne vers elle, Karin se fend d'un hochement de tête avec son sourire poli et charmant d'enfant sage. Mais ses yeux pétillent de malice ce faisant, sans qu'elle ne cherche le moins du monde à le cacher.

- Apellez moi Karin je vous prie.

Même si elle ne te pense pas mal intentionné à son égard, au moins y a-t-il une preuve de plus de son passage ici. En attendant elle te suit, et tu lui demandes son avis quant à la vodka à choisir. Curieuse de voir ce que l'on peut trouver en Louisiane, elle scan le rayon distraitement avant de bloquer sur une bouteille. Ce n'est clairement pas une marque populaire dans le coin, considérant que c'est en bas de l'étagère, mais Karin s'en fout. Avec un léger sourire, elle se penche et attrape la bouteille qu'elle te montre ensuite avec un sourire malicieux. Ce n'est pas la vodka la moins chère, mais puisque tu payes..

- Celle-là, je ne sais pas si tu connais : Hell's Half Acre. Elle est plutôt bonne et originale. Tant qu'à faire.

Indirectement de chez elle, aussi, parce que c'est en Floride qu'est le siège de la boîte. Mais la distillerie en elle-même est plutôt au Texas.. Détail. Karin a toujours aimé le nom et le goût. Elle a donc tout naturellement que ça venait de chez elle, au moins sur le papier. C'est d'ailleurs elle qui avait insisté pour que Asch prenne cette marque, la première fois. Il n'était pas toujours d'accord, parce que ce n'est pas la plus donnée, mais c'était devenu ensuite leur alvool traditionnel. Ah oui, parce que Karin n'en avait et n'en a toujours rien à faire d'être mineur : si elle veut boire, elle boira !

Tout à ses souvenirs, Karin se laisse un instant distraire de sa grande quête de vérité. Ce n'est que lorsqu'elle te voit bouger et saisir une pochette qu'elle se concentre à nouveau sur toi. Un gloussement amusé en te voyant préparer une carte, et la wiccane se demande bien pour qui est la vodka si ce n'est même pas pour vous deux. Mais la couleur rouge est terriblement bien assortie à la bouteille, et aux souvenirs qui y sont rat.. Ta.. Chés. Un bref moment de bug, et Karin te regarde écrire un mot sur la petite carte, sans mot dire. Ca turbine furieusement, et les pièces du puzzle se mettent doucement en place. Mais doucement, oh ! Si prudemment. Une fois n'est pas coutume, Karin a peur de faire confiance à son intuition. C'est flou, encore. Mais les éléments flottent, au milieu de "et si ?". Et si cette rencontre ce n'était effectivement pas vous deux, mais toi et la tierce personne ? Se connaître soi-même, se reconnaître en ce que l'on voit. Un alter égo, une autre moitié. Et si c'était ça, et si c'était vrai ? Oh, Karin n'ose même pas le formuler. Elle se demande si elle vire complotiste, à y ajouter le rouge explosif de la pochette, le choix de vodka qui détonne avec qui tu sembles être. Et si c'était ça ?

Mais pareillement.. Et si elle se trompait ? C'est quand même tiré par les cheveux. Quelle serait la probabilité que. Que ce soit ça ? Est-ce qu'elle n'est pas en train de s'emballer pour trouver à tout prix un sens à cette sortie ? Le doute s'empare d'elle, et Karin te regarde te diriger vers un nouveau rayon en te suivant sans mot dire, gardant son masque souriant par habitude. Mais intérieurement, elle a peur, elle espère. Son ventre est noué, son coeur tambourine de toute sa force. Karin a soudain chaud, et se sent fébrile. Rationnellement, avec méthode, elle déconstruit tout son raisonnement, reprend les éléments un à un, chercher à établire des probabilités et des faits concrets pour ne rien laisser échapper.

Malgré tout, quand tu la tires de ses pensées alors qu'elle te souriait par automatisme -un truc appris grâce à Rachel une fois encore- Karin te regarde un bref instant en incliant la tête de côté. Une glace en hiver ? On pourrait croire que c'est ce qui la trouble, alors qu'elle ne répond pas et que tu continues. Mais quand tu parles du loup.. Le doute n'est plus permis. Cet indice là est bien trop gros, c'est un pavé dans la mare en comparaison de ceux que tu as semé plus tôt.

Le coeur de Karin rate un battement, alors qu'elle te sourit brièvement comme si elle n'était pas intéressée par la proposition. En vérité, elle veut pouvoir se donner le temps de se recomposer avant de te faire face. Reprendre le contrôle, le rôle. Les rênes. Se reprendre elle-même, surtout, parce que le sol semble se dérober sous ses pas. C'est d'une voix à peine altérée qu'elle te répond, en faisant mine de regarder les autres rayonnages.

- C'est pas la saison. Et puis je préfère celle avec Ariel de toute façon.

Si vraiment elle a raison. Si vraiment c'est ça.. Tu devrais comprendre aussi. Ariel, la sirène aux cheveux rouges. Rouge comme Asch. Une question la taraude cependant. Et si, effectivement tu ne voulais pas lui faire de mal mais que tu voulais la piéger ? La faire parler de son frère. La faire sortir de sa zone de confort. Vérifier ce qu'elle sait, ou non. S'assurer, si elle part retrouver son frère, de pouvoir la traquer.

Et si tu étais à la solde de Rachel, en vérité ?


Dernière édition par Karin Räder le Dim 17 Mar - 22:12, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Rencontre fraternelle   Rencontre fraternelle Icon_minitimeSam 16 Mar - 0:11

Robin hocha la tête avec un grand sourire commercial à l'intention de Karin, même s'il était clair qu'iel ne se souviendrait pas plus de son nom que de celui de tout.e.s les autres. Si la rousse pensait pouvoir trouver en l'épicier.ère la personne qui serait capable de donner son identité en cas de fait divers tordu, c'était raté : iel n'avait définitivement pas la mémoire des noms. Pas pour rien qu'iel donnait des surnoms à tout.e.s ses client.e.s. Mais la jeune femme n'était pas de celles qui passaient inaperçues, c'était déjà ça.

Jesse jeta à peine un coup d'oeil au prix de la boisson : ce n'était comme s'il s'agissait de la bouteille la plus chère et ses finances n'étaient pas un problème. D'ailleurs, il en déduisait aisément que la marque en question devait avoir une valeur particulière pour la wiccane : dans le cas contraire, elle n'aurait pas pris la peine de faire ces précisions. Et si elle avait simplement voulu ennuyer Jesse avec un alcool hors de prix elle aurait choisi quelque chose de plus extravagant. Il ne voyait donc pas de raison de la contredire.

"Parfait."

Il n'avait pas l'intention d'y toucher, de toute manière.

Se penchant sur la rédaction de sa carte, le doctorant ne prêta pas plus attention que cela au processus de réflexion de sa collègue. Il savait pertinemment qu'elle serait capable de faire certaines déductions si elle lisait par-dessus son épaule. Il était également possible qu'elle ne soit pas assez curieuse, mais de cela Jesse doutait fortement : Karin ne l'aurait jamais suivi jusque là, si tel avait été le cas.

Une fois sa besogne terminée, le brun décida de lâcher sa dernière bombe. Et il ne fut pas déçu du résultat.

Un regard qui pétille, un sourire entendu. Elle a vraisemblablement compris quelque chose et il tient à lui faire comprendre qu'il s'en est très bien rendu compte, peu importe la façon dont elle peut le prendre. Après ces dernières minutes, en réalité, il aurait été déçu du contraire : ses indices étaient devenus de plus en plus transparents, le prochain stade aurait été d'énoncer clairement le nom d'Asch, ce qu'il n'aurait bien évidemment jamais fait. Ce serait gâcher le plaisir !

Mais Karin était bien assez maligne pour comprendre. Mieux que cela : elle était assez intelligente pour s'approprier le jeu et le transposer à sa sauce. Soit, il la laisserait diriger cette manche : il y avait probablement des choses qu'elle souhaitait vérifier d'elle-même.

"Je vois que tu peux le comparer à Ariel sans risquer de te recevoir "une mandale", comme il le dit si bien. Personnellement, je n'ai pas osé tenter ma chance."

Avec un sourire amusé, Jesse délaissa donc les freezers pleins de glace pour se diriger vers un autre présentoir, prit un paquet qu'il leva en direction de Karin.

"Va pour des beignets, alors."

Il se dirigea ensuite vers la caisse pour payer tous ses achats, avant de mettre la bouteille dans la pochette et de donner l'ensemble à la rousse.

"Cadeau."

Avec un salut poli à l'intention de Robin, l'étudiant quitta ensuite l'épicerie, attendant qu'on le rejoigne pour se faire un peu plus prolixe.

"Il ne sait pas que tu es là. Tu penses bien que si cela avait été le cas, il ne m'aurait jamais laissé faire. Il a cette fâcheuse tendance à penser qu'il ne peut pas se permettre de te mettre en danger vis-à-vis de ta mère."

Quelques pas, un silence.

"Personnellement, je pense que tu es bien assez grande pour faire tes propres choix."

Ce pourquoi tout avait été mis en place de sorte à ce que Rachel ne soupçonne rien et à ce que Karin puisse partir sans voir son frère, si elle le souhaitait : Jesse savait garder un secret.

Mais une fois encore, il doutait que cela se termine ainsi. Continuant sa route, le doctorant tendit le sac de pâtisseries vers la rousse, comme si la conversation qu'ils étaient en train d'avoir était plus que banale.

"Beignet ?"

Pour lui, c'était probablement le cas.
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MessageSujet: Re: Rencontre fraternelle   Rencontre fraternelle Icon_minitimeLun 18 Mar - 0:49

Tu ne bronches pas au choix de Vodka, ne semble d'ailleurs pas vraiment avoir d'opinion là dessus. Ca ne fait que la conforter dans son opinion : ce n'est pas pour toi. Pour qui alors ? Elle ? Lui ? A nouveau son coeur qui s'emballe sans qu'elle n'en montre rien. Avec le temps, son masque au sourire poli est devenu son expression par défaut quant elle n'y pense pas. C'est un peu triste, quelque part. Mais si salutaire. Karin ne se pose d'ailleurs même plus la question de comment seraient ses expressions si elles étaient sponatnées. C'est quelque chose qui lui est simplement impossible à imaginer. Jongler et choisir quel sentiment montrer est tout simplement une part d'elle dont elle ne saurait se défaire, désormais. Sauf avec Lucy, peut-être, parfois. Sauf avec lui, au moins à l'époque, quand elle le pouvait. Quand ça allait.

Voilà longtemps que la jeune femme n'avait plus ressenti tant d'émotions. Tes mots résonnent lourdement dans sa jolie caboche, quand tu mentionnes la "mandale", quand pour la première fois tu l'évoques sans vraiment voiler ton propos. Jamais tu ne l'as nommé, pourtant. Mais pas égard pour vous deux, Karin ne fera l'insulte à personne de remettre en question la personne dont tu parles. Il s'agit de Asch, le doute n'est plus permis. Là où elle a moins de certitude, en revanche, c'est si tu bluff pour lui soutirer des infos ou si tu as un autre objectif. Et à ce sujet, Karin a bien moins de certitudes.

