neil Gagnon

Interrogatif

Beaucoup de gens ont l'air de se demander si Dystopia s'est vraiment suicidée sans qu'aucun de ses complices soit au courant... Mais on est en réalité face à un gouffre légal : un adulte consentant peut être transformé en vampire sans que cela pose problème. Ça revient techniquement à le tuer, là aussi, pourtant. Dans le cas d'un zombi certes, le meurtre est plus évident : ils ne se réveillent pas sans rituel, et le résultat de ce dernier est plus hasardeux. Leur apparence finale rappelle immédiatement qu'ils sont morts, contrairement aux vampires qui restent fringants. Mais au-delà ça, y a t-il réellement une différence ? S l'un est autorisé, l'autre ne devrait-il pas l'être aussi ?

Puis il y a ce souci de vassalité, cette relation déséquilibrée avec le vodoun qui a effectué la réanimation... Mais si elle est consentie, est-ce un véritable souci ? Comment peut-on savoir si elle l'est vraiment ? Les vamps sont eux aussi soumis à un maître, finalement... à cela près qu'il dirige une cité entière, et que son influence est moins directe, moins organique.

Oui, cette histoire soulève beaucoup d'interrogations.

Artémis Cyan

Pensif

La différence, corrigez-moi si je me trompe, se précise à de multiples niveaux (majoritairement physiques) qui peuvent vite faire regretter ce choix relativement terminal au zombifié.

Premièrement, les possibilités des deux réanimés ne sont pas les mêmes. Les vampires n'ont pas la lenteur caractéristique des zombies, ni le besoin de passer par des moyens alternatifs (nominativement, le Brain Juice ou le Digital Angel) pour s'approcher au maximum d'un semblant de vie normale.
Du reste, les vampires possèdent désormais le fameux Bonbon Soleil, qui leur permet à petite dose de marcher en pleine lumière solaire (et de s'émanciper d'une des limitations première de leur état de cadavre ambulant).

Les zombies ne sont pas si chanceux, ni dans cette dimension purement physique, ni dans la dimension temporelle: la réanimation vaudou ne peut pas s'étendre au delà de la vie du réanimateur. Leur non-vie est donc considérablement limitée (à nouveau, corrigez moi si je me trompe), en plus d'être directement soumis au joug de leur réanimateur. Il ne s'agit pas là d'un pacte à l'amiable, d'un contrat ou d'un accord, mais bien d'un lien magique: le zombi sera obligé d'obéir à son vodoun, qu'il le veuille ou non. Et rien n'assure que cette servitude ne soit pas consentie jusqu'au bout.

A l'exception de ces désagréments, en toute logique, la vampirisation volontaire étant légale, il paraîtrait normal d'autoriser la zombification. La question qui se pose alors, dans l'hypothèse où cette transformation serait autorisée, serait de l'ordre du "faire ou ne pas faire".

Il semblerait bon de rappeler que la zombification comme la vampirisation sont des choix irréversibles: il s'agit d'un "suicide à options" plus que d'un mode de vie. Prendre ce genre de décision sur un coup de tête est une chose dangereuse, et si d'aventure la zombification était légalisée il paraîtrait peut-être nécessaire d'encadrer ce genre de pratique par des expertises psychologiques (dirigées bien évidemment par des Vodouns et des psychologues spécialisés dans les cas liés aux Outres). Jouer avec des concepts tels que la vie et la mort ne devrait pas être une mode, mais bien un choix maturé et réfléchi.