Elle balaye ta réponse d'un haussement d'épaules, se réfugie dans le mutisme pour analyser à sa guise la situation et les nouveaux éléments. Tu ne sembles pas lui en tenir rigueur, et continues même ton petit manège. Lorsque tu lui tends la bouteille dans l'emballage, elle te jette un regard perçant en haussant un sourcil, non sans cesser de sourire. Néanmoins, la wiccane prend le paquet sans broncher. Ce verre est bien plus généreux qu'elle ne l'avait prévu, même si dans un cadre plutôt atypique. Malgré elle, Karin lit distraitement le mot sur la carte -qu'elle n'avait pas déchiffré auparavant, toute occupée qu'elle était à analyser les données en sa possession. Un infime froncement de sourcils à la lecture, un nouveau coup d'oeil inquisiteur alors que tu continue et te remets en route.

Jusqu'où as-tu planifié tout cela, Jesse Coleman ? L'épicerie, les indices, la sortie.. La conférence. Tu es celui qui l'as contacté, après tout. Cette foutue conférence. Si Karin avait eu moins confiance en ses capacités, elle se serait demandée si vraiment elle était une invité légitime dudit évènement, ou bien si c'était juste pour l'amener ici. Mais la jeune femme sait ce qu'elle vaut : elle en déduit donc que si effectivement tu es l'instigateur de la conférence, elle a été invité pour cela de cette façon parce qu'elle est assez brillante pour que ce soit une excuse valide. Reste la question sur tes intentions, et qui tu es vraiment. Ta replique la fait rouler des yeux tout naturellement et elle ne prend pas la peine de le chacher. Et pour cause :

- Je ne comprends toujours pas pourquoi les femmes devraient absolument être protégées par les mâles. On se défend fort bien par nous même aussi.

Une réponse assez générique pour ne répondre à rien, mais faire écho à ta remarque malgré tout. Comme tu le dis toi-même, elle est bien assez grande pour faire ses propres choix. Il serait bien que ce couillon de grand frère le réalise aussi et ne lui impose pas ses conneries de protecteur à la con qui font plus de mal que de bien. L'offre des  beignets lui fait secouer la tête à la négative.

- Merci, je me suis bien assez gavée de petits fours à l'Ambassade.

Gavée, non, certainement pas. Mais la simple idée de manger quelque chose alors que son estomac fait du hula hoop de par sa nervosité la dissuade de goûter à quoi que ce soir.

- Je serais curieuse d'en savoir un peu plus, ceci dit. Sur tout cela, et sur vous, monsieur le mysterieux chevalier servant. Après tout, si les enfants s'étaient méfiés un peu plus de la maison en pain d'épice, ils auraient sans doute eu moins de porblèmes. Les choses ne sont pas toujours ce qu'elles semblent, n'est-ce pas ?

Qui est-tu, Jesse ? Pourquoi fais-tu ça ? Es-tu la sorcière du conte, avec ta jolie maison de pain d'épice qui piège si bien les enfants trop confiants ? Son frère est-il déjà captif ?
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MessageSujet: Re: Rencontre fraternelle   Rencontre fraternelle Icon_minitimeMar 19 Mar - 0:01

On peut faire dire bien des choses à un silence. Pour certains, il est signe du plus grand des mépris, pour d'autres il s'agit du plus grand des aveux. Pour Jesse, il est clair que si la rousse ne dit rien, c'est parce qu'elle est bien plus perturbée qu'elle ne veut le montrer : jusqu'ici en effet, Karin lui avait toujours répondu par une phrase ou un signe qui variait de l'amusement à l'impertinence. Cette fois-ci, il n'en était rien. Alors peut-être n'avait-elle pas compris la référence, mais le brun en doutait fortement : elle avait été bien trop perspicace jusqu'à présent pour ne pas repérer ce choix de mots, plus transparent que ceux qu'il avait pu faire auparavant.

Quelque part, le doctorant se réjouissait de voir le masque de porcelaine se fissurer : la wiccane était tellement douée pour cacher ses émotions qu'elle serait capable de le faire douter de ses propres capacités. Mais ils se trouvaient ici entre experts, ce qui pouvait rendre la tâche plus ardue. Jesse en arrivait à une conclusion : qui qu'elle soit, la mère Räder n'était pas uniquement une excellente wiccane (comme Asch le lui avait confié) mais aussi une très bonne juge de caractère (bien que très certainement flouée par sa fille).

Le norme comprenait de mieux en mieux pourquoi le videur pouvait haïr à ce point sa patronne.

Sortant de la boutique, Jesse tendit la pochette contenant la bouteille à sa camarade et reçut en retour un regard perçant et un haussement de sourcils. La belle rousse a repris du poil de la bête. En retour, l'étudiant lui adressa un clin d'oeil, toujours aussi amusé, avant de continuer sa route. Il vit du coin de l'oeil qu'elle lisait le message qu'il avait laissé à l'attention du métamorphe et décida donc de se fendre d'une de ses rares explications. La réplique de la jeune femme lui arracha un nouvel éclat de rire, quelque chose d'un peu cynique et désabusé à la fois. Il lui donna son avis, avant de répondre à ce qu'elle venait de dire.

"Par où commencer ? Le patriarcat occidental, poussé à l'extrême par le régime capitaliste des derniers siècles ou la masculinité toxique qu'il véhicule ? Passionnant d'un point de vue sociologique, déprimant d'un point de vue humain, sans aucun doute."

Ce fut son tour de hausser les épaules.

"Je suis fils unique, je suppose qu'il me manque une donnée importante. Avoir une petite soeur change certainement le paradigme de base."

Voilà qui permettrait de lever toute ambiguïté.

Ce fut au tour du doctorant de jeter un regard perçant en direction de Karin lorsqu'elle refusa son offre. Non pas qu'il en était offusqué, loin de là (il paraissait bien impossible de vexer Jesse, de toute façon) mais plutôt parce qu'il savait pertinemment qu'elle ne s'était pas "gavée", comme elle le disait. Il avait passé le weekend avec elle, après tout. Il savait très bien qu'elle ne s'était pas jetée sur les petits fours. Pas plus que le raisonnable, dirons-nous. Il y avait donc probablement une autre raison à ce refus, et le californien ne pensait pas qu'il s'agisse d'une question de goûts.

Mais la mise au point de son invitée l'empêcha de se pencher davantage sur ces raisons. Il pencha la tête sur le côté pour la regarder, ses yeux gris pétillants derrière ses lunettes. Il prit le temps de croquer dans le beignet qu'il avait dans la main et de s'occuper de sa bouchée avant de répondre.

"Es-tu bien placée pour sous-entendre que je suis la sorcière de l'histoire, Karin ? Mais je te l'accord, je ne suis pas un ange gardien. Je l'ai déjà signifié à ton frère."

Son regard se fit brusquement moins joueur, plus sérieux.

"Cette conférence n'avait pas uniquement pour but de rassembler les scientifiques les plus doués dans un domaine donné, je l'admets. Mon objectif principal était de te donner une occasion de venir à la Nouvelle-Orléans qui ne mettrait pas la puce à l'oreille de tes parents. Ou de ton frère, qui persiste à vouloir agir comme un masculiniste fini malgré... bref, c'est un autre sujet.

Je ne suis pas là pour te forcer à quoi que ce soit. Tu es libre de rentrer, si tu le souhaites. Je ne doute pas que tu aies repéré le chemin. Ton frère m'a rendu curieux, les recherches que j'ai été amené à faire pour te rencontrer également.

Je pense que vous avez besoin de vous retrouver. Il est dans un état déplorable, et tu sembles être le seul pilier fixe de son existence, bien qu'il ait été assez stupide pour couper complètement les ponts sous des prétextes que nous avons tous deux déjà qualifiés. Par ailleurs, je ne pense pas que tu vives sa disparition aussi bien que tu le présentes, malgré un véritable don pour donner le change et ne rien montrer de ce que tu ressens.

Mais je ne te pousserai pas au travers de son séjour. Pas plus que je ne vous "dénoncerai", toi ou lui, à votre mère, que je ne connais d'ailleurs ni d'Eve ni d'Adam. Je me contente de montrer un chemin. A vous de choisir ce que vous voulez en faire."


Au fil de son discours, Jesse a retrouvé un peu de son amusement perpétuel. Il haussa les épaules à son tour, demi-sourire au coin des lèvres.

"Pas de maison en pain d'épice, mais un sourire sans chat, peut-être ?"

Il fallait dire qu'avec ses conseils parfois alambiqués et ses raisonnements difficiles à suivre pour certains, il pourrait passer pour le Cheshire Cat. Avec un sourire moins étalé.
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MessageSujet: Re: Rencontre fraternelle   Rencontre fraternelle Icon_minitimeLun 15 Avr - 23:37

Tu t'amuses. Tu sembles t'amuser, en tout cas, et pour une raison ou une autre Karin s'en agace soudainement. Tout cela n'est qu'un jeu, pour toi ? Y trouves-tu ton bon plaisir, à jouer des sentiments des gens, à semer des indices en bon seigneur ? Un bref moment, Karin se demande ce que tu peux bien en tirer, si ce n'est pas une douceur d'égo qui te fait jouer le sauveur. La gentillesse ? L'altruisme ? Allons, ne soyons pas naïf. Il y a bien longtemps que Karin n'y croit plus vraiment, et certainement pas de la part d'inconnus. Mais ça, elle ne le montre pas. Et puis, aussi soudainement qu'elle est venu, la colère hainseuse repart. La méfiance, en revanche, reste. Cette bonne blague : comme si elle allait te faire confiance. T'as cru au père noël ? Non, bien sûr que non. Trop malin pour ça. Insuportable, vraiment. Difficile

Quand tu lui réponds sur le patriarcat, elle ne répond même pas. La rousse a beau s'être calmée, ce n'est pas pour autant qu'elle a envie d'ajouter quoi que ce soit. Ce serait un débat sans doute intéressant, mais là elle n'est pas d'humeur. Tout au plus arraches-tu à son masque paisible un regard perçant quand tu enchaînes et lève toute ambiguïté s'il y en avait encore. Mais là encore, elle ne rebondit pas sur cette réplique. Pourquoi faire ? La méfiance est présente, même si elle te sourit avec pétillance.  

De toute façon, tu es assez bavard pour deux. Quand elle te lance quelques phrases, tu lui réponds en paragraphes. Et tu prends la mouche. Ah, on n'aime pas que les gens ne te remercient pas directement et sans remise en question ? Pauvre pauvre homme à l'égo malmené. Oui, l'acide revient avec férocité, et elle te jette un regard perçant presque amusé quand tu lui demandes si elle fait bien d'effleurer l'idée que tu es la sorcière. Est-ce une menace ? Sorcière. Karin trouve le mot presque vexant. Elle hésite à te répondre, cher norme, mais décide de se taire et de t'écouter. Il ne s'agirait pas d'abimer encore ton petit coeur fragile, n'est-ce pas ? Ses yeux se plissent légèrement alors qu'elle t'écoute paaarleeeer. Ceci étant, les infos l'intéressent, et tu peux te vanter d'avoir son intention. La jeune femme met le sel de côté une fois de plus pour se concentrer sur ce que tu lui dis..

.. Sans retenir un soupire exaspéré quand tu parles d'Asch et de sa connerie masculiniste. D'ailleurs pour une fois, elle ne prend même pas la peine de masquer son émotion : la connerie de son frère parfois, oh oui elle en a soupé. Ses yeux roulent, et la tête qu'elle fait maintenant veut tout dire.  

E x a s p é r a t i o n.

- Pff, m'en parle pas.

Et ce sera le seul commentaire qu'elle fera. Mais chaque fois que tu mentionneras le cote borné et stupide des actions et réactions de son frère, tu pourras la voir rouler des yeux si tu y prêtes attention. Oui, il est fatiguant. Jamais elle n'a prétendu le contraire, même si elle affronterait le monde entier et plus encore pour sa caboche mal lunée. Elle tique un peu à certains passage, mais l'avantage de se taire et t'écouter est que ça la force à faire décanter les informations. A prendre du recul. Quand enfin tu termines ton discours avec ta petit blague sur le chat de cheschire -tu en es fier, avoue- la rousse reste pensive un bref instant, le temps de considérer les informations. Même elle, malgré son aisance à analyser les informations, a besoin de digérer tout cela.

Finalement, elle ne sait toujours pas quoi penser de toi, de ce qui motive tes actions, de si elle t'aime bien ou pas finalement. Mais en revanche, une chose est sûre : elle n'a rien à perdre à te suivre. Que Rachel soit derrière cela n'a aucun sens. Elle se serait plutôt débrouillée pour régler ça en douce, sans provoquer la provoquer.

- Pourquoi devrais-je te faire confiance ? Tu n'aimes pas que je me pose cette question si j'en juge à ta réaction de tout à l'heure. Je trouve ça étonnant : tu mets en place tout ça pour ne pas éveiller les soupçons de la reine mère, mais tu ne réfléchis pas aux conséquences que ça peut avoir de vivre avec elle ?

Une dose de sarcasme avec cette question rethorique, un sourire mutin. Mais déjà, la pétillance s'envole du regard de la jeune femme. Karin se redresse un peu plus, le menton fier et le regard perçant malgré son sourire charmant. Elle est déterminée à revoir son abruti lâcheur de frère et à lui remettre les points sur les i. Magistralement. Et bien sûr il faudra l'aider. Evidemment, le soutenir, se débrouiller pour le revoir, régler les choses. Et il n'a clairement pas intérêt à se casser à nouveau.

- Hors de question qu'il m'échappe encore. Je veux le voir.

Et ça va chier si quelque chose se met sur sa route maintenant que son frère est apparemment si proche. Le regard de la jeune femme est chargé d'orage malgré son sourire. Il n'est plus temps de jouer, et d'ailleurs elle en a assez. Un claquement de doigt résonne, deux croâssements répondent plus haut. Huginn et Muninn arrivent et se posent chacun sur une épaule de la wiccane.

Qu'Asch soit dans un état déplorable ne l'étonne pas vraiment. Mais elle redoute un peu l'état dans lequel il va falloir le ramasser.
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MessageSujet: Re: Rencontre fraternelle   Rencontre fraternelle Icon_minitimeJeu 23 Mai - 15:42

Il était heureux que Karin soit si douée pour cacher son exaspération, car cette dernière aurait eu tôt fait de couper Jesse du peu d'intérêt qu'il pouvait ressentir à l'égard de la fratrie Räder. Ce n'était pas qu'il s'amusait, plutôt qu'il posait des hypothèses qui se justifiaient ou non au fur et à mesure. Sa vie n'était qu'observation et expériences permanentes. Il lui avait semblé que Karin étaient de celles qui pouvaient comprendre cela. Pas quand elle en était le sujet, apparemment. Ç’aurait été un constat décevant.

Mais la fille Räder maniait la poker face comme peu savaient le faire, et le sociologue n'eut pas accès à ses pensées. On évita donc le désintérêt soudain et le potentiel abandon. Car oui, Jesse n'aurait pas hésité à laisser la jeune femme en plein milieu de la rue pour rentrer chez lui, et ce sans même lui donner l'adresse de son frère. Oh, elle ne l'aurait certainement pas laissé faire, et mettre un.e wiccan.e en colère n'aurait certainement pas été une bonne idée mais peu lui aurait importé. Qui disait que le doctorant n'était pas tête brûlée sur les bords ?

La conversation continua donc, jusqu'à virer sur Asch, principale raison de leur présence ici. Cette fois, la rousse eut une réaction qui apporta un sourire dans le regard de l'humain. C'était une expression qu'il connaissait bien : il était vrai qu'Asch la retirait à pas mal de monde.

Un sourire en coin fut son seul commentaire. Enfin, Jesse laissa la parole à la jeune femme qui lui posa à son tour des questions qui lui firent hausser un sourcil. Il avait bien noté l'aspect rhétorique de la seconde (et il était évident que si, il y avait réfléchi, sinon il n'aurait pas "mis tout cela en place", comme elle le disait si bien), mais prit néanmoins le temps de répondre à la première.

"Tu ne devrais pas." Un haussement d'épaules. "Je suis de ceux qui pensent que donner sa confiance est un acte circonstanciel."

Il ne doutait pas que la rousse pensait quelque chose d'équivalent : faire confiance était  quelque chose de dangereux. Donner autant de pouvoir sur soi à un autre individu n'était pas une bonne idée. Pas lorsqu'on était aussi maniaque du contrôle que Jesse pouvait l'être.

La détermination dont Karin fit preuve ensuite amena un nouveau sourire en coin sur le visage de l'étudiant. Quelque chose lui disait que l'aîné des Räder allait passer un mauvais quart d'heure... Un beau moment en perspective.

Une claquement de doigts et deux croassements plus tard, Jesse sentit quelque chose lui frôler la tête d'un peu trop près. Il lâcha un petit hoquet de douleur accompagné d'un claquement de langue désapprobateur en direction de l'oiseau qui venait de se poser sur l'une des épaules de la wiccane. Il remarqua qu'un autre corbeau était sur la seconde, alors qu'il se massait légèrement la tête : l'animal lui avait arraché quelques cheveux.

"J'ai pas l'impression que ta bestiole craque pour moi..."

Ses yeux pétillaient d'amusement contenu. Sans être spécialiste des wiccans, il lui semblait bien que ces animaux possédaient un lien particulier à leur maîtresse. Peu étonnant donc que l'un d'entre eux cherche à faire part d'un mécontentement que la rousse ne montrait que par touches.

"Nous y serons bientôt."

Ils venaient de tourner dans la bonne rue. Ne restait plus qu'à avancer jusqu'au numéro correspondant. Karin pourrait presque s'arrêter d'elle-même si elle faisait attention aux noms présents sur les interphones...
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MessageSujet: Re: Rencontre fraternelle   Rencontre fraternelle Icon_minitimeLun 3 Juin - 23:24

Elle t'avait balancé ses question avec une défiance et une ironie bien lissées. Elle s'était attendu à ce que tu protestes ou te justifies, ou que tu t'énerves, qui sait. Quelque chose qui soit raccord avec ton impertinance presque boudeuse d'un peu plus tôt. Mais quand elle avait parlé de confiance, quand elle avait souligné à quel point c'est absurde qu'elle doive la placer en toi.. Tu avais acquiescé. Tu avais approuvé. Et ça lui a plu, à la rousse. Paradoxalement, après un bref moment de réflexion à ce sujet, elle s'est même dit que ça lui inspirait presque confiance. C'est pour ça aussi qu'elle t'écoute avec un brin de calme, à peine plus. Tu as gagné un bon point sur une question piège. Mais ce n'est pas assez pour la rassurer ni la calmer tout à fait.

Sentir ses corbeaux peser sur ses épaules, en revanche, est bien plus efficace. C'est d'ailleurs pour cela qu'elle les avait appelé. A chacun ses méthodes, ses techniques. Voir Muninn faire payer à Jesse le trouble qu'elle ressent lui arrache un sourire en coin. En eux, oui, elle peut avoir confiance. Plus qu'en beaucoup de personnes, à vrai dire.

- Huginn et Muninn. Ils ont leur caractère, comme tout le monde.

C'est dit sans vraiment expliquer lequel porte quel nom. C'est peut-être une forme d'excuse, ou pas vraiment. Va savoir, avec elle. Karin a prononcé ça avec un air mi-figue mi-raison, et un regard vif. D'une main, elle tient le sac et la bouteille contre elle. De l'autre, elle câline tour à tour ses oiseaux, avec un tantinet plus d'attention pour Muninn. Celui qui t'a blessé, donc, et te jette encore des coups d'oeils alertes de temps à autre.

Quand tu dis que vous êtes proche, Karin devient plus alerte sans vraiment le montrer. Mais peut-être que tu le devines, observateur que tu es. Peut-être que tu vois les oiseaux s'agiter un peu, sensibles au trouble de la jeune fille.

C'est qu'elle ne sait pas quoi penser, quoi ressentir. Karin éprouve beaucoup, beaucoup de choses en ce moment. Asch est là, tout proche. C'est trop, elle a l'impression que son cœur va exploser. Imploser. Qu'il ne peut pas encaisser tout ça à la fois. Une brève mais fulgurante envie que Lucy soit là pour se noyer dans ses bras. Lucy qui est devenue son refuge émotionnel depuis quelques temps et qui est présentement beaucoup trop loin. Alors elle se concentre sur ses oiseaux d'encre, leur odeur bien à eux, les pattes qui pèsent et s'accrochent, leurs mouvements qu'elle sent. Un croâssement sur sa gauche, l'autre qui répond. OIseaux stéréo, et cette pensée stupide la fait presque sourire.

Vous y êtes presque, tu dis. Presque comment ? Presque comme une volée de marches, comme quelques mêtres, comme une centaine ? Karin te jette un regard aigü. Mais tout impatiente qu'elle est de retrouver son frère.. Elle est également terrifiée. Comme une petite fille, ce qui est risible tant cela fait longtemps qu'elle n'en est plus une. Par fierté autant que par prudence, la rouquine cache tout ce maelström avec sa poker de confort, l'attitude pétillante et polie. Mais derrière cette façade Karin panique, jubile, s'énerve. C'est tout ça à la fois, avec la fièvre terrible des retrouvailles si longuement attendues et espérées pour lesquelles on n'est pourtant jamais préparé. Elle a envie de rire, de pleurer. Un peu des deux en même temps, ou bien alors crier.

En son for intérieur, Karin est une enfant aux milles blessures et plus encore d'espoirs. Pour une rare, très rare fois, elle ne sait pas comment réagir, ni si elle pourra se contrôler.

C'est absolument terrifiant.
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MessageSujet: Re: Rencontre fraternelle   Rencontre fraternelle Icon_minitimeLun 24 Juin - 21:23

Tandis que l'une de ses mains continuait de frotter l'arrière de sa tête (c'est que ça faisait mal, tout de même !), Jesse observait du coin de l’œil le corbeau qui le lui rendait bien. Il y avait chez lui quelque chose de l'impertinence de sa maîtresse, ce qui lui donnait envie de supposer qu'il s'agissait de son familier parmi les deux oiseaux. Mais ce n'était qu'une supposition, et le doctorant était certain que cela ne servait à rien de poser la question : Karin ne lui ferait pas le plaisir de répondre. C'était une bonne stratégie que de doubler les chances, en réalité. Sans être particulièrement impressionné (il ne l'était jamais vraiment), l'humain était amusé, et sentait son intérêt repartir de plus belle.

L'entente des noms des deux oiseaux lui arracha un léger éclat de rire, un peu cynique. Cette rousse ne perdait pas une occasion de remettre sa mère à la place en soutenant son frère en toute subtilité... magnifique. Il se fit une nouvelle fois la réflexion que le métamorphe qu'ils allait voir risquait d'en prendre une belle... mais il était important que ces deux-là se réunissent.

"Je sens ça."

Amusé, le californien avait depuis peu cessé de se masser le crâne. Détournant le regard pour observer la rue, il annonça qu'ils approchaient de leur destination. L'attente n'était pas visible sur le visage de Karin, mais il était capable de sentir la tension émaner de la jeune femme. Oh, rien de trop flagrant, non. Mais pour quelqu'un d'aussi observateur et attentif que Jesse, ce n'était pas si difficile.

D'autant qu'il avait attendu cet instant, s'y était préparé, ce qui rendait la reconnaissance plus simple. Beaucoup pensaient que le travail d'observation était quelque chose qui se faisait naturellement, sur le tas. Mais en réalité, il s'agissait surtout d'hypothèses, de planifications et d'attente.

Ayant obtenu ce qu'il voulait, le brun laissa un très fin sourire s'étendre sur ses lèvres avant de continuer tout droit sur encore quelques mètres. Rapidement, il bifurqua sur la droite, rejoignant le trottoir avant se s'arrêter devant une porte qui n'avait rien de plus que les autres. Si ce n'était le nom "Räder", inscrit sur l'un des interphones. Non, l'imbécile n'avait pas pris la peine de changer de nom. Mais était-ce vraiment ce qui allait parcourir l'esprit de la wiccane à ce moment précis ?

Par une étrange considération, Jesse ne laissa pas ses pensées se voir sur son visage. Il tut son sarcasme et se contenta d'hausser un sourcil en direction de Karin, lui demandant silencieusement. "Prête ?"

Ce n'est qu'une fois confirmation obtenue qu'il laissa son index appuyer sur l'interphone. Un bip, deux, le déclic typique d'un interphone qu'on décroche.

"Hey Asch, c'est Jesse. Tu me laisses entrer ? J'ai une surprise pour toi."

Un autre bruit, celui d'une porte qui se déverrouille. Le Norme pose sa main sur la porte et la pousse avant de faire signe à Karin d'entrer, sans bruit au cas où l'homme-loup n'aurait toujours pas raccroché. Ce n'est qu'une fois dans le hall qu'il reprit la parole.

"Premier étage, troisième porte."

Il ne savait pas si la porte de l'appartement allait être déjà ouverte ou non. Mieux valait que Karin passe devant, dans tous les cas. Sa mission à lui était accomplie.
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MessageSujet: Re: Rencontre fraternelle   Rencontre fraternelle Icon_minitimeVen 12 Juil - 23:18

Les derniers mètres paraissent à la fois durer une éternité, et ne faire que trois foulées. Le temps se tord, Karin se sent confuse. Ses corbeaux redoublent d'attention à leur façon : Huginn en restant contre elle à jouer avec ses cheveux, Muninn en te jugeant d'un air défiant. Visiblement, il ne lui couterait pas trop de t'arracher quelques mèches de cheveux supplémentaires.

Vous arrivez devant la porte, et l'oeil aiguisé de la jeune rousse voit immédiatement le nom de famille tant espéré et redouté à la fois. Un gros soupire exaspéré et des yeux qu'elle roule avant de te jeter un coup d'oeil l#air de dire "Vraiment ? Il est con à ce point ?". Ton expression, cependant, la calme aussi sec. C'est que ça fait vrai. Soudain, Karin réalise qu'elle va voir son frère. Peut-être. C'est qu'elle espère en ayant peur d'y croire, depuis le temps. Karin hoche doucement la tête en avalant nerveusement sa salive, cachée derrière un sourire qu'elle se force à maintenire. Quand tu sonnes et prononces -enfin- le nom de son frère, la jeune fille se fige. Son estomac se noue un peu plus, à tel point que sa main vient brièvement frôler son ventre. Mais moins d'une seconde plus tard la rousse justifie déjà cet aveu de faiblesse par un prétendu pli qu'elle lisse mécaniquement. Ne pas montrer de faiblesse. Jamais. C'est la porte ouverte à toutes les défaites.

La porte s'ouvre avec un clic, et tu la tiens ouverte devant elle. Visiblement tu lui offres d'ouvrir la marche. Un bref moment, Karin contemple l'entrée de l'immeuble qui semble bien sombre en comparaison à l'extérieur -une impression basée que sur le maëlstorm d'émotions qui l'assaillent. Avec un dernier sourire qu'elle t'offre, une brève inspiration, et Karin passe l'entrée sans un mot en jouant nerveusement avec un de ses multiples bracelets. La plupart sont en bois -des artefacts en vérité- mais celui-ci ressemble plus à une babiole. Cadeau de Lucy, pour qu'elle ne soit jamais loin. Lorsque la porte se referme derrière elle, la wiccane a un bref moment de panique. Un coup d'oeil à ses corbeaux : Huginn a pris le relais pour te surveiller et Muninn se blottit contre sa joue. Une bouffée d'amour pour ses oiseaux la saisit soudain. Oui, en eux elle peut avoir confiance.

En silence elle monte les marches, se faisant discrète par réflexe dans un lieu inconnu. Pourtant, il lui semble que vous êtes les personnes les plus bruyante du monde alors que vous avancez vers l'appartement.

Et avant même qu'elle ne le réalise, c'est là. La porte. La porte de chez son frère. Son frère.

L'air lui semble soudain rare. Oh, si rare, vraiment.


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MessageSujet: Re: Rencontre fraternelle   Rencontre fraternelle Icon_minitimeSam 13 Juil - 11:25

Ça allait un peu mieux. Comprenons donc que ça n'allait pas (fallait pas déconner non plus), mais qu'Asch ne contemplait plus l'idée de s'ouvrir les veines à tout moment. La situation avec Stephan avait pris un tour étrange. Les choses n'étaient pas allées plus loin, mais cette fois, ce n'était la faute ni de l'un, ni de l'autre. Juste celle de pas de bol, et de la voisine qui avait oublié de fermer son arrivée de gaz. Pour Asch, ça n'avait rien réglé, mais au moins s'étaient-il quittés en bons termes... Pas dit qu'ils se revoient de si tôt, car le métamorphe chèvre avait dû quitter la ville en urgence pour régler des soucis dans sa famille.

Il vivait toujours très mal la solitude. Dès qu'il était seul à l'appart, son moral fragile descendait donc en pic. La veille, il bossait aux PC ce qui n'avait pas aidé son humeur. Ce soir, il était de repos, et par conséquent il n'avait rien de plus à faire que de contempler le vide de son existence. Et de nourrir/servir de coussin aux deux blagues ambulantes qui lui servaient d'animaux de compagnie. Ça faisait plusieurs heures qu'il fixait le plafond, étalé comme une crêpe dans le canapé et largement écrasé par Alcide qui n'avait rien trouvé de mieux à faire que de le confondre avec un matelas. Le chien avait calé la tête dans son cou : on faisait difficilement plus envahissant, mais au moins, il avait arrêté de lui coller sa langue toute froide contre la mâchoire et/ou la tronche, il n'allait donc pas s'en plaindre. Si il avait été entièrement honnête avec lui-même, il aurait admis que la présence du chien était même bénéfique : elle le rassurait. Mais Asch n'était pas très doué pour être honnête avec lui-même.

On ne pouvait pas en dire autant de Tarek. Le vieux chat - quel âge avait-il déjà ? Il voulait pas crever ? - était en train de faire ses griffes dans un coin du sofa qui n'allait pas tarder de tomber en morceaux tant il avait été maltraité. Asch l'avait traditionnellement engueulé deux à trois fois, s'était fait redécorer le bras en essayant d'intervenir, et puis par flemme il avait cessé d'essayer. De toute façon, le fauve était incorrigible. Et le sofa à changer.

En parlant du tigre, il poussa un miaulement rauque qui traduisait un intense mécontentement. Asch sortit de ses absences de pensées. Sa vision s'éclaircit - pour que dalle, car il n'y avait pas grand chose d'intéressant à regarder au plafond. Il tenta de tourner la tête vers le chat, en vain.

"... Quoi encore ?"

Potentiellement rien. Parfois, Tarek avait juste envie de pousser une gueulante. Ça pouvait s'en arrêter là. Ça pouvait aussi finir en champ de bataille improvisé comme le chat décidait que de sortir les griffes et de viser le visage était l'idée du siècle. Fut un temps, Asch comprenait très bien l'animal et s'entendait tout aussi bien avec. Depuis que le loup avait pointé le bout de son nez néanmoins, leur relation s'était détériorée, au point qu'Asch ne captait plus rien au comportement du félin.

Il soupira très fort. Si Tarek devait l'attaquer, il préférait être en mesure de se défendre. Ça impliquait de se redresser. Et puis il irait vérifier si la bête avait encore à bouffer, parce que ça aurait pu expliquer des choses. Il poussa donc Alcide sur le côté. Le chien se laissa docilement faire. Pâteux, il s'éveilla juste le temps de mieux se rouler en boule et puis il reprit sa sieste sans Asch.

Le jeune homme quant à lui soupira encore très fort. Il frotta son visage dans ses paumes pour essayer de se dynamiser et passa une main dans ses cheveux pour les ramener en arrière, il les avait dans la gueule. Rien d'étonnant, quand on voyait le sac de nœuds qu'ils formaient. Il n'avait pas pris la peine de s'en occuper aujourd'hui. La journée n'avait pourtant pas été entièrement gâchée : il avait réussi à sortir faire les courses. Bon. Il avait tout rangé à l'arrache et il n'avait absolument rien eu le courage de préparer à bouffer, mais au moins, le frigo n'était plus vide. Et pas juste rempli de bières.

Il porta un regard sombre sur le chat rouge, mais ce dernier n'avait en fait pas l'air de s'intéresser à lui. Il fixait la porte d'entrée sans ciller. Ah. Génial. Il y avait probablement eu un bruit dehors et ça avait suffi à contrarier sa majesté. Il roula des yeux et décida, puisqu'il était levé, de se griller une clope. Au moment où il était en train de l'allumer, l'interphone sonna. Asch leva un sourcil intrigué. Il n'attendait personne. Heureusement, il était habillé.

Il se traîna jusqu'à la porte à contrecœur et appuya sur le bouton de communication. La voix de Jesse résonna dans l'appareil et le laissa hautement perplexe. Ils se croisaient de temps en temps aux Plaisirs Coupables, et il leur arrivait de communiquer à distance depuis que Jesse lui avait installé son appli de messagerie instantanée, mais il était plutôt rare que le norme se pointe chez lui sans prévenir. Quant à la fameuse surprise qu'il lui promettait, autant dire que ça ne le rassurait pas des masses.

En temps normal, Asch aurait balancé une pique en réponse à Jesse avant de lui ouvrir la porte, de l'ordre du "Une surprise de ta part ? Je dois creuser des tranchées ou juste un bunker ça suffira ?" mais il avait probablement trop la tête dans le cul pour trouver sa répartie. Ou trop besoin de nicotine. Il tira une longue taffe en même temps qu'il appuyait sur le verrou électronique.

En attendant son visiteur, il s'appuya contre le mur, juste à côté de l'entrée. Les yeux dans le vague, il fuma beaucoup trop rapidement, au point qu'il avait déjà terminé lorsqu'on frappa à la porte. Au risque d'écraser sa cendre dans un verre vide oublié sur la console à proximité. Pour le bien de son lino, ça n'était probablement pas plus mal, car le choc qui allait suivre lui aurait probablement fait lâcher le bâton encore incandescent sur le sol.

L'air éteint, plus par automatisme qu'autre chose, il ouvrit donc la porte. Ses yeux se portèrent par réflexe sur Jesse, étant donné que c'était lui qu'il s'était attendu à voir. Et puis, lentement mais sûrement, quelques neurones déserteurs remarquèrent qu'ils étaient appelés à l'accueil et décidèrent de se connecter ensemble. Cela commença par l'expression de son visage qui de blasée vira progressivement à la surprise, légère tout d'abord, puis intense, pour ne pas dire douloureuse.

Il y avait quelqu'un d'autre avec Jesse. Un quelqu'un dont la taille, la silhouette, la tignasse enflammée lui étaient terriblement familières, quand bien même elle n'était que dans la périphérie de son champ de vision. Il cessa subitement de respirer et perdit le peu de couleurs qu'il avait. Il lui fallut quelques secondes pour finalement tourner les yeux et la regarder en face. Tentative infructueuse pour amortir le choc. L'émotion avait été trop intense, trop brutale. C'était plus qu'il ne pouvait encaisser. Le monde se mit à tourner et il fallut qu'il s'appuie contre le chambranle à la fois pour s'assurer de sa matérialité - n'était il pas en train de rêver ? - et parce qu'il n'était plus tout à fait certain de pouvoir compter sur ses jambes. Sa réaction pouvait paraître disproportionnée, mais pas lorsqu'on connaissait la profondeur du trou dans lequel il était tombé. Pas lorsqu'on savait qu'il avait pensé ne jamais pouvoir la revoir.

"... Karin."

Entre le murmure et le grincement, sa voix n'avait pas été loin de rester coincée dans sa gorge. Les yeux tous ronds, il la fixait. Son cerveau s'était déconnecté du reste de son système nerveux. Il y avait de bonnes raisons pour lesquelles il avait coupé les ponts. Il aurait dû s'en inquiéter, ressentir quelque chose de l'ordre de la panique, mais il en était actuellement incapable. Il n'y avait que l'émotion pure. L'impression qu'un morceau de puzzle déboîté venait de revenir à sa place. Une fissure qui se comblait, une brisure dont on rapprochait les bords. Les yeux brillants, il la fixait, et il était complètement paralysé. Sous la surface, des sentiments moins agréables frémissaient : la honte, la culpabilité. Il voulait la serrer contre lui, mais il ne s'en sentait pas le droit. Après tout c'était lui qui avait forcé leur séparation. Il voulait que tout soit comme avant, mais tout était différent. Il n'était plus le même. Ou plus précisément, tout ce qu'il avait été à Orlando n'avait jamais été qu'une illusion. Le passé lui revenait en pleine gueule, aussi vif et réel que lorsqu'il l'avait quitté... Et quelque chose n'allait profondément pas. En résumé, il n'avait jamais été aussi content et aussi triste de la voir.


Dernière édition par Asch Räder le Dim 21 Juil - 23:07, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Rencontre fraternelle   Rencontre fraternelle Icon_minitimeDim 14 Juil - 22:11

La réaction de Karin lorsqu'ils arrivèrent devant l'interphone lui arracha un très léger sourire amusé. Ah, finalement, elle avait pensé la même chose que lui. C'était intéressant, et très certainement une observation à garder pour plus tard. Il se demandait le point auquel ce sarcasme était un mécanisme de défense chez la rousse et le point auquel cela faisait partie de sa nature profonde. Il avait déjà une petite idée sur le sujet.

Cependant, même lui était capable de reconnaître que le moment était plutôt mal choisi pour se lancer dans une discussion qui pourrait lui permettre d'éclairer ce point. D'ailleurs, la façon dont elle perdit soudainement cette envie de sarcasme face au sérieux qu'il lui opposa était un élément de réponse. Le californien n'appuya sur l'interphone qu'une fois le hochement de tête obtenu et se concentra ensuite sur sa non-discussion avec le métamorphe à l'autre bout de la machine. L'absence de réponse verbale pouvait signifier deux choses : soit le Rouge était de très mauvaise humeur, soit il était trop au fond du trou pour être sarcastique. Dans un cas comme dans l'autre, leur venue devrait, au moins provisoirement, arranger les choses.

Le doctorant ouvrit la porte et laissa Karin passer en premier. Il avait eu sa part d'amusement dans la lumière, il était temps pour lui de retrouver ce rôle d'observateur silencieux qui lui convenait bien mieux. Il répondit au sourire de la rousse par un éclat dans ses prunelles grises, sans ouvrir la bouche. Il entreprit de la suivre une fois la grille fermée, suivant le rythme de la wiccane.

Enfin, les voila devant la porte. Jesse se posa tranquillement dos au balcon, légèrement en retrait et pourtant ce fut sur lui que se posèrent les yeux du videur une fois qu'il eut ouvert. Sourire légèrement amusé en place, le brun fit un signe de la main au métamorphe avant de la reposer sur le fer forgé.

"Surprise."

Karin allait-elle à nouveau envoyer l'une de ses bestioles lui martyriser le crâne pour cette remarque ? Le doute était permis. En attendant, Asch semblait enfin réaliser que le californien n'était pas seul et se tournait vers la troisième humaine présente. Il ne semblait pas très bien le vivre, mais à cela Jesse s'était attendu. Cet idiot avait comme fait le deuil de sa sœur, convaincu de ne plus jamais la revoir. Alors qu'il n'avait jamais autant eu besoin d'elle, il l'aurait parié. Sentiment qui semblait partagé, s'il se fiait aux maigres réactions qu'il avait réussi à arracher à la rousse au cours de leur discussion (ou plutôt : les réactions qu'elle avait bien voulu lui donner).

Sans tourner les talons pour autant (quelque chose lui disait que le piaf qui le fixait depuis l'épaule de la wiccane ne l'aurait pas laissé faire de toute façon), le norme se décala silencieusement, juste assez pour laisser son dos reposer contre le poteau de fer forgé qui complétait le balcon. Croisant les bras sur son torse, il attendait tranquillement la suite des événements, avec dans le regard quelque chose qui ressemblait à une profonde satisfaction. C'était la conclusion d'une expérience de longue haleine, après tout.
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MessageSujet: Re: Rencontre fraternelle   Rencontre fraternelle Icon_minitimeDim 21 Juil - 20:15

T'es là. Asch Räder, foutu frangin fantôme. Asch Räder, qu'elle pensait ne plus jamais revoir tout en rejetant de toute ses forces ce sentiment. Quand la porte s'ouvre, s'ouvre sur tot, Karin ne garde son aplomb que par habitude. Il lui semble que la terre elle-même perd de sa stabilité, qu'un gouffre menace de l'engloutir. Tu ne la vois pas tout de suite, elle le sent. Derrière elle, Jesse dit un vague mot que son cerveau refuse d'assimiler. Karin elle-même ne sait pas ce qu'elle veut. Te hurler dessus, se blotir contre toi, pleurer, hurler.. Le plus simple serait sans doute de tomber dans les pommes, mais Karin est trop inflexible pour cela. Trop solide, aussi, à ne pas pouvoir se permettre ce luxe quand enfin tu la remarques et que tu chancelles pour elle. En entendant son nom, Karin déglutit sans pouvoir dire un mot, sans pouvoir bouger.

Vaguement, elle sent un de ses corbeaux soudain s'élancer avec un croassement, s'envolant elle ne sait où. En état de choc, la rousse peut tout au plus lever une main, et la poser délicatement sur ton torse. Comme pour se prouver que tu es réel, que tu existes. Que tu n'es pas un songe cruel, un mirage illusoire. Le tissu n'est pourtant pas un rêve, ta chaleur qui réchauffe sa paume non plus. Tu es là. Tu es vraiment là.

- Bordel de merde.

C'est murmuré, à peine soufflé. Karin est encore en état de choc. Elle qui ne jure d'ordinaire jamais -et tu le sais, Asch, tu le sais et tu sans sans doute aussi pourquoi- la voilà qui ne trouve rien de plus éloquant qu'un gros juron. Sa main contre ton torse, Karin commence à peine à réaliser que tu es là, vivant, devant elle. Un croassement à nouveau, et Muninn y répond depuis son épaule. C'est comme un signal, et la bulle d'incrédulité explose soudain. Oh, elle n'est pas moins en état de choc. Mais au moins se souvient-elle qu'elle est sur le perron d'un appartement, et qu'il serait sans doute mieux de rentrer. Fermant son point pour emprisonner ton t-shirt dans sa main, elle te pousse doucement vers l'intérieur. Il n'y a plus uq'à espérer que tu tiennes assez debout pour faire quelques pas. S'il faut te rattraper elle le fera, ceci dit.. Sans être tout à fait certaine de pouvoir tenir ton poids plus de quelques secondes.

Un claquement de langue, et Huginn revient vers elle pour s'engouffrer dans l'appartement. Karin, elle, te pousse vers une chaise ou n'importe quoi avant que tu ne t'écroules. Elle t'aime, mais ne sait pas si elle a vraiment le gabarit pour sous estimer tes guibolles faiblardes. Ah ! Même là, c'est surtout de toi qu'elle se soucit, Asch. Mais il faut admettre que Karin n'est pas certaine de ce qu'elle ressent ou pense. Le mode automatique est très pratique dans ces cas là, et les vieilles habitudes ne semble jamais perdues.

- Jesse, t'es le dernier donc je te laisse fermer s'il-te-plaît ?

Visiblement, Jesse, tu viens aussi. De toi aussi, elle va avoir besoin d'explications potentielles. Et plus pragmatiquement : tu seras très certainement plus à même de porter Asch si besoin. D'autant que de son autre main, elle tient toujours la bouteille.
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MessageSujet: Re: Rencontre fraternelle   Rencontre fraternelle Icon_minitimeLun 22 Juil - 0:23

Jesse se rendait-il compte de la chance qu'il avait qu'Asch soit trop profondément choqué pour réagir de quelque manière que ce fut à ce petit mot acidulé, et surtout parfaitement impudent dans cette situation dont il était l'instigateur ? Pseudo "ami" ou pas, il n'aurait pas hésité à lui faire ravaler sa "surprise" à la manière forte. Mais oui. Jesse en avait sans doute parfaitement conscience et n'avait dû se le permettre que parce qu'il savait que, pour les minutes à venir, il serait relégué au rang de cinquième roue du carrosse. Par conséquent, il ne risquait rien d'autre que l'amusement diffus qu'il était venu chercher.

Côté Räder, l'émotion débordait sans que ni le frère, ni la sœur, ne trouve visiblement quoi faire de ce trop plein et de ses contradictions. Asch était à la fois heureux, coupable, soulagé, honteux, extatique, terrifié, apaisé et accablé de tristesse. Le présent se mélangeait au passé et aux futurs, possibles comme impossibles. Il n'était pas capable de réfléchir correctement et n'avait donc pas notion de ce qui le dérangeait à proprement parler, mais tous les sentiments associés débordaient littéralement de lui, au point qu'il s'étonnait de ne pas avoir encore implosé. Ou explosé.

Après ce qui lui parut durer un centième de secondes, et tout à la fois une éternité, elle le toucha. C'était léger. Juste une main contre lui. Pourtant il eut l'impression que cette main le brûlait. Elle faisait brûler quelque chose en lui, en attendant... Quelque chose au fond de sa gorge, et dans les tréfonds de sa cage thoracique. Quelque chose qui se remit à saigner abondamment. Quelque chose qui en avait l'habitude en ce moment, mais qui saignait encore différemment. Parce que c'était Karin, et qu'elle était foutrement là, devant lui.  Avec ce contact, cette réalité devenait bien plus tangible. Joie comme douleur étaient encore accentuées.

Bordel de merde.

... Elle lui tirait les mots de la bouche. Des mots qui, il le savait, étaient très loin d'être anodins. Rien n'était anodin à cet instant, et il n'aurait pas dû s'étonner de l'entendre jurer. Seulement, chez elle, ça tenait lieu d'aveux détournés. Même ces trop longues années de séparation n'auraient pu le lui faire oublier. Cette fenêtre ouverte sur les émotions de Karin créa comme un appel d'air. Quelque chose se souleva en lui... Quelque chose se déchira. Il accusa sensiblement le coup. Son expression ahurie laissait enfin place à une émotion qu'il contenait autant qu'il en était capable. Seulement, sa nature métamorphe rendait la chose plus compliquée. Le jaune envahit son regard clair et en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire, ce n'étaient plus des yeux humains qui fixaient Karin mais bel et bien ceux d'un loup. Des yeux qu'elle n'avait probablement jamais vus, ou qu'elle n'avait fait qu'apercevoir juste avant qu'il ne parte en trombe et ne revienne plus jamais. Mieux valait qu'Asch ne prenne pas conscience de cette semi-transformation : il l'aurait probablement mal vécue.

C'est ce regard jaune, mais aussi désolé qui fixait dorénavant Karin sans ciller. Il ne cherchait pas à s'excuser, il était juste sincèrement peiné de ce qu'il lui avait infligé, même si il n'en démordrait pas : il avait fait ce qu'il pensait être nécessaire.

Soudain, elle le força à reculer. La terre tournait encore un peu, mais pas suffisamment pour qu'il tombe. Toujours trop choqué pour trouver mieux à faire, il se laissa sagement guider jusqu'à la table de la cuisine. Il ne s'était même pas rendu compte qu'il s'était vraiment assis. Il n'était pas courant qu'Asch se laisse faire à ce point, même si Karin avait toujours eu trois foulées d'avance sur le reste du monde à ce sujet. Seulement à cet instant précis, il n'y avait pas grand chose qu'il aurait pu lui refuser. Il se sentait trop mal. Beaucoup trop mal. Il avait fallu qu'elle soit là, devant lui, et qu'elle lui prouve qu'il y avait eu des conséquences à son départ précipité pour qu'il s'en rende vraiment compte.

Quelque part, il avait dû se persuader qu'elle se débrouillerait bien sans lui. Qu'elle se débrouillerait même probablement mieux. Il avait du mal à intégrer qu'il n'était pas indésirable pour tout le monde, même quand ce tout le monde n'en avait pas conscience. L'éducation désastreuse de Rachel avait eu des conséquences que rien ni personne n'avait été capable d'endiguer.

"..."

Jesse était le dernier de ses soucis. Il pouvait bien rester et fermer la porte si ça lui chantait et que ça chantait à sa sœur. Asch quant à lui cherchait encore ses mots. Quoique pas vraiment, en fait. Si il essayait de dire quoique ce soit, ses nerfs allaient lâcher. Ses nerfs lâchaient beaucoup ces derniers temps, mais fier comme il l'était, il préférait malgré tout éviter toute nouvelle embarrassante effusion.
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MessageSujet: Re: Rencontre fraternelle   Rencontre fraternelle Icon_minitimeMer 24 Juil - 20:34

Oh que oui, Jesse s'en rendait compte. C'était tout à fait son style d'avancer en équilibre entre le respect le plus sincère et la provocation la plus pure, dans le simple dut d'analyser les réactions et de s'en amuser. N'importe qui se serait tu et aurait laissé la fratrie se retrouver en se faisant le plus petit possible. Mais le norme n'était pas n'importe qui, et il était par ailleurs particulièrement fier d'avoir organisé cette rencontre. Il était donc hors de question de se taire avant d'avoir mis un point d'honneur à signifier qu'il était l'instigateur de tout ce manège (bien que ce soit évident, même pour Asch à qui il arrivait d'être lent à la comprenette).

Mais, si le doctorant s'amusait beaucoup en créant des situations qui laissaient ses vis-à-vis sans mots, il n'était pas pour autant du genre à apprécier le devant de la scène. Et il savait pertinemment qu'en cet instant précis, il n'avait rien à faire au premier plan. Il reprit donc sa place d'observateur silencieux, légèrement en retrait.

Ce n'était pas pour autant qu'il ne suivait pas ce qu'il se passait avec une acuité étonnante. Le californien ne s'intéressa que brièvement à l'envol du corbeau (avec un peu de chance, s'il insistait trop l'animal allait encore lui détruire le cuir chevelu). Le geste de Karin envers son frère, par contre ? Ça c'était intéressant. La réaction visible dans le regard et sur le visage du métamorphe ? Un régal ! L'injure qui passa les lèvres, non par de l'habitué du langage de charretier, mais de celle qu'il n'avait pas entendu avoir un mot plus haut que l'autre depuis le premier contact qu'ils avaient eu des semaines plus tôt ? Ça, c'était délicieux ! C'était pour ça qu'il restait, pour observer les résultats, les interactions.

Apparemment, l'insulte n'était pas das les habitudes de Karin, s'il se fiait à la réaction d'Asch (c'était bien lui qui lui en dirait le plus, de toute manière). Ce fut comme un signal qui brisa la surprise de la situation pour laisser place aux émotions, si fortes qu'elle déclenchèrent une semi-transformation chez le videur. Le regard gris analysait tout ce à quoi il avait accès. Pas de notes, il ne leur ferait pas cet affront, mais c'était tout comme. Le léger sourire en place sur son visage laissait tout de même entendre qu'il était content pour eux.

Ou satisfait du bon déroulement de son expérience. C'était qu'avec le brun, on ne savait jamais réellement, tant il laissait peu accès à ses véritables sentiments.

Un peu comme la rousse dont il entendit soudainement la langue claquer. Aussitôt, l'animal qui s'était envolé un peu plus tôt redescendit, s'engouffrant directement par la porte laissée ouverte de l'appartement. Bien. Ils allaient entrer, rattraper le temps perdu, et demain Jesse aurait le droit à un coup de fil en bonne et due forme passé par un Loup Rouge décuvant qui l'engueulerait d'avoir monté un coup pareil. En attendant, il pourrait rentrer chez lui avec la sensation du devoir accompli.

L'étudiant-chercheur était à deux doigts de se détourner pour reprendre les escaliers, quand la voix de Karin l'interpella. Il haussa un sourcil en direction de la wiccane, vaguement intrigué, avant d'hausser le second, partiellement surpris par la demande.

"Je ne voudrais pas déranger la réunion de famille..."

Néanmoins, il suivit en haussant les épaules. Il avait remarqué qu'Asch ne semblait pas tenir bien droit sur ses jambes. Il s'était par ailleurs positionné de l'autre côté par rapport à Karin, afin de pouvoir soutenir le métamorphe au besoin, non sans fermer la porte derrière lui, comme on le lui avait demandé.

Une fois Asch gentiment installé sur une chaise, le californien se détourna, passant derrière Karin pour aller chercher trois verres, qu'il posa sur la table à proximité. Il pointa ensuite son doigt en direction de la bouteille de vodka qu'ils avaient acheté plus tôt.

"Je vous sers ?"

Quant à lui, il s'était déjà détourné entre temps pour se servir un verre d'eau. Il n'avait pas besoin de soûler ses émotions, contrairement à d'autres.
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MessageSujet: Re: Rencontre fraternelle   Rencontre fraternelle Icon_minitimeDim 12 Jan - 17:54

Bon. Bon bon bon. Karin, on se reprend.

Sa cage thoracique lui semble trop petite, trop rigide. Karin, toujours secouée, entend vaguement Jesse fermer la porte. Asch est devant elle, et elle peine toujours à le croire. Les yeux jaunes qu'elle voit soudain n'aident pas à calmer son choc, mais elle n'est plus à ça prêt. A vrai dire, c'est presque un élément minime tant le reste de la situation est surréaliste. Nul doute que Jesse est derrière cette petite réunion, et la rouquine ne sait toujours pas si elle veut lui hurler qu'il aurait pu la prévenir plus simplement ou le serrer contre elle de gratitude. Oh, elle ne fera rien de tout ça, évidemment. Ce serait lâcher prise sur trop de choses, et c'est quelque chose qu'elle a un peu oublié comment faire de toute façon.

Comment réagirait Lucy, dans pareille situation ?

Ce n'est qu'avec un temps de retard que la jeune fille réalise qu'un gros chien est soudain contre elle à la renifler avec un air béatement heureux. Un flash rouge a filé hors de sa vision périphérique alors qu'elle découvre l'appartement de son frère. Incrédule, elle repousse douccement le canidé trop chaleureux alors que Muninn croâsse son mécontentement depuis le placad où il s'est perché. Huginn, lui, explore l'appartement et elle entend un vague feulement alors qu'il revient et se pose à côté de son frère.

Bon. Donc. Soyons méthodique.
Asch est assis, ce qui est bien. Il ne tombera pas.
Jesse a fermé la porte, amené des verres. Nous servir de.. ? Ah. Oui.

D'un geste, elle te tend le sachet sans quitter son frère des yeux. La jeune wiccane sent confusément un trop plein de tout menacer, sans savoir ce qui prendra le dessus. Avec une expiration brève, la rouquine se redresse et repousse ses mèches du visage. S'humectant rapidement les lèvres, elle fait un tour sur elle même pour avoir une vue globale de l'endroit avant de retomber sur toi, Asch. Qui est toujours là.

- Merci Jesse.

Va savoir si c'est pour le service d'alcool, ou l'avoir amené là. Karin elle-même ne saurait répondre à cette question. Son regard perçant osculte son frère, l'examine sans ciller ni se cacher. Il a petite mine, mais ce n'est pas surprenant. Une part d'elle veut le protéger, le couver. Lui dire que tout ira bien, qu'ils s'en sortiront. Qu'il n'a pas à être seul, qu'elle ne l'a pas oublié. Un pincement, quand elle réalise qu'elle ne peut pas lui dire qu'elle ne lui en veut pas et que ce n'est pas grave. Un mensonge, si gros, lui est impossible. Une autre partie de la wiccane veut le secouer, lui hurler dessus. Lui faire payer la souffrance de toutes ces années seule, l'abandon. La douleur. Ce constat casse quelque chose en elle. Casser, ou remettre en place, elle ne sait pas trop.

- Tu n'as pas tant changé, malgré les années.

Les années. Les années, Asch, pendant lesquelles tu l'as abandonné. Laissé derrière, comme un bagage qu'on oublie à la gare. As-tu conscience des dégâts que tu as causé ? Du gouffre qui en est né ? T'en soucies-tu seulement ?

Karin a changé, elle. Bien sîr il y a ses cheveux qui arborent le même rouge flamboyant que toi, au lieu de sa vraie teinte plus discrète. Tu l'avais laissé adolescente, et face à toi se tient une jeune femme. Bras croisés, le regard perçant, Karin fait ce qu'elle a toujours fait : elle contient tout. La présence de Jesse n'encourage pas aux confessions, mais ne les retient pas non plus. Il est actuellement un détail, et ce n'est pas lui qu'elle veut faire parler. Pas encore.

- Je ne vais pas nous faire l'affront de demander quand tu pensais donner signe de vie. Je pense qu'on connait tous la réponse.

Son visage est impassible, sa voix calme. Déjà, Karin a retrouvé le contrôle d'elle même -en apparence du moins. Elle se cache derrière une sang-froid qui n'est qu'apparent, mais Asch tu la connais. Peut-être peux-tu lire les orages qui s'entassent, en même temps que le trouble qui l'anime. Il nelui faudrait pas beaucoup pour que la carapace se fissure, cependant. Ou c'est en tout cas son impression, sans savoir si elle préfère la laisser voler en éclats ou continuer à donner le change.

Karin se détourne de toi, Asch, et son regard cherche sur la table ce dont, soudainement, elle réalise avoir besoin : de l'alcool fort
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MessageSujet: Re: Rencontre fraternelle   Rencontre fraternelle Icon_minitimeSam 8 Fév - 17:43

Parfois, dans les situations les plus critiques, on apprenait des choses sur nous même dont on ne se serait pas douté une seule seconde. C'était ce qu'Asch était sur le point d'expérimenter. Il était certain d'avoir fait le tour des raisons qui l'avaient poussé à écarter complètement Karin de sa vie - la protéger contre leur mère et contre lui-même, marquer une brisure dont il avait eu besoin pour se reconstruire et accepter ce qu'il était devenu... Il était au bord d'en découvrir d'autres et de se rendre compte qu'en réalité, si désespérément souhaité qu'il fut, le retour de sa frangine était émotionnellement dangereux pour lui.

Il n'était pas prêt.

Peut-être était-ce en lien avec cette nécessité qu'il avait ressentie de faire table rase du passé lorsqu'il avait quitté Orlando, tout compte fait... Il y avait quelque chose qui grattait, de ce côté là. Il était incapable de mettre le doigt sur l'exacte origine de son malaise, indépendant de sa peur de Rachel et de l'absence de contrôle qu'il avait encore sur son loup.

Il ne pipait mot et économisait ses gestes, toujours au bord de l'implosion. Il voulait tout à la fois pleurer, jubiler, se cacher, prendre Karin dans ses bras, ne surtout pas prendre Karin dans ses bras car il risquerait de se prendre une mandale bien méritée, se prendre cette mandale bien méritée...

Yup. Une bonne grosse douleur physique lui aurait été bénéfique, là. Peut-être aurait-elle réussi à le sortir du micmac émotionnel dans lequel il était en train de s'empêtrer. Karin privilégiait les mots sur les gestes, et ce faisant elle ne lui facilitait pas la tâche. Les actions avaient toujours été plus promptes à démêler ses nœuds de cerveau que tout forme de discussion, et elle le savait. Peut-être n'avait-elle pas envie de l'épargner, ça aurait été compréhensible.

Tu n'as pas tant changé, malgré les années.

... Quel constat ironique. Cette réflexion, digne d'une pique de Précieuse ou d'un coup de poing verbal de Jesse, lui arracha un pincement douloureux. Le visage du jeune homme se ferma et il leva des yeux morts sur sa sœur, laissant involontairement entrevoir l'étendue de la dévastation dans laquelle il baignait quotidiennement. Elle était sérieuse, là ? Elle pensait qu'il avait fugué pour se payer un séjour au club med prolongé, ou bien ?

Seule facette pertinente de cette réflexion... Physiquement, il  ne risquait plus de changer, sa nature métamorphe le lui garantissait. Pour tout le reste cependant, elle aurait difficilement pu taper plus à côté. Il n'était plus la personne qu'elle avait connu à Orlando. Il n'était "plus" norme, il s'était fait atomiser la gueule par la vie à un point qu'il n'aurait pas cru imaginable... Il avait l'impression que ses souvenirs de Floride appartenaient à quelqu'un d'autre.

Karin non plus ne devait plus être la même. Ainsi qu'elle le soulignait, cela faisait déjà plusieurs années que toute cette merde avait commencé. Elle paraissait plus mure.... Adulte, désormais. Pour dieu sait quelle raison elle avait teint ses cheveux dans un rouge qui rappelait le sien (en réalité il pouvait entrevoir ce qui avait pu justifier ce choix, mais cela restait difficile pour lui d'envisager qu'on puisse sciemment choisir cette couleur, qu'il avait subie toute sa vie). Il ne doutait pas une seconde que les changements s'étendaient aussi à sa personnalité.

Je ne vais pas nous faire l'affront de demander quand tu pensais donner signe de vie. Je pense qu'on connait tous la réponse.

Il baissa les yeux. Beaucoup de réponses tournaient pourtant dans son esprit, comme pour contredire le "jamais" tacite qui planait sur la discussion. "Pas tant que Rachel est en vie". "Pas tant que je suis incapable de me comporter comme une personne civilisée". "Pas tant que je risque de te blesser". Il ne se sentait légitime à formuler aucune d'entre elles. Cela n'aurait rien arrangé. Constat étonnant : dans l'immédiat, aucune de ces réponses (pourtant toutes justes) ne correspondait à ce qu'il ressentait. L'attitude froide et distante que Karin avait choisi d'adopter éveillait en lui un sentiment désagréable tout à la fois proche et complètement différent de sa culpabilité vis-à-vis d'elle.

Pas tant que j'ai honte.

La semi-transformation continuait allègrement, profitant de ses émotions débordantes. Elle atteignit ses dents qui pour certaines commencèrent à s'allonger, comme pour lui offrir l'indice manquant et l'aider à prendre conscience de ce qui le dérangeait vraiment à cet instant précis. Si ça avait atteint sa mâchoire alors ça signifiait que...

... Ses yeux. Ça commençait toujours par ses yeux.

Il leva la main un peu trop brutalement pour que cela soit innocent et il fit mine de s'essuyer le front, mais un observateur attentif aurait vite remarqué que la paume restait plaquée contre ses yeux pour les cacher.

Il avait fait du chemin, depuis qu'il était arrivé ici... Après un très long moment d'adaptation, il avait fini par accepter son héritage lupin surprise, mais il avait suffi que Karin apparaisse face à lui pour que ses fragilités soient mises à l'épreuve et que tous ses progrès soient réduits à néant.

Rien à faire. Il avait été élevé dans une famille wiccane traditionaliste, affiliée à la W qui plus est. Rachel avait fait en sorte de lui faire comprendre qu'il n'était qu'une déception ambulante, lui qui était mystérieusement né sans pouvoir. Mais dans une famille telle que la sienne, il y avait plus humiliant encore que d'être un norme parfaitement banal, et c'était d'être né changeling. Chez les Räder, les métamorphes avaient encore moins la côte que les humains sans pouvoirs. Cela le reléguait au statut d'animal, de matière première. A côté de ça, il y avait Karin. Brillante wiccane, fille du bon père, et pas de cette brute inconnue qui lui avait certainement légué son manque de contrôle.

Ce n'était pas la faute de sa sœur si sa présence éveillait en lui un tel sentiment d'infériorité, une telle honte de qui il était. De toute sa famille, c'était bien la seule qui avait toujours été de son côté, qui avait toujours fait en sorte de le valoriser. Il savait que le problème venait de lui... De tout ce que Rachel lui avait mis dans le crâne. Cependant, c'était encore un truc sur quoi il n'avait pas la moindre forme de contrôle.

Il tremblait, serrait les dents, tentait en vain de faire retomber les vagues d'émotion successives... Cependant personne ne serait dupe. Peut-être Karin était-elle capable de retrouver son sang-froid sans éclat tant que personne ne foutait de coup de pied dans sa fourmilière interne, mais Asch n'avait jamais été capable d'une telle prouesse. Une fois que l'ouragan était là, il fallait qu'il évacue, et ça ne se passait jamais dans le calme.

Il n'avait qu'une envie, et c'était d'aller se planquer dans la chambre ou dans la salle de bain, loin de toute présence humaine. D'exploser sans modération, jusqu'à ce que la présence du loup s'efface à nouveau en apparence. Ne pas le faire était pour lui un effort colossal, qu'il fit par égard pour Karin. Il ne voulait pas lui donner l'impression de fuir une nouvelle fois.

"Elle sait... que... ?"

Tentative infructueuse pour continuer la conversation. On l'avait déjà souligné : une fois que la sauce était montée, elle ne retombait jamais si facilement. L'effort pour se contenir était en train de donner à son visage une couleur violacée. Une douleur brute déformait désormais son visage, masqué par ses deux mains associées.
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MessageSujet: Re: Rencontre fraternelle   Rencontre fraternelle Icon_minitimeDim 23 Fév - 22:17

[TW : Pensées et paroles violentes au sujet du suicide]

Une fois à l'intérieur de l'appartement, il y avait de quoi se sentir de trop. Pourtant, ce n'était pas le cas de Jesse. D'abord, parce qu'il avait eu l'intention de s'en aller, mais qu'on l'avait fortement incité à rester : il aurait été bien inconvenant de la part de Karin de le faire se sentir mal à l'aise à présent.

Mais surtout parce que Jesse se moquait bien de ne pas être le bienvenu. Ce ne serait pas la première, ni la dernière fois, et encore moins chez Asch. Tout au plus, la situation l'amusait.

Ce fut donc avec ce statut d'observateur forcé qu'il proposa de remplir les verres des deux Räder. Pour cela, néanmoins, il lui fallait la bouteille. Karin lui tendit le sachet sans même le regarder, mais il était loin de s'en sentir offusqué. Il prit l'objet sans le moindre commentaire et s'attela à la tâche. En entendant les remerciements de la jeune femme, le californien laisse échapper un éclat de rire entre cynisme et amusement sincère. Pour quoi cherchait-elle à le remercier au juste ? Il était convaincu qu'elle ne le savait pas elle-même, mais doutait que la simple politesse ait pris le dessus.

Ceci dit, au vu de l'épaisseur de la carapace qu'elle semblait posséder, c'était encore possible.

Il ne lui fallut pas plus de quelques secondes pour verser le contenu de la bouteille dans les verres appropriés. Après cela, son propre verre -d'eau, lui- à la main, Jesse se contentait d'observer. Comme toujours.

Un nouveau ricanement amusé à la réplique de Karin. Asch n'avait pas changé ? Vraiment ? Oh, il avait pourtant l'impression que les tendances suicidaires n'avaient pas toujours été là... Quand au fait qu'il puisse s'agir d'une remarque sur le physique du jeune homme, le brun trouvait cela tout aussi comique : Karin faisait face à un métamorphe en pleine transformation partielle. Une telle phrase était au mieux maladroite, au pire déplacée. Ce n'était pas ce à quoi la wiccane l'avait habitué.

Cette réplique cinglante prononcée sur le plus calme des tons, par contre ? Ça c'était déjà plus la Karin qu'il avait appris à connaître jusqu'à ce soir. Une jeune femme pleine de mordant, et qui apparemment avait passé les années de séparation à ruminer comment elle pourrait faire le plus de mal possible à son frère en deux phrases au moment où elle le reverrait. Jesse avait initié ces retrouvailles, et pourtant il ne s'était pas attendu à cela. Ce n'était pas l'objectif qu'il s'était fixé.

Les mots de Karin piquaient Asch au vif, et Jesse lui-même était capable de voir les émotions en rafale dans le regard lupin du métamorphe. Il avait honte. Il avait honte de lui, une honte profonde qui revenait par vagues, et si c'était ce que Karin avait cherché à faire en balançant ces quelques phrases, elle y était parvenue avec brio ! Le californien ne connaissait qu'une seule autre personne capable d'appeler ainsi ce sentiment chez le Loup Rouge, et c'était généralement synonyme d'une bonne séance d'humiliation...

Mais peut-être Karin ne s'en est elle pas rendu compte, car elle se détourna de son frère pour prendre le verre qu'il lui avait préparé. Asch, lui, sembla réaliser à ce moment précis l'étendue de la transformation dont il était victime. La honte finissait de le submerger. Il se cachait le visage, mais c'était trop tard. A vrai dire, Jesse avait presque de la peine pour lui. Il ressentait également une certaine contrariété. Ce n'était pas du tout ce qu'il avait espéré voir en étant invité à rester auprès des deux Räder.

Aussi, quand le videur prit enfin la parole, Jesse ne se fit pas prier pour répondre à la place de Karin : il savait exactement de quoi il était question.

"M'as-tu pris pour un amateur, Räder ? Evidemment qu'elle n'est au courant de rien. Ta soeur elle-même n'en savait rien avant de tomber sur ton nom à l'interphone."

L'ombre d'un sourire satisfait aux lèvres, le doctorant quitta sa place pour s'approcher de l'aîné de la fratrie. Une fois ceci fait, il posa ses deux mains sur les épaules du métamorphe, à la fois soutien et support.

"Je dois avouer que je suis étonné. Moi qui m'attendais à des embrassades à foison et de grandes déclarations d'amour fraternel..."

Le cynisme dans son ton était probablement intentionnel.

"Mais je suppose qu'il est normal de la part de ta sœur de t'en vouloir à mort, n'est-ce pas Asch ? Apparemment, il ne lui paraît pas essentiel de commencer par te faire part de sa joie de te retrouver enfin, avant de te mettre la droite que tu mérites pour l'avoir laissée en plan. Pour quelqu'un que tu présentais comme à la base de ton équilibre émotionnel, je suis quelque peu déçu."

L'éteinte sur les épaules du métamorphe se défirent alors que l'étudiant s'éloignait pour s'approcher à nouveau de la wiccane. Il lui tourna autour, la mettant sciemment entre Asch et lui, avant de chercher à plonger son regard dans celui de la rousse tout en faisant toujours mine de s'adresser au videur.

"C'est vrai qu'elle est la seule a avoir dû s'endurcir, la pauvre. A avoir souffert. A avoir changé..." L'ironie se fit mordante. "Toi non, bien entendu. Dis-moi, Asch... Tu as toujours eu des tendances suicidaires ? Je n'aurais pas cru. Enlève tes mains, pour voir ?"

Aucun rapport entre ses deux dernières phrases, simplement l'envie de faire comprendre à Karin que son attitude n'était pas la bonne. Si elle voulait faire bonne figure devant lui, peu lui importait, mais il lui aurait suffi de le laisser rester dehors. Les mots qu'il employait étaient aussi crus et secs que ceux qu'elle avait utilisé elle-même, et ce dans un seul but : lui faire réaliser que maintenant n'était pas le moment d'ajouter une nouvelle épaisseur à une carapace bien trop coriace.

Pas si elle voulait réellement le bien-être de son frangin.

Une partie de son esprit se doutait qu'Asch allait lui en vouloir. Fort. Et qu'il allait le regretter. Probablement tout aussi fort. Mais hey, il était trop tard pour reculer, à présent.
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MessageSujet: Re: Rencontre fraternelle   Rencontre fraternelle Icon_minitimeDim 16 Aoû - 18:44

Ses mots, il aurait mieux valu les contenir. Elle le savait, quelque part. Ca avait juste été impossible à contenir, elle n'avait simplement pas pu. Trop d'émotions dans tous les sens, trop de douleurs. Elle s'était imaginée mille retrouvailles, mais éviemment aucune ne se passait ainsi. Aucune où elle se sentait si merdeuse de chaque mot tout en voulant te les feuler. Karin est un schisme, une âme scindée en deux. Entre te pardonner par soulagement et te montrer sa souffrance, difficile de savoir sur quel pied danser. Il aurait peut-être mieux valu se taire, au fond. Te retrouver, oui, mais que faire maintenant ?

Karin est une petite fille à nouveau. Ou peut-être que c'est la première fois qu'elle l'est à ce point, sans le regard de Rachel qui pèse sur sa nuque avec ce venin onctueux qu'elle peut si bien avoir. Karin est frêle, Karin ne tient plus que par habitude, mais ce n'est pas assez. Elle devrait faire davantage. Toujours.

Ses mots, oh comme elle les avait regrété a la seconde où ils étaient sortis. Une partie d'elle en tout cas avait eu des remord. Mais bien évidemment, elle n'avait pas sur le montrer ni le dire. Elle n'avait pas su s'excuser. Rachel. L'horreur du constat la frappe, et ce n'est pas doux : telle mère, telle fille. Tu avais bien fait de partir, et peut-être qu'elle n'aurait pas du chercher à te retrouver finalement. Qui sait quels autres dégâts elle peut encore t'infliger ?

Jesse riposte à son tour, se fait chevalier servant de votre hôte. Chaque phrase, chaque mot est assené avec précision. Pas de délicatesse, pas de chichis : c'est un passage à tabac verbal, et à cela il est sans nul doute digne d'un professionnel. Sous l'impact, Karin sent son coeur s'emballer alors que l'angoisse et la honte entament un ballet effréné. C'est d'une main tremblante que la rousse s'appuie à la table. Sans ça, il n'est pas dit qu'elle ne s'écroulerait pas, littéralement. Le monde tangue un peu trop, ses jambes ui semblent soudain sans force. Et pourtant, même là, Karin ne sombre pas. Pas de façon visible. C'est en dedans qu'elle s'écroule sans pouvoir le montrer.

De quel droit, de toute façon ? Jesse a raison.
Elle n'a pas son mot a dire, si ce n'est ravaler sa bile et se soucier de son frère. C'est pour ça que le doctorant vous a réuni, non ?

Soit utile, Karin. Pour une fois.
Tes états d'âme, on s'en fout.
Toi, on s'en fout.

Asch, voilà celui qui compte. Asch qui en a tant bavé. Asch qu'elle vient de retrouver. Asch qu'elle doit aider, sauver, protéger. Alors ta gueule, Karin, surtout si c'est pour dire de telles merdes comme tout à l'heure. Les émotions n'ont jamais été utiles, aujourd'hui moins que jamais. Elles entraveront ton chemin, te distraieront, t'empêcheront d'accomplir la seule tâche qui vaille véritablement la peine : veiller sur Asch.

- Tu as raison, Jesse.

Debout, soldat.

- J'ai pas vraiment d'excuses pour ce que je viens de dire. Asch, je suis désolée.

C'est dit en osant enfin affronter ton regard, frérot. Et désolée, elle l'est. De dire autant de merde. De ne pas avoir pu le retrouver avant. De ne pas avoir pu le protéger. De ne pas avoir enduré ce que tu as subi, de ne pas avoir pu prendre ta place, de ne pas avoir.. Tout.

Désolée d'être wiccane, d'être comme Rachel. Désolée d'être juste elle, et de ne pas pouvoir faire mieux.

C'est pas faute d'essayer.
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